La question cruciale du retrait des 64 ans hante toute la politique depuis le premier semestre 2023

 

Borne, Lescure disent ce 8 octobre 2025 qu’il est possible de revenir sur la retraite à 64 ans, ils disent « suspension », nous disons abrogation.

Quand vous avez du mal à vous repérer dans les luttes politiques qui font le devant de la scène médiatique, allez donc voir ce qui les sous-tend dans les luttes de classes.

Si vous ne comprenez pas bien ceux qui se semblent se battre en haut, regardez ce que veulent ceux d’en bas.

Au premier semestre 2023, il y a eu une intersyndicale, une unité de la gauche, NUPES, 14 manifestations, 34 millions de manifestants dont 6 à 7 millions différents, il y a eu 95% de l’opinion des actifs contre les 64 ans, et cela n’a été arraché par Macron-Borne que par un coup de force, 49-3, contre une majorité de l’Assemblée.

Les financiers illibéraux, le Medef, le CAC 40, qui ont nommé Macron et l’entourent, déterminent sa politique n’ont rien voulu savoir. Dans le passé, même Chirac négociait, Macron, non. De coup de force en coup de force, Macron a voulu s’imposer, quitte à dissoudre l’Assemblée.

Ce qui a mis le NFP en tête le 30 juin et le 7 juillet 2024 c’est un sursaut, un effet différé des luttes du 1er trimestre 2023.

Finalement ce n’était pas une surprise, c’était logique.

Macron a refusé d’entendre, de laisser revoter de façon procédurale une majorité de l’assemblée sur la question honnie des retraites à 64 ans, il a nommé Barnier, Bayrou (et son conclave !), Lecornu.

Rien n’y a fait, parce qu’il y a déni de justice, déni de démocratie, et le salariat, 30 millions, 90 % des actifs est puissant. Le refus de donner 2 ans de sa vie à se faire exploiter par un capital insatiable, triomphant, rapace, est le plus fort.

A ceux qui se découragent trop vite : « c’est foutu, on a perdu, ils ont gagné sur les 64 ans », apprenez à ne jamais baisser les bras. Rien ne se perd jamais dans les luttes sociales, quand vous avez une telle force, une classe entiere mobilisée, majoritairement, tôt ou tard, ça revient à l’ordre du jour. Il faut seulement ne pas céder.

Il ne faut décidément pas se laisser duper par les baratins des patrons capitalistes (« impossible, trop cher, jamais, il faut passer à 67 ans, à 70 ans ») : nous pouvons revenir au droit à la retraite à 60 ans (et à 55 ans dans le bâtiment par exemple), il suffit d’ajuster les cotisations, jamais la France n’a été aussi riche et les richesses aussi mal redistribuées.

Et croyez-le, on peut hausser le Smic à 1600 euros net, 2000 bruts, et les salaires de 300 euros. Il ne s’agira que du début d’un rattrapage légitime, et là-haut ils devront payer, ils peuvent payer.

S’ils sentent leur système en crise, et une issue politique à gauche, les salariés iront plus loin.

Gérard Filoche le 8 octobre 2025

 

 

 

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