Le 6 mai, cela peut être la 2e fois qu’un président de gauche sera élu en 54 ans. La gauche sera dans des circonstances exceptionnelles, elle n’a pas le contrôle de l’économie, mais elle détiendra toutes les institutions, la Présidence, le Sénat, l’Assemblée, les régions, les départements, les villes. La victoire de François Hollande est un point d’inflexion pour toute l’Europe : les peuples y voient déjà un signe pour se soulever contre la dictature de la finance et de leurs valets néolibéraux. Ça pousse fort en ce sens, peut être plus fort et plus vite que prévu.
Mais il ne faut pas rater le coche : c’est François Hollande qui vient d’offrir l’unité de la gauche avec obstination, les sociaux libéraux essaient déjà de l’en dissuader. Refuser cette main tendue, ne pas saisir le frémissement qu’il y a en Europe pour faire basculer contre le traité budgétaire, n’est pas de bonne politique. Merkel sera sur la sellette après la défaite de Sarkozy, il faut aider à faire son siége, ne pas déserter ni attendre.
Gouvernement sans exclusive de toute la gauche, EELV, PS, FdG et Philippe Poutou s’il veut … mais pas Laurent Joffrin !
Sarkozy défendait l’idée que, lorsqu’ils « viennent au secours d’un pays », le FMI et la Banque mondiale doivent « lui demander de respecter des règles élémentaires en matière… de droit du travail »
Comment est ce possible d’atteindre un tel niveau de double langage ? Ce « mec » qui appelle à un Premier mai sur le vrai travail, puis se reprend puis appelle les travailleurs sans statut à se mobiliser, est un hâbleur, frimeur, capable de dire tout et n’importe quoi… aucune de ses déclarations ne mérite le moindre crédit.
Le « vrai » travail ? celui des 650 accidents mortels, des 4500 mutilés du travail ? Celui des droits violés et des heures supp’ impayées ?
Les questions de programme social encore en suspens reviendront inéluctablement sur le devant de la scène pour les législatives, pour la constitution du gouvernement. Tout commence le 7 mai et le 18 juin… si la gauche gagne. Rien de grand dans ce pays ne s’est fait sans unité de toute la gauche. Il faudra alors un gouvernement de toute la gauche, Hollande, Mélenchon, Joly…il faudra aussi une mobilisation sociale de tous les syndicats. Avant et après.
Soit 55 réunions dans 32 départements différents avec 6 220 participants moyenne 115
Une chose est certaine, comme l’a dit François Hollande : il faut dominer les marchés. Il faut stopper la spéculation. Il faut interdire aux banksters d’emprunter à 1 % et de prêter à 6 % aux états qui en ont besoin. Mais les spéculateurs et banksters, c’est plus fort qu’eux, c’est dans leur nature, ils n’entendent que la manière forte : ils ne s’arrêteront que s’ils sont sérieusement menacés d’être accrochés aux réverbères.
Dorénavant dès que l’entreprise pressent des problèmes économiques à venir, elle peut négocier, imposer une baisse des rémunérations, de variation de la durée du travail, par accord d’entreprise. Ce sont les fameux « pacte de compétitivité annoncé par Sarkozy le 31 janvier. Et ce qui est nouveau c’est que si vous les refusez, votre licenciement ne sera plus considéré comme « économique ». Vous serez en faute. Votre motif de licenciement sera inattaquable devant un juge ! Le comité d’entreprise ne peut plus vérifier la réalité des difficultés économiques, faire des propositions alternatives aux licenciements, défendre vos intérêts. De plus, l’employeur échappe aux obligations propres à ce type de licenciement (reclassement, contrat de sécurisation professionnel, ..) !
Annulation immédiate et complète de la dette grecque odieuse !
Les ministres des Finances de la zone euro se gargarisent du terme « pare-feu ». Il suffit pourtant de se poser la question pour constater la supercherie : a-t-on jamais vu un pare-feu en bois inflammable ? C’est pourtant bien de cette matière que sera fait le pare-feu. Il ne s’agit en rien de mettre un rempart de béton pour arrêter l’incendie mais de donner du bois à brûler aux marchés financiers (quelques centaines de milliards d’euros en l’occurrence) en espérant que cela arrêtera l’incendie.
Une affiche placée sur le cyprès accusait : « la junte des prêteurs l’a assassiné », assimilant le Fonds monétaire international, la Commission européenne et la Banque centrale européenne au régime des colonels qui a plongé le pays dans la dictature de 1967 à 1974.