Des entreprises privées prennent ainsi des apprentis de 15 ans dans des métiers : du maçon à l’électricien en passant par l’installateur sanitaire, l’installateur thermique, le serrurier métallier, le menuisier, le peintre applicateur de revêtement ou le solier moquettiste.
De 14 à 16 ans, il n’y a aucune rémunération, aucune formation au droit du travail,, c’en est fini du « collège unique » : « En effet, il est important aujourd’hui, que le jeune comprenne la nécessité tout d’abord de respecter les compagnons et le chantier. Avant tout, un apprenti doit apprendre à bien balayer sur le lieu de travail, être délicat pendant le transport de l’ouvrage, et être vigilant au cours de l’installation. Et régulièrement je leur répète que la légitimité vient par notre parcours. » dit un patron de combat genre Thénardier.
L’applaudimètre réserve des surprises au congrès de Toulouse. Alors que les intervenants se succèdent pour des interventions très courtes et chronométrées, les grands gagnants de la matinée sont Manuel Valls et… Gérard Filoche. Avant lui, Benoît Hamon avait un peu réveillé les militants avec un discours enlevé, de défense du gouvernement. Le procès en amateurisme ? Hamon raille la droite, « la belle bande de professionnel qui nous a laissé 600 milliards d’euros de dette supplémentaire. » Une saillie qui porte.
Mais c’est bel et bien Filoche qui emporte le morceau. La salle ronronne mais le pilier de l’aile gauche entame un discours offensif qui fait taire peu à peu le brouhaha. Fort du joli score réalisé par la motion conduite par Emmanuel Maurel, l’ancien de la LCR retrouve des accents syndicalistes et s’invite dans le débat sur le coût du travail : « Le travail ce n’est pas un coût, c’est une richesse ! » Avant de s’emporter contre l’expression « charge sociale » : « Ça n’existe pas. Ce sont des cotisations sociales. Et les cotisations sociales, c’est magnifique. Il ne faut pas les baisser, jamais ! » La voix gronde et les acclamations déboulent des tribunes pour saluer la sortie de Filoche.
Merci aux 11 8000 adhérents qui ont voté motion 3 le 11 octobre et aux 21 000 adhérents du Parti socialiste qui ont reporté leurs voix sur le candidat émanant de la motion 3. Ces deux votes interpellent tout le parti : ce congrès a permis d’exprimer l’attente d’un parti plus démocratique, plus collectif, plus vivant et surtout d’une gauche plus offensive sur les salaires, l’emploi, la redistribution des richesses, le droit du travail… Cette secousse, ce message au sein même du Parti socialiste c’est bon pour les salariés, bon pour la gauche, bon pour le gouvernement, bon pour le pays.
Que va faire le gouvernement ? S’opposer ou céder ? Nous appelons à prendre toutes les mesures immédiates de sauvegarde. Y compris une nationalisation en urgence.
La faute a une majorité qui n’a pas su ni mobiliser, ni intéresser, ni parler aux militants : elle a voulu un congres expédie, un débat squizzé, elle en paie le prix elle même.
motion 3 reorienter la politique de notre gouvernement Jean-Marc Ayrault met en œuvre les engagements de François Hollande : fiscalité des sociétés, hausse des impôts des ménages les plus fortunés, abrogation de la TVA Sarkozy, 60 000 nouveaux postes dans l’enseignement… Mais l’absence de réponse à la hauteur face à la montée du chômage [...]
La baisse de la part salariale est à l’origine de la crise de 2007-2008. Il ne suffit pas de diminuer le coût du travail, il faut aussi vendre. Et pour vendre, on peut certes, augmenter la part des produits de luxe (voir l’excellente santé de LVMH) et l’augmentation virtuelle des cours boursiers (qui poussent leurs détenteurs à s’endetter avec leurs titres comme garantie) jusqu’au jour où les spéculateurs s’aperçoivent que ce n’était que virtuel et que les cours s’effondrent (le marchés boursiers des nouvelles technologies en 2000, l’ensemble des bourses dans le monde en 2007-2008). Il faut même, en fin de compte, essayer de prêter aux catégories qui ne pourront pas rembourser et on se retrouve devant la crise des « subprime ».
Nous sommes exactement dans le même cas de figure et toute diminution de la part des salaires nous amènerait dans une crise bien pire que celle de 2007-2008. La relance salariale est une nécessité sociale et économique.
si le peuple était consulté sur le TSCG, ce serait sans doute entre 70 et 80 % des voix qui seraient « contre ». On ne le saura jamais, mais gageons que le même peuple, le même salariat, demain, sera contre toutes les applications de rigueur dudit TSCG.
Si la motion unique l’emportait à 90 %, le congrès de Toulouse serait mort-né, même les journalistes déserteraient les travées. Il y a un message « le social au coeur » à faire passer vite dans le pays et au gouvernement. Le parti socialiste s’honorera s’il y parvient, ou risque de s’endormir pendant trois ans si ce n’est pas le cas.
S’il y avait 15, 20, 25 % pour la motion « le social au cœur », ce serait un événement, un bon signal, le congrès serait utile, reflétant la réalité qui est celle des militants et des salariés. Ça stimulerait, ça orienterait dans le bon sens. Un bon score de la motion 3, ce serait bon pour le parti, bon pour le gouvernement, bon pour le pays.