De Châteaudun à la fête de l’Humanité Les « unitaires » ont le vent en poupe Benjamin Lucas, François Rufin, avec LAPRES : hâtons la fusion Pour un grand Parti des gauches unitaires

L’histoire nous mord la nuque, il faut avancer vite

Pour un gouvernement NFP

 


Le rassemblement des unitaires à Châteaudun, ce fut 2500 militants présents. (1)

2500 militants c’est normalement un succès irréversible. C’étaient les enfants du 7 juillet 2024. C’était le produit du sursaut anti RN, des défenseurs du NFP arrivé en tête à l’Assemblée nationale avec 9 millions de voix et 192 députés. C’était le refus de la division du NFP. Venus de toute la France, les militants ne se sont pas seulement additionnés, ils se sont « brassés ». Il ne manquait que LFI, ils étaient invités.

Tout le monde s’est aperçu que c’était trop court, une seule journée, et les ateliers, les rencontres, le meeting unitaire final, ont juste permis d’expérimenter qu’il faut aller plus loin, plus longtemps, parler et travailler davantage. Il y avait tant de points théoriques, politiques, pratiques, communs, à aborder, que ça méritait une véritable université d’été sur trois à quatre jours, afin qu’on vérifie, assure, construise nos proximités idéologiques, nos savoirs-faires militants, notre fraternité évidente.

La presse ne s’y est pas trompée, et a fait l’écho de cette première journée exceptionnelle « des unitaires ». GDS et Ensemble ayant intégré Laprès, l’initiation avec Génération’s et Debout, ouvre une perspective de changement vivifiant à gauche, de priorité au renforcement du Nouveau Front populaire, a contrario des menaces qui pèsent sur lui.

Le stand commun lors de la fête de l’Humanité a lui aussi été le fruit d’une volonté, un signal, un pas de plus, il n’a pas désempli, il a montré que Debout, Générations, Laprès, ça pouvait marcher ensemble et d’une même voix, ça répondait à la note dominante de la fête qui, a elle-même battu tous ses records, en rassemblant 610 000 personnes. (Dans les grands forums, à une échelle de masse, ce sont les propos d’union qui ont été applaudis et les propos diviseurs ont été sifflés). Ça rentre en résonance avec une politisation accélérée du pays, la chute de Bayrou, le 10 septembre et la proximité d’un 18 septembre de mobilisation géante avec l’intersyndicale.

En cette période si prévisible d’instabilité profonde, de crise sociale, politique, institutionnelle, 95 % de la gauche veut l’union, et comprend l’union NFP comme la seule issue politique concrète, immédiate. Construire une force politique qui se consacre principalement et démocratiquement à cimenter et développer cette union sur la base du programme commun NFP, c’est exactement pile poil en phase avec les aspirations du moment, majoritaires à gauche.

Nous n’opposons pas réformisme et révolution, ils se nourrissent l’un l’autre, agir en un front commun est leur seule chance de victoire. Il n’existe pas de gauche irréconciliable ni de séparation entre une gauche dite de rupture et gauche dite d‘accompagnement. La « rupture » ne se décrète pas, pas plus que la grève générale. Impossible d’avoir une « gauche de rupture » sans union de la gauche. Pas de dynamique ni rupture sans union NFP.  Un « programme de rupture » n’a pas de sens en soi sans mobilisation des masses, et celle-ci se déclenche par la dynamique de l’union, pas par la division. En 1935, 1936, l’union politique a favorisé l’union syndicale, qui a entrainé l’union dans les luttes, qui a provoqué la grève générale qui a poussé plus loin le programme que ce qu’il contenait au départ.

Nous faisons attention à chaque sensibilité, à chaque composante, chaque personnalité, à respecter chaque militant, à partager les responsabilités, visibles et invisibles, on apprend à travailler ensemble, patiemment, fraternellement (ce qui n’est jamais évident a priori). On apprend aussi à mettre ce qui est essentiel en avant : le salaire, la Sécu, le travail, la retraite, ce qui est matérialiste et primordial pour les 30 millions de salariés, les 90 % d’actifs de notre pays qui n’ont que leur force de travail à vendre, produisent toutes les richesses et n’en reçoivent pas la part qu’ils méritent.

Le NFP ce n’est pas l’unité de pensée, c’est l’unité d’action.

La gauche est pluraliste, foisonnante, bouillonnante, et c’est tant mieux. La démocratie est l’oxygène, la sève, qui lui permet de vivre et d’agir. L’entente de toute la gauche, de ses partis, syndicats, associations, doit donc se faire sur les objectifs précis de prise du pouvoir et de gestion immédiate de celui-ci. Les succès ne sont pas garantis sur le papier, mais dépendront de la force de l’union et des mobilisations qu’elle engendrera.

La situation est explosive, le calendrier incertain. La pratique présidentialiste de Macron, résistant forcené aux volontés de changement, arque-bouté en défense de la grande finance, contre les puissantes volontés démocratiques qui secouent le pays en profondeur, peut déboucher vite sur une confrontation sociale d’ampleur inédite.

Un « me too » contre les riches » couve.

Alors, au sein du NFP, les forces les plus conscientes, les plus activement unitaires, ont besoin d’une relative unité de pensée et un « seuil » de rassemblement de forces militantes conséquent pour peser.

Il faut donc accélérer le mouvement lancé à Châteaudun, confirmé à la fête de l’Humanité. Engager des échanges communs approfondis, multiplier les actions communes, être insérés dans la pratique du NFP, garder le cap d’un gouvernement de celui-ci sans exclusive et en dépit des adversités. La gauche, toute la gauche, est condamnée à s’entendre et nous, en son sein, devons être assez murs, assez rapides, audacieux pour le faciliter, le permettre.

C’est donc une adresse aux dirigeants comme aux militants les plus concernés à cette heure :

Benjamin Lucas, François Ruffin, pressons le pas, soyons audacieux, engageons la fusion entre nous.

Présentons aux millions d’électeurs du NFP, un Parti des gauches unitaires, en commun et digne de ce nom, au cœur de la gauche, démontrons en fusionnant dans les meilleurs délais et conditions possibles, que nous avons l’union chevillée au corps, que nous voulons rassembler, additionner, démultiplier, dynamiser, pour gagner, que cela l’emporte avant tout, lucidement, efficacement, à nos yeux. Ce sera entrainant, applaudi, ovationné !

C’est possible, vite. La situation presse. Cela dépend de notre volonté, et nous aurons ainsi les moyens de faire face aux évènements très certainement grandioses qui nous attendent demain.

Gérard Filoche le 17 septembre 2025

(1) (Certes il en a fallu des efforts pour en arriver à Chateaudun et au stand commun de la fête de l’Humanité  : un merci particulier à toutes et tous..  et aux militants de GDS qui se sont battus pour réaliser cela depuis des années et notamment qui le voulaient en fin août 2024, ils ont eu le sentiment de piétiner, avant que tous les dirigeants d’Ensemble, Laprés, Génération’s, Debout, partagent, prouvent que s’unir était la seule façon de créer une dynamique, – mais comme on le voit, ils ont été efficaces).

 

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