Cinq ans de cars Macron.

chronique à lire chaque semaine dans l’Humamnité dimanche  ici n°548, 11° année

 

Rappelons nous le tam-tam fait autour de la loi Macron Valls Hollande en 2015. Des cars à la place des wagons de la SNCF. Fi de la pollution, fi des embouteillages, fi des durées de transports, fi des risques routiers, fi de l’inconfort, fi du service public, les cars privés allaient séduire les jeunes.  Ils allaient être moins coûteux et parcourir le pays à la place des « petites lignes » et des trains de nuit fermés. Ceux qui s’opposaient à cette folie, à l’époque, étaient traités plus bas que terre dans les médias. Macron était le prétendu visionnaire des affaires, il se faisait même prendre en photo tout sourire dans un de ces bus produit de son cerveau génial et complexe.

Ça n’a même pas duré un an : taux d’occupation faible, temps de transport fatiguant, prix en hausse, concurrence entre opérateurs du marché, Eurolines, Megabus, Transdev, Flixbus et Blablacar. Des promesses de dizaines de milliers d’emploi avaient été faites – 22 000 avait promis Macron -  il en reste 2000 du fait des banqueroutes, dettes, licenciements, rachats, fusions, qui ont fait place à l’euphorie officielle. Transdev, start up allemande, a quasi instauré un nouveau monopole privé.

La pandémie du Covid aidant, on nous apprend que ces sociétés de cars ont « versé dans le fossé économique ».

Nombre de voyageurs en baisse de 62 %, taux de non-occupation des sièges supérieur à 40 %, offres promotionnelles gonflées, baisse des recettes, baisse du nombre de villes desservies, retards, sous location des véhicules, surexploitation des chauffeurs, embauche d’intérimaires, d’auto entrepreneurs, uberisation, tout y est.

Le modèle Macron de destruction des services publics, de mépris de l’environnement et de la sécurité a prouvé là, en cinq ans, sa faillite totale.

L’amertume des chauffeurs salariés licenciés éclatait déjà en 2016 :  »Ils nous ont démarché », « vendu du rêve ». « On a tous quitté des CDI », certains ont déménagé, acheté des maisons à crédit, pour aujourd’hui « nous dire ‘Merci, au revoir’ ».

Cinq après ça ne s’est pas arrangé.

 

Gérard Filoche

 

 

 

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