Au boulot n°561 La magie du travail à la chaine

 

La ministre macroniste de l’industrie, Agnès Pannier-Runacher a eu les honneurs de presque toute la presse et elle mérite en effet le pompon : «J’aime l’industrie parce que c’est l’un des rares endroits où l’on trouve encore de la magie au XXIe siècle. La magie de l’atelier où on ne distingue pas le cadre de l’ouvrier, pas l’apprenti de celui qui a trente ans d’expérience, où l’on ne distingue pas celui qui est né en France de celui qui est arrivé par l’accident d’une vie (sic)».

Pour oser dire ça, il faut avoir un président capable lui-même de déclarer : « Le compte pénibilité ? Je n’aime pas le terme donc je le supprimerais car il induit que le travail est une douleur » et aussi : « La vie d’un entrepreneur est plus dure que celle d’un salarié ».

Quelle « magie » dans le travail à la chaine ? Sous le diktat des objectifs chiffrés et du rendement ? Magie de la souffrance physique et mentale ? Du management et d’une hiérarchie stressée par les résultats ? Magie des horaires décalés, du travail de nuit, et des heures supplémentaires impayées ? Manque d’ergonomie, postes de travail inadaptés ? Monotonie des gestes répétitifs ? Préjudice d’anxiété sur l’exposition aux risques professionnels ? Accidents et maladies du travail ? Harcèlement sexiste, raciste, ethnique ? Magie de l’insécurité de l’emploi, du chantage au chômage ? Magie du travail dissimulé, des « travailleurs détachés » sous-payés ?

On ne « distingue pas le cadre de l’ouvrier » ? Oui c’est vrai car ils n’ont tous les deux que leur force de travail à vendre, mais elle n’est pas payée pareil et les bas salaires n’ont rien de magique mais tout de l’injustice et de la surexploitation. Par contre les patrons savent distinguer « celui qui est né en France de celui qui est arrivé par l’accident d’une vie » car ils en profitent pour le payer plus mal.

« Notre pays tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies rémunèrent si mal » avait essayé de dire Macron, la seule « magie », c’est qu’ils ne soient pas encore en train de faire la révolution.

Gérard Filoche

 

 

4 Commentaires

  1. Toulerastel Robert
    Posted 29 octobre 2021 at 14:21 | Permalien

    Cher monsieur Filoche,
    J’ai vécu cette vie en complet décalage, épuisé par le travail de nuit, je n’ai pas vu grandir mes enfants… Pourtant nous avons tout fait pour résister, le combat syndical, aider les copains, le travail de nuit, nous us détruit, je pense à tous les amis en usine ou en hôpital…Aujourd’hui j’en paye le prix avec de graves problèmes de santé…. Arriverons nous un jour dans un monde de solidarité, arriverons nous a croire que la personne n’est pas une machine, mais un être humain ?
    Toujours à vous lire dans vos chroniques… Cordialement

  2. Posted 30 octobre 2021 at 8:27 | Permalien

    Bonjour,

    Membre du Parti Communiste, je ne partage pas comme de nombreux camarades la stratégie et l’orientation de la nouvelle direction depuis 2018, stratégie qui a abouti à la candidature de division aux présidentielles 2022 de Fabien Roussel.
    Aussi je m’adresse à tous les groupes qui pensent comme moi que les enjeux de cette présidentielle nécessite plus que jamais la présence d’un candidat de gauche au 2ème tour et, pour ce faire l’union des forces représentant les différents courants de la gauche et des écologistes. Agé, je restreint mon militantisme au collage d’affiches mais je pense que tout en étant conscient de l’efficacité relative de ce collage il est utile d’être découvert et remarqué sur les murs des cités.

    Ma tournée concerne 3 ville de l’Essonne : Bruyères, Breuillet, et Egly. J’ai besoin de 20 affiches soit une cinquantaine pour veiller à la « propreté » des murs. Merci de me tenir au courant s’il existe de telles affiches et comment m’en procurer.

    Bien fraternellement

    JPC

    Note : je suis aussi président de l’association NRNT!, association citoyenne qui t’avait inviter pour animer un débat sur le code du travail.

  3. Posted 2 novembre 2021 at 16:36 | Permalien

    dominiqueche@gmail.com

    Bonjour
    Quand je lis votre programme, vos revendications, vos observations, vos recommandations, vos souhaits , je ne peux que m’interroger : mais qu’attendent-ils pour rejoindre la France Insoumise dont le programme « l’Avenir en Commun » semble souvent être un « copié-collé »de ce que je lis sur votre site de GRS?
    Est-ce un problème de personnes, de personnages ( on n’aime pas JL.Mélenchon)?
    On pense au peuple qui souffre et continuera à souffrir parce que, malgré les 7 millions d’électeurs qui ont voté FI, on préfère faire bande à part ?
    Vous reprochez ( à juste titre) à Hamon d’avoir privilégié sa petite formation au détriment de la FI et vous voulez faire de même?
    Où est le bonheur des Français dans tout ça?
    Le programme de la FI ( élaboré à partir des contributions de plus de 3000 citoyens), l’AEC, constamment remis à jour, ne vous plaît pas ?
    Ce n’est pas celui de JL Mélenchon, mais du peuple.
    De même que je ne comprends pas l’a position de Gérard Filoche ( que j’estime beaucoup depuis longtemps) restant fidèle au PS après toutes les renoncements , trahisons de son parti, je ne vous comprends pas non-plus.
    Bien cordialement.
    Dominiqiue Chevalier
    P-s Je ne me prosterne pas chaque matin et soir devant une statue de JL Mélenchon.

  4. Posted 6 novembre 2021 at 16:09 | Permalien

    Chers collègues,

    Vous trouverez ci-après le message d’un collègue, Paul Faury, promo 1978, qui a oeuvré à Dijon, Mont de Marsan, Albi, Bordeaux, Foix et terminé sa carrière comme DD des Landes en 2016.

    Il s’et penché sur la carrière d’un de nos ancêtres, Jean Cavaillé, qui a travaillé jusqu’en 1937.

    La diffusion de ce message parmi vos contacts, notamment parmi nos jeunes collègues, me paraît très souhaitable.

    Amitiés

    Alain Dougy

    Chers collègues ,

    Je me permets de vous solliciter dans le cadre de la souscription que je viens de lancer à l’occasion de la parution de mon deuxième livre * dans lequel j’ai réalisé la biographie professionnelle d’un ancien collégue, Jean Cavaillé, inspecteur départemental du travail du Tarn, basé à Castres de 1901 à 1918, puis inspecteur divisionnaire à Bordeaux de 1922 à 1937, date de son départ en retraite, après un court passage par Paris et Dijon.

    Jean Cavaillé est un inspecteur exemplaire de la première génération d’inspecteur du travail, de ceux qui ont forgé la culture collective de notre métier.

    Cet ancien professeur de lettres qui a rejoint le corps de l’inspection du travail à l’âge de trente ans, a beaucoup écrit. Il est l’auteur de neuf des travaux originaux des inspecteurs du travail publiés au bulletin de l’inspection du travail et de deux livres « le charbon professionnel » en 1911 et « la journée de huit heures » en 1919.

    C’est en particulier le travail d’enquête et de prévention qu’il a réalisé sur l’infection charbonneuse (que l’on appelait le Mal charbon à Mazamet), maladie qui faisait régulièrement des victimes parmi les ouvriers du délainage des peaux de moutons, qui est remarquable. Cela va l’emmener à devenir en sa qualité d’inspecteur de terrain, le spécialiste national de la question.

    Je vous livre donc son histoire sous la forme d’un récit historique que j’ai voulu simple, vivant, accessible au plus grand nombre, en cas à tous ceux qui s’intéressent à l’histoire sociale de notre pays.

    Si vous participez à la souscription, je m’engage à vous livrer l’ouvrage dans le courant du mois de novembre, assortie bien évidemment d’ une dédicace.

    Pour cet ouvrage, je n’ai pas trouvé de maison d’édition et j’ai du me résoudre à le publier en autoédition. La difficulté de l’exercice c’est que l’on est seul à parler de son ouvrage. Alors vous pouvez m’aider, à n’en parlant autour de vous, en relayant ce mail par messagerie auprés de vos contacts que cela peut intéresser, et enfin si vous êtes abonnés à Facebook en partageant avec tous vos amis mes publications sur le livre.

    Par avance, je vous en remercie. Amitiés à tous.

    Paul Faury

    Directeur honoraire du travail

    * mon premier ouvrage « Maudites soient les guerres ! » concernait les mémoires de la guerre 14-18 de mon grand-père Joseph Faury

Déposer un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera jamais transmise.

*