Après la catastrophique Myriam El Khomri, ce fut Muriel Pénicaud (17 mai 17-6 juillet 2020) Elisabeth Borne (6 juillet 2020-16 mai 22), Olivier Dussopt (20 mai 2022-11 janvier 2024) Catherine Vautrin (11 janvier 2024-21 septembre 2024) Astrid Panosyan-Bouvet (23 décembre 2024-5 octobre 2025) à nouveau Catherine Vautrin du 5 au 12 octobre 2025) enfin Jean-Pierre Farandou depuis le 12 octobre 2025.
6 ministres sous Macron, dont 3 depuis la dissolution du 9 juin 2024 : ils méritent tous le tableau du déshonneur pour avoir porté la France au premier rang des accidents mortels du travail en Union Européenne (devant la Roumanie, l’Estonie).
Cela fait de longues années que le réchauffement climatique et ses effets n’est pas pris en compte au travail.
Or, la chaleur tue et le nombre de décès augmente chaque été. Selon l’Agence nationale de Santé publique, depuis 2018, 48 personnes sont officiellement décédées dans des accidents du travail liés à la chaleur « Un chiffre largement sous-estimé ».
Ces ministres du travail de Macron n’ont rien fait.
Le froid tue, certains risques spécifiques se surajoutent aux risques habituellement encourus par tout travailleur : risque d’accident du travail consécutif à des effets indirects de l’exposition au froid (pénibilité plus importante, fatigue accrue, perte de dextérité et/ou de sensibilité tactile, difficultés de déplacement), risque accru de troubles musculosquelettiques (TMS), de gelures plus ou moins graves et d’hypothermie.
Ces ministres du travail de Macron n’ont rien fait
Depuis le 7 décembre 2022, la Cour des comptes a officiellement alerté : un accident du travail sur deux n’est pas déclaré par les employeurs. Ce qui est une faute grave et inexcusable de la part de ces employeurs.
Ces ministres du travail de Macron n’ont rien fait
Le triste « record » d’accidents mortels du travail est atteint en France avec 764 morts en 2024.
C’est la 6° année consécutive ou la France est la pire en Europe.
En France, 1 297 décès étaient liés au travail en 2024, selon le rapport annuel de l’Assurance maladie sur les risques professionnels publié le 21 novembre 2025
Parmi eux, 764 découlent directement d’accidents du travail – soit cinq de plus qu’en 2023 et 26 de plus qu’en 2022 –, 318 d’accidents de trajet et 215 de maladies professionnelles.
Parmi les personnes décédées, des salariés des transports, de la métallurgie, du BTP, mais aussi des services ou de l’alimentation, un secteur où le nombre de décès a augmenté de plus de 20% en un an.
« Plus de 20 % des décès sont survenus dans l’année qui suit la prise de poste », il s’agit même de plus de la moitié des décès pour les moins de 25 ans. Des jeunes enfants sont morts au printemps (lire D&S 316) tués au travail dans de conditions inacceptables à l’âge de 15 ou 17 ans.
En 2024, les maladies professionnelles ont aussi augmenté de 6,7 %, notamment les pathologies liées à l’amiante (+ 8,5 %) et les affections psychiques (+ 9 %), ces dernières ayant même doublé entre 2020 et 2024.
« Les chiffres des morts au travail publiés par l’Assurance maladie, sont notoirement sous-évalués » selon la CGT (communiqué du 25 novembre 2025) : n’y figurent pas « les morts dans la fonction publique, chez les agriculteurs, ou parmi les auto-entrepreneurs ». Elle ajoute qu’« un grand nombre d’accidents du travail et maladies professionnelles (AT-MP) [sont] notoirement sous-déclarés, au point que chaque année le compte AT-MP verse plus d’un milliard de compensation à l’assurance maladie ». Elle relève également que « les chiffres explosent chez les jeunes, les plus exposés du fait de la précarité, de la sous-traitance et du manque de formation à la sécurité des nouveaux arrivants ». Elle souligne aussi que « les accidents du travail et maladies dont sont victimes des femmes ont augmenté de 26 % depuis 2000 ».
Que font les ministres ?
« La prévention des accidents du travail reste une priorité absolue du ministre du Travail » ose souligner à chaque fois le ou la ministre du travail. Du blabla.
Ni le chaud ni le froid, ni le dur travail dans le bâtiment, ni les risques psychosociaux aggravés, ni le fait que des enfants meurent, n’ont ému les ministres au point qu’ils se remuent.
Ils ont le mot « travail » à la bouche, mais ils méprisent ceux qui travaillent et meurent au travail.
Pire, il y a silence médiatique organisé sur ce fléau qui frappe tout le pays, alors qu’il devrait faire la « une » de tous les journaux, mobiliser tous les services du ministère, donner lieu à des décrets et lois d’urgence.
Ces ministres et leur patron Macron, se moquent du monde salarié : comme s‘il n’aurait pas fallu depuis 6 ans sonner l’alerte et prendre des mesures radicales immédiates !
Pendant le blabla des ministres, on meurt au travail :
ils disent que c’est « en cours de concertation avec les partenaires sociaux » : un nouveau plan « santé au travail » pour la période 2026-2030 doit être présenté… au premier trimestre 2026 ! (sic). Il est censé notamment prévoir « le renforcement de la formation à la prévention pour les primo-accédants» et « l’impossibilité pour un employeur condamné pour faute inexcusable d’accueillir un apprenti post-condamnation », selon le ministére. En quoi est-ce suffisant pour faire régresser la tragédie actuelle ?
Au moins sur ce dernier point, interdire le travail des enfants, revenir à l’ordonnance de 1959, annuler les décisions de Sapin, Rebsamen, El Khomri qui ont fragilisé la protection des travailleurs, enfants et adultes serait un minima.
Rétablir partout des CHSCT en leur donnant les moyens et crédits d’heures nécessaires, ça s’impose et vite !
Il faut une levée des consciences d’urgence, une mobilisation sociale, une information nationale, renforcer toutes les lois de prévention, les services de contrôle (CRAM, OPPBTP, IT, Médecine du travail), ces ministres qui ne prennent pas cela en charge, depuis six ans, en dépit de toutes les relances de tous les appels, ont indirectement du sang des salariés sur leurs mains.
Gérard Filoche 4 décembre 25








