2011 : la plaie sociale est ouverte tant que le pillage des retraites n’est pas abrogé et Sarkozy battu…

Le plus grand mouvement social depuis 40 ans et ses suites en 2011, 2012…

Les 16 mois à venir ne vont pas être de tout repos. La force du salariat français qui a fait en 2010 l’admiration du monde entier, en défendant, avec 75 % de l’opinion, sa retraite à 60 ans, n’a pas fini de faire effet.

Il y a en ce début 2011,  un fossé immense entre le forcené de l’Elysée et la masse du peuple : à cause de la gravité de sa loi scélérate pilleuse de retraite, ressentie comme illégitime et imposée au forcing par la bande du Fouquet’s.

Voilà deux ans que Sarkozy donne ouvertement des milliards aux banques et qu’ils nous les retire de notre protection sociale  tout cela en atteignant le niveau le plus élevé de chômage, de misère et d’inégalités sociales depuis 10 ans.

Sarkozy a usé d’une violence antidémocratique (il a même proclamé sa loi scélérate de nuit) au point de fermer toute issue à la confrontation engagée.

Faute d’avoir été écoutés, les 8 millions de manifestants qui ont défilé au moins une fois a l’automne, vont trouver d’autres moyens de se faire entendre. Rien ne s’oublie, rien ne se perd.

L’explosion sociale va se manifester par des voies détournées, la colère va frayer par des chemins différents.

C’est dans ce contexte que le « karachigate » n’est surgi pas par hasard. Les sales affaires Bettencourt Woerth non plus. Le déclin du sarkozysme charrie forcément son lit « d’affaires » même si ses médias les étouffent.

Sarkozy voulait en imposant son diktat contre nos retraites, s’imposer du même coup à son propre camp qui avait des doutes, après sa déroute des régionales de mars 2010, sur sa capacité à gagner en 2012.   Hé bien son coup de force ne lui a pas rapporté  aussi gros qu’il l’espérait : sa majorité UMP lui a ré imposé Fillon, ses commanditaires exigent qu’il se « re-présidentialise », et ce sont les « affaires » malodorantes qui se multiplient et s’aggravent.

Cela ressemble à la situation de Chirac et Juppé après nov-déc 1995 : ils ne pouvaient plus gouverner, leur majorité se fragilisait chaque jour, pire elle se divisait, alors ils ont été obligés pour s’en sortir, de tenter le « coup » de la dissolution. Et ils ont perdu !  Là, l’échéance est là, en avril 2012 dans 16 mois.

Les mesures annoncées pour 2011  : un prétendu, enième et vain programme pour les « juniors » et « seniors » (sic), une autre contre réforme fiscale d’ensemble (suppression de l’ISF), des ponctions nouvelles, privées, anti Sécu, pour la « dépendance », une prétendue politique d’emploi qui va nourrir le chômage de masse…  tout cela va aggraver la catastrophe. Sans parler des mauvais coups en cours : la suppression de la médecine du travail, la suppression des élections prud’hommes, le démembrement des hôpitaux et des écoles, le déclin organisé du Smic et le blocage des salaires, la mise à bas du statut de la fonction publique et la privatisation des collectivités territoriales…

Sarkozy n’est ni « déboussolé » ni « tâtonnant, » ni « en contradiction », comme certains l’expliquent,  il sait ce qu’il veut obstinément : c’est Thatcher, Reagan, il veut aller jusqu’au bout de la destruction de tous nos droits sociaux. Il cherche même une « bonne guerre » pour faire bon poids et diversion à tout prix, en Afghanistan ou en Afrique.

Mais il est affaibli. Il va perdre les élections cantonales et les sénatoriales dans la foulée. Le Sénat peut passer à gauche pour la première fois depuis 200 ans.

La gauche a, de nouveau, une élection imperdable devant elle :  la présidentielle.

Mais attention :  l’élection présidentielle est d’un type plébiscitaire particulier . Elle se perd ou se gagne sur un coup de dés, à un million de voix prés, au panache, à la bravache. La dernière fois ce fut 19 à 17 millions de voix. Avec un taux de participation exceptionnel. C’est une élection antidémocratique, totémique. Ca se joue sur la manipulation médiatique. Il y a 40 millions de votants. Et ca bascule sur des images, des trucages.

Sarkozy est un animal blessé gravement, mais il défie tout concurrent en prétendant être le meilleur sur ce terrain : le voilà qui répète avec JF Copé qu’il supprimera les 35 h, avec Fillon, qu’il « confirmera la réforme » !  Il promettera de continuer. De façon à mener le combat là ou il croit voir idéologiquement la faiblesse de l’adversaire. Il la jouera violente sur un « choix de société », misant sur la mollesse de la gauche.

Ca se jouera au coeur du partage des richesses. Oui ou non ? Quitte ou double ? Pour les riches ou pour les salariés ? Emploi et salaires ou profits et banques ?

Chacun sait qu’on ne fera pas reculer le chômage de masse sans réduire la durée du travail : les socialistes doivent revenir à ces fondamentaux. Il ne faut pas qu’ils hésitent comme en 2007 alors qu’ils avaient tout en main. S’ils ont l’air de proposer une « austérité à la grecque », une sorte de « demi sarkozysme » ils perdront la possibilité d’aller drainer les voix de millions d’électeurs de gauche potentiels. Car l’élection ne se joue pas au centre comme le disent des imposteurs : il n’y a pas de voix de « reserves », il n’y a rien au centre…

Il y a, d’un côté, un électorat populaire dont une partie, minoritaire, est de droite ou d’extrême droite, captif depuis des décennies autour de l’UMP et du FN et qui, ne voyant pas la gauche avoir la hardiesse de lui proposer une alternative, reste dans son camp.

Il y a, de notre côté, un électorat de gauche, salarié, 93 % de la population active, qui est archi majoritaire, mais qui ne se réalise, ne se mobilise, ne se compte victorieusement jusque dans ses réserves, que s’il y a un élan, une dynamique, une conviction suffisante des leaders de la gauche. C’est à gauche que se joue l’élection. A gauche. Par l’unité. Par la vigueur convaincante des idées.

Et inutile de tourner autour du pot, ce ne sont pas des mesurettes sur l’école ou la recherche qui compteront : ce sera la question des salaires, de d’emploi,  Le choix sera concentré entre « travailler de plus en plus » ou « travailler mieux moins, tous et gagner plus ». Pas de demi-teinte, pas d’esquive à ce niveau. La candidate de gauche ne gagnera que si elle lui tient tête, recherche l’unité à gauche et si, pour cela, elle défend la réduction du temps de travail et la hausse des salaires : 35, 60, 1600, 20.

18 Commentaires

  1. Posted 28 décembre 2010 at 10:49 | Permalien

    mais qu’est-ce que tu fous au ps, nom de bois ! viens chez nous ! tu prêches dans le désert !

  2. argeles39
    Posted 28 décembre 2010 at 11:49 | Permalien

    « La candidate de gauche ne gagnera que……. »

    Tu voulais sans doute dire « La candidature de gauche….. », à moins que tu saches déjà que ce sera une femme (Ségo ou Aubry) et que le gros DSK restera in fine au FMI?

  3. patrice
    Posted 29 décembre 2010 at 8:32 | Permalien

    Allons Gérard ,

    tu crois que c’est le programme du PS qui va changer le cours des choses ?

    Ils dont autant inféodés au capital que la droite, juste un peu moins brutaux

    Tu commentes fort justement le pillage des retraites, mais le PS fera encore pire, et cela, tu le dénonces dans un article récent, sans toutefois dire que le PS le met dans son « programme »

    http://www.filoche.net/2010/12/26/le-medef-la-veut-et-il-nest-pas-seul-helas-la-retraite-par-points-encore-pire-que-les-62-et-67-ans/

  4. Posted 29 décembre 2010 at 15:30 | Permalien

    http://www.dailymotion.com/video/xgbcl4_gerard-filoche-et-le-centenaire-du-code-du-travail_news

    le MEDEF , c’est le peuple…

  5. Bruno
    Posted 30 décembre 2010 at 11:25 | Permalien

    GG est un « sous marin » du FDG….Pourquoi voulez exfiltrer un infiltré ?! Pffff ! Z’avez rien compris les gârs !

  6. Gilbert
    Posted 30 décembre 2010 at 15:25 | Permalien

    Sur les thèmes de campagne, tu es champion, Gérard. Mais tout ton raisonnement est foutu en l’air dès lors que tu acceptes, comme tu l’as toujours fait, n’importe quel candidat pour porter ces idées. Non, DSK ne peut pas porter ces idées, et pourtant tu vas appeler à voter pour lui s’il est choisi par ton parti. C’est là toutes les limites de ta cohérence.

  7. LeJeune
    Posted 31 décembre 2010 at 0:44 | Permalien

    Je suis complètememt en phase avec l’avis ci dessus de Gilbert.
    DSK ne peut être l’homme de la situation!
    Après les besson kouchner lang et autre ayant clairement montré de quoi ils étaient capables, j’imagine facilement quelle politique serait menée par un dsk.
    Cela suffit, tromper les électeurs de gauche a un prix qu’il faudra bien que les pachydermes du PS payent un jour!

  8. Lucien Dutour
    Posted 1 janvier 2011 at 11:13 | Permalien

    « élection imperdable..!!!  »
    Ne nous bersons pas trop d ‘illusions.N’ oublions pas que malheureusement que les médiats dominants font l’ opinion et nous savons tous à qui ils appartiennent .
    Ce sont eux qui feront le choix du candidat PS , si ce n’est déja fait en la personne de DSK .
    Dans cette perspective , regrétant de faire preuve de péssimisme ,je ne vois pas d ‘intéret à la victoire .

  9. MaLu
    Posted 1 janvier 2011 at 15:03 | Permalien

    Si on arrêtait avec DSK ? Il ne fera pas gagner la gauche, il ferait peut-être gagner son libéralisme rose délavé, un chouia moins cynique que celui de Notre Guide Lumineux . Assez, du plan média DSK ! On n’en peut mais, de cette certitude que NS ayant une chute de popularité vertigineuse, le PS va gagner. Le PS pourrait gagner, or, nous sommes nombreux à nous tourner vers un rose désormais magenta. Et si Gérard est un infiltré, je lui promets mon soutien.

  10. Posted 1 janvier 2011 at 18:07 | Permalien

    Bonjour,
    est-ce que quelqu’un pourrait m’expliquer ?

    Je comprends qu’on puisse être de droite.
    Je comprends.

    Mais, au PS ?

    c’est un sondage,
    c’est juste pour savoir si vous voulez avoir un impact dans la société.

  11. af30
    Posted 2 janvier 2011 at 10:31 | Permalien

    commençons par nous délester des infiltrés
    http://www.m-pep.org/spip.php?article1959#outil_sommaire_9

  12. AliBobo
    Posted 2 janvier 2011 at 15:17 | Permalien

    Manuel Valls demande l’abrogation des 35h … tu en penses quoi Gérard ? a moins que tu préfères ne pas y penser ?

  13. Gilbert
    Posted 2 janvier 2011 at 16:51 | Permalien

    @ Alibobo

    Je me permets de répondre à la place de Gérard. Je crois qu’il ne m’en voudra pas, depuis le temps que je lis son blog et le site de D&S, je connais par cœur son argumentation.
    Donc, Gérard va te répondre que Valls ne représente rien au PS.
    Quand à savoir si Gérard croit vraiment ce qu’il dit, je ne peux pas te répondre, je ne suis pas dans le secret de son âme.
    Mais pour ma part, j’ai du mal à penser qu’un parti qui ne s’indigne pas, que dis-je, qui ne s’insurge pas à l’idée qu’il puisse être représenté à la Présidentielle par un DSK, tienne Manuel Valls et ceux qui pensent comme lui pour quantités négligeables…
    On va bien voir si les socialistes se précipitent comme un seul homme pour défendre l’idée des 35 heures et exiger qu’on mette fin aux exonérations de charges sur les heures supplémentaires qui en ont détourné la bonne application.

  14. RIVOT
    Posted 2 janvier 2011 at 20:56 | Permalien

    La proposition de Valls est une excellente initiative : elle devrait bientôt permettre aux deux tendances UMP et PS de fusionner en un parti unique: l’UMPS qui pourrait alors présenter des candidatures uniques aux élections dites démocratiques, ayant vocation à mieux nuire au peuple. Peut-être celui-là sera t’il alors enfin capable de comprendre à quel point il est manipulé pour cautionner l’idéologie socio-libérale pro nantie, qui lui fait pourtant (avec son consentement absurde) tant de mal !

  15. Jacky Soulié
    Posted 3 janvier 2011 at 16:37 | Permalien

    Avec des gens de gauche comme Valls et DSK, je me demande si celà vaut le coup de battre Sarko qui arrive parfois à nous faire rire, ce que ne font pas les 2 énergumènes précités.

  16. Posted 3 janvier 2011 at 19:43 | Permalien

    disosn que, de temps en temps, faut savoir déconnecter de l’actualité.

  17. JPh
    Posted 6 janvier 2011 at 14:35 | Permalien

    J’ai parcouru une partie du blog.
    J’y retrouve tant des idées que je partage!

    Sauf cette foi en le PS… et ce, malgré que je l’ai (jusqu’à récemment en tout cas) soutenu depuis que je suis en âge de voter (il y a 30 ans déjà…)

    Parce que désolé, mais pour moi le PS est devenu un parti de droite, pire encore, de droite qui ne veut pas le reconnaître ouvertement.

    Dans la plupart des discours mous de ses dirigeants, dans leur absence d’action forte, dans leur manque global de soutien à la cause populaire, à la solidarité, aux idéaux du CNR (et j’en passe), dans la traîtrise même de beaucoup de ses hauts dignitaires (souvenons nous des Besson, Valls, DSK et autres…), je ne retrouve qu’une pâle copie de cette droite triomphalement immodeste et se fichant ouvertement de notre fiole.

    Qu’ont fait de concret les socialistes au vu de toutes les casseroles des membres du gouvernement?
    Qu’on fait de concret les socialistes face au démantèlement même pas progressif de tout ce qui devrait faire la fierté de notre pays et est (était) même cité en exemple à l’étranger, à savoir notre sécu, nos retraites, notre système éducatif, nos services publics?

    La réponse: Rien ou presque.
    Quelques molles intervention, vite étouffées par une cacophonie venue de leur propre camp.
    Une impréparation totale en termes d’argumentation (cf simplement vos propres textes sur les 35h, ou la recherche d’infos sur les durées de travail dans le monde, ou encore sur la productivité française).
    Rien.
    Nada.
    Le néant.

    Alors comment peut-on encore faire confiance à ce PS, comment peut-on espérer qu’il fasse quoique ce soit si par miracle il revenait au pouvoir?

    Désolé, mais après tant d’années je ne vois plus le PS comme un parti viablement efficace.

    Et pour le moment je ne suis pas plus convaincu par les postures du FdG ou du NPA…

    Donc une présidentielle imperdable pour la gauche?
    J’aimerai y croire, mais non… je ris jaune…
    Le peuple de gauche va encore se prendre une belle claque sans un VRAI sursaut de nos « socialistes »… et probablement une claque bien brune au train où vont les choses…

    (et d’ailleurs, si on commençait par exiger de nos politiques qu’ils aient d’abord une expérience réelle du monde du travail? hein, juste pour voir…)

    PS: J’imagine que votre temps est précieux, mais j’apprécierai une réponse -ici ou dans un article à venir- qui puisse me redonner une raison d’y croire…

  18. Rémi
    Posted 9 janvier 2011 at 12:10 | Permalien

    UMP et PS sont à la France ce que les Républicains et les Démocrates sont aux USA.

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