L’affaire DSK ne pénalise aucun autre candidat socialiste, au contraire ! Martine 2012 !

Ici, et depuis des années et des mois, à D&S, sur nos sites, nous n’avons cessé de le répéter, DSK était selon nous, POUR DES RAISONS POLITIQUES, le plus mauvais candidat.

- Parce qu’il était le chef du FMI, et non pas le chef de l’opposition militante, politique, organisée de ce pays.

- Parce qu’il semblait être le plus droitier des candidats de la gauche et certaines de ses déclarations, par exemple, contre le maintien de l’âge légal de la retraite à 60 ans, posaient de sérieux problème pour mener campagne à gauche, aussi bien sur premier qu’au second tour.

Nous avons rédigé des articles de fond, qui sont lisibles mois après mois et sur nos sites, sur « le bilan » du FMI sous DSK, afin de démontrer, chiffres et faits à l’appui, en quoi cet organisme, au nom de la finance mondiale avait agi de façon nuisible contre le peuple grec, et des dizaines d’autres peuples.

Nous avons rédigé des bilans détaillés, argumentés, à propos des choix de DSK contre la mise en place des 35 h, entre 1994 et 2002, contre la retraite à 60 ans en 2010, ou contre son fameux  livre de 2002  « La flamme et la cendre » avec son affreuse disparition du « salariat » comme classe sociale (transformé en « théorie » en une grande classe moyenne qui aurait besoin de développer le capitalisme pour vivre ! Il ne restait plus que 10 % d’exclus vis à vis desquels le socialisme devait avoir une attitude compassionnelle).

Bref nous faisions un choix raisonné, théorique, politique, pour tenter de barrer la route à sa candidature et nous avions tout fait pour promouvoir la candidature de Martine Aubry depuis le congrès de Reims :

- parce qu’elle avait été élue grâce aux voix de la gauche du parti et l’avait accepté

- parce qu’elle se battait pour unifier le parti et pour « une maison commune » de la gauche

 

La gauche est diverse, autant que le salariat. Il y a huit partis de gauche. Il y a une droite, un centre, une gauche, au sein même de la gauche ! De cette diversité, il faut pourtant, quand on veut gagner, battre les sarkozystes, parvenir à l’unité. Il faut faire l’unité pour que, puisqu’il n’y a qu’un salariat, il n’y ait qu’une seule gauche. Sans unité, on ne peut gagner, ne serait-ce qu’au second tour. Sans unité de toute la gauche, rien de grand ne s’est jamais fait dans ce pays.

C’est du point de vue de l’unité que nous réfutions la candidature DSK, parce qu’elle nous semblait diviser la gauche. C’est contre elle que nous proposions une autre candidature commune de toute la gauche. Sachant que l’on ne peut faire l’unité derrière des positions sociales libérales. La simple candidature de DSK divisait : au moins 80 % de la gauche y rechignait ou s’y opposait violemment. 80 % de la gauche, par exemple est favorable à 35, 60, 1600, 20. Pas DSK. Certes, au second tour, on pouvait penser que toutes les sensibilités de gauche auraient été forcées de voter pour battre Sarkozy, mais cela aurait pu être à contre-cœur et avec de la déperdition, donc avec des risques de ne pas gagner.

 

Notre position a été constante, logique. Argumentée politiquement de A à Z.

 

Nous avons été violemment attaqués, sur tous les sites D&S, blogs, et sites sociaux face book ou twitter, par des défenseurs de DSK qui affirmaient qu’au contraire, il était la seule personnalité, en tête dans les sondages et en capacité, donc, de gagner.

Ces contradicteurs ont souvent été violents en tentant de nous imposer une « évidence », sa « popularité », ses « capacités », sa « notoriété », etc. Et parfois, nous nous sommes faits insulter parce qu’en le critiquant ( Cf. « le tribunal des condamnés d’avance » sur France inter avec Daniel Mermet) nous jouerions le jeu de la droite…

Hé, bien, il est temps, car il est rare qu’une démonstration puisse être faite aussi limpidement, aussi concrètement, en cours de route, avant qu’il ne soit trop tard, de souligner que tous les « sondages » qui servaient d’appui à nos contradicteurs, enregistrant l’absence de DSK, promeuvent, à sa place, au même niveau, François Hollande ou Martine Aubry.

Ce n’était donc pas une question de personnalité, mais de candidat d’apparence le mieux placé.

Nous avions toujours dit que ces sondages ne voulaient rien dire. Ils étaient des sortes de prophéties auto-réalisatrices. Ils disaient aux électeurs : « DSK est en tête » et comme les électeurs veulent battre Sarkozy, ils répondent « je suis pour DSK ». Et cela se nourrissait, sans autre base politique. Car des « sondés » de droite disaient, eux aussi, du bien de DSK : il suffit de voir les hommages de droite qu’il a reçu comme président du FMI, même Laurence Parisot y est allé de son couplet dithyrambique. Il faut dire que DSK avait fait des ravages en Grèce, et partout ou le FMI était intervenu.

En fait, la droite préférait DSK comme adversaire car il était celui qui mobilisait le moins le camp de la gauche ! Le problème, c’était que dés qu’il allait entrer en campagne concrète, ces sondés de droite… voteraient à droite et pas pour lui. Et que les « sondés de gauche », en l’entendant, auraient des doutes et voteraient… pour un autre parti de gauche au premier tour.

Parmi les sondages « mélangés » droite-gauche, DSK était en tête, mais parmi les sondages au sein de la gauche, Martine Aubry soit était en tête, soit elle le talonnait.

Dés janvier 2011, nous avons, D&S, soutenu « l’appel des maires » : « www.martine2012.net » justement parce qu’il nous semblait nécessaire de contrebalancer les prophéties auto réalisatrices des sondages.

En vérité, notre thèse était que DSK n’avait pas de majorité à gauche pour sa politique réelle. DSK n’était pas le meilleur des candidats, il était le moins bon, le plus risqué. Il n’y a pas de majorité au centre dans ce pays. Ce n’est pas au centre que se joue l’élection. Il y a deux camps, droite et gauche, et entre les deux camps, il faut choisir. Sarkozy le sait qui ne vise qu’à rassembler le maximum de son camp au premier tour.

Pour gagner le premier tour, il nous faut aussi faire le plein des voix de gauche et c’est là que le bât DSK blessait. Nous aurions eu une grande difficulté à faire campagne pour lui dans ces conditions. Et l’écartèlement qui en serait résulté au sein même de la gauche aurait été une difficulté pour gagner au deuxième tour : c’était faisable quand même (à cause de la haine légitime qui existe dans ce pays contre Sarkozy) mais avec plus de risques de déperdition de voix.

 

Il suffit de regarder ce qui se passe dans les sondages : François Hollande étant le premier candidat à s’être déclaré, il y a un « effet report ». Exit l’importance des très grandes qualités, capacités, notoriétés prétendument incontournables de DSK, les sondeurs fabriquent une nouvelle auto prophétie réalisatrice : ils disent « Hollande est le mieux placé pour battre Sarkozy » et les sondés répondent : « - Je veux battre Sarkozy, je suis pour Hollande ». (d’ailleurs plus talentueux et préférable à DSK)

« Le PS n’est pas pénalisé » s’étonnent les journaux.   Nous aurions pu vous le dire avant !

Car quiconque se trouve en tête bien placé pour battre Sarkozy bénéficiera de cet effet report.

Pourquoi les grands médias se reportent-ils sur François Hollande comme nouveau favori ? Parce qu’ils espèrent faire de Hollande, le nouveau « droitier » et ils le préfèrent à Martine Aubry pour la seule raison que celle-ci est appuyée sur la gauche du parti.

François Hollande s’y prête assidument, – trop, beaucoup trop – il met en avant les « contraintes de la dette », la « nécessité de ne pas promettre si nous ne pouvons pas tenir nos promesses ». Il promet peu en effet, et cela est très gênant pour gagner au moment où l’exigence de la répartition des richesses est fondamental. D’où l’appui des sondeurs : ce dont ne veulent pas les puissants, c’est d’une candidate de gauche susceptible d’unir la gauche. Ils vont donc user de la même méthode avec François Hollande qu’avec DSK.

Nous conjurons nos contradicteurs de ne pas enfourcher le cheval de bataille Hollande avec les mêmes arguments : incontournable, sérieux, modéré, etc… Ce n’est pas un candidat modéré qu’il faut mais un candidat unifiant. Il faut se situer au cœur de la gauche, et non pas à sa marge droitière.

Et si cela ne prend pas avec François Hollande, ceux qui veulent nous imposer sa candidature, en profitant que les primaires seront davantage les primaires des médias que celles des militants, essaieront de disqualifier le sens de la candidature de Martine Aubry.

Ça commence avec les discours du type :  « elle n’a pas envie », « elle ne veut pas y aller », « elle était liée par un pacte à DSK », « elle n’a pas les capacités », « c’est un second choix », « elle a été élue premier secrétaire par la triche », « au fond, elle a le même programme que DSK », etc…

Mais « l’envie » d’être candidate était lié à celui d’être en situation ou non pour l’être… être candidate à des primaires comme première secrétaire et se faire battre par un DSK propulsé par les gros médias, ça ne donne pas forcément « envie ». Et ce, même si DSK avait dit « qu’il ne se présenterait pas si Martine y allait ».

« L’image » de Martine Aubry était très différente, avec ses qualités et ses défauts, elle n’était pas « bling-bling » comme DSK, et surtout elle dirigeait le parti, pas le FMI.

D’où la capacité de rassembler à gauche, plus importante qui était la sienne et ça c’est décisif. D’autant que dans le « projet », les freins apportés aux précisions de la gauche du parti en faveur d’un Smic à 1600 euros ou à l’abrogation de la loi Woerth-Sarkozy sont venus plutôt de strauss-kahniens ou des amis de Hollande que de l’entourage de Martine Aubry. La lecture ultérieure du « projet » ne sera pas la même avec François Hollande et Martine Aubry (sachant que le tout dépendra in fine des rapports de force pas seulement électoraux mais sociaux, bien sur).

Quant à « l’élection par la triche » à Reims, cela vient juste de ressortir, comme argument véreux,  sur Internet : mais c’est une question tranchée. Bien sûr la triche est ignominieuse et elle a existé massivement dans le PS : par exemple le 4 décembre 2004, c’était le « non » qui était majoritaire en interne et non pas le « oui » au TCE. Mais à Reims, tout le monde a triché, au point que les équilibres se sont faits ainsi : il y a eu violente dispute, mais in fine, tout le monde s’est rallié au résultat. Il n’y a pas eu de contestation. Le choix de Reims a été accepté à 100 %. Y compris par Ségolène Royal dont les partisans sont les plus virulents à ce sujet.  Mais y revenir est inopportun. Ou trop opportun. A condition que des mesures aient été prises pour que la triche ne puisse plus exister : fichiers électroniques et votes contrôlés, loyaux.

Il est vrai que « les primaires » sous la formule actuelle vont être un problème : car elles ont été conçues comme un instrument pour dégager un candidat de la gauche, non pour arbitrer entre des candidats socialistes. Nous étions pour un tout autre type de primaires et c’est d’ailleurs, ce que l’amendement Lienemann-Quilés-Filoche, adopté majoritairement à la convention le 4 juillet 2010 avait décidé.

Maintenant, nous allons devoir faire voter, les 9 et 16 octobre prochains, combien, trois cents, quatre cent mille personnes dont cent mille socialistes pour départager, sous la pression des médias, Hollande et Aubry.

Le choix entre un ancien premier secrétaire et la nouvelle première secrétaire devrait rester du ressort des militants.

D’autant plus que, au fond, l’immense majorité des électeurs s’en moque à ce stade. Ils se rallieront à celle ou celui qui arrivera en tête pour battre Sarkozy. Le glissement, « effet report » qui s’est opéré de DSK à Hollande va s’opérer de Hollande à Aubry quand celle-ci sera candidate et défendra des positions concrètes liées au projet. Aidons à ça !

Nous militons pour que « l’évidence » qui s’impose ne soit pas celle des sondages, ni hier pour DSK, ni ensuite pour François Hollande.

La première secrétaire est en position de rassembler tout le parti . Elle est en position de faire les signes nécessaires vers toute la gauche non socialiste.

Le Front de Gauche a adopté un « programme partagé » et il y a bien des points communs ou qui peuvent l’être ! Nous avons la force avec nous, nous pesons, nous sommes nécessaires et utiles pour aller chercher les voix, dans les rangs socialistes et aussi parmi les électeurs, pour les primaires si primaires il y a entre les 28 juin, 13 juillet et 9 et 16 octobre.

Nous allons préparer la défaite la plus nette possible de Sarkozy. Il va regretter de n’avoir pas eu le candidat facile comme il l’espérait et comme ses médias essayaient de nous l’imposer !

A Saint-Chamond, aux journées de D&S, fin avril, (relatées en détail dans D&S 185 : abonnez vous donc ! -  et cf site de D&S où vous pouvez étudier les vidéos), nous avons décidément eu bien raison : nous avons défendu « 35, 60, 1600, 20 » et avons entendu successivement le PCF puis le PG, puis le NPA dire leur accord avec ce programme immédiat condensé.  Une majorité d’idées existe à gauche pour cela. Sans doute 80 % des militants et des syndiqués y sont favorables dans ce pays. Or c’est la porte ouverte à la rupture avec le sarkozysme, du changement radical en faveur du salariat, de la redistribution des richesses !

 

7 Commentaires

  1. Gilbert
    Posted 19 mai 2011 at 18:20 | Permalien

    À propos des médias qui font leur miel de cette affaire DSK, Acrimed, une fois de plus (avec André Gunthert : http://culturevisuelle.org/icones/1690 ), pose la bonne question : et si « le choc DSK » ce n’était pas d’abord et avant tout le choc des médias qui ont perdu leur chouchou ?
    Voir ici : http://www.acrimed.org/article3593.html

  2. argeles39
    Posted 19 mai 2011 at 18:54 | Permalien

    « 35, 60, 1600, 20 », C’est très bien, mais il faudra le rajouter, en gros caractères et en gras, dans le projet du Parti socialiste qui a été dévoilé il y a quelques semaines.
    Il faudra aussi que Martine en prenne l’engagement solennel devant les Français si elle veut faire le plein à gauche (en quelque sorte, il faudra « tuer le père » pour avancer).
    Et puis, à l’occasion, il faudra aussi qu’elle « bote le cul » à terra nova, car ce think tank fait une bien sale besogne.

  3. Pascale
    Posted 20 mai 2011 at 9:50 | Permalien

    Monsieur Filoche, pourriez-vous nous expliquer ce qui oppose votre « courant » à celui d’Arnaud Montebourg? Merci par avance.

  4. Posted 20 mai 2011 at 21:38 | Permalien

    Un jeune qui réfléchit devrait déjà réfléchir sur la force des préjugés .

    S’il est « jeune » , c’est qu’il n’a pas beaucoup vécu , et donc que ce qu’il connait des « fonctionnaires  » est plus une idée qu’une réalité.

    Ceci dit ,puisque vous vous voyez en homme d’action , expliquez voir en quoi un programme serait crédible à vos yeux , car là , vous semblez si passionné qu’il est possible que vous soyez , dans ce domaine, compétent .

  5. luc
    Posted 21 mai 2011 at 14:09 | Permalien

    En perdant les présidentielles depuis 1995, la gauche gagne les élections locales.

    Il y a beaucoup plus de mandats à gagner avec les municipales, les cantonales et les régionales qu’avec les présidentielles et les législatives.

    6000 conseillers généraux et conseillers régionaux contre 577 députés.

    A Paris, il y a 163 conseillers municipaux.

    A Lyon, il y a 73 conseillers municipaux.

    De plus gagner les élections locales permet de gagner des places au Sénat.

  6. lebro
    Posted 23 mai 2011 at 15:43 | Permalien

    « Nous avons rédigé des bilans détaillés, argumentés, à propos des choix de DSK contre la mise en place des 35 h, entre 1994 et 2002″.
    C’est curieux, j’ai lu exactement le contraire dans le Canard Enchaîné d’il y a 3 semaines (portrait de Martine Aubry). Selon Le Canard, DSK était pour les 35h et Martine Aubry, contre.

  7. DJ71
    Posted 24 mai 2011 at 22:20 | Permalien

    Bonsoir,
    Je suis tout à fait d’accord avec la question de Pascale (Commentaire 3) sur Arnaud Montebourg.
    Je suis globalement assez d’accord avec l’analyse de G. Filoche sur les candidats. Mais je ne comprends pas pourquoi dans son désir d’ancrer notre campagne de 2012 bien à gauche, il ne va pas jusqu’à rejoindre Montebourg, le candidat à ce jour le plus ancré à gauche : démondialisation, capitalisme coopératif, vraie 6ème république, etc…
    Pour moi ce programme est plus « à gauche » que les atermoiements de Martine sur les magouilles de Guérini, son idée du CARE ou encore son récent soutien à Ch. Lagarde (on ne peut pas plus libérale)pour le FMI au moment même où nos députés veulent la faire passer devant la cour de justice de la République.
    Entre Martine et François Hollande, il n’y pas photo mais entre Arnaud et Martine non plus.

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