2° intervention au séminaire du PS samedi 26 août sur le point intitulé « feuille de route »

 

La méthode dite de « feuille de route » proposée par la direction provisoire me surprend : il n’y est question que de structures, de séminaires, de conseils, de statuts, d’assises, de processus constituant, de convention statutaire, tout cela étalé jusqu’en février… et il est proposé un vote le 28 septembre aux militants sans aucun contenu politique et encore un autre encore statutaire en décembre.

Vous voulez posez 10 questions aux militants qui sont toutes « techniques » auxquelles je me demande si nos militants répondront tellement elle sont vagues, parfois dupliques  et au fond inintéressantes.

A moins que le mandat pour un « congrès statutaire » avant un congrès politique ne soit un moyen de supprimer le débat de motions et l’élection de notre direction à la proportionnelle, ce qui serait un recul mortifère probablement définitif pour notre parti.

Mais au contraire, c’est de politique dont il faut urgemment parler,

On n’a pas de problème de statuts, on s’en fou, on les a modifiés déjà dix fois en vingt ans,  notre problème c’est l’échec tragique du quinquennat,

Les gens, la presse, les militants, la gauche toute entière avec votre texte, vont se demander si on s’enferme dans notre coquille, entre nous, entre soi, et si on refuse de réfléchir politiquement, en tissant de curieux tricots de structures internes

Notre problème il faut  « de l’air » des idées, des perspectives, des combats POLITIQUES

Notre problème c’est de parler à nouveau SUR LE FOND en public.

Notre problème c’est le rapport aux électeurs,

Notre problème, c’est la perte de 7 élections consécutives et un désastre politique sans précédent.

Entre 2012 et 2017 ce ne sont pas nos statuts ni le fonctionnement du parti qui ont été le problème, le parti, il a été squeezé, son « projet « de 2011 a été ignoré, c’est la ligne du président et du gouvernement qui a été le problème.

Entre 2012 et 2017 ce n’est le peuple qui a changé c’est la politique de François Hollande qui n’a pas répondu à ses attentes.

Et le problème c’est que le parti n’a pas su, pas pu s’y opposer, l’infléchir, la corriger, en imposer une autre SUR LE FOND conforme aux attentes populaires.

 

Notre problème c’est que je croyais que la direction « provisoire » proposerait un appel à toute la gauche pour agir en commun contre la politique de Macron.

Qu’on appellerait à manifester tous ensemble le 12 septembre dans l’unité, qu’on ferait des propositions pour reconstruire le code du travail, parce que c’est de cela dont nos électeurs ont le plus besoin.

 

Notre problème n’est absolument pas de reformer nos statuts mais de réformer notre politique.

 

L’urgence c’est la ré orientation politique, c’est la ré orientation programmatique, c’est de reparler aux salariés de leurs attentes, de leurs revendications, de la transformation sociale, de la redistribution des richesses.

L’urgence c’est de rejeter les ordonnances anti travail, c’est de reconstruire le code du travail,  c’est de contrôler les licenciements pas de les faciliter

En faisant le jeu de la finance et des riches, Macron échoue, tout comme nous. En imposant des réformes libérales, il échoue tout comme nous. Parce que c’est de politique de gauche dont nos électeurs ont besoin.

Faisons une feuille de route politique, de sujets politiques d’enjeux d’actualité, où l’on rediscute thème par thème  de ce qui a échoué pendant 5 ans :

S’il faut poser 10 questions aux militants, les voilà :

-       est ce que la  politique de l’offre doit être remplacée par une politique de la demande ? une relance plutôt qu’une réduction des déficits, une redistribution des richesses car les inégalités aggravent la crise

-       quelle  augmentation des salaires plutôt que des marges des entreprises ? une hausse du smic plutôt qu’une hausse des dividendes,

-      quelle  fiscalité directe et progressiste plutôt que la TVA ? une fiscalité sur les grandes entreprises plutôt que contre les petites et moyennes, la traque a la fraude et à l’optimisation fiscale

-       quelle réforme bancaire poussée jusqu’au bout ? la reprise en main de la monnaie sous contrôle politique et collectif, séparation des banques d’affaires et de dépôts

-       quelle reconstruction d’un droit du travail fort et favorable aux droits des femmes et des hommes contre les exigences des entreprises, contrôle des licenciements, limitation de toutes les formes de précarités, réduction du temps de travail, renforcement de la santé au travail de l’inspection du travail, de la justice au travail

-       quelle poursuite de la priorité à l’école et à la formation professionnelle, recrutement de maitres, réduction des classes, rattrapage des « décrocheurs  »

-       quel redressement, renforcement élargissement des services publics dans tous les domaines essentiels de la vie nationale : hôpitaux, transports, énergie, communication, administration, environnement,

-       quelle  politique volontariste de construction et de rénovation de logements de qualité à loyer bas, contrôlés.

-       quelle politique de transition énergétique ambitieuse,  une ré orientation écologique de l’économie « verte », de la défense de la qualité de la vie dans tous les domaines

-       quelle marche vers une VI° République parlementaire, démocratique, sociale, laïque, écologique, féministe, européenne, internationaliste, pacifique.

 

Organisons toutes les réunions ouvertes qu’on veut, toutes les assises nécessaires, de section, de fédérations, des états généraux nationaux de la redistribution des richesses pour une nouvelle politique économique et sociale. Puis d’autres avant 2019 pour une autre Europe sociale et démocratique.

Ouvrons nos portes, nos débats, associons toutes les organisations de gauche !  Mais pour de la politique surtout pas pour parler appareil !

 

 

One Commentaire

  1. Gilbert Duroux
    Posted 27 août 2017 at 19:26 | Permalien

    Contrairement à ce que tu dis, le fonctionnement du parti, c’est quand même un gros problème. Tu renvoies toute la responsabilité à la ligne du gouvernement, contraire à celle du parti. Mais tu oublies de dire que le parti a accepté de se faire marcher dessus. Il n’a jamais combattu sérieusement la ligne du gouvernement.

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