Amplifier les mobilisations dans l’unité ! (lettre hebdomadaire de D&S – 35 000 exemplaires)

Qu’est-ce que le néo-libéralisme macronien ? C’est la volonté de construire une société où les individus sont en permanence en compétition les unEs avec les autres.

Macron comme Thatcher : un retour au 19ème siècle

Ce que veut Macron c’est une société sans statut porteur de droits. Ce n’est pas le seul statut des cheminots qui est en cause, ce sont tous les statuts et institutions sociales :

    • le statut de salarié (ordonnances adoptées cet automne par les députés de la République en Marche dans la foulée de la loi El Khomri)
    • le statut de fonctionnaire (propositions CAP 22)
    • la Sécurité Sociale (remise en cause de son financement par les cotisations au profit de l’impôt) .

Ces institutions et statuts sociaux sont le résultat des luttes sociales et politiques. Ce sont des progrès, des acquis que les patrons ont du céder et qu’ils veulent reprendre aujourd’hui.

Le bras de fer

Le MEDEF et Macron, son représentant à la tête de l’Etat, font le pari de pouvoir l’emporter face à un salariat divisé par le chômage, la précarité, et déçu par la politique menée par la gauche de 2012 à 2017. Pourtant les salariés résistent. Depuis deux mois, les luttes se multiplient : gardiens de prison, fonctionnaires, retraitéEs, étudiantEs, salariéEs des EHPAD, d’Air France ou de Carrefour…Les mobilisations s’amplifient et convergent contre la casse sociale orchestrée par Macron. Avec un point fort, la lutte des cheminots que Macron veut écraser comme Thatcher l’a fait avec les mineurs.

L’unité pour gagner

Malgré des divisions au plan des confédérations, l’unité syndicale se construit comme à la SNCF.

L’unité nécessaire, c’est aussi celle de ces 12 organisations politiques de gauche (dont la GDS) en défense du service public et en soutien aux cheminotEs.

Plusieurs rendez-vous de mobilisation nationale interprofessionnelle sont en perspective : 19 avril, 1er Mai…A chaque étape, construire et rassembler ! Respecter le rôle des organisations syndicales et avoir toujours le souci du rapport de force pour gagner. C’est dans ce cadre que l’on doit débattre de la proposition d’un rassemblement national pour « faire la fête à Macron » le 5 mai. La lutte sera longue.

Différentes échéances doivent rythmer la mobilisation pour la faire grandir et gagner !


Gare du Tréport : la gauche unie

Le 5 avril dernier, la gauche au côté des cheminots pour le maintien des lignes dans les régions Lire la suite…

Rail et services publics : tribune unitaire

Après avoir tenu deux conférences de presse ensemble, 12 organisations de gauche (dont la Gauche démocratique et sociale) viennent de signer une tribune commune en défense de tous le services publics et en solidarité avec la grève des cheminots.…Lire la suite…

Contre le racisme et l’antisémitisme

Un nouveau livre de Gérard Filoche paraît le 11 avril : « Contre le racisme et l’antisémitisme ». Pour le commander au tarif unitaire de 10 euros (frais de port offert) , on peut le commander à Com’Garonne 28 rue de la Bruyère 31120 Pinsaguel. On…Lire la suite…

 

 

9 Commentaires

  1. Médusa
    Posted 11 avril 2018 at 18:13 | Permalien

    La (direction de la) CGT ne veut pour l’instant pas du 5 mai :

    http://www.lcp.fr/afp/la-cgt-nira-pas-la-manifestation-du-5-mai-proposee-par-ruffin

  2. Lloyd Hopins
    Posted 11 avril 2018 at 23:09 | Permalien

    Il faut se joindre au 5 mai, si la mobilisation reste syndicalo-syndicale, on ira dans le mûr comme sur les ordonnances. Le refus de la CGT est une grosse erreur, elle ne doit choisir de perdre seul quand elle peut gagner à plusieurs.

  3. Posted 12 avril 2018 at 17:25 | Permalien

    Communiqué unitaire contre la répression dans les universités

    Après que des interventions policières aient eu lieu sur plusieurs universités, comme Strasbourg ou Bordeaux, pour déloger les blocages et les occupations mis en place par le mouvement étudiant, les incidents qui se sont produits ces derniers jours à Lille et à Nanterre démontrent un saut dans la politique répressive du gouvernement d’Emmanuel Macron contre la jeunesse. A Nanterre, après avoir été agressés à l’intérieur du bâtiment où ils organisaient une assemblée générale, 6 étudiants ont été mis en garde à vue, et trois déférés en Justice. Au moment même où, dans cette fac qui a vu naître le mouvement du 22 mars, on commémore le cinquantenaire de mai 68, les CRS ont ordre de matraquer et d’arrêter des étudiants pour le simple fait de s’organiser…

    Par ailleurs, suite à l’appel à une intervention policière sur Tolbiac par son président, nous alertons sur la menace d’une décision du gouvernement d’évacuer par la force dans les prochains jours l’ensemble des occupations et blocages d’université. Nous affirmons notre rejet le plus absolu de cette politique autoritaire qui cherche à étouffer sous les coups la contestation bien réelle qui émerge, dans les universités, dans les gares et bien ailleurs. Notre solidarité est du côté de cette jeunesse qui se bat pour une université ouverte à toutes et tous et qui fait face à la violence de l’Etat et de bandes d’extrême-droite, comme cela a été le cas à Montpellier sans grande réaction du pouvoir en place. Nous serons à leurs côtés pour défendre leur droit de manifester et de s’organiser, ainsi que pour dénoncer toute forme de répression contre les étudiants et le mouvement social plus en général.

    Alternative Libertaire (AL), Ensemble, Gauche Démocratique et Sociale (GDS), Génération.s, Europe Ecologie – Les Verts (EE-LV), Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Parti Communiste Français (PCF), Parti Communiste Ouvrier de France (PCOF), Parti de Gauche (PG), République et Socialisme (R&S)

  4. Posted 13 avril 2018 at 7:00 | Permalien

    Déclaration de Gérard FILOCHE suite à l’audience au Palais de justice le 11 avril, https://youtu.be/QAX_TlOtV2k via @YouTube

    03:08 – 12 avr. 2018

  5. Posted 13 avril 2018 at 10:06 | Permalien

    Ce que j’ai dis depuis le début en dénonçant la loi macron d’aout 2015 et en appelant a la démission de Macron (16 00 signatures)

    « Macron le Dynamiteur » : Valls règle ses comptes avec Hollande en dénonçant sa « faute majeure »
    TOUTE L’INFO SUR
    LA PRÉSIDENCE MACRON
    


    


    RETRO – Dans l’enquête « Macron le dynamiteur » de David Doukhan, diffusée jeudi soir sur LCI, l’ancien Premier ministre Manuel Valls estime que François Hollande a précipité la candidature d’Emmanuel Macron en ne voyant pas venir la menace. Avec un jugement très dur à l’égard de l’ancien président, que partage d’ailleurs un proche de ce dernier, Julien Dray.
    12 avr. 22:56 – Vincent Michelon
    Le berger a-t-il fait entrer le loup dans la bergerie ? Probablement, si l’on s’en tient aux témoignages sur l’ascension d’Emmanuel Macron apportés dans « Macron le dynamiteur » (Particules Productions), l’enquête de David Doukhan diffusée jeudi soir sur LCI. Des témoignages qui corroborent d’ailleurs l’analyse de François Hollande lui-même, dans son livre Les leçons du pouvoir (Stock) paru mercredi.

    Parmi les témoins, le plus sévère à l’égard de l’ancien président est probablement Manuel Valls. Dans une séquence, l’ancien chef du gouvernement accuse François Hollande d’avoir laissé au jeune ministre, début 2016, toute latitude pour prendre son envol en vue de la présidentielle.
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    « Faute majeure »
    Manuel Valls raconte avoir acquis la certitude, au début de l’année 2016, qu’Emmanuel Macron aspirait probablement à d’autres ambitions que de se mettre au service d’une nouvelle candidature de François Hollande. « J’ai expliqué au président de la République qu’Emmanuel Macron avait sans doute la volonté d’être candidat à la présidentielle », assure l’ex-Premier ministre. « Vous a-t-il entendu ? » demande l’auteur de l’enquête. « Non », répond Manuel Valls. Qui ajoute : « François Hollande a fait une faute politique majeure ».

    Alors qu’Emmanuel Macron travaille en secret à un projet et s’apprête à lancer son mouvement En Marche, François Hollande n’a pas réagi, croyant aux assurances de son ministre, qui lui a juré n’avoir aucune ambition personnelle pour 2017. « Pourquoi il ne fait rien ? » s’interroge le socialiste Julien Dray, l’un des plus proches confidents de François Hollande. « Parce qu’il sous-estime les capacités d’Emmanuel Macron et qu’il reste enfermé, il faut le dire, dans un schéma traditionnel : pour lui, un homme sans parti dans une présidentielle, ça ne peut pas marcher. » Aussi, François Hollande se sent alors davantage menacé par la concurrence de Manuel Valls que par celle du jeune ministre.

    « On n’a pas été entendus »
    Le même Julien Dray, aussi proche fut-il de François Hollande, partage d’ailleurs le point de vue de Manuel Valls. Sur LCI, mercredi, le « visiteur du soir » de l’ancien chef de l’Etat a estimé lui aussi que François Hollande avait commis une « faute politique ».
    EN VIDÉO
    Julien Dray : avec Macron, « François Hollande a commis une faute politique »

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    https://www.lci.fr/politique/macron-le-dynamiteur-valls-regle-ses-comptes-avec-hollande-en-denoncant-sa-faute-majeure-2084280.html

    Mais pour Julien Dray, la « faute » de François Hollande a consisté à choisir de garder Manuel Valls à Matignon lors du remaniement de février 2016, au lieu d’y nommer Emmanuel Macron, comme il le lui suggérait. Pour Dray, ce choix a précipité les ambitions du jeune ministre, frustré dans ses ambitions et qui « ne voulait pas soutenir Manuel Valls à la présidentielle » en cas d’abandon de Hollande. « Il n’y a pas eu de trahison », juge Julien Dray, c’est la faute de François Hollande » qui « n’a pas vu le processus ». « Dans cette période, il y a beaucoup de gens qui ont tiré la sonnette d’alarme, on n’a pas été entendus », conclut Julien Dray.
    A qui la faute ?
    Si Manuel Valls se montre sévère à l’égard de François Hollande, il doit pourtant bien reconnaître, dans l’enquête de David Doukhan, que c’est lui qui, dès 2014, a pesé de tout son poids auprès du chef de l’Etat, pour faire entre le jeune secrétaire général adjoint de l’Elysée dans son gouvernement. Alors que François Hollande se montrait hésitant…

    « Il avait des qualités personnelles et humaines », justifie aujourd’hui l’ancien Premier ministre. « J’étais convaincu qu’il serait une révélation. » Et d’ajouter : « Sans doute pensais-je qu’il serait un atout pour moi »… On connaît la suite : pensant maîtriser leur poulain, ni Manuel Valls ni François Hollande, affaiblis politiquement, n’ont été en mesure d’arrêter le mouvement qu’ils avaient contribué à enclencher.

  6. Posted 13 avril 2018 at 10:08 | Permalien

    Livre de Hollande : quand le patron de Libé envoyait ses corrections à… Macron
    Par Journaliste Figaro Arthur Berdah Publié le 12/04/2018 à 12:39
    Livre de Hollande : quand le patron de Libé envoyait ses corrections à… Macron

    LE SCAN POLITIQUE – Comme l’a révélé France Inter, Laurent Joffrin, chargé de relire un passage du livre de l’ex-président, s’est trompé de destinataire pour un mail qu’il a adressé à l’Élysée l’été dernier. Le journaliste affirme qu’il était alors question d’un livre d’entretiens.

    C’est la page de remerciements qui a attiré l’attention. À la fin de son livre bilan, Les leçons du pouvoir , François Hollande adresse «une pensée reconnaissante à Laurent Joffrin pour son questionnement initial». Un hommage dont France Inter a révélé les coulisses ce jeudi matin. En effet, c’est un faux pas du directeur de la rédaction de Libération qui l’a trahi: il s’est trompé de destinataire dans un mail contenant des corrections, qu’il a adressé à l’Élysée… l’été dernier. Soit sous la présidence Macron.
    Interrogé par Libération, le journaliste reconnaît cette erreur et dit avoir reçu pour seule réponse un très sobre: «Ce n’est pas pour nous». Toutefois, il se défend d’avoir été la plume de l’ancien président. «Ce n’était pas un chapitre, mais l’introduction du livre, que j’ai un peu repatouillé. À l’époque, ce devait être un livre d’entretiens, entre lui et moi. On a même fait quelques entretiens en août. Et puis son éditeur et lui ont estimé que ce serait plus efficace écrit à la première personne», affirme-t-il.
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    En 2015, Le JDD affirmait que le patron de «Libé» avait participé à l’écriture du discours que son camarade de promo à Sciences Po allait prononcer lors de la panthéonisation de quatre figures françaises de la Résistance. «Je ne participe ni de près ni de loin à la préparation du discours de Hollande pour le Panthéon. Idem pour (le) Bourget (en 2012)…», avait-il démenti sur Twitter.

  7. Posted 13 avril 2018 at 10:08 | Permalien

    Laurent Joffrin pris la main dans le pot de connivence
    Publié le 13/04/2018 à 09:55 par andrenicolas
    Tags : image france photo mode sur livre pouvoir news roman

    Laurent Joffrin pris la main dans le pot de connivence
    Apostrophe
    Vendredi, 13 Avril, 2018
    L’Humanité

    AFP
    Un courriel du directeur de la publication du journal « Libération » contenant un long chapitre réécrit du livre de l’ex-président François Hollande aurait atterri par erreur dans la boite aux lettre d’Emmanuel Macron….
    Selon France Inter, le directeur de la rédaction de Libération, Laurent Joffrin, s’est trompé de destinataire en adressant au secrétariat d’Emmanuel Macron « un long chapitre réécrit » du livre de François Hollande, à qui il « pensait » l’envoyer. De manière énigmatique, la collaboration politique-journaliste s’affiche dans les remerciements – « pour son questionnement initial » – des Leçons du pouvoir.Joffrin assume auprès de Checknews de Libé avoir « un peu repatouillé » l’introduction du livre, initialement prévu sous forme d’entretien. Cet ami proche de l’ex-chef de l’État, qui ne perd aucune occasion pour taper sur Le Média, « organe de propagande pour la France insoumise » qui n’a rien d’ « une entreprise journalistique » (5 mars), ne semble pas s’interroger sur sa propre connivence avec le pouvoir socialiste.
    Audrey Loussouarn
    http://www.humanite.fr/

  8. Posted 13 avril 2018 at 10:31 | Permalien

    NDDL : Les violences policières doivent s’arrêter

    Le 12 avril 2018

    Au troisième jour de l’opération policière d’expulsion de la ZAD de Notre-Dame-des Landes, les équipes médicales présentes sur place dénombraient plus de 100 blessés dont : 15 blessures au Flashball, 16 blessures suite à des tirs tendus de grenades lacrymogènes à la tête, 22 blessures liées à des explosions de grenades (éclats qui entrent profondément dans la peau entaillant nerfs et tendons). D’autres blessures telles que troubles auditifs ou blessures diverses à la tête ont également été recensées. On compte trois journalistes parmi les blessés.

    Ce climat n’est pas sans rappeler celui qui avait conduit à la mort de Rémi Fraisse à Sivens, en 2014. Les forces de l’ordre tirent dans la foule avec des armes qui ont déjà prouvé qu’elles pouvaient provoquer des séquelles irréversibles voire être létales. Le choix de la répression plutôt que le dialogue avec l’ensemble du mouvement social qui se dessine est un danger pour notre société: nous demandons que cesse la violence déployée par l’Etat, que rien ne justifie.

    Les syndicats nationaux de journalistes ont également condamné l’atteinte à la liberté d’informer et la volonté claire de contrôle de l’information par les forces de l’ordre, constatant que les seuls reporters autorisés à se déplacer sur le site et à filmer les évacuations sont une dizaine de gendarmes dotés de dossards « Presse », et équipés de caméras.

    Nous appelons le gouvernement à revenir à la raison et entendre les multiples appels lancés par le mouvement sur place et par d’autres à mettre un terme à l’opération militaire et à entendre l’appel au dialogue exigé depuis l’abandon de l’aéroport, et ce avant qu’un nouveau drame n’arrive.

    350.org, Agir pour l’Environnement, Alternatiba, Alternative libertaire, ANV-COP21, ATTAC, Bizi !, Centrale Démocratique Martiniquaise Des Travailleurs, Centre International de Culture Populaire, Climat Social, Collectif Justice et Vérité pour Ali Ziri, Collectif malgré tout, Collectif Rouges-Verts-Bleus, Collectif Urgence Notre Police Assassine, Comité de solidarité avec les Indiens des Amériques (CSIA-Nitassinan), Confédération Paysanne, Comité pour l’abolition des dettes illégitimes France, CRID, Droit Au Logement, Droits devant !!, Écologie sociale, EELV, Ensemble!, le Collectif national des syndicats CGT de VINCI, Greenpeace France, Mouvement de la paix, Le Réseau Initiatives Pour un Autre Monde, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti de Gauche, Réseau Études Décoloniales, Sciences Po Zéro Fossile, Sortir Du Colonialisme, Syndicat national des Journalistes CGT (SNJ-CGT), Transnational Institute, Union Juive française pour la Paix, Union Syndicale Solidaires

  9. Posted 14 avril 2018 at 8:41 | Permalien

    SNCF : problème d’aiguillage à la CFDT
    Par Luc Peillon et Franck Bouaziz — 13 avril 2018 à 20:56

    Laurent Berger, le 1er novembre à Paris. Photo Boris Allin. Hans Lucas

    Entre Laurent Berger, patron du syndicat réformiste, et sa section cheminots, les avis divergent sur les conditions d’une sortie de crise. La base, elle, campe sur une position dure.
    SNCF : problème d’aiguillage à la CFDT
    Et dire que ces deux-là appartiennent à la même organisation syndicale. Vendredi, Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, arrive dès potron-minet dans les studios de RTL, comme invité de la matinale. Au micro, il déclare tout de go à propos du conflit à la SNCF : «Il y a un premier geste et cela montre que la méthode est la bonne, et qu’il y a des premières avancées.» Un satisfecit à peine voilé en direction du gouvernement. Une semaine plus tôt jour pour jour, et quasiment à la même heure, le secrétaire fédéral de la CFDT cheminots, Didier Aubert, débute un nouveau round de négociations au ministère des Transports, en compagnie de ses collègues de la CGT, de l’Unsa et SUD rail. Au bout de quelques heures, devant l’enlisement des discussions, il se fâche tout rouge et, selon un des participants, traite la ministre Elisabeth Borne «d’incompétente». Un propos toutefois démenti par l’intéressé à Libération. Et la veille même de l’intervention de Laurent Berger sur RTL, le patron des cheminots CFDT tenait encore un discours de fermeté à Libération : «Nous en sommes encore à chercher la méthode avec ce gouvernement qui nous a poussés dans un rapport de force.» Deux facettes bien différentes pour un seul et même syndicat.
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    A Montparnasse, les agents de nettoyage solidaires des cheminots
    Lorsque fin février, le conflit à la SNCF débute, après l’annonce des projets gouvernementaux, les pronostics vont bon train sur ceux qui seront les premiers à négocier et à sortir de la grève. La CFDT accompagnée des autonomes de l’Unsa apparaît alors comme le maillon faible de l’unité syndicale constituée par les quatre organisations représentatives de la SNCF. Lors des précédents mouvements sociaux à la SNCF en 2014, puis en 2016, elle était loin d’être le fer de lance de la contestation. Un rôle habituellement dévolu à la CGT, première organisation syndicale de l’entreprise.
    Il en va tout autrement pour la cuvée 2018. Dans l’intersyndicale qui réunit SUD et la CGT (considérés comme les plus durs) aux côtés de l’Unsa (estampillée réformiste), la CFDT tient son rang. Elle adhère, sans sourciller, au principe de la grève deux jours sur cinq. Et alors que débute le troisième épisode de cet arrêt de travail par intermittence, le syndicat dit réformiste est toujours aux premières loges, avec d’autant plus d’impact qu’il est très bien représenté chez les conducteurs de trains (où sa représentativité frise les 30 %), chez les aiguilleurs et chez les contrôleurs. Trois métiers stratégiques qui, lorsqu’ils débrayent, peuvent sérieusement secouer la circulation des trains. «Pour ce qui est de l’état du trafic ferroviaire, la différence est visible entre ce conflit et ceux de 2014 et de 2016 auxquels nous n’avons pas pris part», rappelle Thomas Cavel, l’un des secrétaires fédéraux.
    Front du refus
    Le conflit social de 2016 est sans doute l’une des raisons qui expliquent la tonalité nettement plus revendicative de la CFDT cheminots. Cette année-là, le PDG de la SNCF, Guillaume Pepy, tente de modifier le «RH 77». En termes moins abscons : la réglementation sur le temps de travail. La CGT et Sud rail sont vent debout contre. La CFDT tient une position nettement plus modérée. Mal lui en prend. Soucieux d’éviter un durcissement du mouvement, François Hollande siffle la fin de la partie et la réforme est abandonnée. Cette «victoire» ne sera pas celle de la CFDT.
    En ce printemps 2018, l’organisation syndicale s’est fixé une ligne beaucoup plus ferme. Pas question de céder sur trois points durs : la fin du statut des cheminots ; la possibilité pour les agents de la SNCF de refuser d’être transférés chez un nouvel opérateur ferroviaire dans le cadre de l’ouverture à la concurrence ; et le retour automatique à la SNCF pour les agents désireux de revenir au bercail, si leur passage chez un nouvel employeur ne s’est pas avéré concluant. Or, pour le moment, le gouvernement n’a pas bougé d’un pouce sur ces trois points. Le front du refus n’est donc que plus facile à tenir.
    La ministre des Transports, Elisabeth Borne, ne ménage pas sa peine. Mercredi, elle a même pris la plume pour tenter d’infléchir la position de Didier Aubert, le patron des cheminots CFDT. Dans ce courrier, dont Libération a eu connaissance, la ministre dresse la liste de six points sur lesquels des avancées ont eu lieu dans les négociations. Elle va même jusqu’à annoncer que le gouvernement rendra un avis favorable sur trois amendements fournis «clés en main» par la CFDT, à des parlementaires de La République en marche, à l’occasion du vote de la loi sur la réforme du chemin de fer français.
    Fossé creusé
    La missive, dont une copie a été envoyée également au numéro 1 de la CFDT a eu au moins un effet : elle a un peu plus creusé le fossé entre le sommet de la CFDT et la base des cheminots. Ces derniers ne perçoivent aucune avancée sur les points cruciaux de la réforme quand Laurent Berger y lit une réelle ouverture. Après avoir pris connaissance de la lettre, Didier Aubert se dit toujours inflexible : «Nous avons été la plus dure des quatre organisations syndicales puisque nous avons proposé une grève reconductible dès le 13 mars.» Son homologue de SUD voit dans cette position du pragmatisme avant tout : «L’organisation syndicale qui sortirait du conflit maintenant serait détruite. Elle n’aurait plus la moindre légitimité devant ses militants.» Et pour cause, des élections professionnelles auront lieu au mois de novembre à la SNCF. Le syndicat qui ferait preuve, en ce moment, de trop de souplesse à l’égard du gouvernement et de la direction est assuré de le payer au prix fort dans les urnes. Reste maintenant à savoir si, au sommet de l’organisation syndicale, Laurent Berger est prêt à suivre le responsable des cheminots, Didier Aubert, sur une ligne dure. Officiellement, ils s’échinent à afficher une union sacrée. «On est sur la même ligne avec les cheminots de la CFDT, même s’ils ont parfois une façon de s’exprimer propre à la SNCF», déclare à Libération Laurent Berger. Didier Aubert, lui, n’hésite pas à montrer les SMS et les photos que lui envoie Laurent Berger lorsqu’il prend le train et rencontre des cheminots CFDT avec lesquels il prend la pose.
    Mais bizarrement, vendredi, durant toute la matinée qui a suivi l’intervention conciliante de Laurent Berger sur RTL, Didier Aubert est subitement devenu injoignable pour les responsables des autres syndicats comme pour les journalistes qui cherchaient à le faire réagir. Réputé pour son sens de la formule et sa capacité à «monter sur les tables», le leader des cheminots CFDT a visiblement voulu éviter d’exercer ses talents à l’égard de son patron.
    Luc Peillon , Franck Bouaziz

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