la théorie du ruissellement ou des « premiers de cordée »

Monsieur Filoche,

 

Nous sommes étudiants en journalisme et réalisons une enquête sur l’utilisation du terme de « théorie du ruissellement » pour désigner la politique d’Emmanuel Macron. Nos recherches nous ont montré que vous aviez été le premier à employer ce terme pour parler de la politique d’Emmanuel Macron, alors qu’il était ministre de l’Economie. Nous souhaiterions vous poser quelques questions. Vous pouvez nous contacter par téléphone ou bien y répondre directement par mail si vous préférez.

 

  • Qu’est-ce que c’est pour vous la “théorie du ruissellement” ?

 

  • C’est la plus vieille et la plus pitoyable des théories de l’élitisme. Rien de nouveau, c’est celle qui consiste à penser que le salut de ceux d’en bas vient de ceux qui sont en haut de l’échelle sociale. On doit tout à « Notre bon maitre » « ! Ca consiste à mettre en œuvre l’enrichissement des riches pour qu’ensuite ils distribuent leurs richesses accumulées en les faisant ultérieurement ruisseler sur les pauvres, sur les salariés, et sur les catégories intermédiaires. Sans riche point de salut : il faut commencer par enrichir ceux qui font « tourner la société » si l’on veut qu’ensuite la société se sortent de ses contradictions. Ce sont les vaillants « premiers de cordée » qui tirent la cordée, il faut les flatter, les encourager, les stimuler, pour qu’ils hissent le reste du monde sur les pentes périlleuses de la montagne. Plus il y a de richesses accumulées en haut, plus il y a de chances qu’elles ruissellent sur le petit peuple dans le besoin. Plus les entreprises sont « compétitives » plus les salariés recevront une part meilleure. Plus le capital fera de marges plus il y a de chances que le travail en reçoive une part en retour.
  • D’ou l’idée que c’est le capital qu’il faut abonder pas les salaires.  C’est une conception de la lutte de classe façon Warren Buffet. Ce sont les riches qui doivent la gagner. Il faut faire une politique de l’offre. C’est à dire donner toutes les clés, tous les moyens aux chefs des entreprises pas à ceux qui travaillent dans les entreprises. Récompenser les patrons et actionnaires les meilleurs pour qu’ils redonnent ensuite. D’ou l’allégement des impôts des multinationales, des grandes entreprises, les « crédits d’impôts » comme le CICE : donnez 40 milliards et ils embaucheront ou ne licencieront pas. D’ou la baisse du coût du travail : bloquer le salaire net, supprimer le salaire brut et super-brut, les cotisations sociales, pour que les marges soient plus grandes. D’où la baisse des services publics et le choix des privatisations : pour que la rentabilisation des capitaux privés soit maximale dans tous les domaines. D’où la destruction du droit du travail : pour faciliter l’exploitation de la main d’oeuvre salariée.
  • C’est une théorie censitaire, une théorie ségrégationniste, c’est une théorie anti républicaine, anti égalitaire, anti démocratique. Ceux d’en haut ont les talents, ceux d’en bas exécutent, ils sont les « riens ». Cette théorie promeut la classe dominante et subordonne les autres classes sociales au succès de l’action de l’oligarchie. Surtout pas d’autogestion. Il y a ceux qui sont éclairés, et ceux qui bénéficient de leurs lumières. Dans l’entreprise ce qui compte c’est l’entrepreneur. Dans le pays c’est la présidence jupiterienne. Les sujets leur doivent toute espérance. Ruisseler ce n’est pas partager, tout est en haut, et ce qui redescend, une part éventuelle, ne le fait que par la volonté d’en haut. Bouche ouverte, les salariés sont condamnés à attendre les miettes qui leur seront accordées.
  • Depuis les rois jusqu’à notre système présidentialiste, depuis le féodalisme jusqu’au capitalisme et l’impérialisme, l’expérience prouve que ça n’a jamais marché. Ceux d’en haut prétendent qu’il y a toujours crise, cachent leur trésor et jurent qu’il n’y a pas d’argent magique pour ne jamais redistribuer. Et quand ils sont obligés de lâcher un peu aux cadres et aux salariés, aux affamés et miséreux d’en dessous, c’est toujours le minimum et toujours sous la contrainte des grèves, des mouvements sociaux, des révoltes et révolutions. Il n’y a jamais de pitié ni de compassion chez les riches. Carlos Ghosn se paie 600 smic et trouve le moyen de prier 11 millions d’euros pour sa personne dans les caisses de Nissan-Renault. le PDG d’airbus prend 68 millions en partant en retraite. Celui de la MACIF s’augmente de 62 %. Tous font ça. Les « premiers de cordée » se moquent des derniers de corvée, ils les écrasent et les pillent. Le système empire. Dans le temps, les entreprises licenciaient parce qu’elle n’avait plus de marges maintenant elles licencient parce que leur marge n’est plus assez grande (voir « En guerre » ! de Stephane Brizé) . La course à la marge la plus grande est le moteur de la concurrence capitaliste : le capitalisme ne fonctionne pas avec la recherche du profit mais avec la recherche du profit maximum. ( Voir « Corporates » de Ellul) Il ne ruisselle jamais, au contraire, il pompe toujours, tel est son destin irrésistible. Les plus riches se comparent entre eux. (voir : « Too big to fail »). Les premiers de cordée ne songent qu’à leur victoire au sommet et y subordonnent l’existence de leur cordée entière. 27 hommes possèdent plus que 3,5 milliards d’humains et ils sont encore en concurrence entre eux pour savoir qui sera le plus riche du monde.
  • Pire, pour « ruisseler davantage » l’argument est qu’il faut chaque fois davantage de moyens. Il faut toujours que les salariés travaillent plus et gagnent moins avec la promesse toujours repoussée, qu’un jour, ils en retireront du bénéfice. Plus il y a de progrès technologique moins ils sont partagés : au contraire ils servent de prétexte à diminuer l’emploi, à faire travailler plus les uns, à faire précaires ou chômeurs les autres et le plus grand nombre, à opposer Pierre et Jacques. Plus il y a de dividendes, plus il en faut sous prétexte d’encourager les investisseurs, les actionnaires. La course à la côte la plus élevée des actions c’est la course à la moindre redistribution des dividendes. Et comme la finance permet que les spéculations rapportent plus que l’emploi, en fait, la logique du système réel institué c’est de surtout de ne jamais ruisseler ou le moins possible.
  • c’est de « compétitivité » dont il est sans cesse question dans l’idéologie capitaliste, or la « compétitivité » c’est fatalement l’autre nom de la guerre. Les premiers de cordée ont toujours fait se battre les seconds de cordée entre eux pour augmenter leurs marges, érigées en normes suprêmes, pour le « bien suprême » de la « nation » en fait du « capital ». « Compétitivité » c’est l’anti thèse du ruissellement, c’est la guerre entre ceux d’en haut pour ne pas ruisseler et pour capter le ruissellement des autres. Et pour cela ils font encore se battre et mourir ceux d’en bas.

 

  • Pourquoi avoir fait cette association entre théorie du ruissellement et Emmanuel Macron ? Pourquoi lui et pas un autre ?

 

C’était tout naturel : son premier fait d’arme, c’est rapporteur pour Sarkozy, de la commission Attali, c’est à dire du « géo-trouve-tout » du libéralisme, un bric-à-brac de centaines de mesures anti sociales, inhumaines, technocratiques entièrement et aveuglément tournées vers la hausse immédiate des profits et la baisse des salaires. Il a travaillé avec Cahuzac, « son ami », à amender dans le sens pro-finance, le programme et l’action de Hollande. Pistonné pour conseiller l’Elysée, il a introduit le mal systématique de ce quinquennat maudit, Pacte de responsabilité, CICE, lois Sapin, Rebsamen, Macron 1, El Khomri. En compétition avec Valls, il surenchérissait dans la casse du droit du travail, dans le baisse du coût du travail, dans les cadeaux sans contrepartie par dizaines de milliards aux multinationales et aux mille entreprises françaises qui font 50 % de notre PIB. Sa complicité avec Uber, son choix de remplacer les contrats de travail par des contrats commerciaux, son imbécile « France start up», sa « société sans statuts », sa « société post-salariale » sans droit ni lois du travail, tout cela attirait l’attention de qui voulait bien voir et réfléchir. Un homme de cabinet comme Macron avait tout pour plaire au Medef, aux banques, aux milliardaires qui possèdent 95 % de la presse, il avait une théorie expressément adaptée à eux. Rien à voir avec la gauche, mais tout à voir avec le thatchérisme, il incarnait parfaitement toutes les aspirations encore non exaucées – depuis 1945 – du patronat français, je l’avais parfaitement perçu a travers ses attaques anti code du travail.

.

Dés 2015 j’ai perçu les dangers des idées du personnage et j’ai dénoncé leur mise en application par tous les moyens et à toutes les occasions : au BN du PS il ne se passait pas une semaine sans que je combatte de façon argumentée la politique de Macron, ses effets concrets anti sociaux, et la façon dont elle faisait dériver le quinquennat à fond à droite. Je publiais sur mon blog et répercutais mes interventions en BN à des centaines de milliers d’exemplaires mes analyses détaillées anti-Macron. J’étais tellement alerté, conscient du danger, que j’ai mené ce combat avec vigueur. Je n’ai été écouté ni par Hollande, ni par Valls, ni par la majorité du PS. J’ai même eu beaucoup de mal à convaincre mes partenaires de la gauche socialiste de l’ampleur du sujet, je les trouvais timorés alors qu’ils auraient du tous être aussi offensifs que moi. Alors j’ai lancé un appel-pétition à la démission de Macron en été 2015 : j’ai eu ce qu’on peut appeler un gros succès puisque les médias l’ont répercuté, et qu’il y a eu 17 000 signatures ! (J’étais seul, sans soutien à gauche, Mélenchon a dit que ce n’était pas le problème de Macron mais celui de Hollande). Il paraît que le succès de cette pétition a inquiété Macron et qu’ayant craint d’être ainsi entrainé dans le même rejet anti Hollande, il a décidé de démissionner de son poste au ministère, et de se dégager pour ensuite revenir un prétendu homme neuf à la présidentielle.

 

  • Vous parlez de théorie du ruissellement pour Macron, à l’époque où il était ministre de l’économie. Cela s’est-il confirmé depuis qu’il est président ?

 

Evidemment, il applique de façon fanatique cette théorie du « premier de cordée » toujours aux ordres du Medef, des banques et des multinationales, et au détriment du salariat. Son Premier ministre  Edouard Philippe dit aimer Hayek et Friedmann, en fait Macron est un libertarien, et tout son projet « masqué » lors de son élection, mais contenu dans son livre « Révolution », est de détruire tout le système social français issu de 1945. Sauf que pour appliquer Hayek en France il faut faire du Pinochet : Macron par une répression violente et sans précédent du mouvement social, s’y exerce d’ailleurs. Résultat : en bas, les inégalités se creusent, la misère croit, il y a toujours 6 millions de chômeurs, 9 millions de pauvres, 50 % des salariés sont en dessous de 1700 euros,  50 % des retraités sont autour de 1000 euros, partout les services publics reculent.  En haut, il y a 600 milliards d’avoirs français dans les paradis fiscaux, 100 milliards de fraude fiscale, 100 milliards de blanchiment fiscal des 58 multinationales françaises, les 500 familles dont 78 milliardaires (record en Europe) ont 460 milliards, 2 milliardaires sont en tête de cordée et possèdent plus à eux deux que 20 millions de français. Le code du travail français est devenu bien pire que le code du travail allemand. Macron se distingue peu de l’extrême droite sur l’immigration et la répression policière au point de lui faire la courte échelle. En Europe, Macron est le pire ordo-libéral,  il ne reçoit pas « d’ordre de l’union  européenne », il les devance, il est le pire, le poison est chez nous, à l’Elysée, et ne vient pas d’ailleurs. Je le dis : Macronxit !

Macron veut détacher toute la protection sociale du travail, supprimer les cotisations pré affectées, pour la faire passer par l’impôt, et ensuite pouvoir en diminuer le volume au gré des majorités ;  c’est un hold up gigantesque de 500 milliards contre les salariés et en faveur du patronat. Comme les Shadocks, il pompe il pompe il pompe, il ne ruisselle pas du tout. Toutes ses mesures visent à diminuer toutes les prestations sociales et salaires de ceux d’en bas, et « en même temps » à baisser les impôts des dominants. C’est une contre-révolution terrifiante si on fait l’effort de bien la comprendre en détail comme je l’ai décrite, dés décembre 2017, dans un livre prémonitoire  « Macron ou la casse sociale »  (Ed L’Archipel, 400 p.). Je prévoyais que, par la mise en oeuvre de cette politique, Macron se démasquerait, s’isolerait, se heurterait à une résistance sociale, dont les gilets jaunes ne sont que le début et qui deviendra une guerre de classes, où les « riens » se vengeront puissamment et violemment.

 

Merci de votre réponse.

 

Très cordialement,

 

Alice, Salomé, Jules B

 

14 Commentaires

  1. Jean-Michel POUX
    Posted 25 avril 2019 at 0:12 | Permalien

    Bonjour,

    Pour contrecarrer cette théorie fumeuse et non démontrée, qui ressemble plus à une idéologie, je préfère la « théorie de l’évaporation », chère à Pascal Pavageau, qui dit que tout argent donné aux plus riches disparaît de l’économie… contrairement à du pouvoir d’achat donné aux plus modestes !

  2. Posted 25 avril 2019 at 21:26 | Permalien

    6 Avril Catalogne

    Espagne. Elections en vue, poussée de l’indépendantisme catalan

    · 6 AVR. 2019
    PAR ANTOINE (MONTPELLIER)

    Rien n’y aura fait, ni hier le coup du 155, ni aujourd’hui le mégaprocès de Madrid, le socle électoral mais aussi social (voir la manifestation de Madrid [1]) de l’indépendantisme catalan reste inébranlable. Même s’il cherche sa voie stratégique. Les Gouvernements de Madrid, qu’ils soient du PP ou du PSOE, butent sur la résistance et la résilience catalanistes.
    · Les indépendantistes feraient échec et mat au Gouvernement (socialiste) de Madrid
    Tout cela confirme que la stratégie d’affaiblissement politique et judiciaire (voir l’actuel procès de Madrid) de l’indépendantisme que mène Madrid, le PSOE prenant le relais du PP, serait mis en échec total : si le PSC, le parti frère du PSOE monte, il le fait au détriment d’un parti de droite qui lui avait pris des électeurs, lesquels reviendraient au bercail, en produisant un jeu pratiquement à somme nulle; l’indépendantisme, quant à lui, verrait sa restructuration interne se doubler d’une poussée globale.

    Catalogne :Les indépendantistes s’imposeraient en cas d’élections anticipées

    Il se produirait une poussée du parti d’Oriol Junqueras, toujours incarcéré et jugé à Madrid dans le procès des leaders indépendantistes, qui renforcerait considérablement le poids des indépendantistes au Parlement catalan.

    Selon ce sondage, deux partis se renforceraient au Parlement catalan, pour une bonne part, au détriment de leurs concurrents directs : du côté indépendantiste, la gauche modérée (ERC) capterait des voix de la droite (J per Cat) tandis que, du côté des unionistes-espagnolistes, la « gauche » (PSC) prendrait des voix de la « droite », Ciudadanos (- 7 député-es), un parti très déporté vers l’extrême droite (voir son alliance, de biais, mais alliance, en Andalousie avec le parti néofranquiste Vox) et vers les historiques débiteurs du franquisme, le PP. Mais ce mouvement de rééquilibrage interne aux deux pôles de l’échiquier politique ne doit pas masquer la dynamique d’ensemble qui profite nettement à l’indépendantisme. Selon ce sondage le bloc indépendantiste élargirait sa majorité absolue au Parlament en passant de 70 sièges à +/- 76.

    On notera en particulier la poussée des anticapitalistes indépendantistes de la CUP qui doubleraient le nombre de leurs député-es. Cette progression mettrait les anticapitalistes en position de peser plus qu’avant, au risque de tensions, pour amener les autres partis indépendantistes à renoncer à leurs tergiversations actuelles sur la possibilité ou pas d’obtenir des négociations de Madrid et ainsi à retrouver la voie de la confrontation ouverte pour remobiliser en faveur de la rupture républicaine avec l’Etat espagnol. Comme on le voit, rien n’est simple en politique, y compris dans un camp indépendantiste qui a perdu beaucoup de la cohésion de 2017 comme conséquence du putsch espagnoliste du 155.

    Lire l’ensemble de l’article de L’indépendant (que nous avons complété à partir de la lecture de l’article de référence, en espagnol, de La Vanguardia)

    [1] Lire : L’indépendantisme catalan à Madrid en appelle aux peuples d’Espagne

    Note 1 : un autre sondage récent indique que 48,4% (+1,2 points) des Catalan-es seraient favorables à l’indépendance, contre 44,1% qui y seraient opposé-es (Pedro Sánchez plus fort que les sondages … et les résultats électoraux : « Il n’y aura pas d’indépendance car les Catalans n’en veulent pas » ! Lire ici). Par ailleurs 78,7% seraient favorables à un référendum d’autodétermination avec la particularité que 59,9% des électeurs du PSC s’en disent partisans alors que ce parti y est opposé. Plus surprenant et inquiétant pour les partis les plus unionistes, le PP et Ciudadanos : 44,5% des électeurs du premier et 40% de ceux du second souhaitent ce référendum que les indépendantistes ont dû imposer le 1er octobre 2017 et qui vaut à leurs dirigeants, emprisonnés depuis un an et plus, d’être traînés aujourd’hui devant le tribunal !

    Le catalanisme, quoi que l’on pense de l’indépendance mais en considération que l’autodétermination, dont il est le magistral vecteur, est un droit démocratique majeur, reste bien le principal agent de contestation d’un régime qui, malgré les moulinets médiatiques et politiques pré-électoraux, n’arrive pas à se stabiliser. Qui a même le souffle court, très court…

    Lire ici

    Note 2 : enfin, dernier sondage évoqué ici, 79,1% des Catalan-es sont partisan-es de la République, les pro-monarchie ne rassemblant que 12,3% ! Là encore c’est du côté des électeurs du PSC que vient la surprise car, en opposition radicale avec la direction de ce parti, ils sont 69,8% à faire le choix de la république contre seulement 18,6% à être favorables à la monarchie. Il y a évidemment quelque chose à explorer de ce côté-là par les partis indépendantistes pour créer une convergence et construire une force élargie de percussion contre le régime. A creuser mais sérieusement…

  3. EMERY
    Posted 9 mai 2019 at 18:00 | Permalien

    Bonjour M. Filoche,
    Tout ce que vous dites est juste,sauf une erreur de taille quand vous dites que les « rien » vont se venger par la violence.
    La tragédie des « gilets jaunes »,c’est qu’ils sont minoritaires et que la classe moyenne en CDI, et gagnant quand même pas trop mal sa vie encore aujourd’hui, n’a aucune envie de perdre son 4×4 et son pavillon en zone résidentielle.Ils vont donc continuer à adopter profil bas et laisser les pauvres se faire crever l’oeil par les milices du pouvoir dans la solitude.
    Seul un nouveau Mai 68 de millions de gens pourrait stopper le monstre en face de nous et il n’aura pas lieu. La classe moyenne s’en fout des ouvriers et des chômeurs !
    F.EMERY

  4. EMERY
    Posted 9 mai 2019 at 18:07 | Permalien

    Pour conclure, il y a dans ce pays énormément d’argent, mais, contrairement à ce qu’on pense, pas uniquement aux mains des familles Pinault,Arnault, Bolloré,Bouygues,etc…
    Nous venons de vivre 70 ans de paix et il y a des tas de Français dits abusivement « moyens » qui ont accumulé des fortunes ( en immobilier, assurance-vie, héritages, etc,..) et,croyez-moi, ils préfèrent laisser crever leurs concitoyens plutôt qu’en lâcher une seule miette.Et pourtant,dans la rue,ils sont d’une banalité confondante ! Parole d’un fils d’agent des impôts, qui n’a pas attendu Piketty pour savoir que ce pays regorge de fric au-delà de l’imaginable !
    F.EMERY

  5. Posted 9 mai 2019 at 19:28 | Permalien

    1°) il n’existe pas de classe moyenne en france, seulement un salariat, 90 % des actifs
    2°) tout ce que vous dites sur les gens qui gagnent pas trop mal leur vie (etc), je l’ai déjà entendu abondamment en 1966 et 1967
    il y aura un autre mai 68, a coup sur !

  6. Posted 9 mai 2019 at 19:30 | Permalien

    c’est faux,
    90 % des actifs sont salariés et 98 % de ces actifs salariés gagnent moins de 3200 euros,
    les jeunes sont des salariés en formation,
    les chômeurs sont des salariés temporairement privés d’emploi
    les retraités vivent au jour le jour grâce aux salariés actifs
    jamais le salariat n’a été aussi homogène mais il ne le sait pas, avec GDS, on le lui dit

  7. Posted 10 mai 2019 at 11:54 | Permalien

    Bonjour,

    Agnes Heller est une disciple de Gyorgy Lukacs, l’un des plus grands philosophes du XX° siècle.
    Avant de rejeter une partie des thèses de Marx, Heller se réclamait du marxisme, comme Lukacs, et elle a écrit un excellent livre sur « la théorie des besoins chez Marx » inspiré par les manuscrits de 1844.
    L’analyse critique du stalinisme que cette « Ecole de Budapest » portait, ne fut pas une rupture complète avec le stalinisme. Une rupture complète l’aurait conduite à davantage prendre en compte les facteurs subjectifs, sans hésitation. En effet, soumis aux pressions des oligarques staliniens, Lukacs et ses collègues ont, prudemment, plus souvent travaillé sur l’esthétique et la littérature que sur l’analyse politique et économique.
    Dans « Histoire et conscience de classe », publié en 1923, Lukacs avait donné plus de place aux facteurs subjectifs dans les analyses politiques et s’était opposé à la « dialectique de la nature » théorisée par Engels. Il avait été durement critiqué par les idéologues « marxistes » adeptes d’un matérialiste mécaniste et scientiste qui rejetaient toute fonction déterminante aux facteurs subjectifs et qui étaient prêts à se mettre au service du stalinisme triomphant. Lukacs avait reculé devant ces critiques et avait accepté qu’on trouvât une inclination idéaliste à son ouvrage.
    Appartenir à la classe salariée, c’est disposer du statut social objectif de vendeur de sa force de travail. Mais, si on ne reconnait pas que, appartenir à la gauche c’est se sentir individuellement identifié par un attachement à des valeurs culturelles subjectives, si on s’obstine à ne pas prendre en compte les identifications subjectives et, notamment, les identifications inconscientes, alors on leur substitue des constructions objectives qui masquent les sentiments individuels.
    Par exemple, si on ne définit pas la gauche comme étant une communauté d’individus dont l’identité de gauche est une réalité subjective, on la définit alors comme étant un ensemble de partis dont la nature de gauche est une réalité objectivement reconnue. Ou bien on ne se réfère pas à la gauche puisque celle-ci repose sur une construction identitaire mais on se réfère à la classe sociale puisque celle-ci est construite sur un statut social objectif : on ne parle pas de partis « de gauche » mais on parle de partis « ouvriers » ou de partis « du salariat », formules qui facilitent le désintérêt pour les mesures sociétales ou environnementales.
    C’est pourquoi, si on est confronté à une situation politique où la gauche semble avoir disparu ou semble être en train de disparaître, on peut interpréter ce déclin des partis « ouvriers » ou des partis « du salariat » comme une disparition de la classe ouvrière ou de la classe salariale. Une sous-estimation des facteurs subjectifs, que l’Ecole de Budapest partage avec les partisans d’un « marxisme mécaniste » caractérisé par l’emprunt de la « dialectique » à Hegel, peut se conclure par la disparition apparente des classes sociales.

    Amicalement,
    Pierre Ruscassie

    Le 8 mai 2019 à 11:25, chrisdelarue-snmrap a écrit :

    Agnes HELLER, un marxisme sans lutte de classe (ni perspective socialiste)

    Agnes HELLER, qui va fêter ses 90 ans le 12 mai prochain (2019), reste une marxiste peu connue en France, moins qu’en Australie ou elle a vécue une partie de sa vie. Pour ma part je me suis intéressé à une oeuvre marginale de l’auteur : « L’amour communiste d’Agnès Heller » – ici sur le site altermondialiste amitié-entre-les-peuples.org (1)

    Dans un article récent sur Mediapart (2) on apprend que pour Agnès Heller la lutte de classe à disparue : « Hannah Arendt avait analysé la destruction des classes sociales en URSS. Aujourd’hui, il n’est plus question de destruction mais de non-existence de ces classes sociales, au sein de nos sociétés de masse. »

    Elle serait aussi marxiste social-démocrate, sans doute faute d’un lien entre la lutte de classe et la perspective d’un socialisme à construire dans de nouvelles conditions certes. On évoque un écosocialisme au sein d’une gauche marxiste prenant en charge les questions environnementales. Elle entend s’opposer à la « reféodalisation » des démocraties et des Etats. Agnès HELLER est comme Rosa LUXEMBOURG une marxiste qui a pris en charge la question démocratique.

    Quoique défenseur d’un nouveau clivage global entre peuple-classe (peuple des 99%) et 1% tout à la fois comme classe riche et classe dominante (et dont sa fraction oligarchique mène la lutte de classe destructrice des conquêtes sociales et au-delà d’une certaine civilisation ) je n’irais pas jusquà dire qu’il n’aurait plus de classes sociales.

    Pour Agnès HELLER il n’y aurait plus lutte de classe d’abord (cf Daniel Bensaid qui mettait la lutte d’abord et les classes ensuite) et il n’y aurait plus ni patrons qui achètent la force de travail d’autrui, ni – en face- travailleurs et travailleuses qui vendent leur force de travail (manuelle ou intellectuelle) à un détenteur des moyens de production. Déclarer ce clivage et ce rapport social inexistant du fait de la disparition relative du seul facteur subjectif – la conscience de classe des prolétaires – c’est se montrer aisément a-critique et donc peu scientifique.

    Vouloir le maintenir comme un élément décisif de compréhension du système capitaliste et notamment du sous-système travailliste (3) ne signifie d’ailleurs aucun dogmatisme nécessaire. Autrement dit, on peut fort bien voir qu’il y’a d’autres aspects à prendre en charge notamment l’existence d’un petit patronat différent du patronat des grandes entreprises multinationales. Et du côté de la « force de travail » il y a bien hétérogénéité des situations . Distinguons entre le salariat de l’encadrement (lui même très hétérogène mais en général bien payé, de 2500 euros à 25000 euros par mois) et le salariat d’en-bas (aux salaires plus bas, soit à moins 2000/2500 euros en France, avec peu ou pas de capacité d’épargne en fin de mois), entre ceux et celles du privé et ceux et celles du public, les stables bénéficiant du système de la carrière et les précaires dépourvus de perspectives relativement assurées.

    On n’oublieras pas d’autres oppressions ou dominations – racisme, sexisme, etc – venant complexifier ce système classiste de domination.

    Christian DELARUE

    1) L’amour « communiste » d’Agnès HELLER. C Delarue – Amitié entre les peuples
    L’amour « communiste » d’Agnès HELLER. C Delarue – Amitié entre les peuples
    http://amitie-entre-les-peuples.org/L-amour-communiste-d-Agnes-HELLERL'amour « communiste » d&#03…

    2) Agnes Heller : « Les tyrans modernes ne promettent rien, ils font barrage » – Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/251118/agnes-heller-les-tyrans-modernes-ne-promettent-rien-ils-font-barrage

    3) Sous-système travailliste – Christian DELARUE – Amitié entre les peuples
    http://amitie-entre-les-peuples.org/Sous-systeme-travailliste-Christian-DELARUE

  8. Posted 10 mai 2019 at 15:24 | Permalien

    Hello Gérard,

    Voilà, comme brièvement discuté au procès de Macron, et en ce joyeux jour Monsantoesque, le crowdfunding de mon film ! J’ai besoin de « tout » soutien, « moral, économique » bien sûr etc. Ce projet est difficile à financer et bizarrement, à vendre aux chaînes mainstream, allez savoir … Gérard, comme je demande aux camarades journalistes, je suis ouverte aux propositions médiatiques, alternatives et autres si possible, afin de médiatiser ce projet « d’utilité publique » ! Je viens de proposer à Siné l’interview de Michèle Rivasi, qui est dans mon film la première concernée par la lutte contre glyphosate et les pesticides. Elle est certainement « fichée » aujourd’hui pour cela – délit d’opinion politique, ça devient grave !
    En dehors de cela, n’hésite pas à partager ce projet sur lequel je bosse, évidemment, sans convention !
    Merci,

    Isabelle

    Les députés Les lobbys Les truands — KissKissBankBank

    les Députés les Lobbys les Truands — KissKissBankBank
    KissKissBankBank
    La corruption flingue la démocratie ! Mais des eurodéputé(e)s luttent ! Chaque euro donné est un coup porté à l…

    La corruption, et les lobbys, flinguent la démocratie et … nous empoisonnent !
    Ceci est un financement participatif contre la corruption endémique à nos systèmes. Et ça urge !
    Chaque euro donné est un coup porté à la corruption !

    En soutenant ce film, vous participerez à sa réalisation, et à mettre en lumière donc, les lobbys et les truands, face à ceux qui luttent contre eux, une poignée de valeureux eurodéputés. Car ils se battent dur depuis quelques années contre la corruption du système, et ils s’appuient sur le Parlement européen pour le faire, et ça marche ! Constatez par vous même en cliquant ici, vous verrez la bande annonce, et vraiment prenez 5 minutes pour soutenir ce projet, car le temps nous est compté. Il y a urgence, la maison brûle !
    … comme on peut voir aujourd’hui avec le « fichage » orwellien des lobbys – Monsanto n’est pas la seule – qui ne reculent devant rien pour arriver à leurs fins – sauf, la lumière des projecteurs ! Filmons les !

    Isabelle Sylvestre

  9. Posted 14 mai 2019 at 10:13 | Permalien

    Bonjour,
    Je viens d’assister au discours de Martinez à La Tribune du congrès de la CGT en direct sur internet, Gérard, tu peux lui proposer d’adhérer à GDS, sa ligne est à100% la notre! Bien sûr, il n’est pas aussi bon orateur que Thibault, mais il fait le job, sans rien oublier, sur une ligne de combat, (SMIC 1800, +20% pour tous les salaires, les minima sociaux à 1000€ a primauté de la notion de salaire sur le pouvoir d’achat, la défense des cotisations sociales, de la retraite par répartition, les 32 heures, les services publics, le statut etc, )
    Une ligne d’unité et d’ouverture de la CGT « a la diversité du monde du travail » Une ligne de défense des acquis unitaires de la CGT, (au plan national comme international CES, CSI), une ligne de défense de l’interprofessionnel, face aux replis sur soi de certaines fédérations ou a des conflits interfé-férations sur le périmètre de syndicalisation etc.
    De mon point de vue, c’était parfait

    Jean Michel

  10. Posted 14 mai 2019 at 19:17 | Permalien

    Réponse à Didier :

    La division est ancienne. Elle se poursuit et s’aggrave. Mais tout ce qui a pu être établi ou modifié peut être remplacé ou restauré. La reconstruction peut être rapide ou demander du temps. Mais elle est toujours possible.
    Elle est très difficile lorsque les auteurs de la destruction sont triomphants et que ses victimes sont majoritairement convaincues qu’elle est inévitable (pour, paraît-il, retrouver la croissance…). La destruction peut aller très loin.
    Mais quand elle est allée trop loin, alors ses auteurs s’effondrent et peuvent, plus facilement, être remplacés par les acteurs de la reconstruction. Nous sommes à ce moment où la reconstruction est facile. Il nous appartient de saisir ce moment.
    Le PC s’est effondré, le PS s’est effondré, le mouvement syndical est au plus bas. La gauche doit être reconstruite, le syndicalisme aussi. Ça n’a jamais été aussi facile car la gauche et le salariat sont partiellement libérés des appareils bureaucratiques et oligarchiques qui trouvaient leur intérêt à s’allier avec la droite et le patronat, à devenir leurs supplétifs dans la destruction des acquis.
    Le mouvement des Gilets Jaunes, exceptionnel dans l’histoire des deux derniers siècles, en est la conséquence. Il est une tentative de remplacer ou de renouveler le mouvement syndical. Et il aura des conséquences sur le terrain politique.
    Les contacts que les GJ prennent avec les organisations syndicales, un peu partout, révèlent que ce mouvement a empiriquement pris la mesure du rapport de forces qui le compare aux appareils syndicaux et que le point d’équilibre consiste à renouveler le mouvement syndical et non à le remplacer. Etant donné l’accord qui existe sur le plan des revendications, les préoccupations des GJ concernent l‘organisation d’actions unitaires : manifestations communes, tracts communs, rencontres avec les confédérations les plus réticentes…
    L’action unitaire fréquente, au rythme des GJ, face à la droite et au patronat, favorisera les contacts entre militants d’organisations différentes et la prise de conscience que la faiblesse du syndicalisme est due essentiellement à sa division. Cette prise de conscience et le remplacement en cours des anciennes directions syndicales qui s’étaient adaptées à la division, nous permettront de mettre l’unification syndicale à l’ordre du jour.

    Amitiés
    Pierre

  11. Posted 14 mai 2019 at 19:18 | Permalien

    Bonjour,

    Il est doux de rêver ….

    Je ne crois pas à la création d’un grand parrti de gauche en unifiant les partis et micropartis actuels …. cela fait des années qu’il y a cette division et elle se poursuit voir s’aggrave …. Il y a bien trop d’égo, porté par les dispositions de la Vème république et bien trop peu de perspectives d’un vrai changement…. La gauche a besoin de changer de logiciel, c’est à dire avoir une vraie perspective de dépasser le capitalisme, le productivisme, le développement parce que c’est nécessaire en termes écologique et démocratique plutôt que d’essayer de seulement trouver une meilleure répartition des richesses créées dans le cadre du système actuels.

    Le syndicalisme devrait être dans la même logique alors qu’actuellement ils deviennent « conservateurs » tout en ayant une – des plateforme-s revendicatives. Le mouvement des gilets jaunes n’a rien inventé de ce point de vu…. il a mis notamment en avant une forme de lutte particulière, qui dure, mais tournée quasi uniquement vers l’Etat, s’appuyant sur les réseaux sociaux et des groupes divers assez bien organisés mais peu présents sur le devant de la scène.

    Ce mouvement est loin d’être un grand mouvement de masse vu les chiffres des mobilisations (au mieux autour de 300 000 le 1er we pour tomber à environ 30 000 ce we même si on multiplie par 2 les chiffres officiels)

    J’espère me tromper mais je ne crois pas que c’est le mouvement des GJ qui va ni renouveller, ni unifier le syndicalisme. Je ne crois pas que cela puisse se faire « de l’extérieur » et la défiance entre les 2 (avec une responsabilité largement partagée) étant assez importante d’une façon générale… même si on voit ≠ensemble, plutôt les uns à coté des autres, et pas partout les GJ avec des syndicats ou militants/adhérents CGT, Solidaire, FSU … les autres ????

    Je pense que le syndicalisme et le mouvement des GJ ne sont pas dans le même champ et de la même nature. Par exemple, le syndicalisme est ancré dans les entreprises et services quand les GJ sont dans la « société civile ».

    Enfin, je vois bien plus de jeunes dans les mouvements sur le climat ….

    Didier

  12. Posted 14 mai 2019 at 19:18 | Permalien

    Choisir entre PS et FI ?
    Non ! Choisir les deux, ou même les cinq (FI, PS, EELV, G•s, PCF), pour les unifier en un parti unitaire de la gauche et en exécutant cette stratégie au nom de E_!—GDS—R&S, si Ensemble ! et R&S sont d’accord.
    D’ailleurs, nous devrions être déjà engagés dans cette stratégie en ayant convaincu E_! et R&S de s’y engager. Chacune et chacun d’entre nous devrait y être engagé en relayant cette campagne publique dans l’un de ces cinq principaux partis de la gauche.
    La GDS, si possible fusionnée avec E_! et R&S, doit être l’instrument de coordination de cette campagne.

    Nous devons aussi mettre en œuvre une même stratégie pour unifier le mouvement syndical en une confédération syndicale unitaire. Le mouvement social des « Gilets Jaunes » a un rôle à jouer auprès du mouvement syndical en favorisant l’action unitaire.
    Le mouvement des Gilets Jaunes dure parce qu’il s’est donné des perspectives en adoptant une plateforme de revendications. Il doit poursuivre dans cette direction et tisser des liens avec le mouvement syndical en soutenant ses initiatives et en obtenant une place dans celles-ci comme lors de ce 1er Mai.
    En proposant aux organisations syndicales de participer, dans l’unité, à ses initiatives hebdomadaires, pour créer une mobilisation de masse en faveur des revendications, le mouvement social des GJ deviendra l’organisateur d’une campagne pour l’unification syndicale.
    En lui proposant cette perspective pour faire gagner nos revendications, nous lui permettons de durer encore.
    En créant, avec des syndicalistes, une «coordination pour l’unification du mouvement syndical», les GJ faciliteront le rajeunissement du recrutement syndical, le renouvellement des équipes militantes et l’unification syndicale.

    Pierre Ruscassie

  13. Posted 14 mai 2019 at 20:16 | Permalien

    Le point de vue de Faravel (compagnon de route de Emmanuel Maurel) sur la Social démocratie européenne:

    La coquille vide du PSE commence à imploser vers le centre-droit. Alors que Raphaël Glucksmann indiquait qu’il fallait siéger dans le groupe S&D (dominé par le PSE) afin de lui permettre d’être majoritaire – objectif inatteignable au demeurant –, il semble même que le Parti socialiste européen soit lui-même en train d’imploser :
    1- Frans Timmermans – son candidat à la présidence de la commission européenne, dont il était le premier Vice-président auprès du conservateur luxembourgeois Jean-Claude Juncker – fait depuis plusieurs semaines des appels du pied aux Libéraux de Guy Verhofstadt que devraient rejoindre les futurs élus macronistes, ce qui incite Glucksmann à proposer une alternative improbable en suggérant que Paul Magnette, un des leaders socialistes wallons le remplaça au dernier moment alors que Magnette ne songeait pas même siéger au Parlement européen ;
    2- Matteo Renzi, ancien premier ministre et un des leaders du Parti démocrate italien, a clairement choisi son camp en intervenant par vidéo interposée au meeting strasbourgeois de LREM. Or le Parti démocrate italien, réintégré depuis quelques années dans le Parti socialiste européen, constituait le 2e contingent le plus important du groupe S&D (26) derrière le SPD allemand (27) sur les 185 membres initiaux du groupe. Or le PDI étant promis de 15 à 20 eurodéputés le 26 mai c’est une nouvelle hémorragie à attendre du PSE/S&D vers l’alliance entre l’ALDE et les macronistes ;
    3- enfin Antonio Costa, premier ministre socialiste portugais, dans une vidéo qui ne semble cependant pas avoir été utilisée à Strasbourg apporté également un soutien à Emmanuel Macron, dans un propos à mi-chemin du ton diplomatique et de la naïveté de celui qui considérerait que LREM serait une scission de centre-gauche du Parti socialiste français.
    4- C’est la confusion schizophrénique au sein du SPD allemand, écartelé entre sa présidente Andrea Nahles (qui a cependant défendu le maintien de la Grande Coalition avec la CDU-CSU) et le président des Jusos Kevin Kühnert qui travaillent à réorienter à gauche les positions du parti, d’un côté, Sigmar Gabriel – ancien Président du SPD et actuel ministre fédéral des affaires étrangères – qui avec l’hebdomadaire Vorwärts voue un Amour passionné à Emmanuel Macron, de l’autre, ou encore Olaf Scholz, ministre fédéral SPD à l’économie, qui partage la position de la présidente de la CDU qui a humilié Macron en proposant de transformer le siège permanent de la France au conseil de sécurité de l’ONU en siège de l’Union européenne.
    5- ajoutez à cela les travaillistes néerlandais ou les sociaux-démocrates danois pro-Macron, et les socialistes bulgares, roumains ou slovaques qui alternent entre mafia et accord avec l’extrême-droite… il ne restera bientôt plus dans le PSE que les socialistes espagnols ou wallons à avoir un peu la tête sur les épaules…
    Donc le sujet n’est plus de savoir si de futurs eurodéputés français de gauche siégeront dans un groupe qui pèsera à gauche en sous-entendant que le PSE/S&D pourrait servir de viatique, alors que le Parlement européen dispose de peu de pouvoirs : cette hypothèse est parfaitement invraisemblable !
    Si vous êtes de gauche, si vous voulez défendre une réorientation de la construction européenne, il vous faut élire le plus possible de député.e.s de combat pour contester l’ordre établi, stopper les textes libéraux soumis au Parlement européen et proposer des alternatives dans le débat public. Pour cela le seul vote efficace c’est celui en faveur de la liste de la France insoumise conduite par Manon Aubry, avec des élus de qualité comme Emmanuel Maurel ou Younous Omarjee… et d’autres encore si vous leur en donnez la possibilité.
    ➡️ http://www.fredericfaravel.fr/nouvelle-etape-de-la-decompos…

  14. Posted 15 mai 2019 at 18:31 | Permalien

    Bonjour
    nous sommes à dix jours des élections européennes et je voulais vous faire part de mon point de vue.

    L’Europe va mal et les pays qui la composent aussi: chômage – parfois masqué ou réduit par la précarité subie, inégalités, crise écologique, désaffection pour la démocratie, attaques contre les migrants …
    Un piège est en train de se refermer sur nous: le face à face mis en scène des « progressistes » à la Macron qui livrent tout au marché capitaliste sans souci des gens et de la planète, et des « patriotes » qui s’en prennent aux gens d’origine étrangère – et il y en a … – pour détourner la colère du capitalisme financiarisé.
    Il faut le constater: la gauche de transformation, qui aurait pu initier une liste rassemblant communistes, insoumis, des socialistes, des verts, des associatifs, des syndicalistes, et bien d’autres, sorte de nouveau front populaire, est promise à un très mauvais résulta. Nous ferons tout pour minimiser le coup mais il est bien tard.
    Une reconstruction est impérative pour donner de la force et de l’énergie à tous les combats quotidiens contre le mal vivre et pour la planète. Mais que faire le 26 mai?
    Pour moi, la liste PS est loin d’avoir fait un bilan complet du désastreux quinquennat Hollande. Elle l’a à peine esquissé. Je l’écarte donc.
    EELV va vers un ni droite ni gauche et Jadot a dit que l’écologie était compatible avec le marché libéral. Je n’en crois rien.
    La liste Générations a des propositions intéressantes mais elle ne met pas encore assez en cause les traités et est trop fédéraliste pour moi. La démocratie est vécue et perçue aujourd’hui sur une base d’abord nationale.
    Les insoumis font des choix qui me conviennent largement mais je n’apprécie pas leur tiédeur sur l’accueil des migrants. Ils ne viennent certes pas par plaisir ces migrants, mais ils viendront encore longtemps et nous devons l’accepter. Par ailleurs, je ne vous cacherai pas que le fonctionnement chaotique de la France insoumise, les crises successives – le média, les perquisitions, Guénolé, Kuzmarovic, François Coq .., sa trop forte personnalisation, cela fait beaucoup.
    J’en suis donc conduit à voter et appeler à voter communiste. La liste Brossat est à l’image du monde du travail (50 % d’ouvriers et d’employés), elle veut rompre avec les traités libéraux, lutter contre la fraude fiscale, n’est pas fédéraliste mais pour une Europe au service des peuples, et et est très claire sur les migrants.
    Cela ne m’empêche pas de penser que le PCF devra très clairement s’inscrire dans une perspective unitaire pour les élections à venir et ne pas considérer comme un préalable une candidature communiste à toutes les échéances, mais pour le 26 mai pour moi c’est Brossat.
    Bien à vous tous

    Philippe Sultan

Déposer un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera jamais transmise.

*