Huma-Dimanche rubrique Au boulot n° 453 : Soutien total aux 9 de PSA

 

Depuis 15 ans, PSA a versé près de 6 milliards d’euros à ses actionnaires : 2,86 milliards d’euros sous forme de versement direct de dividendes aux propriétaires d’action PSA et 3,02 milliards d’euros de rachat d’actions pour permettre à la famille Peugeot de rester en position dominante dans le groupe. PSA a  licencié 8 000 salariés alors que les 6 milliards d’euros de dividendes représentaient 3 125 euros par mois pendant 20 ans pour chacun de ces 8 000 salariés.

PSA a fait face à la résistance syndicale mais il l’a ignoré ou bien réprimé, à la façon dont Macron procède contre les mouvements sociaux dans tout le pays.

A Mulhouse : 6 militants mis en examen pour simple distribution de tract,  un militant sanctionné de 10 jours de mise à pied. A Valenciennes : pressions physiques et courriers pour empêcher les distributions de tracts syndicaux aux postes de travail, 1 militant menacé de licenciement puis sanctionné pour accusation de fausse séquestration, 1 militant menacé de licenciement puis sanctionné pour fausse accusation de violence. Charleville : mise des militants à capacité restreinte sur des postes non adaptés. A Poissy : un jeune militant licencié pour non-respect du règlement, 14 militants sanctionnés pour un total de 61 jours de mise à pieds et une mutation disciplinaire, 5 demandes de licenciement (refusées en bloc par l’Inspection du Travail) sur la fausse accusation de séquestration mais 9 de ces militants en garde à vue pendant 9 h chacun poursuivis en correctionnelle.

Depuis février 2017, PSA traque de procès en appel, ces 9 militants et le secrétaire du syndicat CGT Farid Borsali.

En dépit d’une vigilance et d’une forte mobilisation répétée du « Comité de défense des libertés syndicales », le 28 juin 2019, la cour d’appel de Versailles est allée jusqu’à les condamner à 3 mois de prisons avec sursis, 5 ans de mise à l’épreuve et 11 700 euros d’amendes.

Ce qui est inique et inacceptable.

Pour Me Marie-Laure Dufresne-Castets, l’avocate des 9 salariés, le jugement est « sévère ». « C’est grave, trois mois avec sursis et cinq ans de mise à l’épreuve. Ils ont une épée de Damoclès au dessus de la tête » En mai dernier, elle avait dénoncé « l’absence d’éléments dans le dossier ».Et c’est vrai, la cour d’appel n’a pas retenu les faits de « séquestration », mais elle a invoqué des violences « psychologiques » en réunion. « S’il n’y a pas de séquestration, il n’y a pas de violence » répond Me Marie-Laure Dufresne-Castets.Pour Jean-Pierre Mercier, délégué CGT de l’usine : « C’est le syndicat que l’on veut sanctionner ».

« C’est un jugement contre la classe ouvrière » affirme à juste titre Farid Borsali.

Gérard Filoche

 

 

Déposer un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera jamais transmise.

*