Les lois anti-droits du travail de Hollande-El Khomri et Macron-Pénicaud datent de 2016 et 2017. Quel bilan après 4 et 3 ans ?

avant la covid Macron c’était déjà une catastrophe

 

 

 

Ils disaient que leurs lois « travail »  (en fait anti travail)  c’était bon pour la croissance : la croissance a reculé et elle a même été négative de 0,1 au dernier trimestre 2019.

Ils disaient que seule la croissance ferait de l’emploi :  alors ils prétendent maintenant que sans croissance, il y aurait eu un recul du chômage. Ils revendiquent + 1,1 d’emplois (les 35 h avaient donné + 4%) d’emplois)

 

Négatif !

Mais en fait, dans les médias, ils changent la référence et méthode de chiffrage,  ils ne parlent plus des catégories A, B, C, D, et E.

Ils n’évoquent que la seule catégorie A en France dite « métropolitaine » selon les chiffres du BIT et ils abandonnent ceux de la DARES et de Pole Emploi.

Or le BIT exclue du chômage toute personne qui a travaillé une seule heure dans le mois précédent : avec cette méthode, les demandeurs d’emploi BIT de la catégorie A selon le BIT ne sont que 3,365 millions.  Alors que les demandeurs d’emplois des catégories A, B et C au 3ème trimestre 2019 selon Pôle emploi, c’est 5,531 millions. 44 % des personnes émargeant dans la catégorie A de Pôle emploi (sont inscrits, ne travaillent pas, cherchent un CDI ou CDD à temps plein ou partiel) ne sont pas des chômeurs du point de vue du BIT.

Pourtant à Pole emploi, les radiations explosent et les dossiers d’inscriptions sont de plus en plus refoulés au vu des nouvelles normes (6 mois de travail au lieu de 4 sont nécessaires). La casse de l’assurance chômage le 1er novembre dernier est une tuerie et elle commence à donner ses effets : au lieu de 2,3 millions de chômeurs indemnisés, il en restera bientôt 1,2 million.

Ils truquent les annonces : l’INSEE claironne, mais d’après un sondage, une baisse à 2,4 millions, mais Pôle Emploi maintient qu’elle a 3,4 millions de demandeurs d’emploi inscrits. Et ils reconnaissent « en loucedé » que ce qu’ils appellent maintenant le « halo du chômage » augmente : c’est le cas de la catégorie « D » (en formation, stage, maladie, « pas disponibles immédiatement ») qui s’est remplie de 1,7 million !

Au total en novembre 2019 on avait quand même 6 182 100 chômeurs (hors Mayotte)

 

Négatif !

Ils ont surtout augmenté la précarité : le nombre de contrats courts bat tous les records : 87 % des embauches en CDD dont 1/3 pour une seule journée !

Ils ont augmenté le nombre de CDD, de CDDU (contrats d’usage étendus dans 12 secteurs d’activité), ils ont permis qu’il y ait trois CDD de suite, puis récemment que les CDD soient polyvalents dans la même entreprise, puis qu’ils durent plus longtemps (de 18 mois à 36 mois), puis qu’il y ait des contrats de chantier, à la tâche, à la mission.

Ils affirment qu’il faut être « agile » et faire plusieurs métiers en une vie et savoir se reclasser…  En fait les CDI sont 88 % (contre 12 % de précaires, intérim et CDD) et la durée des CDI s’allongent (de 9,5 années en moyenne à 12 ans en moyenne). Il y a de plus en plus le travail stable d’un côté et les instables de l’autre, par contre les CDD sont moins embauchés en CDI  47% , plus souvent au chômage, leurs salaires c’est 7 % de moins, à qualification égale

 

 

 

Négatif !

Ils disaient que ca faciliterait le taux d’activité, il n’est que de 71, 5 % rapporté à la population de 15 à 64 ans (en dessous de l’UE, 73,4 %, au dessus des 63,6 % aux USA)

La progression des ruptures conventionnelles dans le secteur privé atteignent 407 657 en 2018 et les licenciements ont été facilités partout.

Ils disaient que leurs lois étaient bonnes pour le dialogue social, la baisse des élus du personnel va être de 50 % : de 425 000 à 200 000 élus du personnel.

En 2010, 44 tribunaux prud’hommes avaient été supprimés, Pénicaud s’apprête à en supprimer 22 : ils ont connu une baisse du nombre de saisines de 40 %, mais ils résistent au respect des « plafonds d’indemnités » sachant que l’OIT en condamne le principe.

Ils voulaient que les français travaillent plus : en fait, au total les Français (temps pleins et partiels) travaillent en moyenne 1.514 heures par an soit… 12 % de plus que les Allemands (1.356 heures par an), et autant que les Britanniques. Même conclusion avec la productivité selon Eurostat, la productivité par personne occupée et par heure travaillée en France est supérieure à celle du Royaume-Uni et de l’Allemagne.

 

Négatif !

Ils voulaient qu’on travaille plus sur la vie active : D’après la dernière estimation d’Eurostat*, un Français passe en moyenne 35,2 ans dans la vie active. Un score très proche de la moyenne européenne (35,9 ans de vie active).

Quand ils disaient que les Français travaillent moins, comme sur la croissance et le chômage,  c’était donc faux, lorsque l’on prend comme base ceux qui occupent effectivement un emploi. Car si l’Hexagone est à la traîne c’est notamment en raison d’un taux de chômage élevé chez les jeunes et les seniors : moins de personnes au travail, c’est autant d’heures qui ne sont pas effectuées.

Leurs lois n’y sont pour rien : les salariés français restent les plus productifs au monde, avant et après. Mais avec moins de dignité, soumis au chantage à l’emploi

Conclusion : en février 2016, Hollande avait dit que la loi El Khomri ce n’était pas tellement pour l’emploi, mais plutôt pour changer de modèle social. Nul ne peut dire que ledit modèle social se soit amélioré. Avec Macron il se dégrade jour après jour.

 

Gérard Filoche

 

Déposer un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera jamais transmise.

*