Pour une force politique nouvelle au sein du Nouveau Front Populaire

Pour consolider le NFP

Une nouvelle force politique, et vite !

La nouvelle force que nous appelons de nos vœux, à la GDS, tarde à advenir. Elle n’a pourtant jamais été aussi nécessaire. C’est ce que démontre Gérard Filoche dans cet appel à toutes et tous les unitaires de la gauche sociale et écologique bien décidé.es à relever l’espérance.

Le NFP ne dégage pas toute la puissance d’action et de dynamique qu’il devrait et pourrait déchaîner. Alors qu’il a réalisé une magnifique percée en juillet dernier, effet différé des grandes manifestations contre la casse de nos retraites de 2023, le NFP a créé un nouveau paysage politique et propulsé en avant la gauche unie contre le risque que fait font peser le RN et la lamentable coalition des droites, mais il reste en dessous du niveau qu’il peut et devrait atteindre.

Un sursis à exploiter

Nous avons, en très grand nombre, le sentiment d’avoir connu un sursaut mais d’être en sursis. En ce mois de novembre 2024, le NFP devait être capable de tenir des centaines de meetings partout dans le pays avec tous ses dirigeants sur les estrades pour dénoncer le budget violemment antisocial de Barnier. D’autant qu’à l’Assemblée nationale, le prétendu « bloc central » révèle qu’il n’est pas un, se disloque ridiculement d’amendements en amendements et ce alors que le NFP prouve qu’il peut trouver des majorités élargies sur ses excellentes propositions successives pour les trois budgets de la nation.

Aucun éditorialiste ne souligne cet événement politique, le plus important à l’Assemblée : alors que Macron a fait un coup d’État tout l’été contre la principale majorité relative, au nom du fait qu’elle ne pourrait pas gouverner, qu’elle ne tiendrait pas, c’est la coalition LREM-LR soutenue pourtant par le RN, qui ne tient pas.

L’instabilité d’en haut, provoquée depuis la dissolution du 9 juin, devrait être une occasion pour la gauche de se consolider, de construire partout des comités d’action unitaires de la base et au sommet et de préparer sur le terrain les élections législatives anticipées qui, selon toute logique, auront lieu en 2025. Le système macronien est totalement en déroute, et cette instabilité devrait être féconde. La menace du RN fascisant et raciste imbibe la vie politique tous les jours, même si le mensonge de sa propagande antisystème se démasque dans chacun de ses votes au Parlement.

Certes, il y a bien, de ci de là ici et là, quelques comités de Front populaire, de Strasbourg à Perpignan, de Pau à Lyon, des réunions locales, mais les appareils des quatre principaux partis du NFP sont loin de faire tout ce qu’ils devraient en ce sens. Il y a beaucoup de luttes sociales, pour les salaires, l’emploi, les droits du travail, mais pas encore assez pour une dynamique nationale. On est en attente, sur un faux-plat. Il y a même un petit doute en souvenir de la défunte NUPES : ne nous trahissez pas, démontrez que ce que vous voulez est bien ce que nous voulons.

Quid des « grands partis » ?

Des centaines de milliers d’électeurs sont inquiets, vigilants et disponibles, mais que leur est-il proposé, capable de les faire agir ? La grande masse de la gauche n’est pas adhérente dans les quatre principaux partis, ni attirée par eux. Pas assez d’attrait. Pas assez d’action. Pas assez d’union. Pas assez de dynamisme. Certes, ces quatre partis ont eu 28 % des voix et sont en tête, et ils se sont un peu développés : les Verts prétendent être passés de 5 000 à 18 000 membres, le PS annonce 10 000 nouvelles et nouveaux adhérent.es de plus en vue de son congrès de 2025. À LFI, ça va ça vient en accordéon, entre les groupes d’appui, et les recentrages, épurations, déconnections. Quant au PCF, il connaît la crise, Roussel ne sachant trancher s’il est unitaire ou pas.

Comment la grande masse des « sans partis » pourrait-elle être attirée par le PS, tant que la menace des droitiers pro-« hollandais » freine les efforts d’Olivier Faure pour ancrer résolument son parti à gauche ? Disons qu’il fait de son mieux et mérite un profond soutien sur cette ligne. Mais le cœur de la gauche est bien plus à gauche que le PS. Ce qui pousse beaucoup jusque-là à se sentir plus proches de la combativité de LFI mais avec défiance, car ils ne supportent pas son fonctionnement résolument antidémocratique, ni le fait que sa direction soit, du coup, incontrôlable.

Espace disponible

C’est pourquoi, selon la GDS et nous ne cessons de l’expliquer, de le souligner chaque jour, il y a un grand espace pour une force politique nouvelle, capable de tirer les leçons du passé et d’être utile au Nouveau Front populaire. Entre le PS et LFI, il y a une disponibilité géante. Ce sont des dizaines de milliers de militants. Pas pour disperser un peu plus, mais pour rassembler. Pas pour se concurrencer davantage, mais pour souder. Ni gauchistes, ni réformistes, mais au cœur d’une recherche de transformation sociale profonde, clairement dans le camp du travail contre le capital. L’excellent programme du NFP le permet. On les rencontre dans toutes les initiatives, ce sont les mêmes avec Ruffin à Flexicourt et Lucie Castets à Hérouville, d’Épinal à Marseille, de Montpellier à Pau, de Nantes à Paris : on se croise, on se reconnaît dans les actions syndicales, d’Arras à Charleville, de Nice à Orléans, que ce soit dans les salles de François Ruffin, dans les meetings de Clémentine Autain et d’Alexis Corbière, ou même parmi celles et ceux qui sont allés à Blois ou à Valence, qu’on a retrouvés dans les manifs du 1er octobre, les commémorations du 17 octobre ou dans les nombreux « appels » et « pétitions » pour les droits des femmes, des immigrés, pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza.

L’union fait la force

Au sein de cette mouvance bien identifiable et massive de la gauche, il existe une pléiade de petites forces organisées, avec des cadres politiques expérimentés, des militants dévoués, un savoir-faire énorme, mais elles ne servent quasi à rien, elles sont ventilées tant qu’elles restent dispersées. Elles ont souvent les meilleures idées, la meilleure version pratique du programme, les meilleurs comportements démocratiques, mais tant qu’elles ne se décident pas à fusionner et à peser ensemble, elles n’ont pas l’impact qu’elles pourraient et devraient avoir. Tous les jours, la GDS le répète, notamment à l’Après, à Génération.s, à Ensemble !, à la GES, à Picardie Debout ! : faisons un parti commun, engageons des assises fondatrices ! Vite ! Vite !

Il faut en faire prendre conscience, aucun de ces mini-partis ne percera seul. Pas de miracle spontané de la base. La base, elle est demandeuse, elle attend, mais elle ne fera pas seule ce que ni les grands ni les petits partis ne sont pas capables de réaliser. Aucun ne se construira seul. Il n’y aura pas de Bourgogne debout ! de Nantes debout ! Et c’est impossible de « Gagner » sans rassembler ! L’Après ne fera pas un parti seul ! Génération.s est sans avenir seul. « Ensemble !» ne survivra pas davantage seul. « Je » ne vaut rien. « Je » ne donnera pas de candidat sans fusion. Sans collectif, les élus de L’Après, de Génération.s, de Picardie debout ! se feront balayer dans le choix des circonscriptions en 2025. Sans parti commun, ils ne seront même plus identifiés par les électeurs : d’ailleurs, leurs noms bizarres n’attirent naturellement pas.

Seul un parti de gauche unifié, identifié peut agir.  Sans fusionner, ils ne compteront plus à aucune table, ni pour agir ni pour négocier.  Ils auront des candidats contre eux et perdront. Ne pas fusionner vite, c’est suicidaire. Depuis juillet on aurait dû le faire ! 2025 sera le butoir. Et pour les municipales de 2026 ! Et pour une candidature unique à d’éventuelles législatives, et à la présidentielle de 2027 (si ce n’est pas avant !) dès le premier tour.

Chaque jour compte, car le temps presse.

Toutes et tous ensemble !

Sans parti commun, ce sera la disparition :  ni les militants ni les dirigeants de ces groupes ne seront à la hauteur des prochaines échéances aussi bien dans les luttes que dans les élections. A part des poignées valeureuses de militants très impatients et conscients, les centaines de milliers d’acteurs de gauche disponibles ne se tourneront en aucun cas vers ces petits groupes s’ils restent séparés. Sauf s’ils annoncent un congrès de fusion pour une nouvelle force clairement unioniste et démocratique. Sauf s’ils créent un nouveau parti, un vrai, où on adhère, où on cotise, où on débat, où on vote, où on décide et agit efficacement, collectivement, loyalement, un parti qui fasse son entrée solennelle dans le Nouveau Front populaire, dynamisant du même coup celui-ci. Il faut y croire, relever le défi, démontrer que c’est possible pour donner confiance.

Ce que chacun ne peut faire isolément, c’est l’annonce par tous, ensemble, de l’addition dynamique de nos forces en un seul parti, qui créera une dynamique. Il n’y a pas de baguette magique qui fait surgir des cadres autrement, des collectifs spontanés, des « jeunes », des « rolling stones », des stars, des « salariés de première ligne » par millions. C’est une pure illusion. Une illusion vague, un fantasme dissolvant.

Pour progresser il faut d’abord rassembler, réunir, additionner, mettre en mouvement le meilleur de la gauche existante, pied à pied, bâtir soigneusement à la base comme au sommet. Donner l’idée qu’on méprise l’ensemble de cette gauche, que ce sont des « has been », secondaires, qu’on va passer par-dessus pour « faire du neuf », c’est se couper collectivement les ailes. C’est dissoudre ce qui existe avant d’avoir fécondé ce qui n’existe pas et, du coup, n’existera pas ! C’est paralyser ce qui est disponible au nom d’un futur qui ne verra jamais le jour. Et sachant que si c’est un « Je » qui voit le jour, peu en voudront : c’est trop dangereux, trop inconstant, c’est une méfiance très répandue, c’est déjà bien connu, c’est trop fragile et voué à l’échec. Il n’y a pas de « sauveur », aucune sorte d’individualisme capable de faire gagner le salariat des tours et des bourgs, des quartiers et des champs. Le salariat, c’est une classe sociale, ce n’est pas un « Je », c’est un « nous ».

Nous étions en route, courant septembre-octobre, pour créer ce « nous » ! Le texte de pré-appel, était prêt, remanié plusieurs fois, et faisant large consensus. Une date, fin novembre, était retenue. Une salle aussi. Un calendrier était entrevu d’ici début 2025 pour la fondation du nouveau parti de gauche unitaire. Ça marche au consensus ces choses-là, c’est une alchimie. Il n’y avait pas de problème de personnes, un vrai respect entre toutes et tous. Pas de problème de programme : qu’on l’applique ! Qu’est-ce qui cloche à ce stade ? Qu’est-ce qu’on attend encore ? Une même vision de l’urgence, du contexte politique. Se préparer à GAGNER ! Debout ensemble ! Pour que le Nouveau Front populaire élargi, démocratisé, dynamisé, l’emporte contre Macron-Barnier-Le Pen !

Gérard Filoche

 

 

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