Non à l’amendement 730

Nous avons recueilli 20 000 signatures refusant la fin de la médecine du travail (http://www.non-mort-medecine-travail.net) dont 1100 signatures de médecins et inspecteurs, contrôleurs du travail. Nous avions demandé au Ministre du travail de nous recevoir en juin, il nous a finalement adressé à Jean-Denis Combrexelle, directeur général du travail, le plus haut fonctionnaire du ministère, vendredi 24 septembre. Avec Odile Chapuis, Elisabeth Delpuech, médecins du travail, nous sommes allés exiger le retrait de l’amendement 730 qui a tué la médecine du travail le 15 septembre à l’Assemblée nationale dans le cadre de la loi retraite.

En face de nous le DGT et trois assistants qui ne diront mot. Combrexelle nous prend de haut, à la façon de son ministre Woerth. « Comment pouvez-vous croire de façon aussi simpliste que nous voulons tuer la médecine du travail pour faire plaisir comme vous dites au Medef  ? Au contraire nous voulons la sauver. » Refrain classique du mensonge gouvernemental : ils détruisent en disant qu’ils veulent « sauver ».  Bah bien sur …

Alors, pourquoi laissez-vous dépérir les vocations, diminuer le nombre de médecins, discréditer les moyens et missions de cette belle médecine de prévention de la santé au travail ? Pourquoi faites-vous voter que des « intervenants en santé »  non protégés remplaceront les médecins ? Pourquoi est-ce que ce sont les directeurs des services de santé au travail interentreprises (SSTI) nommés par les employeurs qui deviennent « garants de l’indépendance du médecin du travail ». Pourquoi tous les amendements proposés par l’UMP et le gouvernement recopient-ils les propositions du Medef pourtant rejetées par les 8 syndicats de notre pays ?

Même le Conseil de l’Ordre des médecins (et ce n’est pas rien) l’a dénoncé :  « Le texte voté ne répond pas aux attentes des salariés qui doivent bénéficier d’une prise en charge globale de leur santé. Il ne répond pas non plus aux nécessités de l’exercice des médecins du travail dans le respect de leur indépendance technique. Le médecin du travail doit être le coordonnateur de l’équipe de santé pluridisciplinaire. L’intervention de médecins non spécialisés en médecine du travail envisagée par le texte ne doit pas conduire à une perte de qualité et doit se faire au sein du service de santé au travail sans être déconnectée de la connaissance du milieu de travail et des postes de travail. L’indépendance du médecin du travail doit être préservée dans les actions qu’il estime nécessaire de mener dans les entreprises et auprès des salariés. Le Cnom s’étonne de l’absence de toute concertation et le regrette vivement alors qu’il demande depuis 6 mois à être reçu par le Ministre du travail pour évoquer ce sujet ». Tous les syndicats, les médecins, la FNATH, l’Andeva  sont violemment opposés à l’amendement 730.

Nous avons demandé à Jean-Denis Combrexelle qu’il interrompe ce « cavalier législatif » et  lance un débat public sur la médecine du travail -  comme le souligne la dépêche AFP publiée à l’issue de notre délégation. « Notre indépendance est déjà mise à mal régulièrement par les directeurs avec des empêchements quotidiens. Parfois on nous retire les entreprises que l’on surveillait » a expliqué Mme Chapuis, médecin du travail à Bourg-en-Bresse, qui craint que le projet de loi ne casse « toute possibilité de faire le lien entre santé et travail ».

Mais nous n’avons eu aucune ouverture, aucune réponse positive de la part du DGT.

Encore une casse dramatique du droit et de la santé des salariés qu’il faut combattre.

Gérard Filoche

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