Un silence de mort autour de la médecine du travail

Au boulot n°29

Oui, c’est une belle médecine, une spécialité irremplaçable, une nécessité vitale et il faut tout mettre en oeuvre pour la défendre. Les grands médias officiels organisent un honteux silence, ces jours-ci, sur la proposition de loi, venue au Sénat le 27 janvier, alors que c’est purement et simplement la mort de la santé au travail qui est en jeu.

Tous les arguments sournois et stupides sont utilisés : la médecine du travail serait déjà inutile ou asphyxiée, les médecins du travail seraient déjà en voie de disparition ou bien déjà vendus au patronat, la santé au travail serait déjà tellement mise à mal que ce serait un combat d’arrière-garde, il faudrait tellement la « moderniser » que, finalement, elle serait à ranger au rayon des vieilleries !

Hé, bien non, il faut une médecine de prévention, une spécialité médicale, ancrée sur l’étude, le suivi des conditions de travail au sein même des entreprises. La médecine du travail n’est pas « généraliste » c’est une spécialité concentrée sur la connaissance pratique des postes, des atmosphères, des cadences, des risques psychosociaux au travail. Oui, la médecine du travail est déjà étouffée, oui, il manque déjà 600 médecins, et 1700 d’entre eux partent en retraite de façon imminente, oui certains centres font des visites de routine, ou bien « ratent » des gros problèmes de santé, faute de moyens et de suivi… mais cela provient d’une mauvaise gestion délibérée, du numerus clausus, de la démobilisation idéologique et pratique orchestrée par le patronat autour de la santé au travail.

C’est aux patrons de payer les conséquences des risques qu’ils font courir à leurs salariés ! Ce n’est pas à eux de contrôler la façon dont ces risques sont pris en charge, combattus, et soignés ! Il faut davantage de médecins, davantage de visites, davantage de moyens, d’examens, au plus près de chaque entreprise, de chaque branche, de chaque métier, il faut dépister les maladies professionnelles et chaque accident sur le terrain, et tout cela doit échapper totalement au contrôle des patrons ! Ce n’est pas aux profiteurs de diriger les services de santé au travail, c’est aux exploités et à leurs syndicats, leurs institutions représentatives de les gérer. Les médecins doivent être totalement libres et indépendants dans l’exercice déontologique de leurs fonctions.

Voilà pourquoi PCF, PS, Europe-Ecologie Les VERTS, PG, NPA, LO, FASE, GU, CGT IEG, Solidaires, FSU, SNPTS, SSMT, Attac, Copernic, appel des 21 000 dont 1100 médecins et inspecteurs du travail organisent le 10 février à 19 h, à la Bourse du travail de Paris, salle Hénaff, prés la place de la République, un meeting unitaire auquel toutes celles et tous ceux qui mesurent l’importance considérable de cette question vitale pour le salariat, pourront et devront prendre part.

http://www.non-mort-médecine-travail.net/

Gérard Filoche

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