Une victoire exceptionnelle La majorité du salariat derrière Hollande

On ne le dira jamais assez, mais une victoire de la gauche a un scrutin présidentiel, c’est forcément exceptionnel. Car tout est fait dans ce genre d’élection personnalisée, pour que ce soit la droite, son argent et ses médias qui gagnent.

Le présidentialisme est archaïque

Il faudra qu’un jour, notre peuple se réveille et découvre la honte de procéder ainsi au nom d’une prétendue démocratie : comment, peut-on imaginer un vrai débat d’idées en élisant une sorte de roi sélectionné sur sa bonne mine ?  Un « choix » schématisé à l’absurde.

La propagande « économique » basée sur des mensonges installés de longue date, joue en faveur du système en place : « un état c’est comme un ménage, ça ne doit pas dépenser plus que ce que ça gagne », « il faut dépenser moins »,  « Il faut payer la dette pour ne pas la laisser à nos petits-enfants », « on est en faillite », « il n’y a plus d’argent dans les caisses », etc.  Les petites gens, ainsi matraqués, finissent par croire que leur sort est irréversible.

Dans ces conditions, l’individualisation de la vie politique, exprimée par un vote de caractère « totémique », 40 millions d’électeurs désignant un seul homme, relève d’un archaïsme simplificateur, déformant, dépolitisant.

Sarkozy a essayé d’en jouer à plein. Pour détourner l’attention des responsables de la crise, banquiers, rentiers, actionnaires, spéculateurs, patrons de combat, il n’a pas hésité à appeler aux sentiments les plus frustres « contre l’autre » : contre l’immigré, contre l’étranger, contre le chômeur, contre l’assisté, contre le petit délinquant, contre le musulman, contre le faux travail, contre le dépensier, contre le gaspilleur, etc. Bien que n’ayant hésité à utiliser aucun de ces clichés réactionnaires, il a été chassé, rejeté.

La France est de gauche

Notre peuple est de gauche, la majorité sociologique est de gauche, en 2002 et 2007, déjà nous avions tout pour gagner. Ce sont les accidents de la personnalisation du scrutin qui ont fait défaut : en 2002, Chirac avait limité les candidats de droite alors qu’il y avait pléthore de candidats de gauche. En chiffres absolus, la gauche était majoritaire, mais 192 000 voix ont manqué pour que Lionel Jospin accède au 2e tour.  En 2007, la gauche n’avait cessé de monter, mais sur le fil, au forcing, face à une candidate qui ne mettait pas suffisamment le social au cœur, Sarkozy réussit à emballer avec un million de voix de plus l’illusion de « travailler plus pour gagner plus ».

C’est vraiment parce que Sarkozy, pendant cinq ans, s’est fait détester sans nuance, par sa politique antisociale, thatchérienne, néolibérale intégriste, qu’il a été battu le 6 mai 2012. François Hollande a dû habilement se présenter comme un « candidat normal » pour passer la ligne de crête qui lui a permis d’atteindre 51,63 % des voix. Il lui a fallu gérer un discours passant entre les gouttes, insensibilisant les médias, renvoyant Sarkozy à ses frasques, ses mensonges et volte-face, son cynisme, sa corruption. Hollande a réussi à présenter une personnalité positive, lisse, pour rassembler la gauche en s’appuyant sur la solide implantation du PS.

Tout cela n’aurait pas été possible si le PS ne dirigeait pas 2 villes sur 3, 61 départements sur 100, 20 régions sur 22, le Sénat et 200 députés sur 577. Sa force est venue de là pour capter en premier les aspirations du salariat, principale force sociale active de ce pays. Depuis 1981 « la majorité sociologique et la majorité politique se recoupent »… même si la gauche ne l’emporte que dans les circonstances exceptionnelles où elle sait se montrer à la hauteur.

Pas d’insurrection civique

Il ne peut pas y avoir « d’insurrection civique » : cette théorie inventée par Jean Luc Mélenchon a un côté sympathique et séduisant, mais elle ne peut exister. L’organisation sociale en place ne peut être remise en cause que par une insurrection sociale, pas par une « insurrection » électorale. Il faut pour transformer en profondeur une société, à la fois un soulèvement social collectif et des élections victorieuses lui correspondant – avec un scrutin sincère et démocratique. Sinon, la pesanteur de l’organisation sociale l’emporte : c’est pourquoi, nous savions d’avance que le PS n’avait pas de concurrent sérieux à gauche en 2012. Ce n’étaient pas les sondages qui nous donnaient cette certitude mais l’analyse des rapports de force politiques et sociaux.

Le salariat majoritaire à gauche

De même nous savions et cela a été vérifié que la force de la gauche, c’était sa majorité sociologique, le salariat, c’est-à-dire 93 % des actifs de ce pays. Tout le talent de François Hollande pour apprivoiser les difficultés du scrutin n’auraient pas suffi s’il n’avait pas rencontré les aspirations de ceux qui produisent les richesses de ce pays et n’en reçoivent pas la part qu’ils méritent. 60 % du salariat a voté pour lui, c’est une majorité sans appel. C’est même 70 % des ouvriers et 57 % des employés. Parmi les jeunes, Hollande a obtenu aussi 60 % des voix. Mais il reste des réserves car 32 % des ouvriers et  34 % des 18-24 ans se sont abstenus. Les scores dans les grandes villes (55 % à Paris) et les banlieues ont atteint aussi des sommets jusqu’à 90 % à St Denis.
On peut dire sans effet de manche que le vote Hollande c’est l’expression de la majorité écrasante du peuple. Même si on doit tempérer en précisant que l’importance de l’abstention et des votes nuls démontre qu’il y a encore beaucoup à faire pour le mobiliser entièrement.

À l’exception des artisans, commerçants et chefs d’entreprise, où il obtient néanmoins 21 % des intentions de vote (39 % pour Nicolas Sarkozy, nettement en tête dans cette catégorie), François Hollande est entre 27% et 34 % dans toutes les catégories professionnelles.
Le candidat PS est aussi premier chez les chômeurs (28 %, contre 21 % à Nicolas Sarkozy et 20% à Marine Le Pen). Il rencontre le succès chez ceux qui n’ont aucun diplôme (39 %), tout en obtenant 32 % chez les bacs+2 et bacs+3 où plus.
Il obtient des scores très voisins selon les tranches de revenus, culminant à 30 % chez ceux qui gagnent moins de 1.200 euros.  Par niveau de revenu, Nicolas Sarkozy fait son meilleur score (28 %) chez ceux qui gagnent au moins 3000 euros.
Hollande séduit davantage les femmes (30 %) que les hommes (27 %), contrairement à Nicolas Sarkozy (27 % et 24 % respectivement).
Il a les faveurs surtout de ceux qui vivent dans des villes petites et moyennes (entre 20.000 et 100.000 habitants, où il obtient 33 %), et obtient 24 %, son score le plus bas, en milieu rural. Le même d’ailleurs que M. Sarkozy dans les campagnes.
Si l’on regarde les préférences politiques, 34 % des sondés se situant « très à gauche » déclaraient vouloir faire confiance au candidat PS, huit points de moins seulement que Jean-Luc Mélenchon.

Le vote chez les retraités des catégories populaires est plus équilibré puisque François Hollande ne dépasse Nicolas Sarkozy que d’une courte tête.

Les catégories qui avaient voté Marine Le Pen le 22 avril ont d’abord choisi (à 38 %) l’abstention ou le vote blanc ou nul, conformément au choix de la candidate FN, 35 % votant Sarkozy et 27 % Hollande.
L’électorat de Jean-Luc Mélenchon a largement apporté ses voix à François Hollande (71 %) contre 2 % à Nicolas Sarkozy, avec une forte proportion (27 %) ne choisissant ni l’un ni l’autre.
Enfin, les ouvriers et employés actifs ou retraités qui ont apporté leurs suffrages à François Bayrou ont d’abord choisi l’abstention, Le vote blanc ou nul (46 %), un tiers (33 %) se reportant sur Nicolas Sarkozy et 21 % sur François Hollande.

Hollande, Mélenchon, même électorat :

Au plan politique, heureusement qu’un socle de 44 % s’était consolidé à gauche dès le premier tour. Les 28,63 % de Hollande sont une prouesse qui a assuré l’élan pour le 2e tour : sans l’avance prise, sans la dynamique du 22 avril, qui sait ce qu’il serait advenu ?  C’est ce que voulait Sarkozy à tout prix, pour « emballer » les médias en sa faveur. Le réflexe « de classe » de masse et matérialiste, c’était de voter Hollande, pour tous ceux qui avaient priorité de battre Sarkozy. Le vote pour Mélenchon était un choix plus idéologique et plus risqué.

C’est pourquoi des millions d’électeurs qui auraient aussi bien pu voter Mélenchon ont voté Hollande. Pas par « modération », ni par ignorance, ni par aveuglement, ni par suivisme. Ce réflexe n’a rien eu d’un banal « vote utile » sans âme ni sens, comme certains le disent à tort au Parti de gauche. Au contraire c’est un vote de classe mesuré et réfléchi. « Maudire » les votes utiles qui auraient « privé » le FdG de 30 % de ses électeurs, c’est insulter l’intelligence de ceux qui ont choisi cette stratégie. Ils ont appuyé celui qui était le mieux placé, c’était prévisible, sain et logique.

Mélenchon s’est abusé lorsque, en fin de campagne, exalté par le succès de ses grands meetings de Paris, de Marseille, de Toulouse, il fit croire lui-même à ses sympathisants qu’il pourrait être au 2e tour. Ce triomphalisme n’avait aucune chance, aucune base sérieuse, et il a d’ailleurs provoqué une grosse déception le soir du 22 avril sur les militants qui en ont rêvé. En vérité, le FdG a bénéficié, lui aussi, d’un concours de circonstances exceptionnel : il n’y avait ni Arlette Laguillier, ni Olivier Besancenot, et pour la première fois, la plus grande partie de la gauche hors Parti socialiste, présentait un front partiel uni. Avec le talent de Jean-Luc Mélenchon, ils ont obtenu un résultat à deux chiffres ce qui est un magnifique score pour ce type de scrutin binaire, biaisé. On peut, certes, comparer avec les 19 % de voix de gauche non socialistes de 2002 (les trois groupes trotskistes LCR, LO, POI avaient obtenu 11,5%). On peut aussi comparer avec le même type de voix de 2007, qui était de l’ordre de 12 %. Mais JL Mélenchon a su fédérer sur un seul nom ce qui était auparavant éparpillé et cela a créé une dynamique dont le PCF a pleinement raison de se féliciter.

Hollande Mélenchon programmes compatibles

Et cela n’enlève rien à ce qu’ils pensaient, car ces millions d’électeurs de Hollande du 22 avril sont politiquement tout à fait pour « 35 h, 1700 euros, 60 ans et pas de salaire > à 20 Smic ». Dire que c’est un vote sur le seul fond des idées, ce serait aussi réduire aux 11 % obtenus par Mélenchon, la gauche de ce pays. Ce qui, non seulement n’est pas vrai, mais aboutit à minoriser de façon stupide les aspirations essentielles du peuple de gauche.

Car il y a largement 80 % de la gauche et des syndiqués qui sont favorables à 35 60 1700 et 20, pas 11%.  Hollande s’est d’ailleurs déclaré le 19 avril sur RMC et BFM « d’accord avec Mélenchon sur le refus du traité Européen sur les disciplines budgétaires, il a proposé « un gouvernement de gauche avec participation du FdG et d’EELV » affirmant qu’il n’y « aurait pas d’ouverture ». Il a été on ne peut plus clair :  « je suis socialiste, je suis de gauche et je gouvernerai avec la gauche, il n’y aura pas d’ouverture.

Il suffit d’étudier les cartes des votes en France le 22 avril : les votes du PS et du FdG se superposent totalement. C’est spectaculaire, là où Hollande est fort, Mélenchon est fort, là où  Hollande est faible, Mélenchon est faible. La poussée des deux partis est concomitante et non pas opposée : le PS pousse vers 29 % le FdG pousse vers 11%.  C’est le même électorat. La  même dynamique. Il reste 4 % pour les Verts, le NPA, LO. Le total de 44 % est un des plus élevés de l’histoire de ce genre de scrutin. On le comprend encore mieux si on le met en relation avec la force institutionnelle du PS et son puissant réseau d’élus des villes, départements, régions.

Pour comprendre comment les électorats du PS et du FdG sont mélangés, sans rivages de l’un à l’autre, on tiendra que seulement 20 %  des votants du « non » au TCE ont voté Mélenchon. Or le non de gauche était largement majoritaire par mi les 55 % d’électeurs du 29 mai 2005. 59 % des électeurs socialistes avaient voté « non ». Accordons 10 %, voire peut-être 15 % aux « non » de droite de cette époque, il restait au moins 40 % au « non » de gauche. Seulement la moitié, à la louche a été re captée par le FdG en 2012. Une majorité de « non » socialistes sont allés sur Hollande. Ce qui témoigne encore de la proximité non seulement sociologique mais idéologique des électorats. Lorsque Eric Cocquerel affirme « les programmes du PS et du FdG sont incompatibles »,   il prononce à la fois une bourde sectaire au plan politique et à la fois au plan sociologique. Il est impossible de séparer « deux gauches », deux orientations incompatibles. Et les millions d’électeurs qui se sont partagés entre Hollande et Mélenchon ne l’ont pas vécu ni voulu ainsi. Cela relève d’un petit discours d’appareil que de tenter d’installer un pareil clivage artificiel.

Si l’on a encore un doute sur les connections entre les deux électorats, il suffit de regarder les études traditionnelles sur les votes sortis des urnes auprès des syndiqués : 40 % des inscrits ayant exprimé un choix et syndiqués sont proches de Hollande, 18 % de Mélenchon, 17 % de Sarkozy et 12 % de Le Pen. (Cf. tableau ci-joint).

61 % de la FSU, 56 % de la CFDT, 49 % de l’UNSA,  44 % de la CFDT, 28 % de FO,  35 % de SUD votent Hollande dés le 22 avril.

39 % de la CGT, 39 % de SUD, 31 % de la FSU, 14 % de l’UNSA, 13 % de FO, 6 % de la CFDT votent Mélenchon au premier tour.

Il n’y a pas plus « deux syndicalismes » qu’il n’y a « deux gauches ». De même qu’il fallut un accord des 8 syndicats en 2010 pour mobiliser 8 millions de manifestants de façon unitaire en défense de la retraite à 60 ans, chaque syndicat ayant ses débats internes.

Une victoire venue des profondeurs

Il convient de défaire tous les pessimismes qui radotent sur la « droitisation de la société »,  sur la division et l’hétérogénéité du salariat, sur les reculs idéologiques introduits par la sarkozysme,  etc… ON aurait dû gagner en 2002 et en 2007. On a gagné en 2012, ne boudons pas notre plaisir ni la force nouvelle qui en résulte pour nous tous.

Certes les inégalités sociales accrues, les 5 millions de chômeurs, les 3 millions de précaires, les 3 millions de  temps partiels, les 8 millions de pauvres, cela sape grandement la résistance du salariat. Mais Sarkozy n’a pu réussir qu’à appliquer une partie du programme thatchérien en France, il a été vite haï puis sanctionné. Et nous qui voulons « 35 60 1700 20 » et une VIe République sociale, on a fait un pas décisif en avant.

Ce qui vient de se passer, au-delà de la victoire politique et sociale autour de François Hollande, c’est un coup d’arrêt de la société qui a manifesté sa résistance à 10 ans de destruction complète des droits sociaux voulus par le libéralisme.

Ne diffusez pas de doute ni de pessimisme, n’atténuez pas les espoirs qui sont nés au sein de notre peuple salarié, au contraire cultivez-les, encouragez-les.

On ne gagne qu’avec de l’audace, en fortifiant les avancées une à une.  Or le 6 mai n’est pas seulement une avancée « belle et rebelle », c’est une énorme victoire historique de notre camp, c’est une vilaine page tournée, la gauche est maintenant de retour, les salariés ont à nouveau les cartes en main,, allons de l’avant tous ensemble.C’est par les luttes que le reste s’acquerrera !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

20 Commentaires

  1. Pierre de Marseille
    Posted 13 mai 2012 at 16:42 | Permalien

    @Gérad
    tu as écris : « la gauche est maintenant de retour, les salariés ont à nouveau les cartes en main,, allons de l’avant tous ensemble.C’est par les luttes que le reste s’acquerrera ! »

    La première des luttes pour que la prise en compte des demandes de la Gauche radicale soit effective en compte sera une forte présence de cette gauche à l’assemblée.
    Les difficultés en début de législature seront sans doute patentes, mais dans le débat il y a des consensus qui peuvent se faire. Avec une majorité uniquement rose, je crains que le consensus soit plus délicat.
    Il s’agit d’ailleurs la, du point concerné par les « 10 ans au plus » de Mélenchon, avec la possibilité de l’arrivée du Front de Gauche au pouvoir. La prise en compte ou non des demandes FdG, aujourd’hui, sera essentielle. De plus il ne faut pas oublier que « l’Humain d’abord » propose une 6ème République pour revisiter la façon dont nous décidons collectivement et entretenons des petits Césars provisoire (voir le destin de Sarko). Il n’est pas interdit de penser que tout cela pèsera dans la balance lors de consultations futures, car devant le besoin de reprendre le cours d’une démocratie parlementaire nos propositions pourront sans doute trouver un écho décisif.
    Fraternellemnt
    Fraternellement

  2. Pierre de Marseille
    Posted 13 mai 2012 at 16:55 | Permalien

    @Gérard

    Je n’avais pas lu cet article avant!

    http://tempsreel.nouvelobs.com/legislatives-2012/20120513.OBS5474/bayrou-melenchon-les-deux-premieres-boulettes-du-quinquennat.html

  3. Gilbert
    Posted 13 mai 2012 at 16:58 | Permalien

    Tu peux nous dire, Gérard, pourquoi le PS ne présente personne dans la 12ème circonscription du Pas-de-Calais ?
    Le changement, c’est… plus tard.

  4. Vincent Pasquier
    Posted 14 mai 2012 at 11:03 | Permalien

    Bonjour Gérard

    Ton analyse est séduisante mais elle fait l’impasse sur la crise européenne actuelle et sur le fonctionnement de la Ve République.
    Deux États européens sont aujourd’hui sous la tutelle d’une Commission européenne (et du FMI), deux instances non élues. Un de ces pays est en train d’exploser et je ne donne pas cher des tripes des dirigeants du PS local qui font tout pour imposer la misère au peuple et préserver les richesses des possédants et de l’église. Heureusement qu’en Grèce le PS avait un concurrent sur sa gauche.
    Non, il ne faut pas que le FG aille au gouvernement, car sous la Ve un ministre ça ferme sa gueule ou ça ferme sa gueule.
    Heureusement que Mélenchon n’a pas suivi (tous) tes conseils, sinon la campagne se serait déroulée entre centre gauche et extrême droite. Heureusement qu’il y a des forces rassemblées à gauche du PS pour rappeler qu’il y a une alternative à une politique aux ordres des « marchés ». La gauche du PS pendant cette campagne a été inaudible.
    Dire cela n’invalide pas le fond de ton article et la nécessité d’une bataille de Front unique ouvrier, dans le PS, dans le FG, dans les syndicats… Mais le FUO se construit sur des revendications ou sur une politique (un contrat de gouvernement ?) pour la classe ouvrière, pas autour de l’austérité annoncée par Hollande.
    Amitiés socialiste
    Vincent

  5. lionel mutzenberg
    Posted 15 mai 2012 at 11:49 | Permalien

    Bien sur que l’on y croit, mon cher camarade. Ferry, le grand bourgeois de la IIIème République, défenseur acharné du colonialisme. Jouyet qui joue une mi-temps dans chaque camp, et retombe toujours sur ses pieds, la retraite à 60 ans selon la formule Fillon/Chérèque, trimestres cotisés-trimestres validés, au diable les 30 années de chômage de masse que nous venons de connaître, les atteintes à la santé dans nos entreprises que tu dénonces depuis toujours.
    On continue d’y croire, parce qu’il faut impérativement une majorité de gauche à notre Président.
    Mais bon, dire que nous pouvons danser au jour de la proclamation des résultats de la présidentielle, serait tout de même, te raconter des histoires.
    Peut être suis-je en train de me tromper ? ce serait tant mieux !

  6. Dominique Babouot
    Posted 16 mai 2012 at 15:53 | Permalien

    Saluons ici le courage de Martine Aubry qui comme Jean-Luc mélenchon a refusé de participer à un gouvernement qu’elle ne dirigerait pas elle-meme. ce n’est pas une question d’ambition personnelle (Aubry était déjà numéro deux dans le gouvernement Jospin) mais d’orientation politique.
    comme l’a dit Martine Aubry, francois Hollande a fait un choix politique en nommant Jean-marc Ayraut plutot que Martine Aubry a ce poste et quoi que les dirigants de l’aile gauche du ps essaient de le masquer, il s’agit d’un deuxième revers pour eux, Francois Hollande qui se prétend rassembleur a préféré rassembler à droite plutot qu’à gauche, Bayrou et lepen se réjouissent que Martine Aubry n’ait pas été nommée premier ministre. elle n’a pas été nommée malgré sa deuxième place à la primaire, malgré lle fort pourcentage de Montebourg à cette meme primaire, malgré le fort pourcentage des voix qui se sont portées sur Jean-Luc mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle.
    francois Hollande préférera-t-il un premier ministre marqué à gauche après les législatives? Rien n’est moins sur, la seule chance est d’accentuer la pression en envoyant à l’assemblée nationale soit des députés du front de gauche, soit des députés socialistes qui auront clairement refusé cette orientation droitière qu’on a déja observé en 2008 ou à la primaire et pendant une grande partie de la campagne présidentielle, ceux qui ont clairement soutenu la motion « Un monde d’avance » et qui n’ont pas varié!

  7. Dominique Babouot
    Posted 17 mai 2012 at 9:47 | Permalien

    La mère Aubry redescend définitivement dans mon estime. il semble qu’elle se montre particulièrement désagréable dans les négociations pour un accord visant à ne présenter qu’une seule candidature FDG/PS/EELV là ou la gauche risque de ne pas etre présente au second tour en cas de candidatures multiples.
    Une fois de plus, comment envisager une participation gouvernementale si on est meme pas capables de s’entendre pour sauver des sièges!
    Pas étonnant, n’est-ce pas la maire de Lille qui avait déclaré refuser de négocier quoi que ce soit avec le pârti de gauche sous prétexte que Mélenchon s’était montré désagréable avec Hollande reprenant ni plus ni moins ce qu’elle disait pendant la primaire. entre temps il y a eu la Bastille Toulouse et Marseille et des scores atteignany 20 pour cent par endroit mais cela ne fait rien « La Camarade Aubry » continue à revendiquer l’hégémonie pour le ps!

    Tout se passe comme si elle voulait se venger sur les autres parcequ’elle n’avait pas obtenu le poste de premier ministre, comme si elle voulait faire du zèle en se montrant plus royaliste que le roi, peu importe quoi qu’elle y fasse, son tour viendra, le sien et celui de tous ceux qui ont cru qu’on pouvait progresser grace à la compromission, malheur aux vaincus!

  8. Dominique Babouot
    Posted 17 mai 2012 at 18:06 | Permalien

    J’ai déja dit tout le mal que je pensais du choix du premier ministre, tout le mal que je pensais de la manière dont Martine Aubry prépare les législative, de son autoritarisme et de son sectarisme dans cette affaire, je vais donner mon avis sur la composition du gouvernement.

    Au risque de vous surprendre, j’ai peu de critiques à formuler et je trouve cette équipe pas mal. La parité absolue, le respect du non cumul des mandats pour les ministres, voilà autant de promesses qui ont été tenues, c’est positif.
    Dans le détail je me félicite de la nomination d’un partisan du Non aux affaires étrangères, j’espère que Laurent fabius saura se monter intraitable vis à vis de nos partenaires européens pour qu’ils renoncent à imposer le tout austérité, la nomination de Cristiane Taubira chantre de la défense des immigrés et inlassable championne de la lutte anti-raciste à la justice est une excellente nouvelle, la création d’un ministère contre la mondialisation et destiné à « rappatrier » les emplois industriels en France confié à arnaud Montebourg est une excellente chose, la nomination de Benoit Hamon comme ministre délégué à l’économie sociale et solidaire permettra sans aucun doute d’engager concrètement tout ce qui a été dit dans les conventions du ps ce qui a été répété pendant la primaire sur le dépassement du capitalisme actionnarial et financier, pour Benoit et Arnaud il ne s’agit pas de strapontins ni de ministères exotiques, espérons que le premier ministre et le président sauront donner tous les moyens nécessaires pour que l’action de ces ministères ne tournent pas courts!
    La nomination de Najat Belkacem, celle qui avait osé apeler, un chat, un chat en comparant Sarkozy à un mélange de Poutine et de Berlusconi, nous donne la garantie que la communication du gouvernement évitera la langue de bois et qu’on osera enfin afficher nos valeurs, meme si cela déplait à certains milieux bien pensants qui n’acceptent que la gauche soit au pouvoir qu’à condition qu’elle ne fasse rien en attendant le retour de la droite!
    Enfin je pense que l’intérieur était le meilleur endroit ou on pouvait nommé Manuel Valls avec le quel j’ai très peu de chose en commun sauf peut etre justement la nécessité pour la gauche de renoncer à l’angélisme en matière de lutte contre la délinquance.
    Aucune excuse ne peut etre trouvée à des individus qui au lieu de lutter solidairement pour améliorer leur sort et celui de leurs semblables, prèfèrent la dérive mafieuse individuelle, assimilant ainsi parfaitement toutes les tares de la société capitaliste, Jean-Luc mélenchon avait eu bien raison de parler de dégénéré à propos de Mohammed Mérah.

    Donc une bonne impression dans l’ensemble pour ce nouveau gouvernement, reste maintenant à le voir dans l’action!

  9. Gégé
    Posted 18 mai 2012 at 17:30 | Permalien

    Je viens de voir le non accord avec le fdg
    Une HONTE totale
    C ‘est scandaleux, et Mme Aubry qui reporte la responsabilité sur le fdg!!!!
    Attention aux reports des voix du fdg le 17 Juin!!!
    Et merci encore pour l’aide que nous vous avons apportée le 6 Mai

  10. Dominique Babouot
    Posted 18 mai 2012 at 23:41 | Permalien

    C’est avec le parti de gauche que le ps refuse de discuter, selon Borgel et Laurent des accords locaux sont possibles entre ps et pcf.
    c’est ce que Aubry avait annoncé dès le début! il ne faut donc pas s’étonner!

    Pour ceux qui l’ignoreraient encore, voici la « belle conception  » de la démocratie qui règne au PS:

    Dans la neuvième circonscription de la Haute-Garonne, le meme Cristophe Borgel s’est parachuté là ou la circons était réservée « Femme » après que la candidate UMA ait été éliminée de force à la suite d’une fraude massive!

    Mais réfléchisson bien le 17 Juin car on n’aura pas le choix, soit favoriser une cohabitation avec un premier ministre de droite, soit voté pour le candidat de gauche meme si c’est un pourri!

    Tant que le fdg ne sera pas assez fort et uni pour passer devant le ps au premier tour, cela sera malheureusement comme celà!

  11. luc
    Posted 19 mai 2012 at 14:29 | Permalien

    Selon le site SlateAfrique, Manuel Valls a été décoré par le Roi du Maroc, le responsable d’une répression meurtrière qui a fait au moins 25 morts au Sahara Occidental, occupé par le Maroc depuis 1975.

    Le Comité contre la torture des Nations Unies vient de demande au Maroc de mettre un terme à l’usage de la torture au Sahara Occidental.

    A lire un article dans le Monde Diplomatique
    Résistance obstinée des Sahraouis
    http://www.monde-diplomatique.fr/2012/02/QUARANTE/47389

  12. Posted 20 mai 2012 at 14:57 | Permalien

    que vous dire ? Manuel Valls a aussi déclaré qu’il voulait changer le non du Parti socialiste, parce que « socialiste » disait-il cela le faisait penser à « prison »

  13. Posted 20 mai 2012 at 14:58 | Permalien

    j’ai cru comprendre que même le PCF explique qu’il y a eu de la friture sur la ligne pour arriver… à ne pas se mettre d’accord.
    C’est terriblement dommage pour toute la gauche.

  14. Posted 20 mai 2012 at 15:11 | Permalien

    Pourvu que cela n’invalide pas la bataille pour le front unique, on est d’accord..
    Quand à « l’inaudibilité » de D&S, de la gauche socialiste, c’est un de ces terme-valises de journalistes…
    « l’inaudibilité », ça va ça vient … tous les militants le savent
    et nous on pense avoir fait du bon boulot pour faire gagner la gauche et pour nos idées,
    quant a la Gréce, cela fait quatre ans que D&S s’exprime chaque mois sans varier sur ce qui se passe là bas…
    Il n’y a pas la même situation avec la France d’aujourd’hui, il y a quatre ans d’écart dans des processus qui peuvent ne pas etre les mêmes,
    Entre France et Grèce,
    La politique c’est du concret pas du pronostic
    L’action c’est en temps réel pas dans l’air
    Ceux qui se comportent ici, ces jours ci, en France, dénoncent DEJA Hollande a chaque occasion, sans nuance,, comme dans la Grèce d’aujourd’hui, ont tout à apprendre…
    Avoir raison avec quatre ans d’avance pour reconnaître qu’on a perdu à quoi ca sert ? sans doute en Grèce serions nous avec Syriza, sans doute…mais nous faisons tout, non pas pour y arriver, mais pour l’éviter !
    On lutte pour ne pas perdre, pas pour parier qu’on a perdu d’avance,
    Et si ça arrive, par malheur, ceux qui diront “on vous l’avait bien dit”, n’auront pas davantage raison…

  15. Posted 20 mai 2012 at 17:47 | Permalien

    article : Tout redevient possible !
    ciel ! Le nouveau gouvernement ne contient aucun ministre de D&S ! Des hollandais, la droite du PS (Valls et autres…), quelques uns de gauche mais aucun proche ou militant de Filoche. Quoi ? 20 ans au PS sans atteindre l’objectif : prendre la tête du PS sur une base de gauche. Tous les alliés à un moment ou un autre de D&S et Filoche sont au gouvernement de Montebourg à Hamon où ils peuvent selon leur logique politique « vraiment agir ». D&S que dalle ! Il est vrai qu’après 20 ans 200 ou 300 militants seulement, quel échec ! La diffusion d’une revue ne permet de mesurer qu’une certaine audience mais pas un pouvoir ou un poids réel dans le parti. Se cacher derrière les chiffres de la diffusion ne trompe pas grand monde. Hollande en fin tacticien des rapports de force le sait et en tire les conséquences. Les militants de D&S devraient en tirer les conséquences aussi et rejoindre Montebourg, Hamon ou Mélenchon…

    Réponse à ce message
    Et alors ? 18 mai 2012 par X
    Provocateur ou cynique, l’auteur du message sur l’absence d’un ministre proche de D&S dans le gouvernement ? Probablement les deux à la fois. Cet individu confond l’influence et le pouvoir : s’il faut renoncer à ses idées pour conquérir des positions de pouvoir, à quoi sert d’avoir le pouvoir, si le but n’est pas de satisfaire sa propre ambition ? Et si on peut souhaiter à Alain Vidalies (pour qui j’ai la plus grande estime) d’être utile à la cause, là où il va se trouver, on peut aussi se souvenir que Jean Poperen, dont il a été proche, a laissé une vraie trace dans l’histoire du socialisme, idéal qu’il a bien servi, sans se servir lui-même ; mais sûrement pas en tant que ministre chargé des relations avec le Parlement (eh oui !) de 1988 à 1992. Quant à « rejoindre » Montebourg, on peut être sûr que pas un des camarades de D&S ne le souhaite, surtout après son ralliement peu glorieux à Hollande, après le premier tour des primaires. C’est d’ailleurs mon principal reproche à Filoche que d’avoir participé, certes avec les meilleures intentions, à la mystification (NPS et ses suites) qui a permis à la presse de présenter Montebourg comme « la gauche » du PS. Mais il est facile de le dire dix ans après, j’en conviens. Les camarades de D&S n’ont pas besoin de « rejoindre » Hamon, puisqu’ils ont participé à la création et à la vie (autant qu’il leur a été possible) du courant dont il était le premier dirigeant. Quant à Mélenchon, il n’a pas plus envie que Montebourg d’être rejoint par des militants qui ne lâcheront rien sur la question des revendications (dont Montebourg n’a pas grand chose à faire) pas plus que sur celle de l’unité de la gauche (que Mélenchon ne fait rien pour faciliter avec sa stratégie du recours). Si je n’ai fréquenté que par époques les camarades de D&S, je suis sûr d’une chose : ils prennent au sérieux la phrase d’une vieille chanson française (et internationale !) : « Il n’est pas de sauveur suprême, ni dieu, ni César, ni tribun ! » Pour qu’ils rejoignent Mélenchon, en dehors même des questions de stratégie politique, il faudrait que le Parti de Gauche (ou le Front de Gauche) leur offrent les garanties d’une vie interne organisée de façon véritablement démocratique…

  16. Posted 20 mai 2012 at 18:08 | Permalien

    rajoutons un petit élément : si nous avions un membre au gouvernement, ce genre de « militant » qui nous agresse ainsi ne manquerait pas de crier « au loup » de dénoncer ceux qui vont à « la soupe »… ce qui est frappant, dans son court texte, c’est sa contradiction : vous ne servez à rien… « rejoignez Montebourg, Hamon ou Mélénchon », ce gars-là ne fait aucun effort de compréhension de l’histoire dont il prétend parler…
    faut il abandonner ses idées pour etre ministre ?
    faut il etre ministre sans idées ?
    faut il garder ses idées en refusant d’être ministre ?
    faut il etre ministre pour défendre ses idées
    on a l’impression que notre auteur agresseur, n’a pas de choix « Les militants de D&S devraient en tirer les conséquences aussi et rejoindre Montebourg, Hamon ou Mélenchon… »
    bah bon sang de bon soir…

  17. Dominique Babouot
    Posted 21 mai 2012 at 11:09 | Permalien

    J’aurai souhaité que Jean-Luc Mélenchon puisse nous monter concrètement ce qu’il savait faire car « Avoir une grande gueule ne suffit pas », c’est pourquoi j’étais assez partisan de permettre au front de gauche d’accèder à certaines responsabilités afin que l’expérience par la preuve puisse etre menée à son terme.
    Malheureusement, je pense que cela ne me fera pas et c’est bien dommage. ceux qui m’avait alerté avaient finalement raison!
    Mélenchon, Combien de divisions? m’avait-on dit.

    Eh bien nous y sommes, le ps est en train d’étouffer Mélenchon et le pcf joue sa propre partition en passant des accords séparés avec le ps pour sauver ses élus à l’AN.

    C’est bien triste, mais il faut aller de l’avant, c’est une évidence aucune possibilité en dehors du combat à l’intérieur du ps, il faudra donc la mort dans l’ame continuer et ceci malgré que là aussi tout soit fait en interne pour étouffer tout ce qui va au contraire de la pensée unique!

    Mais ayons l’honneteté de reconnaitre que nous n’avons pas gagné mais que nous sommes obligé de tenir compte du rapport de force ou nous sommes en échec au lieu de jouer la mauvaise foi en prétendant que nous avons gagné alors que nous avons perdu!

  18. luc
    Posted 21 mai 2012 at 20:12 | Permalien

    Honte à Manuel Valls.

    Selon la rapport de Human Rights Watch sur la répression marocaine au Sahara Occidental, les forces de sécurité marocaines ont soumis des détenus à des mauvais traitements

    « Les forces de sécurité marocaines ont participé avec des civils marocains à des attaques en représailles contre des civils et des maisons et ont empêché des Sahraouis blessés d’avoir accès à des soins médicaux.

    Le 18 novembre à Rabat, Human Rights Watch a fait part aux responsables du ministère de l’intérieur des preuves détenues selon lesquelles les forces de sécurité avaient ouvert le feu dans la ville d’El-Ayoun, blessant ainsi des civils. »

    Tuer et torturer des civils dans un territoire occupé, installer des colons et piller des matières premières dans un territoire occupé sont des violations de la 4éme Convention de Genève.

  19. Posted 22 mai 2012 at 6:40 | Permalien

    comprends pas

  20. Darmand
    Posted 25 mai 2012 at 16:55 | Permalien

    sinon, merci pour le coup de main gérard et a dans 5 ans ! on remet ça entre camarades !

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