Autant de contrat que possible mais autant de loi que nécessaire !

From: Claude TESTANIERE
Sent: Sunday, March 03, 2013 10:57 AM
To: Christophe CASTANER
Cc: Claude DOMEIZEL ; Gilbert SAUVAN
Subject: A propos de votre appel dans le JDD

(aux 100 députes du PS qui défendent l’ANI… sans citer un mot de son contenu !)

 

Je viens de découvrir avec consternation votre appel dans le JDD .

Je lui préfère l’analyse de votre camarade de Parti Gérard FILOCHE http://www.filoche.net/2013/03/03/pre-printemps-portugais-que-la-troika-aille-se-faire-voir-en-france-le-5-mars-que-lani-aille-se-faire-voir/#.UTMVSDmQVdQ.twitter

Le 5 mars nous serons dans la rue pour empêcher le MEDEF de faire la loi. Tout renforce cette ardente nécessité. Les droits des salariés, bien sûr. Si le travail était soumis au libre jeu des rapports de force sur le marché, ceux-ci passeraient à la moulinette. Avec la lutte ouvrière, la loi est la seule limite à l’exploitation. Dès l’origine, le mouvement ouvrier veut restreindre par la loi le pouvoir de propriété capitaliste. Quelle rude bataille ! La journée de 8 heures, réclamée dès 1817, est inscrite dans la loi française 102 ans plus tard. Revoilà Zola ! ricanent déjà les néolibéraux piliers de comptoirs médiatiques. Mais les mêmes soulignent l’âpreté de la concurrence mondiale. Celle-ci pousse à raboter tout ce qui entrave le profit du capital. Il faut donc protéger les travailleurs. Avec plus de 90% de salariés dans la population active, jamais la vie d’autant de nos concitoyens n’en a dépendu. Oui, la vie ! Faut-il rappeler combien de suicides la mobilité forcée que l’accord made in MEDEF veut généraliser à tous les salariés du privé a causés à France Télécom ?

L’enjeu est aussi économique. La réponse du patronat à la crise actuelle est connue : licenciements, intensification du travail, gel voire baisse des salaires. Il ne s’agit pas de préférence morale mais de la voie à laquelle conduisent les injonctions des actionnaires et le dumping social du libre-échange. Or l’addition des comportements individuels des chefs d’entreprise conduit à une catastrophe collective : la précarité et la baisse des salaires nourrissent récession, chômage de masse et crise environnementale. Il faut donner au contraire du pouvoir aux salariés pour faire bifurquer notre modèle de production vers une économie respectueuse des besoins humains, au premier rang desquels l’écosystème. Il faut des droits effectifs (sécurisation de l’emploi, information en amont et avis conforme sur les décisions stratégiques des entreprises…) pour enrayer la domination des actionnaires, définanciariser les entreprises afin d’en finir avec le court-termisme et les exigences de rentabilité exorbitantes, combattre les fraudes et défendre la sécurité sanitaire. Parce qu’il s’agit d’une question d’intérêt général, le droit du travail doit bien relever de la loi.

Le bras de fer engagé est pluriséculaire. Déjà Jaurès définissait le socialisme comme l’achèvement d’une Révolution qui « a fait du Français un roi dans la cité et l’a laissé serf dans l’entreprise ». C’est une lutte pour le pouvoir. Donc une lutte politique. La manière insultante dont le patron de Titan s’adresse à un ministre de la République, l’appui donné par l’agence de notation S&P à l’accord made in Medef (personne ne lui a reproché d’empiéter sur la démocratie sociale !), le grossier acharnement de Parisot à ce que le Parlement abdique sa souveraineté ne sont pas anecdotiques. Quand le candidat Hollande avait publié une tribune réclamant que le résultat de la négociation sociale s’impose au législateur, Madelin l’avait salué en notant que : « la refondation sociale ouvre le chantier d’une refondation juridique plus vaste qui touche à la nature du pouvoir et au rôle de la loi. » Il voyait juste. Cet accord n’est pas seulement antisocial, il est aussi antirépublicain. C’est une pièce du coup d’état financier avec lequel le grand patronat veut étendre son empire. Si l’accord made in MEDEF devenait la loi, il faudrait paraphraser le Hollande du Bourget : Parisot ne présentera jamais sa candidature, elle ne sera donc pas élue, et pourtant elle gouverne.

 

pour information  Médiapart redit ce qu’il en est de la représentativité :

 

CGT et gouvernement s’affrontent sur la représentativité des syndicats
01 mars 2013 | Par Rachida El Azzouzi
Les détracteurs de l’accord sur la réforme du marché du travail, dit de « sécurisation de l’emploi » et signé le 11 janvier sans la CGT et Force ouvrière, le répètent en boucle. À quelques mois près, avec les nouvelles règles de représentativité syndicale issues de la loi du 20 août 2008, cet accord paraphé par seulement trois organisations syndicales sur cinq, la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC, aurait été minoritaire, donc sans objet.
Car au vu de ces nouvelles règles, seule la CFDT aurait été en mesure de signer. Faute d’une audience suffisante auprès des salariés, la centrale chrétienne et la confédération des cadres auraient en effet perdu le droit de s’asseoir autour de la table des négociations et de signer des accords interprofessionnels avec le patronat au plan national. Jusqu’à présent, les cinq confédérations (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC) bénéficiaient d’une présomption « irréfragable » de représentativité: cela grâce à un décret gouvernemental obsolète datant des années 1960.
Mais la loi du 20 août 2008 bouleverse la donne. Désormais, pour être représentatifs dans une entreprise de plus de dix salariés, les syndicats doivent obtenir au moins 10 % des voix aux élections professionnelles (comités d’entreprise, délégués du personnel). Et pour être représentatifs dans la branche et au niveau national, ils doivent obtenir 8 % des voix au total chez les salariés des grandes entreprises, ceux des très petites entreprises, chez les employés à domicile et chez les ouvriers agricoles. Ce qui semble loin d’être le cas pour la CFTC et la CFE-CGC, selon les premières estimations. Des estimations liées aux élections dans les TPE (très petites entreprises), qui ont eu lieu pour la première fois en décembre dernier.

Pour la CGT et Force ouvrière, qui ont refusé de signer l’accord, un « texte destructeur du droit du travail, qui sécurise les patrons et précarise un peu plus les salariés », et qui appellent les Français à descendre dans les rues, mardi 5 mars, à la veille de l’examen en conseil des ministres du projet de loi qui doit retranscrire cet accord, l’argument est de taille pour faire pression sur les députés.
« Il n’y a pas volonté d’accélérer ou de retarder le calendrier »

« FO et la CGT, qui ont refusé de le signer, ont une influence beaucoup plus importante, et c’est le problème. Si la négociation avait eu lieu six mois plus tard, un syndicat n’aurait pas été autour de la table, ou alors pas avec une voix délibérative, c’est la CFTC, et une autre organisation aurait été reconnue légitime uniquement pour engager la parole de l’encadrement, la CFE-CGC. »Mercredi, devant l’association des journalistes de l’information sociale (Ajis), le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, qui se mord presque les doigts d’avoir appelé l’an dernier à voter Hollande pour « virer Sarkozy », a de nouveau mis en cause la légitimité des trois syndicats signataires de l’accord, « minoritaires au regard des futures règles ».
Bernard Thibault, accompagné de son successeur Thierry Lepaon, a même été plus loin. Alors que la représentativité des syndicats doit être tranchée en avril-mai, au moment même où l’accord sur l’emploi sera discuté au Parlement, il a accusé le ministère du travail de retarder à l’été l’entrée en vigueur de ces nouvelles règles. Histoire de « sécuriser » l’accord sur l’emploi du 11 janvier et d’éviter toute pollution des débats.
«Il semblerait qu’au ministère du travail on attende plutôt juillet-août pour officialiser les résultats, a-t-il dénoncé. Effectivement fin mars, ça peut être un peu délicat d’officialiser le fait que la représentativité des acteurs syndicaux a bougé et que, de fait, l’accord depuis traduit dans un projet de loi est affaibli sur sa légitimité politique, du côté social, au moment où le parlement va en débattre.»

« Faire comme si c’était toujours le nombre de signataires qui comptait plus que leur représentativité, c’est juridiquement juste mais politiquement indéfendable, a-t-il assené. C’est comme si on élisait des députés mais qu’on disait aux citoyens : vos députés ne feront les lois qu’un an après que vous les avez élus. En attendant, les règles anciennes, que les socialistes ont toujours décriées, continuent de fonctionner, et notamment des négociations de branches, dont certaines découlent de l’accord interprofessionnel, pourraient se dérouler selon les anciennes règles. »
Au cabinet du ministre du travail, Michel Sapin, on ne comprend pas la « bronca » du numéro un de la CGT. « Elle n’a pas de sens ! Il doit y avoir une incompréhension de sa part. Il n’y a pas volonté d’accélérer ou de retarder le calendrier. Il est fixé depuis des années et bien avant l’alternance de mai dernier. Nous suivons le processus avec ces différentes étapes. Avant la fin mars, pour ce qui est de la représentativité au niveau interprofessionnel, les résultats seront présentés au haut conseil du dialogue social puis le ministre tranchera et prendra un arrêté sans doute en avril-mai. Dès que l’arrêté sera pris, les nouvelles règles entreront en vigueur », assure-t-on.

Quid alors des mesures contenues dans le fameux accord national interprofessionnel, comme la complémentaire santé ou les droits rechargeables à l’assurance-chômage, renvoyant à des négociations de branches ? « Leur négociation devrait se dérouler sous l’empire des nouvelles règles. Le processus de représentativité dans les branches sera certes plus complexe à établir car il y a 750 branches et que les vérifications seront plus longues mais tous les arrêtés devront être pris avant la fin août. » À suivre..

16 Commentaires

  1. lionel mutzenberg
    Posted 4 mars 2013 at 11:50 | Permalien

    Tout à fait d’accord ! Le parti socialiste risque de payer très cher cette nouvelle trahison.
    Qu’il prennent gardent, il s’agit d’une véritable déclaration de guerre à l’égard des salariés,et de leurs syndicats réellement représentatifs dans nos entreprises, parce que, majoritaires, dans les urnes; qu’il soient de gauche… ou de droite !

  2. Gilbert Duroux
    Posted 4 mars 2013 at 11:55 | Permalien

    Le Guen, député PS, préconise le départ à la retraite à 62 ans dès 2015.
    Mais il parait qu’il ne faut pas dire « rallié au MEDEF-CFDT » mais « socialiste qui se trompe ».

  3. rossignoli
    Posted 6 mars 2013 at 19:40 | Permalien

    ça c’est vraiment de la trahison de haut vol par le parti socialiste !!!
    Les comptes se régleront dans les urnes !!! à la fois au premier et au deuxième tour quelque soit l’élection !!!

    Je ne fais aucune différence entre l’ultra-libéralisme bleu( ump) et rose( ps). C’est pas parce que celui-là est rose que ça le rend légitime et acceptable !!!

  4. sablon
    Posted 8 mars 2013 at 11:34 | Permalien

    salut,

    je viens de re-visionner cette vidéo http://www.youtube.com/watch?v=sf9j5uz7MfE , ça cause, ça rigole, ça s’apitoie et
    ça votera sans états d’âme. je suis un citoyen dégoutté c’est quand même grâce au travailleurs si hollande est là où il est,
    j’appelle cela de la trahison, on vomis allégrement sur la démocratie.
    j’ai participé, cette semaine à un débat sur « D’accord pas d’accord sur « sécurisation de l’emploi » », des maires socialistes
    y ont été convié, mr auroux ancien ministre du travail socialiste aussi, tous se sont défilé lamentablement, et ça s’appelle des
    élus du peuple.
    je viens de mettre ma carte d’électeur là où elle aurait du toujours être au fond de la fosse septique et j’ai remonté la douze
    de la cave mais je pense ne pas en avoir besoin bien longtemps vu le peu de courage des élites politicards, je ne suis pas seul
    dans mon coin et cela est encourageant.

    @+

  5. Posted 10 mars 2013 at 17:05 | Permalien

    @gerardfiloche FdG FABRÈGUES 34 : Contre l’ANI et la casse du CODE DU TRAVAIL, Filoche fait campagne
    http://partidegauche34.midiblogs.com/archive/2013/03/10/front-de-gauche-fabregues-contre-l-ani-et-la-casse-du-code-d1.html … #ReseauFdG #PS
    A quelle adresse mail veux-tu les photos ?

  6. Posted 16 mars 2013 at 20:19 | Permalien

    envoyer à gerard.filoche@gmail.com, merci

  7. rossignoli
    Posted 17 mars 2013 at 16:45 | Permalien

    http://www.rfi.fr/economie/20130114-probleme-chypriotes-dette-grecque

    Et pendant ce temps le pillage des peuples continue !!!

  8. rossignoli
    Posted 17 mars 2013 at 16:56 | Permalien

    http://www.europe1.fr/Economie/Chypre-les-comptes-en-banque-taxes-1449865/

    Le FMI et Bruxelles les tueurs de peuple encore en action à Chypre !!!!

  9. Gilbert Duroux
    Posted 18 mars 2013 at 0:24 | Permalien

    Législatives dans l’Oise : la candidate du PS balayée, laminée, pulvérisée.
    Ce qui devait arriver arriva… et va encore arriver :
    http://www.leparisien.fr/politique/legislative-partielle-le-ps-elimine-des-le-premier-tour-dans-l-oise-17-03-2013-2647149.php
    Voilà où va conduire la politique de ce gouvernement : le retour d’une droite encore plus dure, avec un Front national renforcé.
    Dis le à plus fort à tes amis, Gérard, ils n’entendent pas.

  10. Yves Feigneux
    Posted 3 avril 2013 at 10:58 | Permalien

    MERCI, merci pour votre intervention pour souligner le scandale qui ternit les missions de nos politiques.
    Cahuzac, le chef des pompiers lui-même pyromane !!!
    Alors, il faut faire remonter cette exaspération du peuple, ce sentiment qu’une classe de nantis se sent au-dessus des lois.
    Il y a des gens malhonnêtes partout,c’est certain mais comment n’a-t-on pas pu voir cela avant qu’il soit à un tel niveau dans l’Etat?
    Je suis inquiet pour la démocratie, tout cela va faire le jeu des extrêmes qui vont jouer sur la peur et faire du populisme.

  11. Nicu
    Posted 3 avril 2013 at 13:31 | Permalien

    Monsieur Filoche,

    merci pour votre coup de gueule de hier concernant l’affaire Cahuzac, des gens comme vous nous redonnent un peu d’espoir dans les chances de redemption de la classe politique.

  12. Nicole
    Posted 3 avril 2013 at 15:13 | Permalien

    C’est face à François Hollande qu’il faut lancer votre coup de gueule. Avez-vous le moindre pouvoir au sein du PS? Non! Alors qu’attendez-vous pour démissionner? Ne pensez-vous pas que votre parole aurait plus de poids au sein d’une vrai gauche? et ne me dites pas que le PS est un parti de gauche. Est-ce qu’il défend les lois sociales? Non! Le gouvernement actuel continue le travail de sape de Sarkozy.

  13. neant ouis
    Posted 4 avril 2013 at 11:49 | Permalien

    Tout jeune j’ai milité au sein des jeunesses communistes ,j’ai vendu le muguet du 1ER Mai,j’ai affronté les CRS et Le GUD.
    Je suis de gauche mais je ne peux plus étre du PS (gauche caviar et bobo).
    Mais je suis résolument du front de gauche et je me battrai à ses côtés pour éviter les compromissions et l’affairisme du PS

  14. neant louis
    Posted 4 avril 2013 at 11:53 | Permalien

    Ancien Jeunesse Communiste ,militant puis délégué syndical ,je ne me reconnais pas dans ce PS allié au Medef.
    Mes combats présents et futurs seront à l’intérieur du Front de Gauche pour lutter pour les 15 millions de Français en situation de grande précarité

  15. ARBRE
    Posted 4 avril 2013 at 21:31 | Permalien

    Monsieur Filoche, je vous connais par vos écrits -si utiles pour mener les combats- vos interventions dans les réunions, dans les médias.
    J’étais très émue par votre indignation envers la dernière crapule dévoilée. Demain, une autre sera démasquée… Et pendant ce temps là, nous souffrons: démocratie bafouée, familles en centre de rétention,mère seule avec enfant qui dorment dans une salle d’attente d’un hôpital pour ne pas avoir froid, expulsions, licenciements,fin de mois le 10, salariés suicidés, stress en tous genres… La liste est longue. Je n’ai jamais eu aucune illusion dans le PS,arrêtons d’ailleurs de le nommer parti de gauche. Votre appartenance au PS m’a toujours surprise, mais chacun sa liberté, même celle de se faire souffrir, de croire qu’un tel parti puisse changer… Cependant, monsieur Filoche, vous qui avez accès aux médias, ne pourriez-vous pas avoir une action marquante -encore plus marquante- aidé des socialistes mécontent e s, pour dire STOP à cette politique libérale qui nous affame, nous assèche, nous abime, renvoie à l’inutile des millions d’intelligence, creuse les fossés de la barbarie. Merci et bon courage, vous n’avez pas choisi l’engagement le plus simple à vivre.
    Bien cordialement.

  16. Posted 6 avril 2013 at 11:10 | Permalien

    il vous faudra faire un peu de progrès d’analyse, historique, sociologique, organisationnelle, politique pour comprendre ce qu’est la gauche dans notre pays. Le PS est le premier parti de la gauche, la CFDT est le deuxième syndicat de ce pays. Il existe une base salariée au « social libéralisme », tant qu’on ne la regagne pas, rien n’est vraiment possible, cela exige bataille d’idées, pédagogie et rapport de force. Unité

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