Gilbert Dupraz

Quelle triste terrible nouvelle, Gilbert Dupraz fut mon premier directeur, mon presque premier « contact » au travail quand j’arrivais en 1982 dans les SETE rue Montmartre à Paris, j’étais placé dans le service emploi formation professionnelle, il me guida pour l’activité de controle de tous ces fameux organismes de formation privée qui se ruaient sur le « marché » des « stages » de qualification, d’insertion, de bonification, d’amélioration, de gratification, de rattrapage, de séjours parkings, que la gauche essayait de mettre en place, après l’échec de cette politique par la droite de Raymond Barre.
Gilbert était un « chef » excellent, un syndicaliste CGT de haut niveau, un directeur expérimenté, connaissant les services, les appréciant dans tous leurs rouages et finesses et, bien politique, il pressentait par coeur tous ces « trucs », fromages occupationnels à subventions pour lesquels il fallait faire des « rapports » qu’on savaient vains. Déjà la réduction du temps de travail ne se faisait pas assez vite pour forcer le patronat à créer de vrais boulots.
On s’est côtoyé ainsi des années en collègue et en amitié, avant qu’il ne parte sous d’autres cieux. Il a fallu d’autres rencontres au cours des presque 30 ans qui ont suivi, fortuites, généralement syndicales et militantes plus que professionnelles pour qu’on se retrouve et chaque fois on était sur la même longueur d’ondes, fraternelle, professionnelle, syndicale et politique.
C’est donc à lui que j’ai pensé en premier quand, de 2004 à 2012,  le patron de combat délinquant de la société Guinot de la rue de la Paix a osé engager un proces contre moi pour une incroyable « entrave à son (prétendu) Comité d’entreprise » bidon. Gilbert a accepté tout de suite de témoigner en ma faveur aussi bien sur mes qualités professionnelles que sur le fond du dossier et contre les méthodes de l’administration ministérielle et du DGT Combrexelle qui s’était tourné coté patronal et m’avait chargé ! Gilbert ne les a pas lâché et ne m’a pas lâché. Il argumentait encore et encore avec l’un de mes derniers directeurs du travail à me soutenir aussi, Philippe Royer, son ami et mon ami. Il ne tolérait pas que l’administration du travail, et le dénommé JD Combrexelle m’ait refusé la « protection fonctionnelle » lâchement sans motiver. Et quand les 14 procès contre Guinot ont été gagnés, par KO, 14 à zéro, il m’a poussé à redemander c    ette « protection fonctionnelle » de la veule administration que finalement son chef a lâchement accordé quand..  tout était joué et gagné et blanchi.
Alors au téléphone d’Orléans à Paris, avec Gilbert, on s’était promis une grande bouffe, une soirée.. qu’on n’a finalement pas eue. C’est un grand arrachement, une défaite que la mort nous t’enlève si soudain mon ami Gilbert, mon camarade, on savait en complicité que le monde pouvait être tellement meilleur, tellement plus humain.
Tu étais un homme bien. Je te pleure. Je sais que tous tes proches t’aimaient aussi et pense très fort à eux.
Gerard Filoche

5 Commentaires

  1. Master GWADA
    Posted 30 juillet 2013 at 21:19 | Permalien

    Monsieur Gilbert Dupraz a été Directeur Départemental de la Guadeloupe ainsi qu’à Evry en Essonne où je l’ai croisé. C’était un homme jovial et bon vivant. Il était apprécié de beaucoup d’agents.
    Toutes mes condoléances à sa famille te à ses proches.

  2. Huot Christian et Geneviève
    Posted 4 août 2013 at 8:34 | Permalien

    Toute la famille sera d’accord, nous remercions sincèrement Gérard Filoche pour son témoignage ainsi que Master Gwada. Il est utile et réconfortant pour tous, enfants et petits-enfants de savoir l’importance de la rigueur et de la qualité professionnelle de Gilbert.

    Christian et Geneviève Huot, beau-frère et belle sœur de Gilbert

  3. Posted 4 août 2013 at 8:47 | Permalien

    merci de votre message, condoléances émues et courage à vous, gerard filoche

  4. André TROTSKY
    Posted 2 septembre 2013 at 17:30 | Permalien

    Gilbert Dupraz était un grand monsieur et surtout un ami cher qui va beaucoup nous manquer.
    Merci M. Filoche pour cette pensée.
    André TROTSKY

  5. Louise Dupraz
    Posted 30 mai 2016 at 14:40 | Permalien

    Merci monsieur Filoche pour ce témoignage à propos de mon oncle (le jumeau de mon père), que je suis très touchée de lire, lui que je connaissais peu sous son versant professionnel

Déposer un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera jamais transmise.

*