« Le gouvernement Valls repose sur une tête d’épingle » (Entretien avec Philippe Marlière)

La gauche française va mal. En ces temps troubles et incertains, il m’a semblé intéressant de donner à la parole à Gérard Filoche, membre du Bureau national du PS qu’il a rejoint en 1994 avec des camarades de la LCR. Gérard anime depuis Démocratie et socialisme [1], le dernier courant digne de ce nom au sein du PS.Il travaille inlassablement à l’unité de toute la gauche, pour la formation d’une coalition gauche rouge-rose-verte qui, à ses yeux, permettra de donner la majorité sociale et politique dont le pays a besoin. Filoche s’oppose catégoriquement à la politique d’austérité de Hollande et de Valls qu’il compare à un « suicide politique ». Il considère que seul le rassemblement de toutes composantes de la gauche permettra d’affaiblir et d’arrêter le gouvernement Valls, dont la légitimité « repose sur une tête d’épingle ».

Je l’ai rencontré à Paris le 26 avril 2014, et lui ai posé des questions sans concession auxquelles il a repondu avec une franchise rare à ce niveau politique. Qu’on soit convaincu ou pas par la démarche de Gérard Filoche au sein du PS, certains de ses commentaires méritent d’êtres lus et entendus à gauche.

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Philippe Marlière : Excepté le Mariage pour tous, le hollandisme s’inscrit dans la continuité du sarkozysme. C’est très clair en ce qui concerne l’orientation économique : pas de renégociation du pacte de stabilité européen, Accord national interprofessionnel (ANI) qui détricote le Code du travail, pacte de responsabilité qui consiste à faire 30 milliards d’euros de cadeaux fiscaux aux entreprises pendant qu’une austérité draconienne est imposée aux moyens et petits salaires. En outre, le chômage explose et le pouvoir d’achat des salariés ne cesse de baisser. Comment le Parti socialiste a pu en arriver là deux ans après l’élection de François Hollande ?

Gérard Filoche :Il y a une différence entre la gauche et la droite. Hollande parle de donner 30 milliards au patronat et Copé, qui dirige l’UMP, parle de 130 milliards. Il y a une différence de 100 milliards. Ce n’est pas rien pour la souffrance des peuples. D’ailleurs on l’a vu aussi en Espagne, au Portugal et en Italie. Quand c’était des gens de gauche, ils cédaient à la pression austéritaire mais en freinant. Quand ce sont des gens de droite, ils se lâchent, ils ne freinent plus. Ils se sentent parfaitement autorisés à faire pire. C’est une vraie différence, 130 milliards. Copé dit : « Je veux supprimer le Code du travail », et il le fait voter par son parti. L’ANI, que je condamne, rabote, passe à l’acide de façon torturée le Code du travail. C’est une vraie différence. C’est aussi une vraie différence pour la Sécurité sociale, puisque la droite annonce la baisse de l’ensemble des cotisations sociales. Hollande rabote la branche famille, enlève un peu sur la branche sécurité sociale. Les autres veulent tout enlever. Si la droite revient, elle enlèvera toute protection sociale, elle prendra bien 130 milliards pour le donner au patronat, elle cassera le Code du travail. Evidemment, c’est une différence quantitative, ce n’est pas une différence qualitative. En faisant ce qu’il fait, Hollande ouvre la voie à la droite pour qu’elle fasse plus de dégâts demain. Il ne retirera aucun avantage de ce qu’il est en train de faire. Il mécontente la gauche et l’électorat qui l’a porté au pouvoir. Il ne gagne pas l’électorat de droite qui soutiendra la droite dans ses travaux futurs. Il ne va rien gagner, il va tout perdre. On vient de perdre entre un tiers et la moitié des communes que nous avions – ça ramène le PS avant 1977 sur le plan de son implantation locale. Les effets de ce vote seront confirmés en 2015 : on perdra 19 régions sur 20, on perdra plus de 30 départements sur 60, et on aura un groupe de députés plus petit qu’en 1993, puisque le vote de mars dernier indique qu’on aurait un groupe de 50 députés au lieu des 300 actuellement. Après cela, Hollande sera battu en 2017, et peut-être même pas présent au deuxième tour. Donc on peut se demander quel est l’intérêt politique de se suicider, sans aboutir à rien.

PM : Tu as dit qu’entre le gouvernement socialiste et la droite, il n’y avait qu’une différence « quantitative », et tu as insisté sur le fait que l’orientation actuelle de ce gouvernement était totalement erronée. Pour résumer tes propos, je dirais : d’un côté, la droite promet une mort violente et subite aux salariés, tandis que le PS, après avoir fait souffrir à petit feu le peuple, parviendra en fin de compte au même résultat. En outre, la politique extrêmement droitière du gouvernement encourage la droite à se droitiser encore davantage. Dans ces conditions, et après la déroute des élections municipales, comment interprètes-tu la nomination de Manuel Valls à Matignon ?

GF : C’est une fuite en avant de la part de Hollande qui pense que l’austerité d’aujourd’hui permettra de redistribuer demain. Dans sa conférence de presse de janvier 2014, il a dit : « Il y aura redistribution après ». Le mythe perdure, il n’y renonce pas. D’ailleurs la droite le pousse à reconnaitre que cette austérité doit être permanente. Hollande s’y refuse. Il dit que ce n’est que temporaire car il entend garder une influence – certes restreinte – à gauche. Même la CFDT ne peut pas suivre, s’il ne tient pas ce langage-là. Sinon, il ne serait pas à 18% d’audience, mais à moins de 10%… L’halalli sonnerait. Il est donc obligé de faire cette fuite en avant pour confirmer un cours erroné dans lequel il s’est engagé. Sinon, il faudrait changer de direction et faire une politique de gauche. Mais il faudrait alors abandonner un cap – erroné – alors même qu’il n’a pas, à ses yeux, atteint les paramètres qu’il s’était fixés et qui, selon lui, doivent précéder la mise en place d’une politique de gauche. On en est à ce moment charnière. Les conseillers de Hollande m’avaient dit au début : « Tu n’y comprends rien, Gérard, nous fabriquons les bonbons que nous redistribuerons plus tard ».

PM : Assainir les comptes, produire et seulement après redistribuer. Mais il n’y a rien de nouveau ici : cela fait trente ans que le PS au gouvernement nous dit cela, depuis 1983 précisément et l’ouverture d’une parenthèse jamais refermée depuis. Il ne faut donc pas s’étonner de ce que le peuple ne croit pas aux promesses de Hollande. C’est donc mal parti pour Valls et son gouvernement qui est, en quelque sorte, mort-né…

GF : Evidemment. Valls est le premier ministre de gauche le plus à droite que la gauche ait eu depuis… Alors doit-on remonter jusque Guy Mollet, ou jusqu’au deuxième gouvernement issu du Front populaire ? Il y a déjà eu des gouvernements sociaux-démocrates de cette nature en Allemagne, en Espagne, au Portugal et en Grèce. Il y a déjà eu des gouvernements de gauche qui font des politiques très à droite. Ce n’est malheureusement pas la première fois. C’est le cas du gouvernement Valls. Il est certain que ce gouvernement va tomber immédiatement dans l’acide. Sa politique est minoritaire dans le PS, dans la gauche et dans l’électorat de gauche. Elle est minoritaire dans le pays, car les 52% qui ont voté pour Hollande votaient pour un changement, une rupture avec Sarkozy. Personne ne met en doute cette thèse. « Le changement c’est maintenant ! » Ne pas le faire, c’est ça qui a creusé en 20 mois un fossé entre l’électorat de gauche et le PS, et a mis Hollande presque au tapis. Pour ce qui est de la gauche: les Verts sont entrés au gouvernement, et le Front de gauche (FDG) s’était abstenu pour le premier collectif budgétaire. Mais il a très vite confié à Louis Gallois un rapport sur la compétitivité en 2012, qui est devenu ensuite le pacte de responsabilité; le choix étant de faire de la collaboration de classe avec le MEDEF et le patronat, en lui donnant de l’argent pour que celui-ci fasse de l’emploi. Mais cette politique ne marche pas. Aujourd’hui les Verts ont quitté le gouvernement, le FDG est en complète opposition et le vote des élections municipales est interprété de manière erronée par la droite du PS. Les électeurs de gauche se sont abstenus, ils n’ont pas rejoint le Front de gauche. Je crois que les responsables du Front de gauche sont responsables de cela. Les électeurs pensent comme le FDG mais ne votent pas pour lui à cause du ton non-unitaire des dirigeants du FDG. Les électeurs socialistes n’ont pas voté car ils ne sont pas d’accord avec ce qui se fait. Ce gouvernement n’est pas majoritaire dans le PS non plus. Le gouvernement Valls repose sur une tête d’épingle. Il n’a même pas la majorité de la motion 1 du congrès de Toulouse. Tous les aubrystes sont contre et il y a des affaissements dans la majorité. La motion Un Monde d’Avance [UMA, dirigée par Benoît Hamon], de l’ex-gauche socialiste qui était rentrée dans la majorité – a rompu. Quand on est minoritaire dans le pays, dans la gauche et dans son parti, on ne peut pas réussir.

PM : Pourquoi Hollande persévère-t-il dans cette voie ? Est-ce de l’ordre de la croyance idéologique, de l’opportunisme ou un signe d’impréparation et de naïveté politique ?

GF : Il y a un mélange de tout ça. Il y a un aveuglement idéologique. Il pense qu’il va redresser avant de redistribuer. Ensuite, la 5e république donne des pouvoirs absolus, et même un président qui veut être « normal » ne peut pas l’être car tout remontre à lui. Il est traqué pour décider jusque dans les moindres détails. A partir de là, son système de conseillers l’emporte sur le gouvernement qui est fantoche. L’acceptation formelle de la « pression européenne » le pousse dans cette direction. Ensuite, il y a peut-être un aspect magique, irrationnel : Hollande pense que le vent va tourner, que les choses vont aller mieux et qu’il pourra se représenter en 2017. Et après, il y a les « visiteurs du soir » à l’Elysée, c’est-à-dire les banquiers, les grands patrons qui le confortent dans ses choix actuels. Ça débouche sur les 30 milliards donnés au patronat et les 50 milliards d’austérité. Les hollandais considèrent que, dans un contexte de crise grave et à contre-courant, le gouvernement socialiste fait moins mal qu’ailleurs. C’est sur cette base-là qu’il reste un noyau de 15 à 20% d’approbation de cette politique.

PM : Tu as dit que deux ans après l’élection de Hollande et quelques jours après la nomination de Valls à Matignon, le gouvernement repose sur la tête d’une épingle. La question que l’on peut dorénavant se poser est : Hollande va-t-il pouvoir achever son mandat ?

GF : Je souhaite qu’il ne tienne pas le coup sur la ligne actuelle, et je pense qu’il ne tiendra pas le coup. Tout va se dénouer sous la pression de crises sociales, ou sous la pression interne au PS. Depuis cinq mois, Hollande n’a plus de majorité au parlement. Il avait une majorité au Sénat, il l’a perdue. Il n’a plus le vote du FDG, il n’a plus le vote des Verts, la plupart du temps. Il a été obligé de faire des votes bloqués sur les retraites pour violer sa propre majorité. Dès novembre dernier, j’avais dit lors d’un entretien à Sciences Po que François Hollande n’avait pas de majorité. Le professeur avait dit à ses étudiants : « Gérard Filoche vous dit quelque chose d’énorme et vous ne le relancez pas ! » J’ai précisé qu’il n’avait plus de majorité à gauche pour faire ce qu’il est en train de faire. Ceci s’est dégradé d’ailleurs, car quand il a annoncé le pacte de responsabilité, il a été obligé d’avoir recours à des ordonnances, c’est-à-dire un procédé qui permet de passer en force. Les députés socialistes résistent comme en Grèce. Dans le PASOK, il y a eu 60 députés qui se sont opposés à Papandréou pendant deux ans. Là, on est à 88 députés et, lors de certaines réunions, on est monté jusque 99 signatures. La majorité à l’Assemblée nationale est à 289 et qu’il ne reste plus que 290 députés socialistes, c’est-à-dire qu’on en a perdu 8 dans les élections partielles et un a démissionné pour rejoindre le PRG. On rentre dans une nouvelle phase où un tiers du groupe parlementaire dit : « Non, ce n’est pas notre ligne ». Les textes ne peuvent pas passer sans le soutien d’un bout de l’UMP et de l’UDI. [NDLR : Après notre entretien, Manuel Valls a fait voter le 29 avril 2014 à l'Assemblée nationale un plan d'austérité de 50 milliards d'euros en dépit de l'abstention de 41 députés socialistes]. Certains demandent une dissolution pour sortir de ce bourbier. Mais il n’y a pas besoin de dissolution : il existe une majorité rouge-rose-verte au parlement! Il n’y a pas besoin d’un autre parlement pour avoir une alternative politique.

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PM : Certes, mais tu sais bien que ce n’est pas dans les intentions de Hollande de construire cette majorité de gauche. Ne revient-on pas à la situation mitterrandienne de l’ouverture de 1988 ou encore à la tentative avortée de Ségolène Royal de se rapprocher de François Bayrou et du centre en 2007 ? Si ce rapprochement se concrétisait, est-ce que cela pourrait provoquer l’éclatement du PS ?

GF : Je le dis avec gravité : oui, cela peut arriver. Rien n’est joué – rien n’est jamais écrit politiquement – des renversements peuvent survenir. S’il y avait un mouvement social important, nous ne serions sans doute pas dans cette situation. Imaginons qu’un mouvement de grève et d’occupation d’entreprises commence : du jour au lendemain tout change. Pour qu’il y ait un mouvement social, il faut qu’il y ait un débouché politique. Je dis que cette majorité rouge-rose-verte est le débouché politique du mouvement social. Quand la droite réclame la dissolution, évidemment ça fait peur à un mouvement social. Parce qu’avec la dissolution, on passe de 30 milliards donnés au patronat à 130 milliards. Instinctivement, les gens savent qu’il n’y a pas de débouché politique dans cette affaire. Tandis que si on dit qu’il y a un débouché politique dans le parlement actuel [NDLR : GF détache ces paroles en haussant le ton], cela offre une autre perspective. Hollande contourne, divise et minorise cette majorité rouge-rose-verte ; pourtant elle existe. Ce n’est pas un artifice ou une question secondaire d’un point de vue politique. Dire cela dans les médias, c’est donner confiance aux gens pour qu’ils se battent. Si vous dites dissolution, les gens ne vont pas se battre.

PM : Mais crois-tu vraiment que les travailleurs se disent : « Si le gouvernement tombe, ce n’est pas 30 milliards de plan d’austérité pour nous, mais 130 milliards ». Penses-tu vraiment que cela explique l’absence de mouvement social en ce moment ?

GF : Les gens ont peur. Ils sont conservateurs. Ils ne voient pas où ils peuvent aller. En vérité, ils sont furieux et dans une position d’opposant, mais ils ne savent pas quoi faire, sinon le mouvement social aurait déjà démarré. C’est pour cela que la tâche de la gauche socialiste est tellement irremplaçable.

PM : Tu décris le vote socialiste comme un vote de classe, un vote de gauche, pour « la gauche », c’est-à-dire en faveur du parti le « plus fort » à gauche, donc le mieux placé pour défendre les intérêts de classe des travailleurs.[1] Aujourd’hui, le PS est, à tous les niveaux de sa direction politique, aux mains d’une oligarchie politique professionnelle, qui est acquise aux idées d’un ordolibéralisme de plus en plus assumé et agressif. N’est-ce pas là la fin du PS comme parti de classe, parti de gauche ?

GF : Non. Tu m’aurais dit il y a 4 ou 5 mois qu’on aurait 88 députés contre le pacte d’austérité ; tu m’aurais dit que Jean-Marc Germain, rapporteur du projet de loi ANI, s’opposerait à la politique du gouvernement, je n’y aurais pas cru. 40% du Bureau national s’oppose à l’austérité. Depuis que je suis membre du parti [NDLR : depuis 1994], quand une dizaine de membres au BN s’oppose à la droite du parti, on est content ! On en a 29, c’est-à-dire 40%. Si le PS était un parti bourgeois de type UMP, cela n’existerait pas.

PM : Mais tu connais les tendances oligarchiques dans les entreprises partisanes. Au PS, aujourd’hui, l’oligarchie dirige l’Élysée, Matignon et Solférino. Le fossé ne cesse de s’agrandir entre cette oligarchie et l’aile gauche du PS, minoritaire, et un nombre croissant d’adhérents. Cette l’oligarchie souhaite tourner le dos à l’histoire et à l’actualité du socialisme français. C’est donc un combat perdu d’avance de continuer à s’investir dans le PS.

GF : Mais tu me parles de la tête d’épingle de l’oligarchie, et moi je suis en train de te montrer que l’opposition grandit dans le parti ! La tête d’épingle de Solférino, ce n’est pas tout le parti. C’est pour cela que je ne veux pas l’appeler « parti solférinien ». C’est comme les maoïstes dans le temps qui parlaient de « parti fabien ». Ce n’est pas un truc théorique qui rend compte de la réalité. L’autre jour Emmanuelli a dit que le PS est mort et que c’est un parc à moutons. Il a voté l’ANI et la réforme des retraites. Maintenant, il se réveille, car il a perdu de nombreuses villes dans les Landes. Si tu dis que le PS est mort, tu insultes les militants. C’est le contraire de ce que je fais. Je dis que le PS est un parti « sain ». On m’en fait le reproche dans les réseaux sociaux. Mais je ne vais pas essayer de gagner une majorité dans le PS en disant que c’est un parti pourri ou un parc à moutons. J’essaye de respecter les gens dans le PS qui sont en train de basculer ou de s’ouvrir à nous.

PM : Tu parles beaucoup de militants, mais le PS est avant tout un parti d’élus…

GF : Mais dans chaque fédération, plus de la moitié des adhérents ne sont pas des élu(e)s. Ceux qui vivent de la politique, c’est encore moins : c’est un tiers. J’ai rencontré récemment à une réunion du Bureau national Alfredo Pérez Rubalcaba, le nouveau dirigeant du PSOE. Harlem Désir l’y avait invité. Je lui ai dit : « Vous avez perdu les élections car vous avez fait de l’austérité ». Il m’a répondu : « Non, on a perdu les élections car on n’en a pas fait assez. La question est : quelle est la part qu’on fait payer à chaque classe sociale. C’est tout le problème. Nous avons eu cette discussion dans le parti et nous avons décidé que nous rétablierons le Code du travail que la droite a détruit quand nous reviendrons au pouvoir. Nous nous y sommes engagés ».

PM : Pour la première fois dans l’histoire du socialisme français, la « Deuxième gauche » – CFDTiste et acquise à l’économie capitaliste, est au pouvoir. Jospin, malgré son recentrage dans les années 90, était issu de la « Première gauche », marxiste et anticapitaliste. C’est donc une évolution historique.

GF : Oui. D’ailleurs, on peut regretter Jospin aujourd’hui. Ceux qui disent que le PS est de « droite » depuis 1983, je leur dis: « Expliquez-moi Jospin ! »

PM : Au PS, c’est donc la chute continue ; une orientation toujours plus à droite…

GF : Oui, tout cela peut très mal se terminer. Ça peut se terminer comme le PASOK. Je pensais à l’origine que le rapport de force social en France ne permettrait pas à Hollande de faire ce qu’il fait depuis vingt mois. Or le rapport de force social le permet pour l’instant. Donc, il le fait et on descend, on est en train de chuter, comme le PASOK. Les deux premières années en Grèce ont été des années de division terrible. La défaite en Grèce a été acquise entre 2009 et 2011. L’année dernière, il y a eu deux occasions d’avoir un mouvement social. La première occasion, c’était contre l’ANI. La deuxième occasion, c’était contre la réforme des retaites. A chaque fois, le Parti de gauche (PG), en la personne de Mélenchon, a appelé à une diversion. En mars et avril 2013, quand il y avait une montée possible contre l’ANI, il a appelé à cette manif « Coup de balai » en faveur de la 6e république, le 6 mai. Il a dit que les retraites étaient foutues dès le début du mouvement. Il n’a même pas signé le texte ; il n’a fait aucun des meetings et il a appelé à une manif le 1er décembre avant le vote définitif des retraites contre la TVA. C’était des appels de manifs très « politiques », puisque ce n’était pas à l’initiative des syndicats. C’était fait par les partis, et les syndicats ont été obligés de dire qu’ils n’en étaient pas à l’origine. En même temps, ces manifs prenaient le pas sur l’infrastructure qui était capable de mobiliser sur l’ANI ou sur les retraites. Ces deux manifs sont, pour moi, des manifs de diversion. Je me fais engueuler à gauche quand je dis ça.

PM : Comment expliques-tu que le Front de gauche ne profite pas électoralement de la très grande impopularité de Hollande et du gouvernement ?

GF : Si j’étais à la tête du FDG – ça aurait pu arriver – je dirais : « Camarade président, tu n’as pas été élu pour ça. Nous te proposons, nous te proposons, nous te proposons, nous te proposons »… [NDLR : phrase répétée quatre fois]. Je ne passerais pas mon temps à dire : « C’était courru d’avance, je l’avais bien dit, ce salopard allair trahir ». Parce que, ça, ce sont des positions qui font mal. La première position construit, la deuxième détruit. Elle déchire les gens dans leur chair. Dire : « Il faut d’abord tuer Hollande » est une erreur. La bonne stratégie est de dire : « Rassemblons toute la gauche contre l’austérité ». Ce n’est pas contre Hollande, c’est contre l’austérité. Ce n’est pas la même chose de rédiger un tract sur lequel on écrit : « Tous ensemble contre l’austérité » et un autre où on trouve : « Tous ensemble contre Hollande ». Ceux qui ne comprennent pas ça n’ont jamais fait de politique. Du coup, la CFDT n’est pas dans le coup, ceux qui hésitent ne le sont pas non plus, ni ceux qui sont intoxiqués par les idées des sociaux-libéraux. Ce n’est pas comme ça qu’il faut faire. C’est comme si les 80 députés [qui s'opposent à l'austérité du gouvernement] disaient : « Ciao, on s’en va », avant même d’avoir livré combat. Ceux qui font cela ne voient pas la nature du mouvement social. Ils n’ont pas la conception du front unique [2]. Au lieu de construire un front unique qui englobe le maximum de socialistes, ils font une bataille politique pour détruire les socialistes. Ils font de la division un préalable au mouvement. Il faut que les gens aient d’abord compris qu’il fallait rompre avec le PS. Ça ressemble à la LCR dans les années 70 qui disait qu’il faut rompre avec le réformisme. C’est un prélable. Les gens s’en foutent de rompre avec le réformisme ou pas. Par contre, tu peux les mobiliser contre l’ANI ou pour défendre les retraites. En Grèce, avant que Syriza ne perce, le PC avait cette position. Il ne voulait pas manifester avec ceux qui n’étaient pas favorables à la sortie de l’euro. Regarde la situation au Portugal, c’est très intéressant. Sócrates – le Hollande portugais – a perdu les élections en 2011 et la droite est revenue au pouvoir pour faire encore plus d’austérité que Sócrates. La gauche s’est reconstituée de manière unitaire. Le Bloc de gauche qui dénonçait dans un premier temps le PS, s’est raproché de lui récemment. Même le vieux Mário Soares les a rejoints. A 88 ans, il dit : « Il faut une révolution en Europe ». Il rajoute quand même « pacifique ». Il déclare : « L’austérité conduit l’Europe à la destruction ». Il pousse ses camarades à faire un front populaire. Le Bloc de gauche portugais est dans une démarche unitaire avec le PS. Imaginons qu’Hollande soit battu en 2017. Pour gagner en 2022, il se constituerait un front avec le PS, le PC et le PG, vers l’an 2019-20. Mélenchon dirait : « Oui, il faut s’unir pour battre la droite en 2022 ». Ceux qui disent aujourd’hui qu’il faut d’abord abattre le PS avant d’agir se retrouveront demain dans la salle à la Mutualité avec le PS en 2020 pour gagner en 2022. Je parle des dirigeants, ceux qui sont conscients, qui ont de la théorie dans la tête. Quand ils auront Copé ou Le Pen au pouvoir, il faudra bien qu’ils fassent cela. Il faut construire l’unité. Les gens se moquent de moi quand je dis « unité ». Ils me disent : « On ne va quand même pas faire l’unité derrière Valls ». Ce n’est évidemment pas ce que je leur dis ! Je leur dis que l’unité à gauche affaiblit Valls, tandis que la politique de dénonciation quotidienne permet à Valls de survivre sur sa tête d’épingle politique.

PM : Tu es donc bien d’accord que le Front de gauche ne peut pas soutenir la politique du gouvernement ?

GF: Evidemment ! Mais je ne la soutiens pas non plus ! La majorité du parti ne la soutient pas ! Il y a un an, j’ai averti : « On est dans un TGV qui roule à 300 kilomètres/heure, et nous allons dans le mur. On est assis sur notre siège, l’ordinateur est allumé, on regarde le paysage, sauf qu’on ne va pas à Marseille Saint-Charles, on va dans le mur ; on va s’ecraser ». Je leur ai dit : « Vous allez voir ce que vont être les élections municipales ». Hollande annonce ensuite qu’il va enlever 11 milliards aux collectivités territoriales. Il annonce qu’il va diviser les régions en deux, et supprimer les conseils departmenentaux. Il va donc essayer de faire élire des candidats en annonçant à des élus que l’institution dans laquelle ils ont été élus va être supprimée. Ils vont partir en éteignant la lumière en cours de mandat. On ne peut pas faire imaginer un scénario plus catastrophique !

Notes

[1] Voir le site de Démocratie et Socialisme ici : http://www.democratie-socialisme.org/

[2] Gérard Filoche, « Encore une tentative pour convainvre, à partir des faits, sur la nature réelle du PS », Le Blog de Gérard Filoche, 22 mars 2010, http://www.filoche.net/2010/03/22/encore-une-tentative-pour-convaincre-a-partir-des-faits-sur-la-nature-reelle-du-ps/

[3] Léon Trotsky, « Le Front unique et le communisme en France », Le Bulletin communiste, 2 mars 1922, https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1922/03/lt19220302a.htm

Twitter : @PhMarliere

 

34 Commentaires

  1. Pas bête mais méchant
    Posted 6 mai 2014 at 16:18 | Permalien

    L’ensemble des privatisations sur la période 1997-2002 aurait rapporté 210 milliards de francs en cinq ans.

    Air France, 1999, ouverture du capital.
    Autoroutes du sud de la France (privatisation partielle)
    Mars 2002 : mise en bourse de 49 % du capital, recette : 1,8 milliard d’euros.
    Crédit lyonnais, 12 mars 1999 (décret)
    France Télécom, 1997, ouverture du capital, 42 milliards de francs.
    Octobre 1997 : mise en bourse de 21 % du capital
    Novembre 1998 : mise en bourse de 13 % du capital
    Eramet, 1999.
    GAN, 1998.
    Thomson Multimédia
    1998, ouverture du capital.
    2000, suite.
    CIC, 1998.
    CNP, 1998.
    Aérospatiale (EADS), 2000, ouverture du capital.

    Jospin…

  2. Gilbert Duroux
    Posted 6 mai 2014 at 17:05 | Permalien

    Concrètement, la différence quantitative entre la vraie droite et la fausse gauche dont parle Gérard n’existe pas. Puisque quand la vraie droite est au pouvoir, il y a des mobilisations pour l’empêcher d’aller au bout de son programme. Tandis que lorsque la fausse gauche est au pouvoir, les mobilisations sont moindres puisque de nombreux militants sont abusés, encouragés par des Gérard Filoche, et font – malgré tout – confiance à ce gouvernement supposé être « de gauche ».
    C’est parce que l’illusion d’une différence est entretenue fictivement que ceux qui voient bien qu’au fond le résultat est le même parlent d’UMPS. C’est pas la peine d’évoquer le FN pour constater l’évidence.

  3. Plus autonome
    Posted 6 mai 2014 at 17:48 | Permalien

    Gérard Filoche voudrait que les gens s’engouffrent dans un plan cyclique sans débouchés politiques et ce sera reparti pour un nouveau cycle…

  4. gigi
    Posted 6 mai 2014 at 19:06 | Permalien

    Il est vrai que le FDG a pour l’instant échoué à monter des perspectives et à mobiliser.
    De là à rendre JML responsable de l’absence de mouvement social… n’est-ce pas lui prêter plus d’influence qu’il n’en a?

    On pourrait aussi s’interroger sur les capacités de réaction des syndicats, qui n’ont pu faire échec par exemple aux reformes des retraites de 2003 et 2010.

    Mais de nouvelles occasions de se mobiliser s’annoncent déjà, d’après cet article de bastamag.net:

    « Pourquoi les citoyens Allemands s’opposent massivement au traité de libre-échange transatlantique »

    Et il faudra bien qu’on s’y mette aussi.

  5. Pas bête mais méchant
    Posted 6 mai 2014 at 19:33 | Permalien

     » Pourquoi les citoyens Allemands s’opposent massivement au traité de libre-échange transatlantique »
    C’est pourquoi le PS/EELV (de gauche, hein) va proposer immédiatement l’initiative citoyenne en Europe et déposer un texte dans ce sens.
    Idem en France et naturellement de plein droit.
    Non ?

  6. Posted 6 mai 2014 at 20:24 | Permalien

    en matiére de mouvement social les deux grandes erreurs de JL M sont sur l’ANi et les retraites, et c’est seulement par sectarisme a l’égard de la gauche socialiste
    s’il avait une ligne de front unique cela ne serait pas arrivé,
    on ne gagne pas en france en faisant du Chavez

  7. Posted 6 mai 2014 at 20:26 | Permalien

    je ne veux pas cela du tout, au contraire, j’explique que c’est ce qui arrivera, avec une vaine politique de division,
    mais qu’on peut l’éviter MAINTENANT avec une vraie politique de front unique

  8. Posted 6 mai 2014 at 20:28 | Permalien

    tu t’emmeles rudement les pinceaux théoriques,
    parce que si le PS au pouvoir ca entraine moins de mobilisation, c’est bien parce qu’il est de gauche…
    s’il etait comme l’UMP, tu le dis toi meme…

  9. HELVETE
    Posted 6 mai 2014 at 21:45 | Permalien

    Je suis absolument contre la soit-disant démocratie directe et les referendum d’initiative citoyenne…
    En SUISSE on nous fait voter 4 fois par an et il est impossible de faire grève puisque la procédure normale consiste à remplacer la lutte des classes par la votation…
    En fait lorsque le peuple vote « mal », ce qui arrive rarement, on nous refait voter 2 ou 3 ans après… AD NAUSEAM!!!
    Les racistes et les sécuritaires s’en donnent à cœur-joie et presque chaque année les suisses doivent se prononcer sur des textes dégueulasses. Les immigrés n’ayant pas le droit de vote, ni les frontaliers, c’est comme si la classe ouvrière n’existait pas…

  10. HELVETE
    Posted 6 mai 2014 at 21:48 | Permalien

    PAR-CONTRE, je suis pour la démocratie réelle = manifestations, grèves générales illimités, subversions non-violentes…etc…

  11. Pas bête mais méchant
    Posted 6 mai 2014 at 22:45 | Permalien

    Bein, la démocratie, c’est ca… L’expression de la volonté du plus grand nombre. Tu remarqueras que ca n’empêche pas non plus « manifestations, grèves générales illimités, subversions non-violentes…etc… »
    Je connais d’autres suisses (des ouvriers) et ils s’en contentent très bien.
    Je n’ai pas donné mandat à Hollande pour me voter le traité transatlantique. De même la frenesie sociétale en boucle (même si je suis pour sur par mal de sujets), j’en ai rien à battre ou presque, etc

  12. Pas bête mais méchant
    Posted 6 mai 2014 at 22:48 | Permalien

    Pour terminer, la démocratie, c’est élever le citoyen pour éviter cette fameuse « dictature de la majorité » tres bien expliquée par d’autres et ca devrait être un combat d’avant garde justement de la gauche…

  13. Gilbert Duroux
    Posted 7 mai 2014 at 4:42 | Permalien

    GF : « tu t’emmeles rudement les pinceaux théoriques, »parce que si le PS au pouvoir ca entraine moins de mobilisation, c’est bien parce qu’il est de gauche…
    s’il etait comme l’UMP, tu le dis toi meme… »

    Tu as la comprenette enrayée. S’il y a moins de mobilisations quand la fausse gauche est au pouvoir, c’est bien parce qu’il y a encore des illusions, entretenues par des gens comme toi qui font la retape pour un parti qui soutient un gouvernement antisocial. Mais t’inquiète, les illusions tombent. Ton gouvernement chéri, dont tu ne cesses de répéter que tu veux son succès, va tomber.
    En attendant, vous allez prendre une gamelle aux européennes.

  14. contier
    Posted 7 mai 2014 at 9:35 | Permalien

    si je comprends bien, la « gauche c’est 30 milliards et la droite 100 de plus, donc la droite c(est pire que pire
    on a drolement bien fait de choisir le pire
    CQFD

  15. HELVETE
    Posted 7 mai 2014 at 9:47 | Permalien

    La PSEUDO démocratie directe suisse aboutit à des résultats particulièrement désastreux:
    1/ Entre 65 et 45 % d’abstentions…
    2/ Echec systématique des initiatives présentées par les syndicats, même lorsqu’elles sont archi légitimes…
    3/ Taux de participation élevé pour les sujets stupides (minarets…)
    4/ premier parti de suisse = UDC = cryto-racistes et crypto-fascistes + démagogues…

  16. HELVETE
    Posted 7 mai 2014 at 9:54 | Permalien

    La démocratie formelle = élections, parlement, référendums… est 1 million de fois moins démocratique que la démocratie réelle = irruption des masses qui refusent de foutre la paix aux oligarchies régnantes et dominantes.
    MAI 68 était infiniment plus démocratique que MAI 81 ou MAI 2012….

  17. HELVETE
    Posted 7 mai 2014 at 10:00 | Permalien

    Cependant MAI68 n’était pas assez radical…
    La classe ouvrière est restée sous le contrôle des saints-dicats qui ont accepté les très dégueulasses accords de GRENELLE et de liquider la grêve générale sous prétexte d’élections législatives…

  18. Posted 7 mai 2014 at 10:05 | Permalien

    tu ne dois pas savoir compter Contier,
    pas été syndicaliste ?
    oui 100 milliards d’écart cela en fait des hopitaux, des soins, des ecoles, des profs, des services publics, de la vie en moins, c’est violent, c’est du quantitatif qui frise le qualitatif

  19. Posted 7 mai 2014 at 10:07 | Permalien

    alors c’est pas a cause de la réalité, mais a cause de l’interprétation de la réalité … par des gens comme moi, pardi

    PS : bien sur qu »‘aux européennes les résultats seront dans la lignée du 30 mars, et ensuite pareil… d’ailleurs la droite et l’extrême droite gagneront a la fin, non ? tu seras bien content hein ?

  20. sylvie
    Posted 7 mai 2014 at 11:02 | Permalien

    Hollande a dit qu’il n’avait plus rien à perdre ! donc la chute du PS il s’en fout !

    Il va continuer sa salle besogne et au plus vite !

    Ce que les gens retiendront du PS c’est Hollande et sa clique … malheureusement pas vous M Filoche !

    M Filoche, dans la tête de la majorité des gens, vous êtes « noyé » dans la masse PS !
    Nous, on sait que non mais c’est ainsi.

    Ce que la majorité retiendra c’est que la majorité des députés PS ont été des moutons…et ont voté des lois de droite….et que 41 députés se sont abstenus, 3 ont voté contre !

    M Filoche, vous êtes comme les militants de la CFDT qui pensent faire du bon boulot à la base mais on voit là aussi le résultat !

  21. Pas bête mais méchant
    Posted 7 mai 2014 at 11:57 | Permalien

    @helvette quand tu seras redescendu sur terre, tu me feras signe …
    Si les initiatives de syndicats ne portent pas, c’est parce qu’ils ne pas crédibles tout simplement.
    Ca t’effleure pas l’esprit ?
    Qui serait assez con pour aller contre ses intérêts de salarié ?
    La désaffection des syndicats en France ou en Suisse est surtout due à la déconnexion des tetes au dessus quant à la réalité.
    Rappelle moi, par exemple, leur dernière proposition au partage du fruit ?
    Apres les initiatives neo-réactionnaires, ca peut peut s’expliquer par différents trucs (medias dominants, sous-education, reactions primitives, etc) mais le droit à se tromper, en démocratie, c’est aussi un acquis. ++

  22. Bob le camarade
    Posted 7 mai 2014 at 13:25 | Permalien

    « PS : bien sur qu »‘aux européennes les résultats seront dans la lignée du 30 mars, et ensuite pareil… d’ailleurs la droite et l’extrême droite gagneront a la fin, non ? tu seras bien content hein ? »

    Pourquoi tu réponds cela ?
    A qui la faute ?
    Tu anticipes déjà la cata en la foutant sur le dos des autres comme si ça leur faisait plaisir.
    Au passage tu anticipes aussi que TU ne réussira pas.

    Ca fait X fois que tu répétes pareil que le FDG et JLM, que seul une unité à gauche pourrait (peut-étre) éviter une cata, mais de toute façon tu n’en veux pas au motif que les autres sont sectaires, etc.
    Bref, on tourne en rond vu ce blocage, donc à quoi bon toujours y revenir alors que finalement il n’y a que des intéréts de boutiques dont il devient évident qu’ils bloqueront tout jusqu’à ce qu’arrive… ce que tu dis.

  23. HELVETE
    Posted 7 mai 2014 at 17:14 | Permalien

    Je répond à 23….
    En SUISSE une grande partie de la classe ouvrière n’a pas le droit de vote ( étrangers, frontaliers).
    A cause de la démocratie directe, il n’y a pas assez de conflits (paix du travail) et dans ce contexte les syndicats deviennent des SAINTS-DICATS…
    NB: La droite xénophobe a réussit à faire passer des lois contre la naturalisation des étrangers sur 3 générations…

  24. Pas bête mais méchant
    Posted 7 mai 2014 at 20:14 | Permalien

    Je pense à pote suisse, ouvrier et étranger, justement. Il a grandi en suisse, il n’a pas la nationalité, lui, ça n’a pas l’air de le perturber. Comme quoi. Les salaires et les conditions de boulot ont quand même l’air assez sympa, tu rajoutes un chômage quasi inexistant, une qualité de vie correcte, pas beaucoup de place à revendication la dedans… Puis, ils ont qu’à immigrer en France si ils sont pas contents… Il y’a un problème, en effet, sur les tournures de questions et sur la prise directe avec le populisme mais ca a le mérite d’être tranché,au moins … La « démocratie », c’est pas ce qui t’arrange mais la volonté collective…
    Pour revenir à nos moutons, j’ai voté Hollande (pris ma carte d’électeur pour la première fois) motivé par l’idée de me débarrasser de l’autre mais je ne lui donne aucun droit à autocratie quinquennale, ce cafard.

  25. Gilbert Duroux
    Posted 8 mai 2014 at 3:11 | Permalien

    GF : « bien sur qu »‘aux européennes les résultats seront dans la lignée du 30 mars, et ensuite pareil… d’ailleurs la droite et l’extrême droite gagneront a la fin, non ? tu seras bien content hein ? »

    Pourquoi dis-tu ça ? Au lieu de t’en prendre à ceux qui participent au forum de commentaires, tu devrais t’en prendre à tes amis dirigeants du parti dit socialiste. Ils sont les seuls responsables de cette situation. C’est eux qui seront contents du résultat vu qu’ils font tout pour qu’il advienne.

  26. françois 70
    Posted 8 mai 2014 at 11:02 | Permalien

    Gérard, aux élections européennes, tu vas voter pour qui?
    (Je voudrais une réponse précise, claire et sans embrouille…)
    Merci d’avance.

  27. Dim
    Posted 8 mai 2014 at 16:12 | Permalien

    @Gerard Filoche

    Il faut quand même être rudement de mauvaise foi pour mettre sur le dos de Mélenchon l’absence de mouvement social contre l’ANI et les retraites.
    La division syndicale avec une CFDT devenue le poisson pilote du gouvernement dans les affaires sociale (signature de l’ani et du pacte de responsabilité) ou une FO dirigée par ton camarade de parti JC Mailly qui refuse même le mot d’ordre de « syndicalisme rassemblé » sont les premiers responsables d’absence de mouvement social.
    Et puis les salariés sont échaudés par l’échec du mouvement de 2010, et comment leur en vouloir quand on se rappelle qu’au sommet de la mobilisation les orga syndicales ne proposaient que de faire une manif par mois..

    Enfin je te rappelle que c’est l’abstention des députés de l’aile gauche du ps qui a permis au texte sur les retraites de passer. En effet si Guedj avaient voté contre le texte comme ceux du FDG, ce projet de loi aurait été rejeté

  28. contier
    Posted 8 mai 2014 at 18:06 | Permalien

    mon cher GF
    tout d’abord, je n’étais pas syndicaliste, je suis syndicaliste
    ensuite, tu confirmes ce que je disais en validant ces 30 milliards (en fait 50 avec le CICE), c’est une vieille combine politique, c’est moins pire que pire donc c’est mieux, non, ce n’est pas la bonne méthode, tu le dis d’ailleurs, cela n’a pas marché, cela ne marche pas et cela ne marchera pas, ce qui fait qu’on aura la droite complètement décomplexée pour 20 ans et que les 130 milliards on se les prendra quand même.
    de plus, il y a le risque, bien réel, que comme 30 milliards cela ne marchera pas et que seule la purge est au programme, cela soit le « PS » qui applique seul ces 130 milliards, c’est dans leur logique, que diras-tu à ce moment?

  29. Posted 8 mai 2014 at 19:43 | Permalien

    et pourtant oui, il y a eu blocage et diversion sur l’ani comme sur les retraites,

  30. Posted 8 mai 2014 at 19:45 | Permalien

    il y a une différence substantielle entre 35 et 130 milliards, le reste est baratin

  31. françois 70
    Posted 8 mai 2014 at 20:13 | Permalien

    Pardonne-moi d’insister, mais j’aimerais que tu répondes à ma question sur ton vote aux européennes.

  32. toto
    Posted 11 mai 2014 at 0:59 | Permalien

    Monsieur Filloche
    ha le bon temps de l’URSS..vous auriez été un parfait dans un kolkhoze
    je regarde votre participation à ONPC.
    vous ne parlez pas de la caisse noire de 1,5 milliard d’euro du SENAT.
    Vous ne parlez pas de la réserve parlementaire.
    vous ne dites pas qu’il y a plus d »elus en france qu’en Allemagne ou en Angleterre, rien de vous choque !
    plus de sénateur en France qu’aux USA aussi
    Est ce que vous pensez vraiment que les élus française peuvent se comporter comme des élus du PC soviétique des années 50 ?
    Enfin, vous ne comprenez pas que les français n’ont plus confiance dans les élus, qui ne cherchent que l’enrichissement personnel, l’accumulation des mandats et des indemnités et la corruption active et passive.
    voici ce pense l’europe de la france
    ******************
    Rapport du Groupe d’Etats contre la Corruption (Greco)

    Mais « les rémunérations, indemnités et autres avantages, une fois cumulés, placent les parlementaires français dans une situation avantageuse à l’échelle européenne », notent les auteurs du rapport, évoquant notamment l’ »indemnité représentative de frais de mandat » (IRFM) ou le budget alloué aux assistants et collaborateurs parlementaires. « L’emploi de (ces) moyens et ressources reste globalement peu transparent », regrettent-ils, invitant la France à faire mieux.
    ********************
    Pour ces raisons , je punirais le PS aux prochaines élections
    cordialement

  33. Specia
    Posted 11 mai 2014 at 1:54 | Permalien

    Bonjour,
    Après l’émission de ce soir (« on n’est pas couché ») …
    Merci !
    Tu représentes pour moi, qui ne suis pas socialiste, une lueur d’espoir pour une union de la gauche (la vraie).
    Que de plaisir que de t’entendre !
    J’espère qu’avec tes amis vous arriverez à changer le PS de l’intérieur pour le ramener à l’idéologie et la politique qu’il se doit de représenter et qui n’est pas celle du gouvernement actuel.
    Sinon, il ne restera plus qu’à provoquer l’implosion de ce Parti (qui n’est en fait qu’un amalgame de plusieurs partis) afin d’arriver à un rééquilibrage de la gauche.
    Bon courage.
    Hasta la Victoria …

  34. Mary
    Posted 11 mai 2014 at 10:09 | Permalien

    Salut Gérard,

    Alors tu voteras quoi ????

    La question est intéressante, a l’issue d’une réunion de motion hier. Il me semble du plus en plus évident, que nous n’avons pas tous les mêmes objectifs. Que finalement la seule façon de faire vivre nos idées au parti, c’est de voter contre. Surprenant non ?

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