De Bellerive, à Bierville et Vieux Boucau… Vive la gauche !

Il faut une grande coalition de gauche au sein du PS pour barrer la route à l’aile droite aux néo-blairistes    -

 

L’aile droite du parti socialiste a le pouvoir. Elle est au gouvernement. Elle est à la direction du parti. Mais elle n’est pas majoritaire en son sein. Ni dans la gauche. Ni dans le pays.

La droite du PS incarnée actuellement par Valls, est à l’offensive pour tenter de gagner la majorité du PS mais elle est encore loin d’avoir réussi. Le gouvernement Valls est minoritaire et repose sur une tête d’épingle, il est isolé dans la gauche, et isolé dans la base des socialistes, isolé aussi de la grande masse des électeurs de gauche, – qui désormais s’abstiennent.

Ceci dit, ce sont Hollande et Valls qui dirigent de facto et imposent, contre la volonté de la majorité des militants, contre les votes des derniers congrès (Reims et Toulouse), contre les thèmes de la campagne électorale de mai juin 2012 (« projet  2011 », discours du Bourget),  l’austérité, la politique de l’offre, la baisse du coût du travail, le recul des retraites, le blocage des salaires, le recul de la sécurité sociale, le recul des communautés territoriales, et, maintenant, même le recul de la politique familiale… Cette politique va dans le mur, mais elle fait mal à la gauche, à toute la gauche.

C’est Valls qui a imposé un « putsch » le 25 août dernier et écarté deux des ministres, qui l’avaient pourtant aidé à devenir Premier ministre et qui avaient tout voté, tout avalé de la politique dite de l’offre et de baisse du cout du travail, les 41 milliards donnés au patronat, et les 50 milliards d’économies sur les besoins publics.

Valls mène une offensive déterminée à la  façon de Tony Blair, pour casser « the old labour », ce qu’il appelle « la vieille gauche », ce que Macron considère comme « une étoile morte », et mettre un terme à ce qu’est le Parti socialiste depuis des décennies.  Tony Blair pour imposer « The new labour » avait d’abord conquis l’appui de la City, écarté les dirigeants traditionnels du Labour, cassé les liens avec les syndicats, modifié les statuts, puis chassé les militants, ré orienté vers la droite, et nommé à la direction du parti une armée de financiers à la Macron. C’est ce que tentent de faire Valls et ses partisans : si par malheur ils réussissent à l’occasion du prochain congrès, c’en sera fini du parti socialiste ancré a gauche que nous voulons.

 

C’est pourquoi il faut une large coalition, un large front de ceux qui veulent maintenir un Parti socialiste ancré à gauche, unitaire avec toute la gauche, et non pas un parti aseptisé, néo libéralisé, coupé de la gauche et du salariat.

Cette coalition peut et doit se faire sur la défense d’une orientation alternative pour sauver le quinquennat de la catastrophe vers laquelle la politique actuelle de Valls aboutit. L’austérité, les mesures anti sociales, anti code du travail, pro Medef, sans contreparties, non seulement échouent, non seulement accroissent la récession, la quasi déflation, mais elles heurtent notre électorat, cassent le moral de la gauche, sapent les mobilisations militantes (adhésions, engagements, luttes…)

Il y a donc une course de vitesse pour les deux années qui viennent :

-       soit  Manuel Valls et les siens réussissent à se maintenir, donc imposer leur cours catastrophique, déceptions, échecs s’accroitront, (avec le chômage, les inégalités et la misère) et nous irons totalement dans le mur, nous perdrons les départementales, les régionales, puis les législatives et la présidentielle – nous en seront éliminés au premier tour.

-       soit la gauche se ressaisit, et dans le PS comme chez nos partenaires, EELV et FdG notamment, un sursaut s’opère, Valls est contesté et mis en minorité, la majorité rose rouge verte se ressemble derrière des objectifs centraux, immédiats de redistribution des richesses, de relance salariale, de réforme fiscale…

Plus vite Valls sera mis en minorité, plus vite un autre gouvernement de defense et de reconstruction du projet de gauche unie sera en place, plus il y aura de chances de sauver le quinquennat et d’empêcher un retour catastrophique de la droite.

La « grande coalition » qui permet de bloquer Valls, l’aile droite, le putsch des « blairistes », elle va comme on dit, des « Aubrystes » à UMA, de Montebourg à  la motion 3 MLG et à la motion 4 (PVPL). La majorité du parti est là, dans « vive la gauche », et elle peut, elle doit rester majoritaire. On peut et on doit empêcher le coup de force, la main mise des droitiers, après tout Valls et les siens ne se sont jamais « comptés » dans le parti, et Valls lui-même n’a obtenu que 5 % aux primaires ouvertes.

La motion 3 a obtenu 13, 7 % des voix à Toulouse, et la motion 4 a obtenu 11,9 %…  Cela fait un potentiel de 25 % des voix au départ… « UMA » (Hamon Emmanuelli, Balas, etc…) avait choisi de se fondre dans la majorité avec Valls au congrès de Toulouse, combien représentent-ils de ce fait, on ne le sait pas…  Sur les 61 % de la majorité motion 1 de Toulouse, combien de voix allaient aux « aubrystes », combien allaient a UMA, combien allaient à Montebourg et ses amis, c’est difficile à dire, mais avec les motion 3 et 4 cela fait une assez large majorité potentielle, a condition qu’il y ait entente, solidarité et respect.

Cela n’empêche pas et ne résout pas tous les problèmes politiques, il restera des questions en débat mais aucune de ces questions de fond ne progressera si ce sont les « blairistes » qui gagnent. Donc, on peut et on doit les traiter entre nous, sans mettre en péril la nécessaire coalition capable de  sauver le parti.

Est ce possible ?

Oui car il y a une chronologie, il y a des précédents, un chemin déjà parcouru ensemble

1°) Oui, car le 18 février dernier, il y a eu un acte fondateur avec le texte signé en commun au BN par 29 membres du BN (sur 72) et ce texte avait un fond excellent qu’on peut toujours reprendre contre l’austérité, pour une autre politique de relance… la base politique est là.

2°) Oui, c’est possible, car le premier « appel des 100 » en avril a regroupé toutes les mêmes composantes dans la mesure ou elles étaient représentées à l’Assemblée comme elles l’étaient au BN. Et le texte était héritier de celui du 18 février.

3°) Oui, c’est possible, car les 21 et 22 juin, à Bellerive sur Allier toutes ces mêmes composantes (motion 3, motion 4, UMA, appel des cent… socialistes contre l’austérité..) se sont réunies avec 300 socialistes et ont lancé un « appel » unitaire aux socialistes, sur la même orientation.

4°) Oui, c’est possible, car une quatrième initiative « unitaire » a réuni 600 militants à La Rochelle le 29 aout, avec les initiateurs du texte du 18 février, avec ceux de l’appel des cent, ceux de Bellerive sur Allier, une trentaine de parlementaires et de membres du BN, donnant naissance dans l’enthousiasme à l’appel « vive la gauche ».

Et le week-end des 4 et 5 octobre, alors il y a trois réunions distinctes ?

Oui, il y a une réunion « UMA » (ou ex UMA) à Vieux Boucau.

Oui, il y a une réunion MLG motion 3 et motion 4 à Bierville.

Oui, il y a une réunion des amis de Montebourg.

Alors que tous étaient ensemble au Bn, dans « l’appel des cent », à Bellerive, à Vive la gauche, les voilà qui se réunissent séparément ? En trois endroits le même week-end ?

C’est un héritage des débats du parti et des motions du congrès de Toulouse. Cela n’est pas contradictoire avec la coalition dont nous avons besoin pour sauver le parti. Le maximum d’unité est possible et nécessaire. Cela murit.

La preuve en est qu’une délégation de Bierville vont à Vieux Boucau, et que des délégués de Vieux Boucau viennent à Bierville. La preuve en sera surement que nous discuterons des mêmes questions, avec les mêmes préoccupations.  Donc l’accord est possible.

 

 

 

13 Commentaires

  1. Didier Simon
    Posted 3 octobre 2014 at 12:56 | Permalien

    « L’aile droite du parti socialiste a le pouvoir. Elle est au gouvernement. Elle est à la direction du parti. Mais elle n’est pas majoritaire en son sein. Ni dans la gauche. Ni dans le pays. » J’ai un peu de mal à comprendre Gérard… vous devez avoir un sacré problème démocratique au PS. C’est p’têt là qu’est l’os !

  2. Posted 3 octobre 2014 at 14:17 | Permalien

    faites un effort, un peu d’études sur la vie des partis, un peu de praxis
    c’est pareil dans tous hein, il existe 17 partis de gauche et au moins 30 orientations !

  3. Jean Jolly
    Posted 3 octobre 2014 at 15:36 | Permalien

    Tout le monde aura bien compris Gérard, il y a plusieurs orientations au sein du PS, ce qui est bien normal… En vérité, ce qui choque, c’est le nom du parti (Parti Socialiste)…

    A part toi et quelques autres, ils se font rares les socialistes rue de Solférino… C’est un peu comme le terme « gauche » qui ne veut plus rien dire aux oreilles de nos compatriotes…

    A mon avis, il serait plus clair et plus honnête de changer le nom de ce parti… une idée comme ça par exemple « PFT » (Parti Fourre Tout).

  4. Posted 3 octobre 2014 at 15:38 | Permalien

    ca va pas non ? c’est ce que voulait valls !

  5. Posted 3 octobre 2014 at 15:39 | Permalien

    3 octobre 2014, par Jean-Baptiste Chastand
    Une interview choc de François Rebsamen dépubliée
    François Rebsamen, le ministre du travail et de l’emploi, le 26 septembre. AFP PHOTO / PHILIPPE HUGUEN

    On a rarement vu ministre du travail socialiste tenir de tels propos. Dans ce qui avait été présenté comme un entretien au Miroir, un magazine bourguignon, publié vendredi 3 octobre, François Rebsamen défend sans aucune retenue sa « vision libérale » de l’économie, distribuant des tacles au Parti socialiste et à son prédécesseur, Michel Sapin. Un entretien qui a été retiré du site du magazine quelques minutes après sa publication, mais qui reste toujours accessible en ligne.

    « Ce n’était pas une interview », a expliqué sur Twitter l’attachée de presse de François Rebsamen, après l’avoir pourtant retwittée. « Le ministre a reçu les journalistes pour faire un reportage sur la vie du ministère, pas pour une interview », assure-t-elle, « il ne l’a d’ailleurs pas relue ». Selon elle, l’entretien contient en plus des erreurs : « Sinon, il n’aurait pas été retiré. »

    « C’est une histoire de fous », juge de son côté Jérémie Lorand, le journaliste du Miroir. « J’ai bien précisé que c’était une interview. J’ai même tout enregistré. Nous connaissons bien François Rebsamen puisqu’il était maire de Dijon, nous n’avons jamais fait relire nos interviews », assure-t-il. Pourquoi l’a-t-il alors retirée ? « Je voulais me montrer conciliant, le temps d’essayer de trouver des solutions avec le cabinet pour reformuler quelques phrases. »

    Il faut dire que les propos du ministre avaient de quoi décoiffer. M. Rebsamen semble notamment totalement assumer sa sortie sur le nécessaire renforcement du contrôle des chômeurs, qui avait déclenché une bronca à gauche début septembre. « Ce fut un véritable tollé médiatique. Politique aussi. Ce qui n’a pas empêché 60% de la population d’approuver ce message », défend le ministre.
    Capture d’écran de l’entretien de Rebsamen retirée du site du Miroir

    Capture d’écran de l’entretien de Rebsamen retirée du site du Miroir

    Selon lui, les Français « ont conscience qu’il faut adapter notre système social, par ailleurs très protecteur : en renforçant les contrôles, en assouplissant les seuils, la législation sur les 35 heures, en autorisant le travail le dimanche ». M Valls avait pourtant assuré mi-septembre que la remise en cause des 35 heures ne faisait pas partie des projets du gouvernement.

    Mais cela n’empêche le ministre d’enfoncer le clou : « [Les Français] sont bien plus en avance que nous sur la nécessité d’un certain pragmatisme en politique. (…) Les citoyens des classes populaires se rendent bien compte que la droite ou la gauche ne sont pas prêtes à appliquer ces réformes alors ils se tournent vers les extrêmes. »

    « Malheureusement, le Parti socialiste, ou du moins son secrétariat national, refuse toutes ces avancées », regrette-t-il, dans une critique ouverte de Jean-Christophe Cambadélis, le chef de file du PS, qui avait dénoncé ses propos sur le contrôle des chômeurs. « Le Parti socialiste est en pleine mue idéologique. Moi je l’ai effectuée depuis longtemps », assure-t-il, en dénonçant les socialistes qui « ne vivent plus comme les gens ». Sous-entendu : à sa différence.

    Mais M. Rebsamen s’en prend aussi à son prédécesseur Michel Sapin, passé depuis à Bercy et célèbre pour son échec à inverser la courbe du chômage avant la fin 2013, comme le président de la République l’avait promis. « Malgré l’amitié que je porte à Michel, il s’est totalement trompé. On ne juge pas le chômage mois par mois, mais sur des périodes plus longues : un trimestre, un semestre. Il s’est mis des boulets aux pieds et les a laissés à son successeur », fustige-t-il, en plaidant pour utiliser plutôt les chiffres du taux de chômage de l’Insee, moins inquiétants que ceux de Pôle emploi.

    « Lourdeurs invraisemblables »

    M. Rebsamen vante enfin la politique de compétitivité menée par son gouvernement, notamment le pacte de responsabilité et ses baisses de charges massives pour les entreprises. « Cette mesure va finir par porter ses fruits, le président en est persuadé. Peut-être que ceci nous fera perdre la prochaine élection présidentielle mais nous pensons que ceci est une nécessité pour le bien du pays », défend-il.

    Sur la négociation sur les seuils sociaux, qui doit s’ouvrir le 9 octobre, M. Rebsamen rappelle ce qu’il en attend sans précaution : « Il y a des lourdeurs invraisemblables, des réunions inutiles… Le droit doit être réel et pas formel. » Des propos qui, ajoutés aux autres, risquent d’irriter les syndicats et le Parti socialiste, même s’ils n’ont été tenus que dans le cadre d’une « non-interview ».

  6. Posted 3 octobre 2014 at 15:43 | Permalien

    Au fait il a quel passé brillant en entreprise ce François Rebsamen, que ce soit comme salarié non cadre, salarié cadre ou dirigeant ?

  7. Tartanfion
    Posted 3 octobre 2014 at 16:00 | Permalien

    le ps nourrit bien son homme … hahaha

  8. Moh
    Posted 3 octobre 2014 at 17:11 | Permalien

    A J. Turquey

    Rebsamen a bouffé au ratelier de Dexia où il était administrateur. C’est à dire qu’il touchait les jetons de présence sans comprendre que Dexia avait vendu des crédits pourris à des collectivités et qu’elle était au bord de la faillite avec son modèle débile.

    Le mec est une pointure. Selon Gérard Filoche, il serait de gauche, comme Macron ou Moscovici.

    A vomir.

  9. jean-jacques
    Posted 3 octobre 2014 at 17:38 | Permalien

    Emmanuelli a déclaré que cela était inutile de voter contre la politique gouvernementale car le 49.3 serait appliqué . Les espérances du changement sont mortes .Hollande a perdu toute crédibilité .Ses annonces de baisse d’impôts ne sont que des mensonges .Pourquoi sont-ils aussi nuls ?

  10. Anonyme
    Posted 3 octobre 2014 at 17:39 | Permalien

    Rebsamen a meme ete membre de la lcr dans le passe

  11. Dominique Babouot
    Posted 3 octobre 2014 at 20:45 | Permalien

    On pourra dire ce qu’on voudra mais trois reunions en 3 endrioits differents
    de gens qui pensent a peu pret la meme chose, ca fait desordre!
    S’ils se reunissaient au meme endroit tous ensemble ce serait mieux!
    Et qu’on ne raconte pas des histoires, dans les trois endroits il y en a qui la meme chose a une virgule pret!
    J’ai choisi vieux boucau parceque a la lumiere de mon experience recente, il me semble que ce sont eux qui sont le plus capables sans contexte de rassembler le plus de monde.
    Premiere reunion, j’ai entendu un militants landais d’uma parler de mise enminorite de valls a l’an, je ne suis pas depayse
    Alors si on mettait de cote les egos et les ambitions des uns et des autres pour essayer de faire quelquechose d’unitaire, ca vaut le coup non!
    La survie ou la mort du parti socialiste, telle est la question, si les socio-liberaux gagnent, ce sera la fin du ps, il disparaitra pour de bon, alors qu’en cette periode de crise sans precedent on en a tant besoin!

  12. archerducher
    Posted 4 octobre 2014 at 10:21 | Permalien

    Çà fait pas désordre!au moins çà bouge et petit à petit cela grandira,quelques petits rus amèneront quelques petites rivières,etc…..
    De ce que j’ai lu dans Marianne,tous les partis de gauche sont représentés,y compris le PG de Mélenchon…..la fête de l’huma est rassembleur et tant mieux.

  13. Alain49
    Posted 23 octobre 2014 at 17:33 | Permalien

    Bravo pour votre prestation télévisée de ce jour à « La nouvelle édition » de canal+.
    Ce fût clair, précis et sans équivoque. De cœur socialiste, j’ai voté EELV puis Fdg car l’identité originelle du PS était à mille lieues sous terre ! Quelle belle surprise de vous écouter, vous reviviez et moderniser l’âme de Jean Jaurès. Si un réel rassemblement est possible alors, oui, le socialisme est l’avenir politique du pays. Utopie quand tu nous tiens :-(

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