Dire « non » à la politique du gouvernement Valls ce n’est pas s’opposer au PS, c’est le sauver.

Le gouvernement Valls n’émane pas du PS. Il lui a été imposé par le mécanisme non démocratique des institutions de la Ve République. Il ne rassemble pas les socialistes, mais une toute petite partie d’entre eux. Il ne correspond pas au « projet » des socialistes, ni au vote de ses congrès.

Le gouvernement Valls ne rassembla pas davantage la gauche, et encore moins les électeurs de gauche, il les décourage et les pousse à l’abstention. C’est un gouvernement qui repose sur une tête d’épingle, qui défend une politique qui n’a pas de majorité dans le pays.

Le gouvernement Valls mène une politique qui échoue tant sur la baisse des déficits que celle de la dette. Elle aggrave les inégalités et le chômage de masse. Elle suscite un mécontentement croissant, et va donc dans le mur.

Puisque ni le président ni le gouvernement ne veulent se rendre compte de l’impasse dans laquelle ils sont et nous enferment, il urge d’en sortir. Chaque jour de plus de la politique du gouvernement Valls nous entraine dans la catastrophe. Il reste peu de temps pour corriger et sauver le quinquennat d’une débâcle complète.

Le débat d’idées et de conviction nous le menons tout le temps et partout, dans les institutions, dans le parti, dans les assemblées de la gauche, dans les luttes sociales. Ca se joue dans les mois qui viennent, surtout pas en « attendant 2017″.

Mais s’il y a un endroit (en attendant l’explosion sociale) ou, à l’heure actuelle, il peut se dénouer c’est au Parlement : il existe assez de députés convaincus pour refuser le budget « grec » catastrophique que le gouvernement veut imposer pour 2015 : 50 milliards en moins sur les besoins sociaux, Sécu, collectivités territoriales, fonctionnement des services de l’état, (allocations familiales) et 41 milliards donnés totalement en vain au Medef qui, avec la droite en demande le double.

Alors le Premier secrétaire socialiste, non élu, JC Cambadélis a  affirmé que si les députés votaient « non à la confiance » ils seraient exclus ( scissionnant le parti) puis le Président a affirmé que si la confiance n’était pas votée il dissoudrait l’Assemblée (la remettant à la droite UMP FN). Cette double menace est d’une grande violence antidémocratique.

C’est inadmissible de parler « exclusion » et « dissolution » face à la gravité de la crise morale, politique et sociale que nous vivons,  dés que le débat sur une autre orientation à gauche s’impose. Ce caporalisme (qui sanctionne aussi  des députés) est d’un autre âge. Ce côté totalitaire n’est ni social ni démocrate, il empêche tout débat, tout progrès, toute chance de nous sauver.

Alors les députés ont cherché un biais tactique pour se mettre d’accord entre eux et agir :  sans voter « non », s’ils étaient assez nombreux (autour de 65, 70) pour s’abstenir, au prochain vote, celui du budget, celui-ci ne passerait pas.

On peut comprendre que les 100 députés mettent du temps pour se « trouver », et pour peser sur le fond. On comprend les soucis tactiques forcément. On sait hélas que face aux hésitations, le gouvernement Valls en joue et, propose de maigres contreparties, de maigres amendements qui ne modifient pas, même à la marge, la catastrophique orientation.

Mais il faut bien se décider à débattre, à se mettre d’accord et à sauter le pas. Il faut prendre des risques, car sinon la défaite, elle, est certaine. Au moins faut- il le dire, en faire prendre conscience, car le temps passe, d’autres déroutes électorales sont possibles si on ne fait pas ce qu’il faut à temps.

Pour aider, il faut multiplier les rencontres roses, rouges, vertes, car il vaut mieux avoir, en faisant tomber Valls, un gouvernement alternatif prêt s’appuyant sur la majorité réelle existante du Parlement, EELV PS FdG.

Dans la construction indispensable incontournable, urgente d’une unité rose rouge verte, on ne réglera pas tout, ni le passé, ni tout le futur, ce qu’il faut c’est le présent, l’immédiat, un programme d’action court essentiel, sur deux ou trois questions essentielles pour nos électeurs, pour les salaries, pour le pays. Un programme de gouvernement donnera confiance dans la mise en cause de Valls, dans la possibilité d’assumer sa chute, et réduira les risques d’une aventure de type exclusion et dissolution. Cela peut même convaincre le président de ne pas faire un putsch suicidaire contre sa propre majorité de gauche.

On a besoin d’un « programme de gouvernement immédiat » avec une réforme fiscale, et une relance sociale (hausse des salaires, droit du travail, contrôle des licenciements,  réduction du temps de travail) redistribuant les richesses pour que l’économie reparte. Ca redonnera confiance à gauche, donc dans le pays, ça repartira, la donne sera nouvelle.

La gauche socialiste doit se rassembler comme à Bellerive, et mieux qu’à Bierville et Vieux Boucau (Gard inclus). On n’a ni le temps ni les moyens de ne pas agir ensemble dans un « collectif » par delà nos différences – secondaires – d’approche.

A Bierville, dimanche 5 octobre, nous avons appelé à l’unité des socialistes, de la gauche socialiste et de la toute la gauche (en présence de Pierre Laurent et d’Emmanuelle Cosse).  A Vieux-Boucau, Guillaume Balas a explique à la presse qu’il voulait « un rassemblement de Laurent Baumel à Gérard Filoche.  Dans le Gard, Arnaud Montebourg a sans doute mieux à faire que d’attendre 2017, franchement c’est dans les mois qui viennent que tout se joue.

Nous proposons qu’il se mette en place un « collectif » de tous les socialistes contre l’austérité. De tous ceux qui veulent hâter des choix nouveaux. Qu’on coordonne organisationnellement nos efforts. Qu’on batte estrade communes. Pour ça, pas besoin de « chefs » de leaders, ni de « César » mais d’une volonté commune : halte à l’austérité, oui à un gouvernement de redistribution des richesses pour la relance.

 

 

 

 

14 Commentaires

  1. archerducher
    Posted 6 octobre 2014 at 12:10 | Permalien

    Essayer de sauver le PS en excluant ou en ignorant la droite de ce parti sera sûrement la meilleur des solutions pour empêcher l’UMP-FN face à la barbarie bancaire et financièrent

  2. Renaud
    Posted 6 octobre 2014 at 12:29 | Permalien

    Assez de tenter de dissocier PS et gouvernement
    Il me semble qu’à La Rochelle, à part une exception, MV a été applaudit debout, comme au MEDEF, cela s’appelle une standing ovation
    Bien entendu on va me répondre que ceux de La Rochelle n’étaient pas les bons socialistes, Ben voyons.
    Tous les responsables du parti et bien des militants sont pleinement responsables de cette politique
    Je côtoie des élus et des militants PS et la majorité plaide pour ce gouvernement même s’ils râlent parfois mais râler n’a jamais fait avancer les choses
    Bref vous êtes tous responsables

  3. Renaud
    Posted 6 octobre 2014 at 12:31 | Permalien

    De plus je rappelle aussi qu’on a pas vu MV a l’Huma

  4. Gilbert Duroux
    Posted 6 octobre 2014 at 13:35 | Permalien

    Filoche : « Le gouvernement Valls n’émane pas du PS. Il lui a été imposé par le mécanisme non démocratique des institutions de la Ve République ».

    C’est vraiment n’importe quoi. Les députés PS émanent bien du PS, non ? Et ils ont entériné la nomination de Valls en votant la confiance à une écrasante majorité. Si le PS ne voulait pas une politique libérale, il choisirait comme candidats aux législatives des femmes et des hommes clairement et résolument de gauche et pas des gros bourgeois, des notables, des gens de certaines catégories socio-professionnelles.
    Il n’y a que Gérard Filoche pour ne pas voir quelle est la sociologie du PS.

  5. Posted 6 octobre 2014 at 13:56 | Permalien

    moins que pierre laurent et emmanuelle cosse

  6. Gilbert Duroux
    Posted 6 octobre 2014 at 18:18 | Permalien

    Au passage, pourquoi les socialistes au pouvoir ont laissé l’UMP payer les pénalités pour dépassement de frais de campagne de Sarkozy alors que d’après la loi, c’était au candidat Sarkozy de payer ? Et il ne faudrait pas parler d’état UMPS, sous prétexte que le FN utilise l’expression. Aux yeux des militants de gauche écœurés, il est clair que le PS et l’UMP s’entendent comme larrons en foire pour se partager le pouvoir en alternance.

  7. Anonyme
    Posted 6 octobre 2014 at 18:24 | Permalien

    C’est intéressant.
    Un article complet, signé de la jeune chercheuse Amandine Marshall, « Sur les origines de la momification », bien illustré, est paru dans le magazine Archéologia 524 de septembre dernier.

  8. Moh
    Posted 6 octobre 2014 at 21:38 | Permalien

    Donc le PS n’a pas gagné les élections en 2012 ? Les députés PS n’ont pas voté la confiance à Valls ? Les militants PS n’ont pas acclamé Valls à La Rochelle ? Le président issu du PS n’a pas juré allégeance à Merckel ?

    Décidément, je suis trop con pour comprendre.

  9. milan
    Posted 7 octobre 2014 at 11:34 | Permalien

    @moh

    je fais partie des cons
    on assiste a une nouvelle campagne d’enfumage pour nous expliquer que la politique actuelle est celle des minoritaires ; mais on voit bien que majoritairement le Ps ne bouge pas
    Je suis triste pour certaines personne que je crois sincères et qui elles memes ne voient pas la connivence entre la hiérarchie du Ps et les gouvernants qui fait que rien ne bougera sur le plan politique sauf si la rue bouge…pour le moment ce n’est pas le cas

  10. Gilbert Duroux
    Posted 7 octobre 2014 at 14:15 | Permalien

    La pseudo fronde encouragée par Gérard Filoche n’a pas pour but de faire tomber le gouvernement Valls, ce n’est en fait qu’une manœuvre pour prendre le pouvoir au PS lors du prochain congrès. Si vous regardez de près le pedigree de certains « frondeurs », ils sont tout aussi libéraux que DSK (le mentor de certains) ou Hollande.

  11. milan
    Posted 7 octobre 2014 at 14:25 | Permalien

    Valls aime l entreprise au congrés du Medef, a la City
    peut etre aimera t il les pauvres a la réouverture des restos du coeur
    C’est beau la conviction…..
    en attendant il a été applaudi debout a la Rochelle par ceux qui pour certains ici meme écrivent qu il faut changer de politique….
    Avec ça on peut avoir confiance

  12. Posted 15 octobre 2014 at 13:05 | Permalien

    oui

  13. Posted 15 octobre 2014 at 13:08 | Permalien

    l’evenement a la rochelle c’est que pierre laurent et emmanuelle cosse ont été les plus applaudis, que valls a été sifflé et que 600 militants se sont reunis pour s’opposer et crier vive la gauche en présence de 30 députés…
    mais vous ce que vous retenez c’est le figaro…

  14. Posted 15 octobre 2014 at 13:10 | Permalien

    Des contremaîtres à l’inspection du travail ?
    L’achèvement de la mise à bas de l’ordre public social
    Benoît Verrier
    Vendredi, 3 Octobre, 2014
    Par Benoît Verrier, inspecteur du travail, syndicaliste à SUD travail affaires sociales.
    Le projet de réforme de l’inspection du travail, depuis l’arrivée de la gauche au pouvoir, vise, pour l’essentiel, à banaliser ce corps de contrôle de l’État et à le caporaliser. L’histoire de l’inspection du travail montre qu’elle s’est construite autour de l’indépendance garantie à ses agents par l’Organisation internationale du travail (OIT) et de l’autonomie dans leurs pratiques. Il n’y a jamais eu de réponses parfaitement homogènes sur le territoire car chaque situation est appréciée au cas par cas. Les critiques, visant à faire de l’inspecteur du travail un Lucky Luke du travail, étaient jusque-là le fait du patronat. Désormais reprises en chœur par la haute hiérarchie de l’inspection du travail (jusqu’aux ministres), elles visent à consolider une volonté de normalisation de ce corps de contrôle. On pourrait parler de domestication : il s’agit d’en faire une administration avec une « ligne hiérarchique » conçue comme un rempart contre l’autonomie des agents, grâce au pilotage et management. Cette « modernité » doit offrir l’illusion de l’efficacité et de la pertinence en ce qu’elle serait en capacité d’appliquer partout le droit de la même façon et au même moment. C’est le vieux rêve technocratique d’un corps de contrôle presse-bouton, comme désormais en partie la concurrence et la répression des fraudes ou les impôts. Depuis plus d’un siècle, ce n’est pourtant pas ainsi que l’inspection du travail s’est façonnée. Elle a su résister aux pressions issues de la société locale, tant patronale que politique, et faire ce pour quoi elle a été créée : contrôler les entreprises et protéger les droits des salariés. Un des rouages de cette transformation d’un corps de contrôle ayant une identité forte en une administration monstre froid où les agents seraient interchangeables est la création d’une nouvelle couche de chefs. Ces contremaîtres ont pour mission d’en piloter l’action. Comme dans le secteur privé, les managers vont contribuer, consciemment ou pas, à détruire un métier et l’identité des agents. La technique, la stratégie ou la conception du contrôle ne pouvant être discutées, ces nouveaux chefs se réfugieront dans « le rendre compte », le « suivi » ou les « tableaux de bord ». À vouloir soi-disant « rationaliser », « rendre toujours plus efficace », « ordonner » – c’est-à-dire remettre en ordre et dans le bon ordre –, le projet Sapin-Rebsamen va supprimer ce qui fait la saveur du métier et qui justifie l’investissement de nombre d’inspecteurs et contrôleurs du travail – les mêmes qui demain n’auront que faire d’une activité sans relief ne visant qu’à atteindre des « objectifs » et à satisfaire la voracité du « logiciel de suivi ». Au-delà même du métier, ce projet entend mettre un terme, rapidement, à une certaine idée de l’inspection du travail qui, parfois à son corps défendant, occupe une fonction politique dans les rapports sociaux. Il s’agit pour nos « modernes réformateurs » d’égaliser, ou mieux de niveler voire de décerveler, l’inspection du travail afin qu’elle soit synchrone avec la désétatisation du droit social et sa contractualisation accrue dans un contexte de mise en cause de l’ordre public social.
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