Mensonges sur le dimanche

Deux gros mensonges : que le travail le dimanche sera volontaire et qu’il sera payé majoré par la loi

 

La gravité de la loi Macron pour faire travailler des femmes pauvres et précaires ou des étudiants désargentés le dimanche et de nuit n’est pas encore perçue dans toute son ampleur. Parce qu’il est prétendu que c’est le règne du volontariat. Le Président a officialisé ce mensonge : or AUCUN salarié ne peut décider de travailler le dimanche, c’est le toujours le patron qui décide seul. Essayez d’être volontaires si votre patron ne veut pas ! Essayez de n’être pas volontaires si votre patron veut !

Désormais ce sont ministres, préfets et maires qui vont accorder des dérogations au repos dominical :

• 1/ pour éviter un préjudice « au public » ou « au fonctionnement de l’entreprise ». Avant le critère juridique c’était : « si cela ne portait pas préjudice »… aux salariés ». C’est fini : plus question du préjudice à la santé, à l’équilibre familial… Désormais c’est le « préjudice au fonctionnement de l’entreprise » ou « public ».

• 2/ dans des « zones touristiques internationales ». Là, ce sont les Ministres par dessus tous les échelons, régions, départements, villes, qui vont décider que des femmes travaillent le dimanche… pour faire plaisir à une administration du quai d’Orsay, à des chinois imaginaires, ou à la femme du président américain de passage ? Et dans ces « zones touristiques internationales », la loi décide que, dans ces zones, la nuit commence après 24 h, il sera possible de bosser jusqu’à à 23 h 59 en « soirée ». Seule « contrainte » : l’employeur « veille » à ce que le salarié « dispose d’un moyen de transport pour regagner son domicile ». Qui y croit une seconde ?

• 3/ dans des « zones touristiques » : c’est le Préfet qui décide par-dessus les petits commerçants eux-mêmes et sans même être contraint de vérifier que ce sont des touristes qui sont les chalands du dimanche. Et toute la Nationale 7 peut devenir une « zone touristique »…

• 4/ dans des « zones commerciales » : là aussi, c’est le Préfet qui décide sous la pression des lobbies des « chaines » qui forceront l’ouverture contre les petits commerçants.

• 5/ dans les établissements situés dans les gares elles-mêmes situées dans les trois zones précédentes ce sont les Ministres qui décideront !

• 6/ dans les établissements de la commune c’est le Maire qui pourra désormais autoriser l’ouverture pendant 12 dimanches et devra l’autoriser au minimum pour 5 dimanches : jusqu’ici le maire pouvait autoriser le travail au maximum 5 dimanches, il n’y était pas obligé.

L’autre énorme mensonge officiel, c’est qu’il y aurait des majorations de salaire. Faux ! La loi n’en fixe AUCUNE. Le projet Macron renvoie au « dialogue social » aléatoire : soit des organisations syndicales signent un accord que l’employeur souhaite (« accord collectif ou territorial ») soit, comme pour les plans de licenciement, l’employeur décide seul (« décision unilatérale de l’employeur »). Mais en aucun cas, nulle part, le doublement du salaire ne sera une obligation légale.

 

 

 

 

lire dans les Echos en complément :

 

Le travail du dimanche fait toujours débat au PS

Réunis hier en séminaire, les députés socialistes regimbent encore sur la réforme du travail dominical.

L ‘actualité parlementaire est ainsi faite que, un peu moins d’une semaine après les attentats de Paris, les députés socialistes ont dé- battu hier matin en séminaire à huis clos de la loi sur la croissance et l’activité en présence du ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, ainsi que de ses collègues François Rebsamen (Travail) et Carole Delga (Commerce, Artisanat et Consommation). Beaucoup de parlementaires s’étaient fait excuser pour assister à l’hommage rendu à la préfecture de police de Paris aux policiers assassinés. Et, de l’avis de plusieurs participants, le ton était plus apaisé qu’il y a quelques semaines.

Gravité du moment ou absence de presque tous les animateurs de la fronde ? Malgré tout, la réforme du travail dominical reste un sujet sensible parmi les élus socialistes. Même après la proposition du rapporteur général du texte, Richard Ferrand, de lever l’obligation faite aux maires d’autoriser l’ouverture des commerces cinq dimanches par an, tout en leur laissant la possibilité d’aller

jusqu’à douze. Le député de Gironde Philippe Plisson a été applaudi par ses collègues lorsqu’il a dit « ne pas comprendre » que la gauche réforme le travail dominical et a jugé l’évolution du PS sur le sujet « pas acceptable ». Une critique reprise au vol par l’ex-ministre Benoît Hamon qui a demandé, avec malice, à Emmanuel Macron s’il avait « une évaluation » de l’impact en termes d’emplois d’une telle réforme une fois disparus les cinq dimanches obligatoires. « Je fais confiance aux maires », a répondu le ministre, rappelant aussi que, dans les zones touristiques, les commerces seraient ouverts tous les di- manches. Lorsque l’élu de Meurthe- et-Moselle Dominique Potier a encore jugé que « douze dimanches, c’est trop », le rapporteur Richard Ferrand a perdu patience. Jugeant la question « microscopique » au regard de l’ensemble du projet de loi, il a tranché : « Si quelques socialistes se saisissent de ce sujet pour gagner sur d’autres, ce n’est pas au niveau ! »

« Question d’un autre  âge »

Compte tenu de la période, il est difficile de prendre la température du groupe majoritaire. Les tiraillements demeurent, mais les élus ont trop la tête ailleurs pour en mesurer l’ampleur. Frondeur et keynésien convaincu, Pierre-Alain Muet cite l’économiste américain Joseph Stiglitz, présent hier à Paris : « Avant de se préoccuper de déréguler, il faut se préoccuper de savoir pourquoi on a jugé utile de réguler par le passé. » Le député juge le projet de loi « pas adapté à la situation » de quasi-déflation actuelle et regrette cette « capacité à oublier les grands sujets macroéconomiques, pour se concentrer sur des questions d’un autre âge ». Lundi soir, un autre frondeur, Régis Juanico, avait interpellé Manuel Valls, jugeant qu’«il y a d’autres priorités pour mobiliser le Parlement dans les prochaines semaines ». La question est demeurée en suspens. ■

par Elsa Freyssenet

7 Commentaires

  1. DEMARCQ Bernard
    Posted 14 janvier 2015 at 20:26 | Permalien

    Non Gérard FILOCHE a raison sur toute la ligne.
    Syndicaliste du Printemps depuis 1976 je peux vous assurer que ce qu’il écrit est totalement fondé sur l’absence de volontariat, sur la remis en cause des compensations, sur le travail de nuit, sur la précarité des femmes. Quant aux cadres n’en parlons pas, c’est 6 jours sur 7 déjà, et 60 heures par semaine payées 35…..donc travail gratuit, fraude à l’urssaff etc…Et les salariés extérieurs des marques, majoritaires dans les grands magsins, constituent une forme d’exclavagisme moderne qui permettront bientôt au donneur d’ordre ( le Grand Magasin) d’ouvrir 7 jours sur 7 ,24h sur 24 avec du personnel qui n’est pas son personnel….Et çà Macron le sait bien…Donc Gérard FILOCHE a raison de le dénoncer et de rester au PS ….c’est certes un combat mais ne lui reprochez pas d’être fidèle à ses convictions, de croire à une gauche pour les salariés et de se battre pour ramener ses camarades à la raison….car vous serez d’accord avec moi, ce ne sont pas les députés du clan de NKM qui rejoindront sa lutte….

  2. Posted 16 janvier 2015 at 5:58 | Permalien

    Medef et gouvernement veulent « affaiblir les droits collectifs des travailleurs »

    par Collectif 15 janvier 2015

    La négociation collective entre syndicats et patronat reprend ces 15 et 16 janvier. L’enjeu : la modernisation du dialogue social. Le Medef souhaite remettre en cause les modes de représentation des salariés au sein des entreprises. En clair, réduire drastiquement la possibilité pour les salariés d’intervenir, voire de s’opposer, aux choix de l’employeur. Les Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) risquent ainsi d’être supprimés alors qu’ils jouent un rôle crucial pour la protection de la santé des travailleurs. Voici un appel à mobilisation lancé par des médecins du travail, des inspecteurs du travail, des syndicalistes et des chercheurs.
    Pour ne plus perdre sa vie à la gagner !

    La santé au travail est une question de santé publique. Or chaque semaine qui passe voit se multiplier les attaques du patronat et du gouvernement contre les droits sociaux, notamment en matière de santé au travail. Pourtant, la situation est alarmante : au nom d’une soi-disant « rationalisation » des coûts, les logiques organisationnelles aujourd’hui à l’œuvre au sein des entreprises, dans l’industrie comme dans les services, dans le secteur privé comme dans le public, contribuent à aggraver l’exploitation des corps et à dégrader de manière profonde la santé de nombreux travailleurs.

    Résumer la situation actuelle à une crise de l’emploi revient à dissimuler ces autres dérives de notre système productif. Mais certaines des mesures récemment adoptées, comme plusieurs de celles qu’envisagent aujourd’hui le gouvernement ou les organisations patronales vont plus loin : un à un, les différents acteurs de la chaîne de prévention voient leurs prérogatives ou leur marge d’action se réduire et, avec elles, ce sont les instruments de la prévention des risques et de la protection des salariés qui se trouvent remis en cause.
    Affaiblir les droits collectifs des travailleurs

    La négociation collective engagée depuis septembre, à la demande du gouvernement, autour d’un projet de réforme des seuils sociaux s’affiche comme visant à « faciliter la vie des entreprises et les aider à embaucher ».

    Celle-ci se révèle en fait l’occasion d’une attaque en règle du patronat qui veut limiter toute possibilité de représentation du personnel dans les entreprises de moins de 50 salariés et faire table rase des droits existants au-delà, en invoquant une instance unique aux missions vagues et dépossédée des principales prérogatives des IRP actuelles.

    Cette nouvelle attaque fait suite aux réorganisations imposées à l’inspection du travail (remise en cause de son indépendance, réduction de ses moyens en effectif de contrôle) ainsi qu’à celles des Conseils de Prud’hommes (suppression de l’élection, restrictions budgétaires, diminution des délais de prescription, manque de personnel de greffe, etc.).

    Le projet de loi Macron présenté en conseil des Ministres le 10 décembre 2014 enfonce le clou en prévoyant de rendre plus difficile la possibilité pour la justice pénale de sanctionner les employeurs délinquants.
    Supprimer les CHSCT ?

    Plus ou moins masquée parmi ces multiples attaques, s’exerce la tentative du patronat de remettre en cause l’existence même des CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) dont les prérogatives ont été déjà affaiblies par les dispositions introduites par la loi sur la « sécurisation de l’emploi » transcrivant l’ANI du 11 janvier 2013.

    Or les CHSCT constituent un outil collectif fondamental pour permettre aux travailleurs de s’exprimer et d’agir sur leurs conditions de travail. C’est d’ailleurs parce qu’ils permettent de rendre visibles les manquements des directions d’entreprises en matière de santé et sécurité au travail, que le patronat veut les supprimer.

    Instaurés depuis 1es lois Auroux de 1982 dans les entreprises de plus de 50 salarié-e-s, les CHSCT ont largement démontré leur utilité dans la défense de la santé et l’amélioration des conditions de travail des salarié-e-s. Il en est de même s’agissant de leur capacité à mettre en cause de manière forte les choix organisationnels dans les atteintes au travail lui-même (défauts, dysfonctionnements, impossibilité de bien faire son travail) et à la santé physique et psychique des travailleurs.

    Grâce aux moyens d’action des représentants du personnel comme le droit d’alerte, le droit d’enquête, le droit d’expertise, cette instance permet de proposer et d’obtenir des améliorations des conditions de travail, et au besoin d’agir directement en justice, pour prévenir des mises en danger ou faire interdire des formes d’organisation à risques ou pathogènes. Elle permet aussi d’aider à la reconnaissance de la faute inexcusable des employeurs.

    Il est donc crucial d’œuvrer plutôt à lever les obstacles qui entravent encore trop souvent le fonctionnement de cette instance. Il s’agirait notamment de permettre aux travailleurs qui, de droit ou de fait, en sont encore privés (en raison de la taille de l’entreprise, de la dispersion des salariés sur des sites multiples, ou encore des différences de statuts et des effets de la sous-traitance en cascade…, autant de situations trop souvent utilisées par les employeurs pour contourner le droit et diviser les salariés) de pouvoir eux aussi en bénéficier.

    Dans la même logique, le fait d’offrir un véritable statut protecteur contre le licenciement aux salariés usant de la faculté de leur droit de retrait en raison d’un danger grave et imminent permettrait de passer d’un droit théorique à un droit réel.
    Une médecine du travail en miettes

    La médecine du travail est en grand danger et avec elle la santé de tous les salariés. Fin octobre, F. Hollande présentait 50 nouvelles mesures destinées à « simplifier l’activité des entreprises face à la lourdeur administrative. »

    Parmi elles, une première entend revoir les notions d’aptitude et d’inaptitude afin de « sécuriser » les employeurs qui sont « soumis » à des avis médicaux avec réserves trop contraignants. Cette mesure vise à empêcher le médecin du travail d’émettre des préconisations d’aménagement des postes de travail dans l’intérêt des salariés, à supprimer l’obligation de reclassement qu’ont les employeurs et à favoriser le licenciement des salariés ayant des restrictions d’aptitude.

    Une seconde mesure prévoit de simplifier les règles sur les visites médicales des salariés au motif que « la visite médicale obligatoire n’est réalisée que dans 15% des cas », du fait notamment d’un manque d’effectifs médicaux. Ce chiffre de 15 % est fantaisiste car en réalité ce sont plus de 70% de ces visites qui sont actuellement assurées ! Cette mesure empêcherait l’accès à la visite médicale et au suivi de santé individualisé pour certaines catégories de salaries jugés non exposés à des risques. Alors que l’on assiste à l’explosion des TMS et des RPS, cette vision est inacceptable.

    Nous rappelons que les médecins du travail sont les seuls médecins à disposer d’une formation sur les risques professionnels et qu’ils sont les seuls à bénéficier d’un statut protecteur garantissant indépendance et protection vis-à-vis des employeurs. Ils ont un libre accès au poste de travail qui leur permet de disposer d’une connaissance des risques et du travail réel. En s’attaquant ainsi à la visite médicale, c’est à la médecine du travail toute entière que le gouvernement s’en prend et aux droits des salarié-es.

    En affaiblissant une nouvelle fois la médecine du travail et plus largement les services de santé au travail (SST), le patronat et le gouvernement favorisent la fragilisation des travailleurs confrontés à des conditions de travail et d’emploi de moins en moins soutenables.

    Il conviendrait au contraire de donner aux SST tous les moyens d’assurer leur « mission exclusive d’éviter toute altération de la santé des travailleurs du fait de leur travail » (art. L.4622-2 du code du travail), en élargissant et en confortant notamment leur indépendance vis-à-vis des employeurs.
    L’urgence d’agir et de s’unir

    La santé au travail est au cœur de l’activité de tous les acteurs impliqués dans la prévention des risques et l’amélioration des conditions de travail. Dans le contexte actuel, tous devraient voir leurs conditions d’intervention favorisées et améliorées : CHSCT, médecins du travail, inspecteurs du travail, contrôleurs Carsat, experts CHSCT, intervenants en prévention de la mutualité, tous interagissent de façon complémentaire au sein d’un ensemble devenu cohérent, celui de notre système de prévention. C’est lui qui, morceau par morceau, est progressivement défait depuis quelques années ; c’est lui que nous voulons préserver et renforcer.

    Nous acteurs du mouvement syndical et de la santé au travail (syndicats, représentants du personnel au CHSCT, médecins du travail, inspecteurs du travail, experts CHSCT, psychologues du travail, ergonomes, chercheurs en santé au travail, etc.) appelons à une mobilisation et à l’organisation d’états généraux pour défendre et améliorer les droits collectifs des travailleurs en matière de santé au travail.

    … Pour ne plus perdre sa vie à la gagner !

    - Pour signer la pétition, cliquer sur ce lien

    Premiers signataires :
    Annie Thebaud Mony, Directrice de recherches honoraire à l’INSERM
    Daniele Linhart,Sociologue, Directrice de recherches émérite au CNRS
    Eric Beynel, porte parole union syndicale Solidaires
    Christophe Godard, Secrétaire national de l’UGFF-CGT (responsable Santé-Travail)
    Jean-Michel Sterdyniak président du SNPST
    Dominique Huez pour l’Association Santé Médecine du Travail
    Alain Carré pour le SMTIEG-CGT
    Arnaud de Broca pour la FNATH, Secrétaire général de la FNATH
    Julien Lusson pour Attac
    Louis-Marie Barnier pour la Fondation Copernic
    Les syndicats CGT, FSU et Sud de l’inspection du travail
    Un Collectif de 27 cabinets, experts CHSCT ou intervenants en santé au travail
    Les associations Henri Pezerat, Ban Asbestos et Robin des toits

    et Gérard Filoche, membre du BN du PS

  3. Posted 16 janvier 2015 at 6:00 | Permalien

    ils suppriment 35 milliards d’allocations familiales versées par le patronat, ils tentent de diminuer les allocations elles mêmes, ( deuxième enfant, etc…) ils diminuent le congre parental de facto, Eric Ciotti le plus réac veut sanctionner les parents qui ne s’occupent pas bien de leurs enfants en supprimant leurs allocations… « les allocs », en fait ils aimeraient les supprimer… il y a trop de bébés, les banquiers et la droite n’aiment pas les bébés, ils essaient aussi dans toutes leurs mesures de freiner le boom démographique… 850 000 naissances par an depuis l’an 2000 ça fait énorme… dans 10 ans on est plus nombreux que les allemands, en 2018 les premiers bébés arriveront sur le marche du travail… ou bien on passe à 30 h ou bien, chaque année 400 000 chômeurs de plus…

  4. Posted 16 janvier 2015 at 11:52 | Permalien

    Gérard Mordillat : « Le terme de caricature est inadéquat »
    Entretien réalisé par 
Muriel Steinmetz
    Jeudi, 15 Janvier, 2015
    Humanité Quotidien
    Le cinéaste et écrivain Gérard Mordillat répond à nos questions sur la liberté d’expression 
et le droit au blasphème dans la législation française.

    S’agissant de la liberté d’expression en France, pensez-vous que le délit de blasphème puisse un jour avoir droit de cité ?

    GÉRARD MORDILLAT Premièrement, je pense que le délit de blasphème est impensable dans une République. Il peut exister dans une théocratie. En République, il est parfaitement licite de jurer contre Dieu, Allah, Mahomet et n’importe quel autre dieu inventé par les hommes pour conjurer leur peur de la mort. Deuxièmement, il faut absolument rompre définitivement avec la culture de l’offense. Aujourd’hui, les chrétiens fondamentalistes s’indignent qu’on mette Jésus en scène. Les juifs fondamentalistes n’acceptent pas qu’on puisse critiquer le gouvernement israélien quand il massacre les populations civiles à Gaza. Les fondamentalistes musulmans ne supportent pas que le prophète puisse être à la une d’un journal satirique. À chaque instant, tous se sentent offensés. C’est ridicule. Il n’y a pas d’offense mais une émanation née de la liberté d’expression dans notre pays.

    Pensez-vous que le problème soit bien posé ?

    GÉRARD MORDILLAT Ce qui m’offense, moi, c’est de voir ces questions présentées comme relevant de la religion. Cela offense mon athéisme fondamental au nom de superstitions et de chimères que seuls des enfants et des faibles d’esprit peuvent croire. La culture de l’offense est une arme politique utilisée par des groupes manichéens pour faire pression sur la société civile. J’ajouterai que le terme de caricature est inadéquat concernant les portraits de Mahomet. Nous ignorons, musulmans y compris, à quoi ressemblait l’homme Mahomet. On ne sait pas exactement quand il est né. On ne sait pas exactement quand il est mort. On ne connaît qu’un personnage légendaire de la même façon que les chrétiens ont construit Jésus-Christ à côté du Jésus-Christ historique. Du coup, on ne peut pas dire qu’il s’agit de caricatures mais de portraits, parfois à charge, comme il en a existé des milliers dans la tradition perse. Cette idée de ne pas représenter Mahomet est une lecture fondamentaliste qui est née du wahhabisme. Si je voulais non pas provoquer mais appuyer là où ça fait mal, je dirais qu’il y a là une sacralisation du prophète qui touche à l’idolâtrie, punie dans l’islam. Mahomet n’est pas divin, c’est un homme, un individu. La dernière chose à dire, me semble-t-il, c’est qu’il faut en finir avec le jugement de Dieu, tel que préconisé par Antonin Artaud. Et penser que l’athéisme serait un grand progrès par rapport au monothéisme !

  5. archaique
    Posted 16 janvier 2015 at 11:55 | Permalien

    @post 2 : Medef et gouvernement veulent « affaiblir les droits collectifs des travailleurs »

    il s’agit de l’appel relayé par Bastamag.net (excellent journal), vers lequel j’avais mis un lien dans un commentaire bizarrement supprimé.

    j’avais aussi mis le lien vers la pétition, je le redonne :

    http://pourneplusperdresaviealagagner.wesign.it/fr

    A faire circuler

  6. Gilbert Duroux
    Posted 16 janvier 2015 at 13:46 | Permalien

    Syndicat SUD
    des personnels du Département de Seine Saint-Denis

    Hôtel du Département – BP 193 – 93006 BOBIGNY Cedex

    http://www.sud-cg93.fr/

    Union syndicale solidaires

    Bobigny, le 12 janvier 2015

    Le Conseil général du 93 et Pôle emploi s’associent pour « surveiller et punir » les chômeurs

    Le 1er avril 2014, le président de l’assemblée des départements de France, la déléguée générale à l’emploi et à la formation professionnelle et le directeur général de Pôle emploi ont signé un protocole qui définit un partenariat pour les quatre prochaines années (2014-2017).

    L’enjeu est de mieux articuler nos réponses face aux problématiques d’insertion sociale et professionnelle que rencontrent nos publics au quotidien. L’accompagnement global doit permettre la prise en charge conjointe des besoins sociaux et professionnels par un conseiller Pôle emploi et un professionnel du travail social de manière simultanée. L’idée semble intéressante…mais en poussant l’analyse et en nous référant aux définitions de nombreux dictionnaires, la simultanéité signifie « dans le même temps », « au même moment ». Dès lors, l’accompagnement global devient virtuel en l’absence de l’usager qui ne possède pas le don d’ubiquité.

    Les départements et Pôle emploi se donnent pour but d’accélérer le retour à l’emploi des demandeurs d’emploi les plus fragilisés. Pôle emploi s’est engagé à mettre à disposition 1000 conseillers à l’accompagnement global. Les départements se sont engagés à désigner des correspondants sociaux et pourront s’appuyer sur la réallocation des ressources antérieurement consacrées au financement d’actions portées par le Pôle emploi.

    Ces deux partenaires comptent mobiliser les fonds européens pour financer cet accompagnement global.

    Comme nous en informe un tract de novembre 2014 des Matermittentes, Sud Culture, la CIP et Recours Radiation : si Pôle Emploi et les chômeurs se dématérialisent, le chômage, lui, s’enkyste. Celles et ceux qui le vivent doivent prouver inlassablement qu’ils cherchent où se « nichent » les emplois, culpabilisés de ne pas en trouver, sous peine d’être radiés. 1 Il est dénoncé la numérisation des services du Pôle Emploi, l’expérimentation du télétravail pour les agents dans plusieurs régions et la fermeture à la chaîne d’agences (6 pour la région Rhône Alpes).

    Le département de Seine-Saint-Denis appliquera dès février 2015 le protocole national. Les assistantes sociales deviendront ainsi des « correspondants sociaux » ayant une lourde responsabilité : celle de résoudre le chômage par l’accompagnement social en leur demandant de participer à la remise à l’emploi des personnes, coûte que coûte et à l’exploitation de leur vie par le travail !

    Cette injonction de contrôle social nous est rappelée par le ministre du travail : C’est négatif pour ceux qui recherchent des emplois d’être à côté de personnes qui ne cherchent pas d’emploi, donc je demande à Pôle emploi de renforcer les contrôles. Cette mission nécessite un état d’esprit différent, des convocations et des vérifications (…). Sinon on est radié. Il n’est pas possible, dans un pays qui est en difficulté, qui veut se redresser, qui porte le travail, d’avoir des gens qui ne cherchent pas d’emploi.2

    On trouve sur le site internet de Pôle emploi, un des principes fondateurs de l’approche de cet accompagnement global : repositionner chaque acteur dans son « cœur » de métier : L’insertion sociale pour les conseils généraux et l’insertion professionnelle pour le Pôle emploi.
    Ce principe sous entend qu’un conseiller de Pôle emploi ou une assistante sociale du département feraient plus ou pas assez dans son cœur de métier respectif.

    A travers cet accompagnement global, toute une batterie de surveillance des agent-e-s et des chômeu-r-se-s sera déployée pour suivre les démarches entreprises, les actions proposées dans un objectif d’efficacité et de résultats qui se traduira par des indicateurs de suivi et des données quantitatives d’évaluation (encore et toujours de la quantophrénie3 !).

    Pourtant nos institutions, par leurs réformes et l’absence de « considérations politiques » (qui concernent le peuple), nous empêchent de faire nos métiers comme nous savons le faire : recevoir physiquement et régulièrement les personnes, ne pas les transformer en données informatiques et statistiques, en colis ballottés d’un hôtel à l’autre, faute de logement.

    Pour justifier les dotations d’État, les départements attendent des travailleurs sociaux qu’ils signent à tour de bras des C.E.R. (contrats d’engagement réciproques) avec les bénéficiaires du R.S.A.
    Pour glaner les subventions du FSE et les financements du programme opérationnel national pour l’emploi et l’inclusion en métropole, les départements et Pôle emploi construisent une usine à gaz.

    Comme l’écrivent encore les collectifs dans un autre tract, nous ignorons le pourquoi et le comment du déficit de l’UNEDIC qui se creuse inexorablement. Nous savons que nos contributions servent à payer des intérêts d’une dette qui n’est pas la nôtre, et financent un service public de l’emploi qui n’en a plus le nom. 4

    Non contents de laisser des familles à la rue, de radier des personnes, de décider à leur place, de leur ôter tout libre arbitre, le département et Pôle emploi exigent de leurs agents qu’ils soutiennent ces projets.

    Nous en appelons au rassemblement des différentes forces que sont la CIP Coordination des intermittents et précaires), les Matermittentes, Recours Radiation, les associations de chômeurs et les syndicats pour refuser ce protocole, synonyme de contrôle social des pauvres et des chômeurs.

  7. Gilbert Duroux
    Posted 16 janvier 2015 at 13:50 | Permalien

    Je ris (jaune) en découvrant que le président du conseil général du 93, qui veut fliquer les chômeurs, est un socialiste. Même qu’il fait partie de la gauche socialiste. Stéphane Troussel, il s’appelle. Il vient de SOS racisme, ce qui n’a rien d’étonnant quand on sait comment et pourquoi a été créée cette officine du parti dit socialiste.
    Alors quand Gérard Filoche nous dit que la gauche socialiste est prête à prendre le parti lors du prochain congrès (il n’y a que ça qui les intéresse, ces politicards !), les pauvres, les chômeurs, les précaires n’en ont pas grand chose à foutre. Ils sont aussi pourris que les autres, ils appartiennent à la même classe.

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