Le FN passé à l’acide du mouvement social

par Jean-Jacques Chavigné

 

 

 

Le mouvement social contre le projet de loi El Khomri passe à l’acide les contradictions du Front national. Le parti d’extrême droite affirme s’opposer au projet de loi, mais en même temps, il n’a pas de mots assez durs pour qualifier la CGT, l’un des syndicats les plus en pointe, en actes et pas seulement en paroles, contre le projet de loi El Khomri.

Florian Philippot, le 30 mai, ne savait pas quoi répondre à Jean-Jacques Bourdin quand ce dernier lui demandait si, à la place d’un salarié d’une raffinerie, il ferait grève. Le vice-président du FN bafouillait « Je ne sais pas ».

 

Le FN utilise à l’égard de la CGT le même registre de vocabulaire que le Medef et que Manuel Valls

Le Medef et le gouvernement soutiennent le projet de loi du gouvernement de Manuel Valls et son fondement, l’inversion de la hiérarchie des normes.  Le FN prétend combattre ce projet de loi. Tous, cependant, sont d’accord pour crier « haro » sur la CGT.

Pierre Gattaz est celui qui va le plus loin en déclarant : « faire respecter l’État de droit, c’était faire en sorte que les minorités qui se comportent un peu comme des voyous, comme des terroristes, ne bloquent pas tout le pays ». Manuel Valls proteste en affirmant : « La CGT est une grande organisation que nous respectons (…), tous ces mots sont à proscrire ». Mais quelques jours auparavant, le 24 mai, le même Manuel Valls avait accusé la CGT de « prendre en otage » les Français et l’économie. « Terroristes », « Prise d’otages » : le registre de Manuel Valls n’est guère différent de celui de Pierre Gattaz. Marine Le Pen se situe dans le même répertoire : « Bien sûr, certains syndicalistes, qui ne représentent qu’eux-mêmes, (…) portent une lourde responsabilité dans le chaos que connaît aujourd’hui le pays ».

Le FN affirme s’opposer au projet de loi travail

Marine Le Pen déclarait dans un communiqué du 25 mai : « La loi El Khomri n’est pas la feuille de route du gouvernement, c’est la feuille de route de Bruxelles ». Elle ajoutait que Bruxelles « exige la précarisation, la dérégulation du travail » et terminait en affirmant : « Je demande au gouvernement de retirer immédiatement la loi travail… »

Le secrétaire général du FN, Nicolas Bay, assurait sur le site du Front national, le 27 mai, que les blocages étaient « une conséquence de l’obstination anti-démocratique du gouvernement à travers l’utilisation, désormais à répétition, du 49-3. En pleine dérive autoritaire, François Hollande et Manuel Valls portent une écrasante responsabilité dans le désordre actuel ».  Entendre ce dirigeant du Front National condamner la « dérive autoritaire » du gouvernement actuel ne manquait pas de sel : les 21 premières pages du programme de Marine Le Pen en 2012 étaient placées sous le signe de l’« autorité de l’État » et de l’« État fort ». Il ajoutait que « cette loi fragilise les salariés » et qu’il s’agissait d’« une loi dont personne ne veut et dont le retrait s’impose ».

Quant au député Gilbert Collard, il affirmait, à la tribune de l’Assemblée nationale, que la loi travail ferait de l’entreprise « une communauté inhumaine » et soulignait que c’était « la loi qui libère, la liberté qui opprime ».

Le FN Jeunesse, de son côté, demande le retrait du projet de loi qui « promeut des employés jetables ».

Pourquoi le FN s’oppose-t-il au projet de loi El Khomri ?

Le Front national est effrayé à l’idée de se couper de son électorat qui, à 78 %, estime que les manifestations et les grèves sont justifiées. Il sait également, que 79 % des ouvriers et 78 % des employés sont contre ce projet de loi et comme le FN se prétend « le premier parti ouvrier de France », que peut-il faire d’autre ? Il essaie donc de trouver un équilibre, instable, en condamnant le projet de loi et en s’attaquant, comme Pierre Gattaz et Manuel Valls, à la CGT.

Il ne faut pas chercher, cependant, dans les déclarations des dirigeants du FN, une analyse du contenu du projet de loi El Khomri. Jamais ils n’expliquent le contenu des articles du projet de loi qui fragilisent les salariés ou comment le travail est dérégulé, selon les termes employés par Marine Le Pen. C’est un terrain sur lequel le FN refuse absolument de s’aventurer : cela pourrait donner des idées à ses électeurs.

 

Les attaques contre la CGT

Marine Le Pen et Nicolas Bay s’attaquent à la CGT « minoritaire », qui ne représenterait que « 2,6 % des salariés ». Avec le même type de critère (le nombre d’adhérents en pourcentage du corps électoral), le FN ne représenterait, au mieux, que 0,2 % du corps électoral de notre pays. Aux élections professionnelles, la CGT atteint un score de 23,1 % des suffrages, ce qui en fait la 1ère organisation syndicale française.

Là encore, le FN est fidèle à ce que la classe dominante a toujours exigé de l’extrême droite : s’attaquer aux organisations du salariat indépendantes du patronat et, en premier lieu, aux syndicats.

La réforme de la représentativité syndicale a, aujourd’hui, cette fonction pour le FN. Sous prétexte de « liberté syndicale », il veut empêcher que le premier tour des organisations professionnelles soit réservé, comme aujourd’hui, à des syndicats indépendants de l’employeur. Le but du FN est de promouvoir des syndicats jaunes, dépendants du patronat. Un rêve pour le Medef  et un retour au vieux rêve corporatiste de toute organisation d’extrême droite.

Pour le FN, le Medef est intouchable

Jamais, dans leurs déclarations, toutes plus martiales les unes que les autres, les dirigeants du FN ne s’en prennent au Medef. Ils ne peuvent pourtant ignorer que c’est cette organisation patronale qui a tenu la plume du gouvernement Valls pour écrire le projet de loi. Les dirigeants du Front national condamnent la Commission de Bruxelles, mais se gardent bien d’égratigner le Medef. Pourquoi font-ils semblant de ne pas comprendre que la Commission européenne est une institution dont la fonction est de défendre, bec et ongles, les intérêts du Medef et des autres patronats des Etats de l’Union européenne ?

Nicolas Bay affirme dans son communiqué que le projet de loi « réussit l’exploit de voir communier dans son refus la CGT et le Medef ». Mais il réserve ses attaques à la seule CGT, et ne s’interroge pas sur le jeu de rôle joué par Pierre Gattaz et Manuel Valls pour faire accepter une loi dictée par le Medef. Fidèle en cela à la tradition de l’extrême droite qui, au pouvoir, a toujours été la fidèle exécutrice des exigences du grand patronat, le FN se garde bien de la moindre critique envers le Medef.

Le Front national met en avant les intérêts des PME-TPE. On retrouve là toute la nostalgie du FN pour la petite bourgeoisie qui, dans les années 1930, était la base sociale des ligues fascistes ou, dans les années 1950, celle du mouvement de Pierre Poujade

Le FN fait mine d’ignorer que les TPE-PME ont toujours été le bouclier derrière lequel se camoufle le Medef pour perpétrer ses mauvais coups contre le salariat. Il suffit de lire les articles 29 bis et 30 du projet de loi El Khomri pour s’en convaincre. Sous prétexte de « Faciliter la vie des TPE et PME… » (C’est le titre du chapitre 1er du titre IV du projet de loi El Khomri), ce sont les salariés de ces entreprises qui pourraient être jetés dehors, si l’entreprise affiche un seul trimestre de recul de son chiffre d’affaires ou de son carnet de commandes. Les PME de moins de 50 salariés pourraient programmer les licenciements qu’elles projettent de réaliser en passant des provisions annuelles qui viendraient en déduction de leur bénéfice imposable.

Le FN « oublie » également que 42 % des salariés des PME sont employés par des PME dépendantes des grands groupes[1]. Dans ce cas, toutes les baisses de cotisations sociales ou d’impôts de ces PME, réclamées par le Front national, finiront dans les caisses des grands groupes. Le FN se garde bien d’évoquer cette réalité pour, surtout, ne pas s’opposer aux intérêts du Medef.

 

Confrontées au mouvement social, les contradictions du FN s’aiguisent

Marine Le Pen, Florian Philippot, Nicolas Bay affirment s’opposer au projet de loi El Khomri pour tenter de coller à ce que souhaite leur électorat. Marion Maréchal Le Pen affirme, au contraire, que « la réforme du droit du travail est une partie de la solution » et précise : « Je trouverais dommage de passer à côté de l’opportunité de prendre des mesures qui puissent aller dans le sens des aspirations des entreprises ».

Le FN prétend défendre des intérêts qui sont complètement contradictoires. D’un côté, il défend ceux des TPE et des PME, en prônant la baisse des cotisations sociales et de la fiscalité de ces entreprises. De l’autre, il prétend défendre les salariés qui feraient les frais de ces baisses puisqu’ils seraient obligés de souscrire des contrats d’assurance privée pour pouvoir se soigner ou espérer une retraite décente et subiraient ainsi une baisse brutale de leur pouvoir d’achat.

D’un côté, il prétend protéger les  intérêts des salariés. De l’autre, il cherche à supprimer les syndicats indépendants du patronat, les seuls à pouvoir assurer leur défense.

 

Marine Le Pen essaie de recoller les morceaux en utilisant la potion magique du FN : l’islamophobie. Le 13 mars sur RTL, la présidente du FN condamnait avant tout le projet de loi El Khomri parce qu’il ouvrait « la porte au communautarisme ». Certes, elle n’allait pas aussi loin que Riposte Laïque qui écrivait le 8 mars : « La loi de la musulmane El Khomri instaure le communautarisme dans l’entreprise… », mais on sentait bien que le cœur y était. Marine Le Pen s’en prenait, alors, à l’article 6 des principes énoncés par la commission Badinter. Sans même discuter le fond de son argumentation et de la laïcité identitaire qu’elle prétend promouvoir, il suffit de savoir que les 61 principes qui devaient être inscrits dans le préambule du projet de loi El Khomri, ont été supprimés par la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale. Il faudra donc que Marine Le Pen trouve autre chose pour tenter de rabibocher les partisans et les adversaires du projet de loi El Khomri au sein du Front national.

L’approfondissement du mouvement social obligerait le FN à choisir son camp ou à perdre une partie de sa base sociale : les salariés ou les patrons des TPE-PME.

Une politique de gauche menée par François Hollande aurait eu le même effet et aurait permis à la gauche de regagner une partie importante de l’électorat salarié du FN. Mais le président de la République a préféré tourner le dos à ses 60 engagements, accepté de répondre aux exigences de la Finance, du Medef et de la Commission européenne, et ouvrir, ainsi, un boulevard à l’extrême-droite.


[1] INSEE Première n° 1399 – Mars 2012 « Un tissu productif plus concentré qu’il semblait – Nouvelles définitions et nouvelles catégories d’entreprises ».

 

18 Commentaires

  1. lionel Mutzenberg
    Posted 6 juin 2016 at 11:55 | Permalien

    le premier adjoint de Marine Le Pen, a senti le mauvais vent produit par les zigotos du FN que vous citez.
    Lors de l’émission de ce samedi sur France 2 invité de  » On n’est pas couché,’ Florian Philippot à bien pris soin de se démarquer de ses petits camarades.
    Mais ce qui a été dit, a été entendu, et bien compris.
    Merci de cette mise au point; la politique c’est de ne jamais rien laisser passer; j’ai entendu leurs propos et je m’étonnais du silence de notre gauche.

  2. 1956
    Posted 6 juin 2016 at 17:56 | Permalien

    « Le FN utilise à l’égard de la CGT le même registre de vocabulaire que le medef et que Valls »
    Je pense plutôt que c’est Valls et son gouvernement qui utilisent contre la CGT les armes du FN et du Medef en s’extrême-droitisant.
    La nuance n’est pas politiquement anodine et devra rester en mémoire pour la préparation de 2017 et après.
    Pas de plate-forme commune possible à gauche avec cette ligne Valls/Medef/FN, donc pas primaire et de représentation avec tous ceux qui soutiennent ce gouvernement.

  3. Posted 6 juin 2016 at 18:20 | Permalien

    Bonsoir à tous,
    Le douzième numéro du bulletin Solidaires de mobilisation intitulé « La grève interprofessionnelle et nationale pour le retrait du projet de Loi Travail » est disponible à l’adresse suivante : https://www.solidaires.org/La-greve-no12-et-des-actions-no5
    Solidairement.

  4. Jean-Pierre Beghelli
    Posted 6 juin 2016 at 20:46 | Permalien

    G.F parle d’or et je suis d’accord à 150% avec son analyse. Cependant je suis dans la plus grande perplexité quand je le vois lui, membre de la C.G.T, continuer à être également membre d’un parti qui trahit sciemment le monde du travail. En l’état actuel des choses ces deux appartenances me semblent totalement antagonistes et je pense qu’il ne pourra indéfiniment échapper à une clarification de cette situation schizophrénique.

  5. socrate
    Posted 7 juin 2016 at 8:11 | Permalien

    sauf que depuis 2012 ce n’est pas le FN qui a le pouvoir…
    nouvelle ANI, loi Macron , El khomri, et j’en passe…
    et du coté de l’europe c’est pas mieux…

  6. Posted 7 juin 2016 at 16:40 | Permalien

    Alors qu’il y a eu accord avec la SNCF donnant satisfaction à toutes les demandes, la CGT et Sud-Rail veulent continuer leur grève et compliquer la vie à tous les usagers. Cela veut dire que leur grève à la SNCF, moyen de transport indispensable aux petits travailleurs, n’a plus rien à voir avec la SNCF. Cela s’appelle une grève politique pour bloquer le pays.

  7. Posted 8 juin 2016 at 13:40 | Permalien

    dites ca a Hollande et Valls, pour quelles raisons politiques s’accrochent ils a une loi qui est minoritaire meme au parlement ?

  8. Posted 8 juin 2016 at 13:43 | Permalien

    la majorité des membres de la CGT votent PS…

    il n’y a aucun contradiction a défendre les bonnes idées dans son syndicat comme dans son parti…

  9. Posted 8 juin 2016 at 13:44 | Permalien

    plateforme de toute la gauche, évidemment ce ne peut etre sur l’actuelle ligne de valls et cie

  10. Nancy
    Posted 8 juin 2016 at 20:05 | Permalien

    Les CéGéTistes votent PS ??? En tout cas, au premier tour, je ne pense pas que cela soit le cas depuis 2 ou 3 élections.

  11. sans ressources
    Posted 8 juin 2016 at 21:46 | Permalien

    en réponse à GF N°8, la majorité des membres de la CGT votent PS, c’était peut être vrai en 2012 après le discours du Bourget et après que la CGT ait appelé à voter FH, permets moi de te dire que ce n’est plus tout à fait le cas, il ne faudrait pas que tu te fasses d’illusions la dessus, moi même, militant CGT, le PS c’est fini et bien fini et on est beaucoup comme ça, alors reviens sur terre et quitte tes illusions, ça ne pourra que nous faire avancer une fois que tu l’auras admis

  12. Posted 11 juin 2016 at 21:02 | Permalien

    si tu le dis, mais au dernier vote le PS avait 6 millions de voix et 66 % des voix de gauche exprimées

  13. Posted 11 juin 2016 at 21:04 | Permalien

    c’est loin d’être sur !

  14. Posted 12 juin 2016 at 9:24 | Permalien

    La CGT vote PS ? Au 2° tout peut-être, mais au 1° c’est loin d’être sûr.

  15. HUGH
    Posted 19 juin 2016 at 14:08 | Permalien

    Vous êtes nul mon pauvre!
    prenez votre retraite et disparaissez du paysage politique.
    Nous sommes en 2016 et vos idées rétrogrades ne tirent personne vers le haut.
    Etre « borné » et dogmatique n’a jamais résolu de problèmes!!
    consternant!!!
    un « petit » Retraité que vos positions affligent et inquiètent…..

  16. Posted 21 juin 2016 at 13:01 | Permalien

    je vous est vue sur bfm tv, le 21 juin 2016, c’est la premiere fois que je vois un homme politique dire la verité comme vous l’avez fait, vous avez une paire de couille, choses que valls et hollande on pas, j’aime les personne qui dises la verité a leur citoyen, merci de leur ouvrir les yeux sur la loi travail , et toutes les magouille de deux homme politique coronpus valls et sa femme holande bonne continuation a vous ,

  17. Posted 21 juin 2016 at 13:34 | Permalien

    Bonjour Monsieur FILOCHE,

    J’ai eu un grand plaisir à vous écouter ce matin et ceux jusqu’au bout ! Ce que je ne fais plus pour aucun homme politique français !
    C’est tellement bon d’entendre un homme nous parler des autres que d’eux mêmes…
    Oui, les syndicats doivent manifester sans contrainte. Ce n’est pas à eux de gérer les débordements.
    Oui, il y a diversion du gouvernement.
    Oui, il nous manipule.
    Rien ne me fait plus bondir de ma chaise que lorsque je lis qu’un tel de la promotion voltaire a été nommé par « EL PRESIDENTE »… C’est honteux pour nous. Je traduis cela par, vous êtes tous des incompétents sauf mes potes de promo… Je me demande pourquoi j’envoie mes filles à l’école ?
    Je ne peux plus ni les voir ni les entendre, surtout l’homme qui s’adresse à nous avec la mâchoire serrée et qu’il nous pointe du doigt comme si nous étions ses serviteurs !!!!!
    Vous entendre me redonne un peu d’espoir. Je suis ravie que vous vous présentez à cette primaire. Je ne sais pas si j’irai voter, la seule chose qui me gène, c’est devoir payer pour donner ma voix, et surtout donner un centime à ce parti et ses dirigeants me coûte à tous les niveaux !!!!
    Merci Monsieur FILOCHE, merci pour votre franc parlé, merci d’être là pour nous, pour les Français qui sont dans la difficulté et risquent de l’être d’avantage demain…
    Au plaisir de vous lire, je vous souhaite une excellente journée.

    Sarah J

  18. berni
    Posted 21 juin 2016 at 23:57 | Permalien

    Bonjour Mr Filoche

    merci pour ce discours de ce matin. Mais J’aurai voulu vous entendre le dire plutôt.Vous avez eu le courage de le faire, à la différence de rabssamen qui s’est enfuit du ministère du travail sentant le danger pour se plancher dans sa mairie de Dijon.
    Hollande et Valls ont réussi a dégouter toute ma famille et mes amis (profondément militants de gauche depuis des décennies)à ne plus jamais voter à gauche. Nous ne pensions jamais en arriver là. Je crains que cet amateurisme risque d’ouvrir la boîte de pandore tant attendu par l’extrême droit.
    Que des politiciens soutiennent une telle loi prouve qu’ils ont jamais travaillé de leur vie.
    cordialement

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