Au boulot n°319 Chutes, morts et mensonges au travail

Les agents de l’inspection du travail au cours de leurs enquêtes rencontrent de plus en plus de difficultés pour établir la réalité des faits : des patrons mentent quand il y a des accidents. Ainsi, alors qu’un de ses salariés, en période d’essai, s’est entaillé le bras avec une élagueuse chez un particulier en Essonne, difficile de connaitre les circonstances exactes de l’accident en raison de fausses déclarations du chef de chantier présent au moment de l’accident et de l’absence totale de réponse de l’employeur aux sollicitations des services.

Un salarié est décédé d’un malaise cardiaque sur un chantier de rénovation d’un appartement d’un particulier à Courbevoie. L’enquête a révélé l’absence de déclaration de ce salarié par l’employeur (FAIR FONT AMENAGEMENT, 94 Vitry-sur-Seine) et l’enquête se poursuit sur l’extension de cette infraction à d’autres salariés, mais se heurte à des déclarations contradictoires de l’employeur. Par ailleurs ce dernier n’a appelé les secours qu’une heure après avoir été informé du malaise de son salarié par ses collègues présents sur le chantier ce qui impose un signalement pour non-assistance à personne en danger.

Un salarié détaché auprès d’une entreprise paysagiste (ESC) a chuté de 5 mètres depuis la toiture d’un hangar en construction à Fresnes sur Marne lors d’une opération de pose de panneaux métalliques. Il a été victime de lésions du bassin et d’une perforation des poumons. Pourquoi ? Aucun dispositif de protection n’était mis en œuvre.

Trois salariés de l’entreprise de couverture C.COUVERTURE (93 Clichy sous Bois) ont fait une chute de 6 mètres suite du renversement d’une console dont ils montaient un taquet d’échelle. L’un d’eux souffre d’une fracture ouverte. L’absence de mesures prises pour le montage en sécurité de la structure et l’instabilité de celle-ci sont en cause.

Un salarié du garage AUTO PRESTIGE (7 Messy) a chuté de 2 mètres depuis une échelle alors qu’il effectuait des travaux de manutention.

Après 4 accidents, dont un mortel, mettant en cause des monte-charges non conformes utilisés par des grossistes en textile d’Aubervilliers, 32 agents de contrôle de Seine Saint Denis ont participé le 17 novembre à une action de contrôle visant plus de 350 établissements (sur 1000 susceptibles de posséder un tel équipement). Les contrôles ont confirmé l’utilisation de monte-charges installés en violation des règles de conception des équipements de travail et exposant les salariés à des risques d’atteinte majeure à leur intégrité physique par chute de hauteur, chute d’objet et écrasement entre les parties mobiles et les parties fixes de l’équipement ou son environnement. Outre les suites à visites « classiques », cinq arrêts d’activité liés à l’utilisation de ces équipements et un arrêt de travaux lié au risque électrique ont été prononcés en application de l’ordonnance du 7 avril 2016.

517 accidents du travail mortels en France en 2014.

 

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