L’insécurité du salarié

Comment lutter contre l’insécurité d’un salarié face à un patron voyou ?

 

Chaque année seulement 180 000 salariés saisissent les prud’hommes. 1 % des 18 millions de salariés parviennent à agir pour défendre leurs droits. C’est encore trop pour Macron.

Prenez cet exemple d’un petit patron de pizzeria de six salariés qui cesse de les payer pendant plusieurs mois en prétextant des difficultés, fait trainer toutes les créances, puis disparaît. Comment résister à un patron voyou de ce type ? Il faut d’abord que les salariés saisissent et paient un avocat, (5000 euros pour toute la procédure ?) car il y a peu de chances de trouver un défenseur syndical bénévole disponible pour la longue procédure qui va suivre.

Il faut saisir le tribunal des prud’hommes en référé pour non paiement des salaires. Même en référé, il va falloir deux mois au moins, sans oublier les vacances judiciaires.

Il faudra faire prendre acte de la rupture unilatérale des contrats de travail.

Il faudra saisir le tribunal d’instance pour aboutir à une liquidation judiciaire de l’entreprise.

Puis il faudra obtenir le paiement des salaires par les AGS, organisme de garantie des salaires. Pour obtenir d’éventuelles réparations, frais, indemnités de dédommagements, combien faudra t il de temps ? Et qui les paiera à l’arrivée, s’il y a plafond aux AGS comme il y aura plafond aux prud’hommes ?

Ces six salariés ne connaissant rien à la procédure, pour eux tous ces mots, prud’hommes, référé, tribunal d’instance, liquidation judiciaire, AGS, c’est du charabia. Ils sont déjà à courir après un autre salaire pour survivre, et presque découragés de rentrer dans leurs droits élémentaires. Même pour s’inscrire au Pole emploi, ils ne disposent pas des documents nécessaires.

Entre six mois et un an de leur vie vont se transformer en un terrible cauchemar de survie : tout va basculer, ils peuvent perdre leur famille, leur logement, sans secours suffisants pour obtenir des prêts ou des aides sociales. Le patron parti à l’étranger, s’étant rendu insolvable, est insaisissable.

L’actuelle mode Macron, c’est le culte des entreprises et des entrepreneurs. Il ne se préoccupe pas de ces 70 000 entreprises qui ferment ainsi chaque année (70 000 se créent aussi souvent éphémères). Ou plutôt si ! Dans un des 508 articles de la loi Macron du 9 août 2015, il a été prévu qu’en cas de liquidation judiciaire d’entreprise, le patron ne perde pas ses biens personnels, sa résidence principale : louable attention !

Mais qu’en est il de résidence principale achetée à crédit du salarié licencié ? Qu’en est il de la peur d’être licencié et d’être ainsi victime d’un escroquerie patronale ? Là, Macron n’invente pas de procédure ni de garantie rapide pour ces 6 salariés livrés à eux-mêmes.

Tout est là : casser le code du travail pour les gens qui ne sont rien, et construire des protections pour les gens qui ont tout.

Gérard Filoche

(lire la chronique « au boulot » chaque semaine dans l’Humanité-Dimanche)

7 Commentaires

  1. Denis Jaisson
    Posted 31 juillet 2017 at 12:34 | Permalien

    Ben oui, Gégé, mais tu as pourtant appelé à l’abstention pour faire barrage au fascisme imaginiaure, c’est à dire (mé-ca-ni-que-ment Gégé) que tu as (de facto Gégé) appelé à voter POUR le VRAI facisme (celui de la Banque)… Mais on te l’a expliqué il y a longtemps, Gégé, alors se pose maintenant la question suivante: es-tu un social-traître ou un du-con (moyen)?

  2. Posted 31 juillet 2017 at 13:58 | Permalien

    t’es un tout petit, je n’ai en rien appelle a voter « pour » macron, ni pour la banque, jamais
    tout au plus ai je fait comme trotski en 1931

  3. pacicj
    Posted 31 juillet 2017 at 15:44 | Permalien

    tu pensais quoi Gérard en étant au PS, vivre en compagnie des représentants du peuple ?
    Au fait, t’avais regardé leur cv avant de t’aligner avec eux ? Miterrand, Fabius, Lang, Badinter, Hollande, Royal, Mélenchon… des fils d’ouvriers ? Arrête de faire semblant de faire ton cinéma, ils gagnent toujours depuis leur défaite de 1936. Patiemment, petit à petit, ils sont en train de gagner la lutte des classes en s’ infiltrant partout et en maitrisant tout et tout le monde.
    Notamment ceux qui sont, avec eux, avec eux à l’insu de leur plein gré.
    Crée une société parraLlèlle et autonome QUI impose des règles communautaires et égalitaires.
    FAIRE DE LA POLITIQUE AVEC EUX c’est déjà se compromettre avec cette bourgeoisie républicaine !

  4. Posted 31 juillet 2017 at 16:05 | Permalien

    le ps né en 1905 est un parti de gauche, disons « ouvrier bourgeois »,
    comme le labour de Blair et de … Corbyn

  5. Posted 31 juillet 2017 at 16:14 | Permalien

    ← Opposition parlementaire et assemblée-croupion
    Au Venezuela, ce sont les travailleurs qui ont le droit de dire à Maduro : dégage !
    Publié le 30 juillet 2017 par aplutsoc
    Ce dimanche 30 juillet ont eu lieu de prétendues élections à une prétendue assemblée constituante au Venezuela. Il est important, pour l’avenir, la révolution et la démocratie, de savoir ne pas prendre des vessies pour des lanternes. Pour tout vénézuélien il n’y a pas de doute possible : la chose élue ce jour n’a strictement rien à voir avec une assemblée constituante souveraine. Une assemblée constituante souveraine cela veut dire qu’elle exerce le pouvoir. Afin de soumettre souverainement la constitution de l’ensemble de l’État au peuple, il est nécessaire qu’elle soit au dessus de tout président, toute tutelle intérieure ou extérieure, toute pression militaire ou bureaucratique, autrement dit que l’appareil d’État capitaliste ait été défait ou ébranlé. Parce qu’il est pleinement démocratique, le mot d’ordre d’assemblée constituante souveraine est révolutionnaire. Les soviets et les conseils ouvriers sont en fait des organismes de même nature qui exerce un pouvoir au niveau de la production ou sur un échelon territorial plus réduit.

    L’assemblée de Maduro est convoquée par un président aux pouvoirs disproportionnés, sous la tutelle et la menace de l’armée, elle doit comporter 364 élus par circonscriptions municipales (première magouille qui permet de faire jouer le clientélisme dans des territoires ruraux peu peuplés contre la population urbaine sous-représentée, y compris le « peuple chaviste » métissé de Caracas), 173 désignés par les « groupes sociaux » accrédités par le pouvoir (syndicats maisons ou liés à l’État, organisations diverses de la nébuleuse chaviste en crise, patrons), et 8 représentants de peuples indigènes ; et le pompom : les candidats ne doivent pas être membres d’un parti politique !

    Ni constituante, ni soviet, mais une chambre plébiscitaire et manipulée qui s’apparente beaucoup plus à la Chambre des Faisceaux et des Corporations du fascisme italien.

    Ceci étant clairement posé, le récit convenu qui circule sur le Venezuela comporte deux versions opposées comme en un miroir. Les médias dominants dans les pays occidentaux expliquent que l’on a une « opposition démocratique » en butte à la répression d’un pouvoir totalitaire d’inspiration socialiste. Les « anti-impérialistes » aiment à se raconter que l’opposition c’est la CIA et le petit patronat blanc qui veut faire comme au Chili en 1973. Ils plaquent sur la situation concrète présente un faux schéma qui se réfère au Chili via la tentative de renversement de Chavez qui a échoué en 2002 et qui, elle, était bien avant tout une opération impérialiste.

    La prédominance de ces mythes et représentations mythiques indique l’état d’abrutissement dont de larges secteurs de « la gauche » sont l’objet, 28 ans après la chute du Mur de Berlin. Il se dit que la gauche latino-américaine a un grand travail à faire après la faillite du pétisme et du chavisme. Sans remettre des repères de classe au cœur de l’analyse du réel, elle ne le fera pas.

    Le point de départ de la crise actuelle au Venezuela est l’usure totale du chavisme puisque celui-ci, à aucun moment, n’a menacé le capitalisme (son conflit avec l’impérialisme nord-américain est réel, mais il n’a jamais été question de mettre en cause les relations sociales capitalistes). Chavez mort, Maduro élu d’une courte marge a subi une défaite majeure aux législatives de fin 2015, où l’opposition de droite et du centre groupée dans la MUD (plate-forme d’unité démocratique, qui comporte les restes des deux partis capitalistes historiques d’avant le chavisme qu’étaient la « social-démocratie » et la démocratie-chrétienne, plus le parti Primero Justicia, principale force de droite aujourd’hui et divers petits partis) a fait près de 60% des voix (pour une participation de 74%).

    Bref, pour aboutir à un tel résultat il fallait bien que l’électorat de la MUD ne se soit pas limité aux couches bourgeoises « blanches », mais que la majeure partie de la population, y compris des pauvres, paysans et salariés qui avaient appuyé Chavez, soit allée voter contre Maduro et les politiques corrompus et spoliateurs du PSUV (le parti « chaviste »). Pour autant, cela ne signifie pas du tout que la population souhaite mettre la MUD au pouvoir et voir liquider les quelques conquêtes sociales fragiles des années 2000 (essentiellement les distributions alimentaires, bien qu’elles soient insuffisantes, et la cantine gratuite à l’école pour les enfants).

    Ainsi désavoué et délégitimé, Maduro, avec la bande de militaires et d’affairistes de la « bourgeoisie bolivarienne » derrière lui, n’a jamais envisagé d’en appeler au peuple et à son auto-organisation démocratique pour faire face aux enjeux, a également écarté les solutions d’ « union nationale » que lui proposent les chefs de la MUD et certains courants « chavistes », et a opté pour la fuite en avant bonapartiste. Il a donc pris l’offensive autoritaire. Cette offensive est dirigé contre le peuple vénézuélien : elle aboutit à confisquer toute élection libre, et bientôt à les interdire.

    En même temps qu’il a engagé cette offensive, Maduro (reprenant les âneries des milieux complotistes poutiniens et « anti-impérialistes » qui lui fournissent son pauvre aliment idéologique) a soutenu Trump aux présidentielles nord-américaines (à la différence du PC cubain qui a émis des «signaux » pro-Clinton), il n’a jamais menacé en quoi que ce soit le paiement de la « dette extérieure », principalement aux banques impérialistes US, et n’a pas remis en cause la participation, à un niveau d’environ 40%, des firmes pétrolières US Chevron, Halliburton et Schlumberger dans les pétroles étatiques vénézuéliens (quel anti-impérialisme !).

    La victoire de Maduro à travers sa fausse constituante et par la grâce de l’armée ne constituerait donc en rien la préservation, non pas des « acquis du socialisme », mais des quelques conquêtes sociales de la période chaviste. Au contraire, la logique la plus élémentaire permet de se douter que la victoire des pleins pouvoirs à Maduro permettrait leur démantèlement complet.

    La victoire de la MUD aurait aussi toutes les chances de se retourner contre la majorité pauvre et laborieuse de la population. Les manifestations à répétition depuis des mois sont suivies par un secteur conséquent de celle-ci, mais pas par les plus larges masses. Lorsque celles-ci interviennent, c’est pour des « pillages », c’est-à-dire des émeutes de la faim. Mais la méthode des « grèves générales » appelées par la MUD, avec l’appui d’une grande partie du patronat privé, consiste à installer des barrages routiers de bandes de jeunes Guarimbas, qui ont brutalisé, assassiné voire brûlé vives plusieurs personnes ayant des « gueules de chavistes », c’est-à-dire des métis un peu trop foncé. D’autre part, le régime a lancé depuis l’été 2015 une « Opération de Libération Populaire » (OLP) constituée de groupes armés arborant un masque à tête de mort, qui vont tuer les délinquants ou supposés tels, à la façon de ce qui se passe aux Philippines et en Indonésie. La répression la plus sanglante est celle-ci et elle ne fait pas les Une de la presse internationale. De part et d’autre, dans les bandes de petits-bourgeois « blancs » dressés contre les « faciès de chavistes », et dans les bandes de flics et de lumpens « chavistes », on a donc des aspects qui tendent à la formation de bandes fascistes, qui d’ailleurs ne s’affrontent pas, mais que la masse de la population subit, craint et méprise les unes comme les autres.

    Sur les sentiments populaires majoritaires nous avons une indication certaine dans un article de Zoila Mara publié sur http://www.socialismo-o-barbarie.org/?p=10021, article qui prétend que le courant du Parti du Socialisme et de la Liberté, d’Orlando Chirino (l’un des rares à s’être battu de manière ininterrompue depuis trois décennies contre la répression et pour l’indépendance du mouvement syndical et ouvrier, [ pour voir son positionnement : Venezuela: Coup d’État ou révolte populaire? ]) aurait « perdu la boussole de classe » parce qu’il dit « dehors Maduro », ce qui d’après le courant qui s’exprime ici (Nuevo MAS argentin) revient à vouloir mettre la MUD au pouvoir. Or, dans le même article, il est écrit un peu plus haut de la population : « ils n’en veulent plus de ce gouvernement ». Si un article venant du Venezuela, qui, pour des raisons politiques, condamne un courant qui préconise le renversement du gouvernement, nous indique pourtant, en même temps, que la masse populaire qui fut chaviste n’en veut plus, de ce gouvernement, c’est que ça doit être vrai …

    Mais naturellement c’est aux prolétaires et à la nation vénézuélienne de se débarrasser de celui qui, au moment présent, représente la pointe avancée des intérêts capitalistes semant famine, meurtres et corruption : Nicolas Maduro. Et la question politique à débattre devrait être : comment faire pour l’y aider ?

    La quasi certitude d’une abstention majoritaire à la « constituante » donne une indication. Remédier à la catastrophe demande l’organisation indépendante des travailleurs. Et ils ont le droit de dire à Maduro, de leur point de vue, pour leurs droits et leurs intérêts, et sans que cela n’entraîne le moindre soutien à la MUD, ce mot simple : dégage !

    30-07-2017.

  6. Posted 5 août 2017 at 9:39 | Permalien

    Cette réforme qui peut se défendre repose sur un postulat erroné : la loyauté des grandes entreprises. Or l’histoire a montré le manque de patriotisme de certaines grandes entreprises et aujourd’hui avec une économie financiarisée internationalisée qui n’a plus les principes du libéralisme sain d’Adam Smith il n’y aura que des décisions négatives pour la France et les Français ce qui risque de se payer cher dans les urnes dans 5 ans.

  7. Posted 5 août 2017 at 14:02 | Permalien

    Vincent Présumey
    4 h ·
    Après Jean Mallot, on apprend l’exclusion du PS dans l’Allier de Bernard Pozzoli, Alain Denisot, Henri Malavaud. Et cela après de premières charettes qui portaient sur de vrais militants, ceux qu’on ne voit pas dans les salons d’inaugurations, mais dans les manifs et les luttes démocratiques. Honneur à Brigitte, Manu et quelques autres (et excuses si j’en oublie mais je n’ai pas la liste détaillée alors je ne veux pas écrire de bêtises ! ). Mais maintenant, le goût est pris !
    Donc, exclusion, en gros, de tout le monde ou presque, quoi. De tous les piliers de cette fédération. Et vraiment pas des gauchistes (par rapport à eux, dans le temps, c’était moi, le « gauchiste » ! ).
    Et exclus par qui ? par un macroniste. Les choses sont claires : la fédé de l’Allier du PS, que l’on a vu reconstituée de facto pour soutenir Dufrègne sur la 1° circo au second tour, est exclue du PS parce qu’elle n’est pas macroniste.
    Soyons clairs et insistons-y : c’est la Fédé qui est exclue, celle qui avait été reconstituée dans les années 1970 par Desgranges, c’est la fin d’un cycle. C’est un fait politique important.
    Certains d’entre eux vont engager des procédures contre ces exclusions au niveau national. Mais sur le département, ce que je vois, moi, c’est qu’on a la base ou l’héritage historique de cette fédé, exclue. Ils forment un courant politique de fait. Libre à eux de s’organiser comme ils le veulent – il faut qu’ils le fassent, et qu’on se fédère tous, de provenances diverses, Rencontrons-nous au plus vite : fédé exclue, Gauche démocratique et sociale, M1717, PCF, Ensemble, éventuels insoumis unitaires et non atteint de charismatisme, extrême-gauche, sans limitations … pour appuyer la bataille sociale contre les ordonnances Macron et dessiner une alternative politique à l’exécutif Macron/Philippe, au plus vite.

Déposer un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera jamais transmise.

*