Humanité dimanche : au boulot n°368 Bientôt sans CHSCT…

 

Un salarié intérimaire à disposition de l’entreprise VEDIF (filiale de VEOLIA Eau) réparait une fuite d’eau dans une fouille à Gagny (93) quand 2 dalles en béton se sont effondrées sur lui, entraînant son décès. L’enquête a révélé que ces dalles auraient dû être détruites ou retirées avant toute intervention. Veolia use de 10 000 sous traitants et, chacun le sait, la précarité tue.

 

En Seine Saint-Denis au cours d’un montage de gradin sur le parc des expositions de Villepinte, un travailleur détaché de l’entreprise VAN STOKKUM a fait une chute mortelle d’une hauteur de 6 m. Le plan de travail ne comportait pas de protection collective.

 

D’autres chutes de hauteur (première cause de mortalité au travail) sont signalées :

- dans les Yvelines, sur un chantier de construction pavillonnaire à Mareil-Marly un salarié de l’entreprise LES BATISSEURS AUBOIS (10 Verrières) était occupé à poser les ourdis d’un plancher du 1er étage lorsque son pied s’est coincé dans un fer à béton et il a basculé en arrière, faisant une chute de près de 3 m. Il souffre d’un traumatisme crânien et de plusieurs côtes cassées. Il a été constaté l’absence de protections collectives.

- Dans le Val d’Oise, un chauffeur poids-lourd de l’entreprise AHC (93 Saint-Denis), chargé de vider les bacs de graisse d’un restaurant, était monté sur le camion-citerne afin de nettoyer un filtre lorsqu’il a glissé et chuté de 3 m. Il a été victime de plaies et de contusions au niveau de la tête, du cou, du dos et des mains.

- A Argenteuil un salarié de l’entreprise TSM 55 a chuté d’une hauteur de près de 4 m depuis la toiture d’un hangar, son pronostic vital est engagé. Absence de protection collective.

 

Un apprenti de 17 ans nettoyait un pétrin d’une boulangerie de Bondy (93) lorsque l’équipement s’est mis en route. Ce n’est pas le premier accident de ce genre pour mineur. Son bras a été entraîné par les éléments mobiles, engendrant de graves blessures. L’enquête révèle que les trois pétrins de la boulangerie ne sont pas conformes : absence de protecteur asservi, intervention sur la machine alors que la remise en marche des éléments mobiles n’a pas été rendue impossible. Les accidents de travail des jeunes mineurs augmentent depuis la déréglementation Rebsamen du 4 février 2015.

 

A Saint-Ouen l’Aumône (95), chantier de construction métallique, deux intérimaires à disposition de l’entreprise SARTECO (50) guidaient à la main le déplacement d’une poutre métallique accrochée au bras télescopique d’un chariot élévateur par une élingue en tissu lorsque celle-ci a cédé, la poutre est tombée sur les jambes de l’un des deux intérimaires, lui occasionnant des fractures, et a projeté le second à 3 m. L’élingue, non adaptée à la charge était visiblement usée.

 

Dans la majorité de ces cas, il y a faute inexcusable des employeurs ne prenant pas les mesures de sécurité élémentaires. Un état d’esprit qui s’aggrave alors que le laxisme en droit du travail s’étend, et que les CHSCT vont être supprimés ?

 

Gérard Filoche

 

 

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