UE : avec Macron, le pire est chez nous : Macronxit

 

Inouï, avec Macron, il faut perdre l’habitude de dire « c’est la faute à l’Union européenne », « c’est la faute à Merkel »,  « il obéit aux directives européennes » parce que Macron c’est lui le pire, il est en pointe de ce qu’il y a de plus ordo-libéral en Europe. Le poison ne vient pas d’ailleurs, il est à l’Elysée. Les traités capitalistes européens que l’on combat, c’est Macron qui en donne la pire version.

En matière de droit du travail après les casses des lois Hollande-Valls-El Khomri (2016) et les ordonnances anti travail de Pénicaud-Macron (2017), nous en sommes au point ou il faut aller chercher dans des aspects du droit européen, les éléments de défense de nos propres droits fondamentaux !

C’est ainsi que nos tribunaux prud’hommes sont allés chercher dans le droit européen et l’OIT, les références nécessaires pour ne pas plafonner les indemnités qu’ont le droit de recevoir légitimement les salariés licenciés de façon abusive. Et c’est Muriel Pénicaud qui tente de faire barrage, par circulaire, au fait que les juges du travail vont chercher en Europe la justice que la France interdit.

Pareil pour les licenciements, il faut aller chercher dans la convention n°158 de l’OIT que l’Allemagne et d’autres pays européens appliquent le fait que les licenciements ne sont pas des « ruptures conventionnelles collectives » mais doivent être obligatoirement « motivés », « écrits », puissent faire l’objet de « recours » en interne à l’entreprise, puis en externe devant le juge, et que la totalité du préjudice soit « réparé ».

Idem pour le droit à congé en cas de longue maladie : dans le droit français, un long arrêt maladie d’origine non professionnel ne crée pas de droit à congé, mais dans les textes européens, n’importe quel salarié peut bénéficier d’au moins un mois de congés payés annuels (cinq salariés de Goodyear viennent ainsi de gagner devant le Tribunal administratif de Clermont-Ferrand).

Idem en durée du travail, la durée maxima du travail d’ordre public en Europe est toujours de 48h hebdomadaire et le repos quotidien de 11h : les « forfaits jours » ne permettent pas d’y déroger. Macron est aussi en fraude lorsqu’il proclame (octobre 2017) devant préfets, gendarmes et policiers, qu’il n’est « plus question de respecter la directive européenne sur le repos de 11h ».

idem le Conseil de l’Europe estime qu’aménager la durée du temps travail en France sur une période de référence qui peut atteindre trois ans (loi El Khomri) n’est pas «raisonnable» et donc contraire à la Charte sociale européenne de 1999. Et ce pour une raison simple : cette disposition prive les travailleurs de leurs droits à une rémunération équitable et, en particulier, à une majoration des heures supplémentaires.

Et c’est encore une directive de l’UE du 16 avril 2019 qui réalise une timide avancée pour rapprocher les droits minimaux des travailleurs sur plate-forme (périodes d’essai, formation,  prévisibilité des horaires) de ceux des autres travailleurs (excepté pour les « auto entrepreneurs » à la française, cette barbarie qui livre des « commerciaux » et non pas des salariés à Uber ou Deliveroo).

Macron est même allé chercher des accointances avec la Hongrie de Viktor Orban contre les « lanceurs d’alerte » qui  remettraient en cause le « secret des affaires » des entreprises.

A quoi sert le mot d’ordre de « sortie de l’Union européenne » en ce cas ?  A comparer, le code du travail est devenu meilleur, sur bien des points, pour les salariés, en Allemagne. Le bon mot d’ordre c’est  : « Macronxit »

Gérard Filoche

 

One Commentaire

  1. socrate
    Posted 18 avril 2019 at 23:20 | Permalien

    et tout ça s’est fait dans le silence de certains syndicats français…..

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