Chronique Humanité dimanche Au boulot n° 460 La puissance du salariat

 

Il ne se passe pas un jour sans propagande : « Est-ce la fin du salariat ? » demande Libération? « La fin du salariat mythe ou réalité ? » s’interroge La Tribune. La loi « LOM » sur les mobilités instaure « La présomption de non salariat ». Et bien sur l’immanquable question : « comment l’ubérisation change le travail ? » entretient dans les Echos« La peur de la fin du salariat » ! Novethic conclut : « Le recul du salariat impose de réinventer la protection sociale ».

Pardi !

C’est une  vraie campagne de bourrage de crânes !  Elle ne repose sur rien  car le salariat ne cesse de grandir sur la planète (54% des actifs) et chez nous, il a gagné depuis longtemps !

En mars 1906 quant survient la catastrophe de Courrieres, le ministère du travail est crée et le premier code du travail est rédigé en 1910 alors qu’il n’y avait que 3 millions de salariés.

En mai-juin 1936 quand la grève générale éclate et impose les 40 h et les congés payés alors les salariés étaient encore minoritaires.

En 1945, les « indépendants », agriculteurs, commerçants, artisans, étaient tout justes moins nombreux quand le salariat a obtenu la Sécurité sociale, les retraites, les CE, les IRP, la médecine du travail, l’inspection, les prud’hommes.

En mai 68 le salariat était à près de 70 %, quand éclate la plus grande grève de l’histoire de l’humanité, qui gagne 33 % de hausse du Smig et 55 % de hausse du Smag, la 4° semaine de congés et des droits syndicaux nouveaux,

On est même montés à 92 % d’actifs salariés, redescendus à 88 %, et en dépit du chômage,  on est autour de 90 % de salariés parmi les actifs.

Soit 30 millions de salariés, 18 millions de contrats de travail dans le privé et 5,5 millions dans le secteur public et 6,6 millions de chômeurs temporairement privés d’emploi !

Les indépendants ne sont plus que 10 %, dont seulement quelques dizaines de milliers d’ubérisés et auto-entrepreneurs qui ont un contrat commercial déclassé sans droit ni loi au lieu d’un contrat de travail avec subordination et protection.

Jamais le salariat n’a été aussi fort de toute notre histoire !

Et c’est le moment qu’ils choisissent pour décupler leur propagande qui tente de faire croire qu’on est en voie de disparition.

Le but c’est de nous enlever, quand on est 30 millions, ce qu’on a gagné quand on étaient 3 millions !

Et le pire c’est que ça marche si on est divisés !

« La domination de la bourgeoisie n’est fondée que sur la concurrence des ouvriers entre eux, c’est-à-dire sur la division à l’infini du prolétariat, sur la possibilité d’opposer entre elles les diverses catégories d’ouvriers » (Engels)

 

Gérard Filoche

 

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