La GDS publie Retraite par points, retraite en moins !

 

Le courage, c’est avant tout, d’après Jaurès, « de chercher la vérité et de la dire ». Mais face aux fables gouvernementales relayées, sur la question des retraites, par nombre de médias aux ordres de leurs richissimes propriétaires, il est bon de rappeler que c’est également « de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe ». Sous Macron, tâcher de dire la vérité et refuser la loi du mensonge, c’est décidément tout un. D’où ce petit livre sur la question des retraites qui vise à répondre point par point (sans mauvais jeu de mots) au discours lénifiant du pouvoir.

 

Les gouvernements qui avaient imposé les précédentes réformes de nos retraites (1993, 2003, 2010 et 2014) nous prédisaient du sang et des larmes si nous n’acceptions pas d’augmenter la durée de cotisation ou de reculer l’âge de la retraite. Le vieillissement de la population et l’arrivée de « centaines de milliers de centenaires » à l’horizon 2050 ne pouvaient provoquer, selon eux, qu’un déficit de centaines, voire de milliers de milliards d’euros de nos retraites. C’était la réforme ou l’apocalypse !

 

L’ancien et le neuf

Emmanuel Macron, Édouard Philippe et Jean-Paul Delevoye reconnaissent que l’équilibre financier à long terme de nos régimes de retraite est réalisé. Ils affirment ne vouloir mettre en place leur système de retraites à points que pour réaliser l’équité de nos régimes de retraites et le bonheur des retraités.

Tandis que les réformateurs de « l’ancien monde » dissertaient à l’envi sur le cataclysme que représenterait le vieillissement de la population, Macron, Philippe et Delevoye passent complètement sous silence l’augmentation de 6 millions du nombre de personnes de plus de 65 ans en 2040. Cette hausse du nombre des personnes âgées n’est toutefois pas sans conséquence dans un système qui plafonnerait à 14 % la part du PIB destinée au financement des retraites. Le nombre de convives augmentant alors que la part du gâteau resterait la même, le montant de chaque retraite ne pourrait que diminuer.

 

Différence spécifique

Les deux objectifs du système de retraites à points d’Emmanuel Macron restent les mêmes que ceux des précédents réformateurs. Ne pas augmenter, tout d’abord, les cotisations retraites pour assurer aux actionnaires les dividendes qu’ils exigent à cor et à cri. Faire ensuite une place plus importante à la retraite par capitalisation, pour la plus grande joie des banques et des compagnies d’assurance.

La seule véritable différence entre les précédentes réformes de nos retraites et le système par points qu’Emmanuel Macron tente d’imposer au forceps est que ce système irait beaucoup plus loin. En supprimant tous nos points de repères collectifs (âge de la retraite, durée de cotisation…), il obligerait progressivement à partir en retraite beaucoup plus tard qu’aujourd’hui et diminuerait considérablement le montant de toutes les pensions, condamnant à la pauvreté une part de plus en plus importante des retraités.

Était-il possible de s’attendre à autre chose du président des riches dont toute la politique a pour fonction essentielle d’accroître encore et toujours les privilèges des actionnaires ?

 

Anne de Haro, Gérard Filoche, Éric Thouzeau,

La retraite à points de Macron. Dix questions, dix réponses,

éd, nombre de pages, prix


 

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