L’uberisation progresse comme une lèpre

L’ubérisation progresse comme une lèpre

Macron et Pénicaud manipulent la présentation des taux de chômage : avec eux ce n’est pas le chômage qui baisse mais les statistiques. Ils ont remplacé la référence aux chiffres de Pole Emploi et ceux de la DARES par la référence aux chiffres du BIT. Or le BIT exclut du chômage toute personne qui a travaillé une seule heure dans le mois précédent : avec cette méthode, les demandeurs d’emploi selon le BIT ne sont que 3,365 millions. Alors que les demandeurs d’emplois selon Pôle emploi, c’est 5,531 millions. Pour camoufler la différence, ils parlent maintenant de  « halo du chômage » (sic), il est de 1,6 million. Et comme, depuis le 1ernovembre, ils ont rendu plus difficiles les inscriptions (il faut 6 mois de travail au lieu de 4 mois), plus massives les radiations et raccourci la fin des droits, forcément, en apparence, les chiffres du chômage baissent.

A cela s’ajoute la progression forcée du travail non salarié.

En 2019, en France, 12,1 % des personnes occupant un emploi sont « ‪indépendants » ; statut plus répandu chez les ‪hommes(15,3 %) et les‪seniors(17,3 %) – vient de nous dire l’INSEE.

 

Ce chiffre veut dire que la politique de Macron avance comme la lèpre.

 

 

La partie des salariés actifs recule : 90 % dans les années 2010 et autour de 88 % à ce jour.

Sous Macron, ils parviennent donc lentement à exclure 1 à 2 % des actifs du salariat qu’ils réussissent formellement à ubériser. Assez pour les « extraire » des comptes du chômage.

 

En fait ces ex-salariés ne peuvent plus accéder à l’indemnisation en tant que chômeurs, donc au lieu de s’inscrire au pôle emploi, ils sont poussés vers le « travail indépendant ». Les voilà, loueurs de bras, journaliers, besogneux, tâcherons, appointés, trimardeurs, auto-entrepreneurs, incubateurs, startuppers. Retour vers le XIX° siècle.

 

Toujours selon l’INSEE, sur la dernière décennie, la population active âgée de 15 à 64 ans a augmenté de 1,0 million de personnes en France dite « métropolitaine ».

Mais malgré cela, il n’y a seulement que 71 % d’actifs en France (en dessous de l’Union européenne à 72,9 % et loin  derrière des pays comme la Suède ou le Danemark dont les taux d’activité atteignent respectivement 82,1 % et 80,0 %).

Sur cette population active française de 71 %, à part les chômeurs officiels, 57 % est salariée, et récemment, ce sont les non-salariés, 8,9 % qui sont en hausse.

 

Le problème est que cela ne résout rien, à part la propagande du gouvernement, car le chiffre d’affaire moyen des auto-entrepreneurs économiquement actifs est inférieur à 1400 euros,  et le taux de pauvreté de ces « indépendants »  atteint 16,6 % d’entre eux. Bien plus que le taux de pauvreté des salariés qui est de 5,9 %.

L’ubérisation est un appauvrissement des victimes de ce faux travail prétendu indépendant.

Et aussi des caisses de Sécurité sociale.

 

lire chaque semaine l’humanité dimanche chronique au boot n° 482 Filoche

 

Déposer un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera jamais transmise.

*