C’est beau, hein, « ouvrier du Livre » ?

Je vais ici faire un travail de mémoire sans filet. C’est une période de ma vie (1978-1979) qui a duré deux ans pendant laquelle j’étais ouvrier du livre à Paris. Je n’ai, avant ce mois de novembre 2020, jamais rien écrit à ce sujet, je n’ai pas de notes, par d’archives, seulement ma mémoire, laquelle est forcément vulnérable quarante ans après.

Mon ami Yann Volant m’a demandé si je pouvais néanmoins rédiger un témoignage sur ce travail de l’époque.

Après avoir trop longtemps tardé pour répondre à cette sollicitation, la voici,  je vous la livre. Mais s’il vous plait, prenez là avec des pincettes, soyez indulgents, pardonnez aux imprécisions ou au erreurs, dans ma tête, c’est du « reconstitué » avec des prismes d’aujourd’hui .

Tout a commencé le 29 août 1978 au cours d’un comité central de la LCR, à Poissy, île des Moineaux, dans les locaux du CLAJ, où l’on me faisait procès parce que, membre du Bureau Politique, j’avais envoyé une lettre, qualifiée de « fractionnelle » à un camarade de Strasbourg, Jean-Claude Meyer (dont le pseudonyme était Matisse). Le rapporteur contre mon « fractionnalisme » fut Yves Salesse, et, à charge, Alain Krivine. Il fut soumis au vote deux sanctions possibles :  me « dépermanentiser »  et m’exclure du Bureau Politique. Le vote du Comité central aboutit à ce que je sois « dépermamentisé » mais en étant maintenu membre du Bureau Politique.

Il me fallut donc, le 1erseptembre, chercher un travail, d’autant que nul ne le savait à part sa mère et moi, mais Léa Filoche était conçue depuis le mois de juillet.

Fils d’ouvrier et d’aide soignante, je n’avais aucun bien ni revenu, j’avais 33 ans, j’avais déjà fait une douzaine de boulots différents pour vivre (moniteur, vendeur, nettoyeur, pion maitre-auxiliaire, chauffeur-livreur, conducteur de train, manutentionnaire sur le port, facteur, prof de philo remplaçant, journaliste, imprimeur) je ne doutais pas que j’en trouverais un autre – tout en étant bien décidé à continuer mon combat politique avec la LCR et dans le LCR.

 

C’est beau, hein, « ouvrier du Livre »

 

Cela se fit immédiatement grâce à mon camarade Jean-Michel Vallantin qui me proposa :  « Je suis « permanent  du Livre », je te fais embaucher, t’inquiètes ».J’acceptais aussitôt sans bien savoir quelles allaient être mes tâches.

J’étais embauché « par Blanqui ». Je connaissais les « chefs » de « Blanqui » parce que j’avais eu la charge d’aller négocier avec eux, siège de la CGT du Livre, au nom de la LCR en 1975 quand nous préparions notre propre imprimerie (Rotographie) pour publier le quotidien Rouge (Société de presse nouvelle SPN). C’était l’époque des grandes batailles du Livre, les « rodéos » dans les rues de nuit avec le Parisien Libéré et le groupe Amaury, qui voulait casser le syndicat et  les droits des salariés.  Notre journal Rouge et notre imprimerie militante ne pouvaient se permettre de respecter la convention du Livre et je devais leur expliquer cela : ils m’avaient reçu courtoisement, payé un pot, et fait comprendre que notre petite entreprise n’était pas un sujet dans leurs préoccupations.

C’était « Blanqui » dont j’étais devenu, un des « permanents » (dans ce cas-là ça n’avait pas un sens syndical) et qui me donnait des ordres, m’envoyant à tour de rôle dans une imprimerie ou une autre. Jean-Michel Vallantin bien introduit dans le cœur des décisions du planning me transmettait mes horaires et les lieux, d’un jour à l’autre.

Ça consistait à aller dans les différentes sociétés de presse, œuvrer à la sortie des rotatives. J’étais une sorte d’intérimaire, non pas commandé par les patrons, mais par le syndicat CGT du Livre. Je n’allais jamais au bureau des permanences, mon salaire m’était versé en direct sur mon compte, avec des fiches explicatives récapitulant mes services, et différentes feuilles de paie, imprimerie par imprimerie, journal par journal. Les patrons payaient Blanqui qui me faisait suivre. Je n’ai jamais eu de contrat de travail écrit mais j’étais « à disposition », selon les besoins des imprimeurs des journaux et le planning du syndicat. Tout se faisait par téléphone : «  – Tu vas au JDD demain » « - Tu vas à l’Huma cette semaine ». «  – Tu remplaces au Monde ».Mon seul instrument de travail était une « serpette », sorte de petit couteau arrondi avec une poignée courte pour bien le tenir en main. Cette serpette me servait à couper la ficelle après avoir « ficelé » les paquets de journaux.

J’étais « ficeleur ».

C’est un monde aujourd’hui totalement disparu.

Par exemple, j’allais à France-Soir, rue Réaumur, c’était un des meilleurs « services ». J’arrivais vers onze heures, minuit, une heure, c’était selon et j’allais me poster à la réception des paquets de journaux sortant de la rotative. On était debout dans une atmosphère déshumanisée, tantôt glaciale, tantôt trop chaude. Il y avait une sorte de tapis roulant avec des « coudes » et nous étions placés en différents endroits pour empêcher les paquets de « bouchonner ». Si cela arrivait, il suffisait de redresser le paquet et de le pousser avant que les autres ne s’accumulent et bloquent toute la chaîne. Parfois les paquets qui étaient automatiquement ficelés, en cordons plastiques, par une machine, arrivaient éclatés : alors nous avions des ficelles et devions le reficeler aidé de nos serpettes. Il fallait faire vite. Il me fallut apprendre le « coup de main », un certain art de manipuler les journaux tout en reconstituant efficacement les paquets. Ensuite on alternait avec les collègues, souvent des jeunes, syndiqués à la CGT, des étudiants syndiqués à l’UNEF, pour attraper et ranger les paquets, arrivés en bout de tapis roulant, dans les camions qui les emportaient partout en France. Tout cela allait très vite, à l’époque il n’y avait pas de facsimilés, France-Soir Réaumur servait toutes les librairies du pays, une noria de camionnettes y contribuait. Ma fonction était bien circonscrite : d’assurer le lien entre la sortie de la rotative, le ficelage des paquets, leur mise en camion.  Le service de France-Soir ne durait jamais 8 h comme il était indiqué sur la commande, si le papier de la rotative ne se cassait pas, cela pouvait ne durer que deux heures : « fini parti ». Habitant rue Rambuteau, je partais de chez moi vers minuit et rentrais souvent vers 2 ou 3 h du matin. Ce qui me brisait quand même ma nuit, soit que l’attendais en lisant l’heure tardive de mon départ, soit que je rentrais finir ma nuit (et parfois Jean-Michel Vallantin et ses amis venaient me chercher pour un festin tardif avec libations dans un restaurant des Halles, « Au pied de cochon » souvent).

Je gagnais une somme très coquette à chaque service,  car mes congés payés (8 semaines) et mes 13° et 14° mois étaient inclus proportionnellement ainsi que des primes aléatoires selon les jours et les différents imprimeries où je travaillais (nuit, dimanche, férié). Jamais je n’ai gagné autant d’argent de ma vie. C’était théoriquement interdit, mais quand des raisons militantes m’avaient empêché de faire un service, j’en faisais deux dans la même journée qui suivait. Certains de mes collègues avides d’argent en faisaient trois. Une fois, en plein milieu de la nuit, le délégué CGT nous demanda de nous arrêter et décréta une grève surprise immédiate, en nous précisant rapidement que le journal contenait un supplément imprévu.  Je lui demandais bêtement «  - Et alors ? », il me répondit que « les paquets étaient plus lourds », et nous eûmes 50 francs de plus pour ce service. Comme l’expliquait un de mes camarades « - Tu vois, on fait le même travail qu’un ficeleur au BHV, mais lui, son patron ne craint pas trop que ses colis arrivent en retard,  il est payé au Smic, tandis que nous, les journaux sont périssables, et le patron meurt de trouille que le journal n’arrive pas à temps dans le kiosque, donc il paie cher pour s’en assurer. »

J’allais dans différentes imprimeries, au Figaro et au JDD rue d’Aboukir, à Investir rue du Croissant, à l’Humanité-Poissonnière, au Monde Plaine-St-Denis et aussi dans les entrepôts des NMPP, boulevard Mac’Donald.

Je passais le plus souvent de chez moi à pied, derrière Saint-Eustache, prenant la rue Montmartre, passant de l’ancien secteur des boucheries à celui des imprimeurs, lorsque, disait Aragon, « l’odeur du sang cède la place à l’odeur de l’encre ».

Les services qu’on préférait c’était le JDD, un service court, sans histoire, doublement payé au tarif du dimanche.

C’était aussi l’Huma à cause de la bonne atmosphère de camaraderie au travail. Là aussi le service était vite expédié et bien payé.

Ensuite l’imprimerie du Croissant, un autre service court de fin d‘après midi avec prime pour sortir « Investir ». Je me rappelle que des pauvres venaient y chiper un ou deux paquets de journaux pour les revendre à leur compte, et que l’un des patrons descendait lui-même de son bureau pour passer ceux qui restaient en trop au bleu de méthylène, en nous regardant d’un oeil soupçonneux.

Au Monde, les rotativistes, dans leur vestiaire, avaient un frigo et chacun leur bouteille de Ricard avec leur nom marqué dessus. Ils payaient à tour de rôle une tournée, ce qui faisait courir quelques risques pour le travail, car, après cinq ou six « jaunes », l’effet était garanti. Je me gardais de suivre cet entrainement et ne dépassait jamais le deuxième verre. Le travail y était plus difficile, car les journaux arrivaient entre nos mains, pliés en huit et c’étaient nous qui faisions les paquets. Or attraper 60 journaux, les compresser entre deux mains, les soulever, les faire tournoyer, virevolter en les entourant, en croix, par la ficelle qu’on fait glisser et qu’on resserre par un nœud coulissant, coupant d’une même mouvement le reste de la corde à l’aide de notre serpette maintenue en main pendant toute l’opération, ce n’était pas si facile ! Les premières fois que je m’y exerçais, le paquet s’éventra par le centre,  et il me fallut rechercher à quatre pattes les journaux dans toutes les directions, sur le tapis, par terre, sur la table voisine. Mes collègues expérimentés m’attendaient au tournant et éclatèrent d’abord maintes fois de rire à mes tentatives avant de m’apprendre patiemment les bonnes manières. Eux qui allaient à toute vitesse et en faisait même concours entre eux, surent décomposer leurs gestes, pour me montrer la technique. Quand même il me fallut des semaines pour arriver à leur niveau et, à mon tour, jouer les artistes funambules avec mes 60 journaux à la fois : « - Tu vois qu’on mérite notre salaire, appelle un patron pour qu’il fasse ça, on va se marrer ».

J’allais souvent à Mac Donald, porte d’Aubervilliers, sur « les maréchaux ». Là, c’était un complet service de nuit de 9 h du soir à 6 h du matin. On n’aimait pas y aller, mais c’était impératif dans le partage de nos plannings. C’était un immense hangar où travaillaient des centaines de femmes et d’hommes. Tous les journaux, revues, magazines de la capitale, y arrivaient par palettes entières tout au long des nuits, des jours, toute la semaine. La nuit, ça commençaient par les quotidiens les plus urgents, puis les hebdomadaires, puis les magazines mensuels. Les « bricarts » (les contre maitres) nous apportaient des palettes entières et nous étions chacun derrière des casiers allant à mi hauteur de notre taille à celles de nos bras levés. Nous repartissions les différents type de journaux dans ces casiers et de l’autre côté des casiers des femmes les saisissaient selon des carnets de commande, les triaient, les assemblaient en petits et moyens paquets, les étiquetaient en adresses de librairies, de « maisons de la presse » de tout le pays, puis ils partaient sur un tapis roulant, se faisaient plastifier en bout de chaine, et reprendre en charge dans une noria de camionnettes qui partaient aussitôt.

Le travail était sexué : avec les serpettes, les hommes découpaient les palettes et « bourraient » les casiers de façon à ce que les femmes ne soient jamais en manque et ne ralentissent jamais. Le contremaître, lorsque nous tardions à approvisionner  les casiers, venait nous relancer : « - Traînes pas, bourres ta femme ».

Il y avait 90 % de femmes et 10 % d’hommes dans le gigantesque atelier. Tous les contremaîtres étaient des hommes. Le travail était organisé de façon sexiste à l’avantage de hommes et au détriment des femmes. Le boulot des hommes était censé « soulever des poids » et répartir des kilos de papier, il était aussi plus espacé : quand les casiers étaient pleins les hommes attendaient assis, les femmes étaient toujours debout, triaient des petits tas de magazines mais n’arrêtaient jamais.

Le boulot sexué se répercutait dans tous les sens car les femmes plaisantaient comme des charretiers contre les hommes : «  – T’as amené tes joyeuses ce soir ? » « - Tu nous les montres »  «  – Bon, cette nuit, on fait un concours de culs ronds et de culs plats »    «  – Ah, celui-là il a le cul plat » «  Le mien, il a un cul rond ! ».Et un homme qui traversait l’atelier, se voyait mettre la main au cul pour « tâter ». «  – Je l’ai tâté celui-là, c’est du bon bien rond. »

Moi, je « bourrais » les casiers au maximum pour pouvoir lire entre temps la presse que j’avais ainsi dans les mains. Chaque nuit, j’avais toutes les informations, je lisais tout, je partis même avec des journaux, et me trouvais ainsi plus informé que les autres quand j’arrivais au bureau politique de la LCR auquel je participais toujours. Il n’y avait pas internet, pas de téléphones portables, c’est au cours de ces nuits-là que je me cultivais, sur les révolutions nicaraguayenne, iranienne, l’intervention russe en Afghanistan, les grandes grèves de la métallurgie, les dernières années de Giscard. Finalement, de ce point de vue, ce me fut un boulot utile.

Mais les nuits à Mac Donald étaient longues :  il y avait une énorme horloge dans le grand hangar, on la voyait de partout. Je me rappelle que les heures étaient interminables. De 9 h à minuit, les aiguilles ne semblaient jamais bouger. La grosse aiguille ne remontait pas, on aurait dit qu’elle était lestée de plomb. De minuit à quatre heures, la même grosse aiguille semblait ne pas vouloir redescendre, le mécanisme semblait l’avoir bloqué. N’importe comment quand je la regardais, avec attention, à la dérobée, subrepticement ou longuement, cette grosse aiguille me décevait toujours.

A quatre heures du matin, il y a avait une pause repas d’une demie heure. Qu’on ait faim ou pas, tout le monde se précipitait,  les hommes mangeaient avec les hommes, les femmes avec les femmes. Les hommes buvaient des bières Pelforth, les femmes du Muscat. C’était à qui allait en boire le plus, parce que ça aidait à faire passer le temps restant plus vite,  de 4 h 30 à 6 h. Ensuite on était des zombies, plus personne ne se parlait, le travail ralentissait, puis on courait tous, épuisés, vers le premier métro ou le premier bus. Dans la bouche de métro de la Porte d’Aubervilliers, j’arrivais devant les grilles encore fermées. On étaient des dizaines dans le noir à attendre leur ouverture. Quand c’était l’heure on se précipitait dans les rames, mais les lumières étaient encore éteintes, alors chacun s’asseyait et commençait à somnoler. Et puis il y avait le signal sonore et les lumières s’allumaient brutalement, secouant les corps, les têtes se redressant tant bien que mal. Généralement les femmes étaient plus dignes et plus belles que les hommes, elles s’étaient remaquillées fièrement par-dessus leurs fatigues tandis que la barbe des hommes les rendaient gris et hâves.

Une fois que j’étais de jour, il y eut une grève…  de femmes. Pour une dispute avec un contremaitre, les femmes avaient fait une assemblée et décidé d’arrêter. Les hommes immobiles étaient restés à leurs places quasi tétanisés ou gênés. « - Qu’est ce qu’ils vont faire ? » demanda une des femmes leader. Je me sentais mal à l’aise, mais je quittais mon poste et je marchais vers elles. «  - Y’en a un qui se décide mais les autres ? » Les autres hésitaient mais ne bougèrent pas, ce qui me mit davantage mal à l’aise, isolé, j’eus peur d’être démagogique, je fis quelques pas en arrière pour aller rechercher des collègues et les entrainer. «  - Ah tu vois, il recule, y’a rien à attendre des mecs ». Une grève de femmes contre les hommes. Tous et toutes travaillaient dans le même syndicat. C’était tendu et violent. Je décidai de retourner vers elles. Un bricart vint leur crier d’un ton agressif de se remettre au travail, elles refusèrent en l’insultant. Toute la presse du jour était bloquée et évidemment la direction du dépôt vint enfin proposer de négocier. Je n’ai pas su ce qui avait été conclu, à part « qu’elles avaient gagné ce qu’elles voulaient » me dit un des contremaîtres avec un accent de mépris.

J’ai vécu ainsi pendant deux ans, Léa avait un an et une petite Emma était apparue, jusqu’à ce que je redevienne majoritaire dans la LCR en 1979 (thèses T4, congrès de Saint-Gratien) et que les mêmes qui m’avaient « licencié » pour un simple courrier me demandent de redevenir « permanent »  au quotidien Rouge à temps plein. Pendant deux ans je n’avais jamais aussi bien gagné ma vie – bien plus que quand je deviendrais inspecteur du travail, même en fin de ma carrière. Permanent au Smic, je (re)diminuais par trois mon salaire et regrettais aussi, de ce point de vue, de n’être plus « ouvrier du livre ».

C’est beau, non, « ouvrier du Livre » ?

Je voulus garder ma serpette, pour je ne sais quelle raison, sans doute comme souvenir de ce monde disparu, mais elle s’est égarée.

Gérard Filoche (7 novembre 2020)

 

PS :

1°)Jean-Michel Vallantin nous a quitté prématurément à l’âge de 60 ans, il savait chanter comme pas un, Gaston Montéhus et Aristide Bruant (notamment « La filoche » et « Les mains blanches »), la Commune n’est pas morte et le Chant des partisans, dans nos longues soirées fraternelles et nos nuits de libation, c’est à ce bon vieux camarade que je rends hommage ici et que je remercie encore de tout coeur.

2°) je n’en avais pas fini avec le Livre : quand je suis devenu, en 1982, contrôleur du travail à la formation professionnelle, j’ai eu l’occasion fortuite de visiter un organisme appelé « Coforma » et de rapporter en sa faveur auprès des commissions officielles de la Préfecture pour qu’il obtienne un agrément de formation, je sus alors qu’il s’agissait du syndicat CGT des correcteurs.

Je fus invité à un « célèbre Alla » du Livre, à Blanqui en l’honneur des « stages Rigoud », il y avait 400 personnes au moins, et les murs vibrèrent quand 10 puis 100 puis 400 crièrent « Alla … allaa… alaaaaaa  « A la santé du confrère qui nous régale aujourd’hui » ! »

3°) Et encore : après avoir passé le concours d’inspecteur du travail et suivi la formation à l’INT de Marcy l’Etoile près de Lyon, de 1985 à 1987, j’ai fait mon « stage » de deux mois à l’hiver 1986 au « Journal officiel ». C’était, peu le savent, une coopérative où les 900 salariés étaient syndiqués CGT, et n’avaient pas le droit de faire grève – sauf symboliquement. Ils avaient un Préfet spécial pour les contrôler. On en était encore aux « typos » en plomb et aux maquettes sur table avec filets. C’est là que j’ai rédigé un « mémoire » intitulé « Du plomb à l’électron ».  (Cf. archives INT)

 

 

 

 

22 Commentaires

  1. reitnomud
    Posted 7 novembre 2020 at 14:28 | Permalien

    Salut Gérard,
    Beau papier mais attention, il reste des survivants de cette époque. Comme je ne te crois pas menteur, tu dois avoir la mémoire sélective et un brin imaginative. Vallentin, était-ce le camarade qui circulait en moto Triomphe ? Je suis très attristé d’apprendre son décès. A « Réaumur » les services commençaient à 3h30 pour la première, à 8 heures pour la deuxième (CTD ?), à midi pour celle de l’après midi puis à 22 heures pour l’Equipe… et le JDD (2 éditions en rabe le samedi soir) Enfin, être « permanent » n’avait rien à voir avec le syndicalisme, c’était le terme professionnel de la situation de travail. Bonne journée et bien fraternellement; Il en a fait fantasmer ce Syndicat du Livre CGT au 94… (je suis un ancien Secrétaire de la section des Départs-Poste des années 78/81)

  2. Posted 7 novembre 2020 at 18:09 | Permalien

    J’attire l’attention sur l’excellente tribune de JLM, qui reprend ses excellentes interventions dans l’Hémicycle de ces derniers jours.

    Je comprends que la majorité ici (et dans toute la gauche d’ailleurs, GDS n’est en rien une exception) est réticente à s’opposer au confinement voire le soutient. Mais quand bien même on peut penser qu’une telle mesure est nécessaire, il est absolument nécessaire de critiquer le moindre aspect autoritaire de sa mise en oeuvre.

    JLM le fait très bien dans cette tribune (on pourrait aussi ajouter le caractère liberticide et paternaliste du système des attestations et de la limite kilométrique des déplacements de loisir, contraintes rarissimes en Europe https://www.liberation.fr/checknews/2020/11/04/confinement-la-france-est-elle-le-seul-pays-a-imposer-une-attestation-et-une-limite-kilometrique-aux_1804401). GDS ne le fait quasiment pas dans les quelques textes sortis depuis quelques semaines.

    Si nous devions faire une liste des abus de pouvoir liberticides liés à la gestion de la crise sanitaire, ce serait celle-ci:
    a. état d’urgence sanitaire
    b. conseil de défense
    c. incohérence et arbitraire dans la définition des commerces « essentiels »
    d. attestation de déplacement
    e. limite kilométrique
    f. le flou dans le décret décrivant les déplacements autorisés, qui accroît l’arbitraire policier

  3. Posted 7 novembre 2020 at 18:13 | Permalien

    Bonjour,
    merci de ton message,
    oui Vallentin circulait en moto, je ne me souviens plus de la marque
    a « Réaumur » tu as peut être raison, je croyais ça plus tôt dans la nuit
    bien sur « permanent ».. ficeleur n’avait rien à voir avec le permanent syndicaliste
    mais je déduis de ton message, que le reste est vrai, ma mémoire ne m’a pas trop trompé !
    bien a toi, gerard

  4. Posted 7 novembre 2020 at 19:26 | Permalien

    Élection américaine : minorités, CSP, genres… Comment les Américains ont voté en 2020

    Un petit commentaire sur Trump.
    Je ne me risquerais pas à faire la liste exhaustive des défauts de Trump de peur d’en oublier : raciste, menteur, anti-scientifique, anti-socialiste, anti-féministe, homophobe, pro-milliardaires, soutien de l’extrême droite israélienne, anti-musulman, anti-avortement, anti-journaliste, climato-spectique, augmentation des déficits, augmentation des inégalités, …

    Néanmoins, j’aimerais vous soumettre deux points :

    1) Il a essayé de limiter le dumping social généré par la mondialisation néolibérale pour les américains (je ne sais pas dans quel proportion ça a marché ou échoué).
    – Sortie de traités de libre échange
    – Renégociation des traités avec le Canada et le Mexique pour favoriser l’emploi américain
    – Tentative pour rééquilibrer la balance commercial avec la Chine et l’Allemagne (taxe sur les importations)
    – politique très offensive pour favoriser les entreprises américaines
    – Il a obligé certaines entreprises mexicaines à augmenter les salaires afin de limiter la concurrence avec des entreprises situées aux US

    Le dumping social de la mondialisation néolibérale a été poussé autant par les démocrates / sociaux libéraux que par les républicains / droite.
    Il est pour moi une raison importante du décrochage entre une partie de la population et les élites mondialisées.
    Il explique, à mon sens, une bonne partie de la poussée de l’extrême droite, du Brexit et de la victoire de Trump il y a 4 ans.
    Ça me parait important que la gauche réponde aussi à ces problématiques, par exemple : politique industrielle, relocalisation d’industrie, taxe sur les importations en fonction de critère sociaux et environnementaux, …

    2) Il n’a pas fait de nouvelle guerre « officielle » (officieusement l’armée américaine a été active en Syrie, en particulier pour conserver les puits de pétrole)
    – Bush père (Irak)
    – Clinton (Somalie, Yougoslavie)
    – Bush fils (Afghanistan, Irak)
    – Obama (Libye)

    Sinon rien à voir :
    Jusqu’à 24 millions d’euros par an : la démesure des rémunérations patronales du CAC 40

    Le gouvernement continue de supprimer des lits d’hospitalisation : la carte des hôpitaux concernés

    A bientôt

    Thomas

  5. reitnomud
    Posted 7 novembre 2020 at 19:35 | Permalien

    Resalut
    je l’aimais bien Vallentin, bien qu’on ne soit pas dans la même popote. C’était l’époque des motos japonaises et lui « frimait » avec une anglaise. Il fréquentait les « Correcteurs » et soutenait la Charte 77 et Solidarnosc… C’était un bon pote. Peut être as-tu connu Chanial dit Feu-feu… un sacré phénomène aussi… C’était la grande époque. Tu as la mémoire du ressenti… Ce sont tes souvenirs… il y a beaucoup de contre vérités et d’approximations… On ne disait pas « L’Humanité » mais la SGP par exemple. Tu n’as pas du y travailler très longtemps. Le Syndicat ne touchait plus depuis longtemps la paye des travailleurs pour le leur reverser. Mais on était toujours payé en liquide par les différents employeurs… « La Villette » n’était pas un bagne; plutôt un lieu où le temps était long à passer tellement on avait peu à faire. J’y ai appris les départements et leurs chefs lieu, centralisateurs… Le Syndicat avait tous les défauts du monde mais tournait à 25% de rallonge sur la paye par an… Voilà qui fait rêver aujourd’hui… et le Conflit du Parisien, ça n’a pas été une mince affaire…
    Un de mes meilleurs souvenirs, c’est l’odeur des croissants chauds et frais à la cafette de France Soir (Réaumur) sur les coups de 5 heures du matin… avec le décors qu’il y avait autour…
    Bien fraternellement

  6. reitnomud
    Posted 7 novembre 2020 at 19:37 | Permalien

    Au fait, j’ai égaré ma serpette dans un pot de retraite à la RATP 15 ans plus tard… ;-)

  7. Posted 8 novembre 2020 at 11:50 | Permalien

    Bonjour Gérard,
    je te remercie mille fois de m’avoir transmis ce beau texte ; c’est un témoignage à la fois émouvant et précis, qui fera partie, j’en suis sûre, des archives qu’un historien du livre devra citer dans ses travaux.
    Tu rends bien compte et du travail lui-même et de cette culture ouvrière, maintenant disparue. J’y suis d’autant plus sensible que je termine la rédaction d’un bouquin sur les imprimeurs du XVIIe siècle, dans cette Angleterre qui fut, bien avant la France, un pays révolutionnaire. Et je suis très touchée de l’hommage que tu rends à Jean-Michel, à son intelligence et à son dévouement.
    Merci encore, Gérard.
    Je t’embrasse, ainsi que Françoise,
    Catherine Vallantin

  8. Posted 8 novembre 2020 at 18:20 | Permalien

    Cette idée fait son chemin, même à droite ….
    La situation permet de prendre Amazon comme cible.
    Une telle bataille ouvre la porte à l’imposition forte d’Amazon (et autres Gafas ) confinement ou pas …

    Pilou
    Extrait du Monde du 6 Novembre :
    « Au même moment, dans une tout autre ambiance, Colmar Agglomération a, elle, voté une « motion » pour demander une « fiscalisation » temporaire des grandes plates-formes d’e-commerce en ligne comme Amazon. « On pourrait leur imposer deux points de TVA supplémentaires le temps du confinement ou taxer leurs terrains fonciers afin d’abonder un fonds de solidarité pour les petits commerces qui sont obligés de fermer », explique son président, Eric Straumann. »

  9. Posted 8 novembre 2020 at 18:21 | Permalien

    2022 (vraiment) en commun, une première réunion porteuse d’avenir

    Communiqué de presse

    Samedi 7 novembre de 1430 à 16h30 s’est tenue la réunion des premiers signataires de la tribune « 2022 (vraiment) en commun ». Elle a réuni environ 300 personnes. Cette tribune, qui réunit des signataires venant de tous les horizons, politiques, syndicaux, associatifs et universitaires de l’arc écologiste, social, et humaniste, vise à promouvoir l’idée d’une candidature commune de la gauche et des écologistes, sur la base d’un projet de transformation écologique et sociale, en rupture avec le macronisme, le nationalisme et les politiques menées par les gouvernements précédents. Elle recueille aujourd’hui près de 30 000 signatures.

    La rencontre de samedi fut une formidable expérience d’intelligence collective, permettant d’identifier et partager les obstacles et leviers pour parvenir à créer un processus qui permette de porter au pouvoir en 2022, face au néolibéralisme, une alternative écologique, sociale et démocratique. Dans cette perspective, plusieurs chantiers ont été mis en route. Il s’agit d’une part, en liaison avec les initiatives citoyennes déjà existantes, de développer une dynamique au niveau local permettant d’enraciner la bataille pour l’union de la gauche et des écologistes. Il s’agit d’autre part de commencer le travail programmatique pour définir avec les partis politiques un socle de propositions communes qui permettent de gouverner ensemble. Enfin, a été confirmé le fait de tenir au mois de janvier, un grand rendez-vous dont l’objectif serait de marquer une étape dans ce processus.

    Alors que chaque parti politique de la gauche et de l’écologie s’apprête, dans un avenir plus ou moins proche, à désigner son candidat, la réunion des premiers signataires de la tribune « 2022 (vraiment) en commun » a confirmé la volonté de ne pas se satisfaire d’une situation de division qui ne peut qu’aboutir à la disparition politique de la gauche et de l’écologie au second tour de l’élection présidentielle. Les prochains mois seront décisifs pour éviter cette catastrophe et l’initiative « 2022 (vraiment) en commun » fera tout pour la conjurer.

  10. Posted 9 novembre 2020 at 9:12 | Permalien

    Collègues (mais aussi ami.es et camarades et je m’excuse d’avance mille fois pour celles et ceux que j’ai omis),

    Je m’étais promis de répondre à vos messages de solidarité, à toutes vos marques d’affectation qui m’ont soutenus au long de ces 7 derniers mois. Je n’ai pas réussi à le faire individuellement en m’en excuse.

    Vous le savez après une bataille ardue j’ai été affecté au 1er octobre dernier dans la Meuse « au contrôle ». Et finalement le 3 novembre, la décision m’affectant sur la toute nouvelle 6ème section d’Inspection du travail de la Meuse a été publié au RAA. Je vais donc pouvoir, enfin, reprendre mon travail en attendant que le tribunal administratif de Nancy, que j’ai saisi, se prononce sur le fond du dossier.

    Je connais certain.es d’entre vous depuis des années. Avec d’autres nous ne nous connaissions pas. Et pourtant nous exerçons j’en suis convaincu notre métier par conviction et partageons un même attachement viscéral à nos missions : celles de l’inspection du travail, de la défense de notre indépendance, d’un Code du travail protecteur de la partie faible du contrat, d’un ministère du travail « maison du travailleur »…

    Les présentes heures sont souvent tristes, mais toujours le printemps revient.

    Avec toute ma gratitude et mon amitié,

    Anthony

  11. Posted 9 novembre 2020 at 11:46 | Permalien

    NOKIA : Non au démantèlement de l’expertise française sur la 5G

    CFDT // CFE-CGC // CFTC // CGT a lancé cette pétition adressée à Emmanuel Macron (Président de la République française.)
    Après un premier recul arraché par les salariés, Nokia veut toujours supprimer 986 postes sur les sites de Lannion (22) et Nozay (91), soit un tiers de ses effectifs en France. Les emplois supprimés seraient délocalisés essentiellement en Pologne et en Inde, mais aussi en Finlande et aux Etats-Unis.

    Il s’agit d’une catastrophe sociale et d’une trahison des engagements de Nokia lors du rachat d’Alcatel-Lucent en 2016. Pourtant, Nokia n’a aucune difficulté économique et intervient dans un secteur stratégique. Surtout, avec le démantèlement du principal acteur développant en France la 5G, c’est notre souveraineté et notre sécurité nationale qui seraient remises en cause.

    Ajoutons que la délocalisation des activités recherche et développement (R&D) très consommatrices en électricité dans des pays où la production électrique est très carbonée, accroitra encore le coût environnemental de la 5G.

    Depuis 4 mois, les salarié.e.s se mobilisent pour dénoncer cette trahison. Ils et elles ont besoin du soutien le plus large possible pour forcer la direction à revoir sa copie et le gouvernement à agir encore plus.

    Monsieur le Président, on ne peut pas ignorer que la mise en place de la 5G est au cœur d’enjeux géopolitiques et que les Etats-Unis rêvent de mettre la main sur Nokia pour disposer d’un acteur en mesure de faire barrage à Huawei. On ne peut pas vouloir installer la 5G à marche forcée et en même temps laisser disparaitre les compétences pour la développer et la déployer.

    Il est encore temps d’accorder les actes avec les discours. Refusez que les actionnaires de Nokia sacrifient l’avenir et marginalisent encore une fois la France. Empêchez cette catastrophe sociale, environnementale et industrielle.

    Avec cette pétition, nous appelons le Président de la République à agir pour :

    Obtenir la suspension du plan de licenciements de Nokia
    Construire des alternatives avec la convocation d’une table ronde entre les pouvoirs publics, les salarié.e.s de Nokia et tous les acteurs intéressés pour ancrer une filière industrielle de réseaux télécoms en France et en Europe.
    Exiger des contreparties aux aides publiques en matière d’investissement et d’emploi
    Diminuer l’empreinte carbone en localisant les emplois et moyens R&D dans les pays bas-carbone dont la France

  12. Posted 9 novembre 2020 at 11:48 | Permalien

    Bonjour,

    j’ai appris sur mon fil tweeter qu’un livre allait paraître sur la CGt et son secrétaire géénral actuel Ph. Martinez. C’est un livre « règlement de comptes » écrit par un ancien journaliste du Groupe Liaisons que j’ai connu délégué syndical SNJ, lorsque j’étais moi-même déléguée syndicale CGT.

    Jean-Bernard Gervais a réussi a se faire embauché comme directeur de la communication de la confédération. On lui doit en autre le naufrage du site internet de la CGT. Il a été embauché à ce poste parce qu’à l’époque les dirigeants de la CGT étaient persuadés qu’en embauchant des gens qui n’avait aucun lien avec la CGT on pourrait apporté du sang neuf et de nouvelles idées.

    La petite section CGT de WKF avait très mal pris cette embauche dans la mesure où nous avions une très mauvaise expérience avec Jean-Bernard Gervais. En effet, en 2005 nous avions fait grève et la direction avait lâché quelques avancées fort remarquable, dont notamment le passage à 32 heures payées temps plein pour les salariés ayant plus de 2h30 de trajet quotidien (la boite venait de décidé de sortir de Paris pour s’installer à Rueil-Malmaison ce qui rallongeait les trajets de la majorité des salariés, sauf de l’encadrement de haut-niveau qui se sentait bien dans le 92).

    Deux ans après, la nouvelle DRH remettait en cause cet acquis et la CGT refusait de signer le nouvel accord. Tous les autres syndicats acceptaient de signer et refusant de mobiliser les salariés. Nous nous sentions bien seuls et nous avons diffusé un tract expliquant pourquoi la CGT ne signerait pas le nouvel accord, en prenant soin de ne pas dire un mot sur l’attitude des autres syndicats, ni même de les mentionner. C’était un tract informatif et « soft ».

    La réaction du SNJ, sous la plume de Jean-Bernard Gervais fut particulièrement violente puisque il écrivit un mail à toutes les Orgas en signifiant qu’on reconnaissait bien les méthodes nazies de Anne de Haro et de la CGT. Je répondais à ce mail, que j’ai personnellement mal vécu (j’ai un grand père mort en déportation), en lui demandant de retirer ses propos et en réfléchissant avant d’écrire. Aucune réponse ne vint et les autres élus me dire de ne pas en faire un fromage.

    Quelques années après Jean-Bernard fut embauché par la confédération puis au bout d’un moment viré pour je ne sais quel motif .

    Il sort cette semaine un récit sur son passage à la Confédération. Je ne sais pas si cela va être repris par la presse.

  13. Posted 10 novembre 2020 at 8:58 | Permalien

    « Le Maitron » publie notice biographique Filoche (7 nov 2020) https://maitron.fr/spip.php?article233874… par Jean-Paul Salles, version mise en ligne le 7 novembre 2020, dernière modification le 7 novembre 2020. – Le blog de Gérard Filoche http://gerard-filoche.fr/2020/11/08/le-maitron-publie-ma-biographie-7-nov-2020-httpsmaitron-frspip-phparticle233874-notice-filoche-gerard-roger-norman-matti-matti-altonen-par-jean-paul-salles-version-mise-en-ligne-le-7/#.X6o4eO8UXAE.twitter

  14. Posted 10 novembre 2020 at 14:59 | Permalien

    Bonjour Gérard,

    Nous ne nous sommes jamais croisés, sauf peut être une fois ou deux avec le partage d’une poignée de mains anonyme lors des grandes manifestations pour la sauvegarde du régime des retraites.
    J’ai fait ta connaissance à la lecture de ton livre « on achève bien les inspecteurs du travail » en 2004.
    Ta plume sortait du ronron mortifère de gauche qui devenait de plus en plus insupportable. S’il ne me reste apparemment aucun souvenir de ta personne des années 78 (je te prie de m’en excuser…), cette lecture avec son auteur est restée comme un marqueur de cette époque. Je t’en remercie. Tu es rentré dans le périmètre des personnalités syndicales qui m’apportaient satisfaction et encouragements dans tes déclarations et tes coups de gueule. Jusqu’à ce que je découvre tes accointances avec les socialistes… mais c’est une autre histoire qu’il n’y a pas lieu d’évoquer ici. Chacun est bien libre de suivre la route qu’il estime la plus conforme à ses convictions et sa personnalité.
    Tu fais donc partie des personnalités que je « suis » sur Tweeter parmi quelques autres, juste pour savoir et prendre la température de ce qui se dit dans les couloirs de la République.
    Quelle ne fut pas ma surprise d’y découvrir ton post sur « les ouvriers du Livre ».
    Et sa lecture a provoqué chez moi une bouffée de nostalgie que je n’aurais pas cru possible. Le vocabulaire d’abord – tu as oublié le fameux « faire un bœuf » – les lieux, les personnages, l’ambiance et la serpette.
    Et puis, une grande tristesse à la nouvelle du décès de Jean Michel Vallantin. 40 ans que je ne l’ai pas croisé et pourtant c’est comme si c’était hier. (Bien que je ne l’ai pas reconnu sur la seule photo que j’ai trouvée sur le Net). Nous avions bien sympathisé et passé d’innombrables soirées à refaire le monde autour d’une Ballantine, à nous chamailler avec plaisir et gourmandise. Vraiment, j’ai éprouvé un véritable choc à cette annonce. Je n’ai plus de photos ni rien de cette « grande » époque. Je sais avoir mangé mon « pain blanc » durant cette petite dizaine d’années.
    J’ai quitté la Presse à la naissance de mon premier enfant. Vie professionnelle et vie familiale étant incompatibles. Sans le bakchich, je tiens à la préciser ; j’ai juste démissionné. Quelques mois plus tard, je rentrai à la RATP où je finis ma carrière comme conducteur de RER.
    J’aurais plaisir à poursuivre cet échange sur les petits métiers de la Presse Parisienne (et des industries connexes) et le syndicalisme disparu, mais restreindre ce partage en un travail d’horloger du Livre par mail ne me semble pas au niveau du challenge. Il manque une table ornée de quelques bouteilles dans une Brasserie historique. Peut être « Le Pied de cochon » pour restituer une ambiance à jamais révolue ou le Terminus Nord pour renouer la tradition.
    Bref, je te propose qu’une fois le confinement terminé, nous nous retrouvions pour refaire une fois encore le monde en mémoire de Jean Michel dans un lieu de perdition de ton choix.
    Bien fraternellement

    Denis Dumontier

    Hasta la Victoria Siempre

  15. Posted 10 novembre 2020 at 15:00 | Permalien

    MERCI Gérard pour ce texte formidable qui décrit si bien les ateliers et le climat de cette époque.
    Je me permet juste quelques remarques sur la localisation de ceux-ci:
    J’ai (peut-être mal) compris que tu situes l’atelier de la Villette à Mac Donald. Or, s’il existait bien un centre des NMPP boulevard Mac Donald, celui-ci ne traitait que les réassorts (pour fournir les numéros manquants aux diffuseurs de presse).
    Il me semble peu probable que tu y ais travaillé, les NMPP n’ayant jamais recours à la permanence à Blanqui
    Y-a t-il eu un centre de départs-poste à « Mac Do » dont je n’aurais jamais entendu parlé?..Après tout, tout est possible..
    A la Villette (place Hébert au coin de la rue de l’Evangile, métro Marx Dormoy), il y avait d’une part, un immense atelier des NMPP où plusieurs centaines d’ouvriers expédiaient les publications le jour et les quotidiens la nuit. Aucune femme ne travaillait dans ce centre.
    Par contre, à l’étage, il y avait un centre des « Départs Poste ». C’est très certainement de cet atelier dont tu fais état.
    Personnellement J’ai travaillé à la Villette-jour de 1966 à 1984, date à laquelle l’équipe fut transférée à St Denis.
    Travaillant de jour, je n’ai pas eu de rapports avec ceux des « Départs Poste » qui travaillaient de nuit.
    En tous cas, je te trouve sacrément fortiche d’avoir pu bosser deux ans dans le milieu tout en en étant tatoué « gauchard notoire ».
    En tous cas, pour moi, avec cet excellent texte, c’est Noël avant l’heure.
    J’ai été très rassuré d’entendre Françoise au téléphone. Depuis quelque temps je ne vous ais plus croisé dans le quartier et ça m’inquiétait.
    Merci encore et à bientôt.
    Fraternellement.
    Yann.
    PS: je vais essayer de retrouver et de t’envoyer une photo de l’atelier de la Villette.

  16. Posted 10 novembre 2020 at 16:28 | Permalien

    Bonjour,

    Merci pour votre message.
    Nous avons relayé l’action de Pierre depuis son lancement.
    Nous sommes favorables à une taxe sur les transactions financières depuis longtemps déjà. Ceci nous avait d’ailleurs amené à participer à la création d’Atttac.
    Nous allons poursuivre dans cette voie en espérant que nous pourrons enfin engranger une victoire sur ce terrain.
    Nous savons vous et nous que cela ne suffira pas mais toute victoire est bonne à prendre.
    Merci de transmettre notre sympathie à Pierre.
    Nous pourrions proposer à toute la gauche de reprendre une campagne commune sur le sujet pour lui donner plus de force encore.
    Une rencontre est proposée vendredi 13 novembre à 18h. Cela peut être l’occasion d’un échange sur le sujet.

    Salutations militantes,

    pour la Gauche démocratique et sociale,
    Jean-Claude Branchereau
    Gérard Filoche

    ps : lien avec notre site

  17. Posted 13 novembre 2020 at 17:08 | Permalien

    our info

    ENSEMBLE-INSOUMIS MÉLENCHON
    12 NOVEMBRE 2020
    2022 est encore loin, mais il est légitime de se poser dès maintenant la question de l’élection présidentielle. En 2022, nous ne pourrons nous contenter de voter contre l’extrême libéralisme incarné par Emanuel Macron et le plus grand danger encore que constitue le populisme d’extrême droite du Rassemblement national.
    Nous devrons être pour ! Pour un programme qui défendent la justice sociale avec une augmentation générale des salaires, des minima sociaux, une réduction du temps de travail et un élargissement des services publics. Pour une transition écologique ambitieuse qui allie sobriété, efficacité écologique et développement des énergies renouvelable. Cette transition doit se faire par le biais d’une planification aux échelles des Etats, région et mairies, mais aussi libérer les initiatives auto-organisées à la base où de multiples gisements de sobriété et de communisme existent. Pour la lutte contre toutes oppressions racistes et sexistes. Pour une transformation radicale de notre fonctionnement démocratique avec une 6ème République qui développe aussi la démocratie au sein de l’entreprise en renforçant le pouvoir des salarié-es.
    Les programmes de l’Humain d’abord et de l’Avenir en commun constituent des bases indéniables pour construire un tel programme, mais elles doivent s’enrichir d’autres propositions venant des champs associatif et syndical comme l’appel Plus jamais ça ou politique comme le Manifeste du temps des communs , mais aussi de toutes les contributions qui peuvent encore venir de la société civile et des citoyens, comme les propositions issues des 150 de la Convention citoyenne pour le Climat.
    Pour faire gagner ce programme, nous devons rassembler le plus largement toutes les forces politiques et tous les citoyen-nes qui s’y retrouvent, à la fois aux élections présidentielles mais aussi aux élections législatives qui suivront. Rien ne serait pire que la multiplication des candidatures au sein de notre camp.
    Dans ce contexte, la proposition de candidature de Jean Luc Mélenchon est parfaitement légitime. Il a su incarner ce programme à deux reprises et pourrait donner un horizon en 2022 aux mobilisations sociales, écologistes, féministes et antiracistes. Cette candidature pourrait être la voix du cadre unitaire et collectif de rassemblement de l’ensemble de la gauche anti-libérale et anti-productiviste que nous souhaitons.

    http://reflexions-echanges-insoumis.org/presidentielle-2022-communique-de-ensemble-insoumis/

  18. Posted 14 novembre 2020 at 11:09 | Permalien

    Les explications de Monique Pinçon-Charlot sur sa participation au film Hold-Up
    1/12 Monique vient dire les regrets de sa présence dans le documentaire #HoldUp.
    2/12 J’ai accepté le principe d’un entretien sur la base d’une invitation qui s’engageait à ne «pas aborder que l’aspect médical ou sanitaire… Le point de vue philosophique, #Foucault et le Bio Pouvoir, La Boétie et la servitude volontaire», #Platon et Orwell étaient cités.
    3/12 J’ai été interviewée pendant 1 heure sur une crise sanitaire que j’ai analysée comme une aubaine dans le cadre de la «Stratégie du choc» que les #capitalistes ont mis en œuvre pour faire passer des lois #liberticides ou détruire un peu plus les droits des travailleurs.
    4/12 J’ai parlé de l’origine du #Covid_19 liée à la #déforestation intensive qui supprime les frontières biologiques entre la faune sauvage et les êtres humains. Le #virus devenant pathogène en s’introduisant dans l’homme.
    5/12 De cet entretien, il n’a été retenu que 2 min dans un documentaire de plus de 2h30. La 1e où je critique la #stratégie de la #peur, omniprésente dans les médias dominants et la 2e sur la violence du #dérèglement #climatique qui peut exterminer les plus #pauvres.
    6/12 Mon #objectif de faire comprendre la #gravité de notre avenir sur la planète, m’a conduit à employer le terme inapproprié d’holocauste au lieu de celui d’extermination, et je vous présente mes excuses très sincèrement.
    7/12 Le réalisateur et le producteur se sont engagés, à l’issue de l’entretien, à me donner à #visionner les séquences qu’ils retiendraient. Il n’en n’a #rien été.
    8/12 Je reçois le documentaire le 7 novembre et je suis stupéfaite par une #instrumentalisation de mes quelques mots retenus au profit non pas d’une réflexion mais d’un #montage 9/12 Je ne peux pas accepter ma présence dans la bande annonce sans avoir été prévenue. Ce qui atteste d’une captation de ma petite notoriété de manière d’autant plus #abusive que mes réflexions sont tronquées. Je #refuse donc de participer à sa promotion.
    choc au service de l’émotion et la colère !
    10/12 Le #succès d’audience de ce documentaire s’explique par la soif de savoir et de #comprendre les tenants et aboutissants d’une crise #sanitaire, dont de très nombreux Français pressentent des manipulations en cascade.
    1/12 L’erreur, sur le fond, du producteur et du réalisateur a été d’adopter la stratégie de l’émotion et de la conspiration, soulignés par un #montage choc et vif, sans place pour la réflexion.
    12/12 Toutefois un tel fourvoiement relève aussi de la responsabilité de #Macron et du gouvernement dont la gestion chaotique de cette crise sanitaire favorise les fantasmes d’un trouble bien réel face à une situation sociale et économique très préoccupante.

  19. Posted 17 novembre 2020 at 19:38 | Permalien

    https://www.youtube.com/watch?v=3qHqPceAbrs&ab_channel=JEAN-LUCM%C3%89LENCHON

    Mélenchon très bon jusqu’aux questions économiques où ça devient plutôt confus.

    ça dérape aussi sérieusement sur l’Europe. Notamment sur la contribution de la France au plan de relance.

    Dans l’ensemble, on oscille entre le père fouettard et monsieur Jovial.

    Sinon beaucoup de mensonges :

    - Sur les 150 000 parrainages issus d’une proposition de Jospin dont il évacue le contrôle démocratique (minimum de 50 départements, sans qu’un département ou une collectivité ne puisse fournir plus de 5 % des parrainages, mais aussi le contrôle de la validité des signatures par les préfectures avec vérification des cartes d’identité). Aucun contrôle n’est mis en place sur la plateforme de collecte de Mélenchon.

    - « On me dit que c’est trop facile mais aussi que je triche. Si c’est trop facile pourquoi je tricherais ? » dit Mélenchon. Hé bien parce qu’il est possible de tricher que cela devient trop facile. Mais personne ne relève à BFMTV.

    - Grande tirade sur l’organisation de LFI, qui n’est pas un parti mais un mouvement gazeux soit disant démocratique. Quand on connaît les démissions et les exclusions en cascades, cela prête franchement à sourire.

    - Le comble, c’est qu’il va jusqu’à affirmer que seul l’Archer lui aurait apporté son soutien à l’occasion des perquisitions. Merci pour la gratitude envers ses camarades.

    Sa réponse à Olivier Faure est juste lamentable.

  20. Posted 18 novembre 2020 at 19:29 | Permalien

    her-e-s ami-e-s,

    Je vous adresse la mouture définitive du texte à approuver qui tient compte des échanges de ces dernières semaines. Le seul élément qui pourrait y être ajouté, comme il en a été convenu en réunion, est l’appréciation en une courte phrase de la défaite de Trump aux USA sur la stratégie et la politique de Netanyahu.

    Cette version peut être soumise à la validation des directions de chacune de vos organisations et/ou de vos parlementaires pour confirmer ou retirer sa signature et sa participation.

    Nous vous proposons d’en faire un premier point en visioconférence demain mercredi à 18h30 à l’adresse habituelle.

    De grâce, je me permets d’insister, n’utilisons pas cette liste de diffusion pour des échanges qui nécessitent de se parler.

    Nous (le PCF) suggérons de retenir comme titre d’initiative le libellé qui est apparu au cours de nos débats comme ce qui nous unit par-dessus tout dans cette démarche:

    « PLUS QUE JAMAIS, RASSEMBLER ET AGIR pour UNE PAIX JUSTE ET DURABLE ENTRE PALESTINIENS ET ISRAÉLIENS »

    Je joins à cet envoi une deuxième idée de visuel : attention ! c’est un visuel que nous avons déjà utilisé et c’est pourquoi il n’est, dans cette version-ci, signé que du seul PCF mais si le visuel vous convient, la taille du sigle PCF diminuerait évidemment pour faire assez de place à tous les les logos et devenir ainsi la « propriété » de tous.

    Bien cordialement,

    Lydia Samarbakhsh
    membre du CEN du PCF,
    responsable du département international

  21. Posted 19 novembre 2020 at 12:40 | Permalien

    URGENCE MUMIA : épidémie COVID à la prison de MAHANOY

    Mumia Abu-Jamal a appelé hier soir sa porte-parole (Johanna Fernandez) et son épouse Wadya pour les informer que l’épidémie avait franchi la porte de la prison. Vingt gardiens ayant été testés positifs, l’administration a déclenché une opération de dépistage des 2.400 prisonniers. Evidemment, comme en témoigne Mumia, l’inquiétude est grande. Et bien que la prison soit bouclée avec l’extérieur depuis plusieurs jours, les repas sont servis en cellule par les gardiens et la promiscuité entre prisonniers (cellules et douches) sont facteurs de contagion.
    Cette situation très préoccupante a amené les soutiens américains à Mumia à déclencher une campagne d’intervention auprès des autorités pour exiger, comme d’autres Etats américains en ont décidé, la libération immédiate de tous les prisonniers âgés et malades car leur maintien en détention les expose à la mort. Mumia, en raison notamment de ses lésions hépatites, est un de ces prisonniers vulnérables.

    Nous vous invitons à intervenir par courriel auprès des autorités de Pennsylvanie

    pour manifester votre soutien à cette campagne

    en envoyant le message ci-dessous

    (avec copie au Collectif français LIBERONS MUMIA : contact@mumiabujamal.com)

    We express our concern at the COVID 19 epidemic, whose contagion has passed through the door of Mahanoy prison. We demand the immediate release of Mumia Abu-Jamal and all elderly and sick prisoners as their detention exposes them to death. We require that they should benefit from compassionate relief as it already happened in several American states including Pennsylvania. Thank you!

    Nous exprimons notre inquiétude face à l’épidémie COVID 19 dont la contagion a franchi la porte de la prison de Mahanoy. Nous demandons la libération immédiate de Mumia Abu-Jamal et de tous les prisonniers âgés et malades car leur maintien en détention les expose à la mort. Nous exigeons qu’ils bénéficient d’un geste humanitaire comme cela s’est déjà produit dans plusieurs Etats américains, y compris en Pennsylvanie. Merci.

    Tom Wolf
    GOUVERNEUR DE PENNSYLVANIE
    Mail : brunelle.michael@gmail.com
    Twitter : https://twitter.com/GovernorTomWolf
    Facebook : https://www.facebook.com/governorwolf/
    Instagram : https://www.instagram.com/governortomwolf/

    John Wetzel
    SECRÉTAIRE D’ÉTAT AUX AFFAIRES PÉNITENTIAIRES DE PENNSYLVANIE
    Mail : jowetzel@state.pa.us
    Twitter : https://twitter.com/johnewetzel?lang=en
    Facebook : https://www.facebook.com/john.edward.961

    Larry Krasner
    PROCUREUR DE PHILADELPHIE
    Mail : justice@phila.gov

    COLLECTIF FRANÇAIS « LIBÉRONS MUMIA ! »
    rassemblant une centaine d’organisations et de collectivités publiques
    MEMBRE DE LA COALITION MONDIALE CONTRE LA PEINE DE MORT
    http://www.mumiabujamal.com

  22. Posted 21 novembre 2020 at 11:00 | Permalien

    Acrimed se mobilise samedi 21 novembre contre la loi « sécurité globale »

    L’association Acrimed, Action-Critique-Médias, s’est toujours mobilisée pour une information libre, pour le droit d’informer et le droit à être informé. C’est le sens de notre participation, avec de nombreux collectifs, associations, syndicats, dans la coordination nationale contre le projet de loi « sécurité globale ». Et en particulier contre son article 24 qui aurait pour conséquence d’empêcher la diffusion d’images ou de vidéos de violences policières.

    Plusieurs rassemblements se tiennent samedi 21 novembre. À Paris, le rendez-vous est donné place du Trocadero à 14h30. La liste des rassemblements ainsi que des informations pratiques comme des attestations de manifestation sont disponibles sur le site de la Ligue des droits de l’homme : https://www.ldh-france.org/loi-securite-globale-interpellez-vos-deputes/

    Pour plus d’informations :

    - L’appel unitaire : https://www.acrimed.org/Article-24-appel-a-se-rassembler-le-17-novembre

    - Tribune sur le projet de loi : https://www.acrimed.org/Interdiction-de-diffuser-les-images-des-policiers

    - Prise de parole d’Acrimed au rassemblement du 17 novembre et addenda :

    Ce pouvoir ne tolère pas les contre-pouvoirs. Il ne tolère pas que des journalistes, des habitants de quartiers populaires, des reporters, encartés ou non, des manifestants, puissent rendre compte de la réalité de l’action policière. D’une violence trop souvent impunie. Des quartiers populaires aux mobilisations sociales (loi travail, gilets jaunes, retraites) ce sont souvent les images, les vidéos de violences, qui ont aidé à percer le mur du discours officiel, celui de la préfecture. Et qui ont permis de mettre les violences policières à l’ordre du jour médiatique malgré l’obstruction ou l’indifférence des chefferies éditoriales.

    Aujourd’hui la préfecture souhaiterait substituer à ces images, trop dérangeantes, ses propres images, comme elle l’avait fait lors de la tentative d’évacuation de la ZAD de NDDL en avril 2018. C’est le sens des dispositions de cette loi de sécurité globale. L’objectif est clair : verrouiller un peu plus l’information. Il s’agit d’une grave remise en cause des libertés fondamentales, comme la rappelé le conseil des droits de l’homme de l’ONU.

    Cette remise en cause s’inscrit dans une longue liste d’initiatives prises par le gouvernement contre une information libre. Intimidation des journalistes, à travers des pressions judiciaires, des perquisitions comme à Mediapart, des convocations par la DGSI. Sur le terrain : entrave au travail des journalistes en manifestation, destruction de matériel voire arrestations et violences physiques sans précédent par la police (54 journalistes blessés dont 12 grièvement selon RSF depuis novembre 2018). Multiplication des lois tentant de verrouiller l’information : loi secret des affaires, facilitant les poursuites bâillons, loi fake news, ouvrant de nouvelles possibilités de censure. Sans compter les coupes sévères dans le budget du service public audiovisuel.

    Sans compter les nombreuses déclarations incendiaires de la majorité et du gouvernement. « Nous avons une presse qui ne cherche plus la vérité » osait Emmanuel Macron pris dans la tourmente de l’affaire Benalla en juillet 2018.

    Non décidément, ce pouvoir ne tolère pas les contre-pouvoirs. Il s’apprête à bafouer une nouvelle fois, avec une rare violence, le droit d’informer et à être informé. C’est bien sûr l’affaire des journalistes… mais c’est l’affaire de toutes et tous, c’est un enjeu démocratique. C’est pourquoi cette mobilisation est salutaire et doit s’amplifier. Acrimed ne manquera pas d’y prendre sa part.

    Addenda (20/11) : Le 17 novembre, des rassemblements avaient lieu dans plusieurs villes contre le projet de loi «sécurité globale». À Paris ou encore à Toulouse, des violences verbales et physiques contre les journalistes (entre autres !) ont été constatées et attestées par des images et des vidéos dont le gouvernement souhaite précisément interdire la diffusion.

    Voir à ce sujet le communiqué commun que nous avons signé : https://www.acrimed.org/Proposition-de-loi-Securite-globale-la-liberte-d

Déposer un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera jamais transmise.

*