GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE TEXTE n°III CONVENTION 2021 COMMENT CONCRÉTISER « l’unité et le social au cœur » en 2021 ?

GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

TEXTE III CONVENTION 2021

COMMENT CONCRÉTISER
« l’unité et le social au cœur » en 2021 ?

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Depuis les rencontres de Pau, n 2019, la pandémie du Covid n’a pas permis de tenir de nouvelle rencontre nationale de notre réseau.

À 18 mois des échéances nationales de 2022 (présidentielle et législatives), il est nécessaire de préciser le rôle que la Gauche démocratique & sociale (GDS) entend tenir. À cet e et, son équipe d’animation nationale a décidé d’ouvrir la préparation d’une Convention nationale qui se tiendra au premier trimestre 2021.

PRÉPARER DÈS MAINTENANT 2022

Cette convention est ouverte à toutes celles et tous ceux qui veulent participer au débat*. Tout adhérent à jour de cotisation 2020 pourra voter. Ce texte national est destiné à préparer ladite convention. Il reprend :

- notre analyse de la situation à 18 mois des échéances de 2022 ;
- notre appréciation du positionnement des dif- férentes forces (et candidats potentiels) ;

- notre orientation pour un candidat commun et un contrat de législature commun à l’ensemble de la gauche et des écologistes ;
- les voies et moyens de faire valoir, dès mainte- nant, cette orientation en pointant les obstacles, ainsi que les avantages et inconvénients des dif- férents choix possibles.

À l’occasion de cette convention, le réseau de la GDS procédera à l’élection de son équipe d’ani- mation nationale.

SOMMAIRE

MODALITÉS DU DÉBAT

Dès réception de ce texte, tout adhérent pourra adresser une contribution pour nourrir la ré- exion et les décisions à prendre. Ces contribu- tions devront être limitées à 6 000 signes (deux pages word). Deux bulletins de discussion seront envoyés en janvier et février. Ils reprendront les di érentes contributions, ainsi que les amende- ments au texte national d’ouverture du débat. Pour préparer au mieux les débats, des contacts seront pris avec toutes les forces de la gauche et les écologistes, des comptes rendus seront envoyés à tous les adhérents pour que tous les éléments soient connus a minima dix jours avant la tenue de la convention nationale.

Des assemblées locales, départementales ou régionales seront organisées pour permettre un large débat. Les moyens seront déployés pour permettre la tenue de ces réunions en vi- sio-conférence.

Note

* Anciens adhérents, abonnés à la revue, sympathisants…
Il su t de renvoyer ses coordonnées à contact@gds-ds.org en précisant « convention 2021 » en objet. Le droit de vote sera réservé aux adhérentes et adhérents de la GDS.

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Préambule……………………………………………………………………………………………………………………………………………..P. 2 1. L’orientation unitaire de la GDS dans le contexte actuel……………………………………………………………….P. 2 2. Gagner les régions et les départements à gauche………………………………………………………………………..P. 3 3. Désigner des candidats communs à la présidentielle et aux législatives…………………………………..P. 3 4. Déclinaison concrète de cette orientation et aux législatives………………………………………………………P. 3 5. Il faut exister pour peser………………………………………………………………………………………………………………….P. 4 6. Notre démarche………………………………………………………………………………………………………………………………..P. 4

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Comment concrétiser

« l’unité et le social au cœur » en 2021 ?

Pour une unité la plus poussée possible aux régionales, une candidature commune à la présidentielle
et un contrat de législature

Préambule

Sans unité, rien de grand n’est possible.
La situation n’est pas la même que dans les années 1930, ni dans l’après-guerre ni dans les années 1970-1980. L’unité des organi- sations politiques de gauche est nécessaire aux avancées, aux vic- toires sociales, démocratiques et électorales. Elle est malheureu- sement moins su sante encore qu’elle ne le fut par le passé. Un des traits marquants de la période actuelle est un changement du lien entre les salariés et leurs orga- nisations. Les syndicats ouvriers voient leurs rangs se dégarnir et sont absents dans de nombreux

lieux de travail. Il y a une dé ance gigantesque envers les partis po- litiques. Les salariés ont déserté les partis de gauche, sans emplir d’autres organisations. Quant aux quartiers populaires, la présence de la gauche y est quasiment ré- duite à néant. Une grande partie de l’électorat de gauche s’abstient… D’un certain côté, ce désamour en- vers les partis de gauche est mé- rité. Les espoirs soulevés par les victoires électorales ont été déçus. Le divorce des couches populaires d’avec les partis de gauche s’appuie sur les reniements du PS au pou- voir, et le sentiment que ces forma- tions sont avant tout soucieuses,

non pas du bien-être de la popu- lation, mais des intérêts étroits de leurs appareils. La con ance est à reconstruire.

Si nous voulons gagner ces élec- teurs qui seront décisifs pour envi- sager la victoire, il faudra aller les chercher. Cela suppose l’intransi- geance dans les luttes contre les violences policières, la lutte pour des services publics de proximité. Cela suppose de se doter d’un pro- gramme ambitieux de rupture avec l’ordre existant. La bataille pour l’unité est décisive. La bataille sur le contenu de la plateforme l’est tout autant.

1. L’orientation unitaire de la GDS dans le contexte actuel

Fondamentalement nous sommes pour une grande maison commune, un grand parti de gauche, démo- cratique, pluraliste, avec adhérents cotisants, droit de tendance, avec débats organisés en congrès, votes et élections à la proportionnelle, transparence maximale et contrôle des élus et des nances par les mi- litants. Mais nous savons que nous en sommes loin, faute d’un pro- cessus de fusion organisationnelle entre les forces de gauche, qui pa- raît hors de portée actuellement. L’orientation générale que défend la GDS dans le contexte actuel reste celle défendue depuis 2017 : la gauche doit être recomposée dans un sens unitaire pour pou- voir espérer contrer Macron et Le Pen en 2022. Nous militons pour un pragmatisme utile.

Le première dimension de ce prag- matisme, c’est d’uni er, rassem- bler les mouvements, forces, par- tis, qui sont, comme nous, pour l’unité, pour éviter la catastrophe qui vient du fait de la conjugaison de la crise sanitaire et sociale avec la politique antisociale du gouver- nement Macron, pour développer les combats unitaires, pour dé- fendre les acquis sociaux et en ga- gner de nouveaux.

La seconde dimension de ce prag- matisme, c’est d’uni er, rassem- bler les mouvements, forces, par- tis, qui sont, comme nous, pour l’unité pour vaincre contre Macron et Le Pen. Nous leur lançons un ap- pel pour agir ensemble en ce sens. Rien n’est possible sans balayer le pouvoir de Macron, par la rue ou par les élections. Il faut une plate-

forme, ainsi qu’une candidate ou un candidat focalisés sur cet objectif. Sinon, plus encore qu’en 2017, la capacité pour une gauche fragmen- tée de faire quali er un candidat au second tour de la présidentielle paraît nulle, tant il est vrai que les deux pôles macroniste et lepéniste apparaissent installés.

Le pôle macroniste ne tient – en dé- pit de multiples départs en son sein et de son virage à droite – qu’en rai- son de l’absence d’alternative cré- dible à gauche.

Plus tôt l’unité peut être réalisée, mieux ce sera. Certains avancent l’idée que le moment de l’unité arrivera à la n de 2021, voire au début de 2022, dans la dernière phase avant l’élection. Si ce scé- nario est possible, il n’est en rien souhaitable. Car c’est du temps

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perdu. Plus la gauche demeure di- visée, plus ses di érentes forces vont se combattre pour s’imposer.

Pendant ce temps, Macron sera d’autant plus libre de poursuivre sa politique, et la guerre intestine

à gauche a aiblira la capacité de cette dernière à concentrer le tir sur ses adversaires politiques.

2. Gagner les régions et les départements à gauche

Nous défendons la réalisation de l’unité dès le premier tour en 2021. Ces scrutins seront moins favo- rables à la gauche que celui des municipales, car les périmètres sont di érents, la prime aux sor- tants peut jouer et l’abstention reste un dé . Il est donc d’autant plus important de construire un élan dès maintenant en partant

unis au front.
La bataille pour l’unité peut s’incar- ner di éremment au premier tour. À l’heure actuelle, il devrait y avoir trois listes de gauche dans chaque région. EELV a posé le principe de listes du Pôle écologique séparées (sans PS, PCF et FI) et FI refuse l’al- liance au premier tour avec le PS. La question de l’unité totale dès

le premier tour n’est pas évidente dans les cinq régions présidées par le PS. La question du bilan compte, ainsi que le positionnement vis-à- vis de LREM.

Dans tous les cas, nous défendons des listes d’union de la gauche sans exclusive partout au second tour.

3. Désigner des candidats communs à la présidentielle et aux législatives

Les scrutins de 2022 constituent la priorité. Les appels en faveur de l’unité se sont multipliés depuis un an. C’est un acquis dans la situation, car tout ce qui peut favoriser le lan- cement d’un processus concret est bon à prendre.

Au-delà des candidatures com- munes, la gauche doit se mettre d’accord sur un accord de législa-

ture – un programme commun pour 2022. Parce que c’est sur cette base que candidat à la présidentielle et candidats aux législatives feront campagne. Lier la présidentielle et la législative est indispensable d’un point de vue unitaire.

Il faudra trouver ensuite une mé- thode concrète pour réaliser cette unité. Des idées ont circulé : des

primaires pour désigner des can- didats uniques communs à la pré- sidentielle et aux législatives, une convention programmatique pour écrire un programme et se mettre d’accord sur la manière de dési- gner un candidat à la présidentielle, et ainsi de suite.

4. Déclinaison concrète de cette orientation et aux législatives

L’objet principal de la convention nationale de la GDS est de débattre de la meilleure manière de décliner concrètement cette orientation.

La GDS a réussi à cristalliser un ré- seau militant autour de deux identi- ants essentiels : le social au cœur et l’unité. Notre système d’infor- mation (revue papier mensuelle et lettre électronique hebdomadaire) nous permet de nous adresser à plusieurs milliers de militantes et de militants de la gauche. Si la ma- jorité des adhérentes et des adhé- rents de la GDS n’ont aucune autre appartenance politique (alors que la double appartenance est per- mise), le souci de travailler avec les di érentes composantes de la gauche nous a permis de participer à di érentes actions et prises de position unitaires. Dans un contexte de division maintenue à gauche,

toute initiative unitaire est utile, car elle permet de maintenir vivante la amme du rassemblement.
La GDS n’a cessé de multiplier les e orts unitaires, les relations bi- latérales, ainsi que les contacts avec l’ensemble des forces de gauche. Ces centaines d’heures de discussion et les dizaines de réu- nions de toutes sortes auxquelles nous avons participé n’ont pas été vaines. Très tôt, devant toute la gauche rassemblée en décembre 2019 à la Bourse du travail de Saint-Denis, nous avons reçu l’aval du PCF, en la personne de Fabien Roussel, pour la constitution d’un « comité de liaison ». Il s’est tenu en- suite deux réunions sur la question des retraites.

Nous avons réussi une démarche de quatre organisations avec Généra- tion.s, Ensemble! et Place publique

pour demander aux autres forma- tions politiques de soutenir le plan de sortie de crise en 34 mesures des 22 organisations associatives et syndicales. Nous avons publié un livre argumenté, intitulé Union. Nous avons initié une rencontre en juin avec Ensemble!, Génération.s, PEPS et R&S qui a discuté d’un col- lectif d’initiative et de liaison. Nous avons tenu en septembre 2020 une rencontre avec la France insoumise pour des listes unitaires aux régio- nales.

Nous avons travaillé et publié lar- gement, avec succès, une liste comparée de quinze positions à gauche pour démontrer que, sur le fond, il n’y avait pas de gauche irréconciliable. Nous avons contri- bué à ce que naisse et à faire si- gner un « appel des mille » pour une candidature commune, et

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beaucoup d’appels et textes en ce sens. Nous avons organisé une ré- union publique en visioconférence entre Éric Piolle, François Ru n, Benjamin Lucas, Claire Lejeune et notre porte-parole, Gérard Filoche. À cette occasion, nous avons tou- ché 23 000 personnes. Nous avons contribué à un tract de sept organi- sations pour « un bouclier sanitaire et social » à l’occasion des mani- festions du 5 décembre.

La lettre hebdomadaire de la GDS, le site et nos multiples blogs, ain-

si que la revue mensuelle D&S, constituent des relais essentiels de cette orientation unitaire.
En constituant la GDS il y a trois ans, nous n’avions pas la volonté de construire une organisation de plus, mais de participer activement à la recomposition de la gauche, et d’agir le cas échéant en tant que courant au sein d’une nouvelle « maison commune » réunissant l’ensemble ou une majorité des or- ganisations existantes.

Le contexte actuel pose un dé ma-

jeur à la GDS : aucune force et au- cune candidature à la présidentielle de 2022 ne s’impose. La GDS ne souhaite pas aujourd’hui défendre telle ou telle candidature sur la base de la proximité programma- tique que nous pouvons avoir avec elle. Elle entend surtout défendre la perspective de l’unité et appuyer les forces qui peuvent favoriser la réalisation de cette unité sans sou- tenir l’un des candidats contre les autres.

le premier con nement.
Dans l’hypothèse la plus probable où les déclarations de candidature se multiplient d’ici à l’automne 2021, et où, par conséquent, nous nous retrouvons à la n de l’année avec quatre ou cinq candidats dé- clarés, la question reste posée de savoir ce que la GDS doit concrète- ment faire.

5. Il faut exister pour peser

Dans le processus unitaire, nous souhaitons – comme tout le monde – défendre les orientations pro- grammatiques que nous portons*. Nous pouvons les traduire en slo- gans simples et chi rés car, à la n, un programme doit se concentrer en quelques grands objectifs.

Dans ce processus, nous mettons en avant les nombreuses conver-

gences programmatiques entre les di érentes composantes de la gauche : elles sont apparues à travers les actions communes en soutien au mouvement social, au travers de l’action d’opposition par- lementaire et politique à Macron et à travers les programmes des européennes, municipales, et ceux écrits au printemps 2020 pendant

Les 2 formules ci-dessous sont alternatives

- nous devons poursuivre la tentative de constituer un « pôle » en agglomérant les forces déjà unitaires dans un front commun. Avec quel périmètre et quelle orientation pour ce front commun ?

ou

- nous devons nous rapprocher dès maintenant de l’un des pôles majeurs en présence (FI, EELV ou PS) et argumenter en son sein pour une orientation unitaire à l’égard des autres.

Pour parvenir à l’unité, il est possible de construire un mouvement militant de comités et collectifs « unitaires » de base incluant les organisations existantes, les di érents appels ou coalitions comme « Plus jamais ça ».

6. Notre démarche

D’ici à la convention de février-mars prochain, nous pouvons développer quatre axes.

6.1. Approfondir nos campagnes unitaires pour les régionales, un candidat commun de la gauche sociale et écologiste à la présiden- tielle et aux législatives en lien avec un contrat de législature.

6.2. Proposer et participer, chaque fois que possible, aux discus- sions qui sont proposées sur des contenus, des plateformes, des programmes avec les forces poli- tiques. Soutenir le regroupement des « 22 » et leurs 34 mesures « Plus jamais ça ».

6.3. Favoriser la mise en place de4 | CONVENTION GDS 2021

cadres unitaires, pluralistes, à la base comme au sommet. En ad- ditionnant les organisations pour mieux les dépasser. Les candi- datures potentielles – déclarées ou non – risquent d’aller à l’échec sans cadre unitaire. Les urgences sociales, écologistes et démo- cratiques doivent être prises en compte a n que tout cadre d’unité

(même partiel) se situe sur un pro- gramme de rupture avec les poli- tiques suivies depuis ces dernières années et aggravées par Macron et ses gouvernements.

6.4. Nous posons la question d’un « mouvement » à la base et au sommet regroupant les forces qui agissent déjà pour l’unité. Un tel mouvement fédérerait les groupes partageant les orientations pour les cinq prochaines années sur :

1) les urgences sociales et sani- taires autour :
- des services publics (hôpital, santé, école, recherche transports, logement, énergie, eau, communi- cations…),

- de la hausse des salaires,
- de la reconstruction d’un Code du travail,
- de la sauvegarde des emplois, de la réduction des emplois précaires et du chômage,
- de l’égalité femmes-hommes,
- de la réduction du temps de tra- vail sur la semaine à 32 h et sur la vie à 60 ans,
- de la reconstruction d’une grande Sécurité sociale démocratique,
- de la lutte contre la pauvreté et la hausse des minima sociaux…

2) la nécessité de mesures fortes de transition écologique permet- tant une vie meilleure dans un en- vironnement meilleur. La bifurca- tion écologique est indispensable pour lutter contre le réchau ement climatique (plan massif d’isolation des bâtiments, réduction de la part des énergies carbonées…) ;

3) la plani cation nécessaire au plan économique et écologiqueredonnant démocratiquement à la puissance publique sa place tant au niveau des territoires qu’au plan national, européen qu’à l’échelle in- ternationale ;

4) l’urgence démocratique

- un renouveau démocratique face aux dérives liberticides et autori- taires,
- des droits renforcés pour l’égalité réelle,

- la lutte implacable contre tous les racismes,
- un processus constituant d’une VIe République sociale, démocratique et parlementaire. Cette République ne peut être que laïque, écologiste, féministe et internationaliste. Et re- donnera la primauté de la décision à une Assemblée nationale élue à la proportionnelle, ou avec une part

de proportionnelle.
L’ensemble des démarches (lo- cales, nationales) doit permettre d’approfondir la recherche d’un contrat de législature 2022-2027. Pour entraîner une dynamique, un tel contrat de législature devra comprendre des mesures fortes sur le social, la santé, la transition écologique dès le début de la nou- velle législature.
Notre convention fera le point des démarches engagées et des possi- bilités d’aller plus loin.

Notes

* Voir « Références programma- tiques de GDS », texte paru dans D&S 254, avril-mai 2018 (et ré- cemment actualisé dans notre document « Pandémie : Urgences et jours d’après », D&S 274, avril 2020)

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