Cette « victoire » de Trump est une désolation pour l’humanité entière, pour les US et pour la planète, désolation pour l’intelligence, la culture et la science, contre la démocratie et les droits des femmes, un succès de l’obscurantisme en négation de la fraternité et de la paix.
Ça concerne le monde entier et pas seulement les US. Ceux qui disent qu’il a fait et veut la paix, désenchanteront très vite, un protectionniste nationaliste finit toujours par faire la guerre. Et sa vision du monde est identique à celui qu’il n’a cessé de proclamer comme son meilleur ami : Netanyahu. Ceux qui disent qu’il a signé pour la paix en Afghanistan savent aussi qu’il l’a fait en donnant le pouvoir direct sans condition aux Talibans, et vu ce que Trump pense des femmes, ça ne surprend personne. Trump, c’est le protectionnisme anti-chinois, et ça va de pair avec le renforcement du lobby militaro-industriel US, et il veut brutalement que l’UE fasse pareil, qu’elle s’arme, qu’elle ait son propre lobby militariste renforcé ! Il aime les armes de ses citoyens plus que leur santé et leur bien-être. Trump est proche du libertarien facho-Cromagnon anti social, Elon Musk, il favorisera tous les Milei du monde, de Buenos Aires à Budapest, de New Delhi à Rome. La carte de sa diplomatie sera à son image, brutale et impériale. L’attention portée par la première puissance du monde à la lutte contre le dérèglement climatique sera nulle. Idem pour toutes les coopérations internationales en matière de santé, d’éducation, de développement, tous les besoins humains seront sacrifiés sur l’autel de la balance commerciale US. Business US d’abord. États-unis-xit ! Isolationnisme et menace sur le monde vont de pair.
Et ceux, aveugles qui disent, que Trump ne sera « pas pire » que Biden-Harris, et même que ce sera « mieux pour le peuple américain » qui l’a « démocratiquement choisi », de quel « peuple », de quoi parlent-ils ? De celui qui, par dizaines de millions, n’a pas de logement, pas d’école, pas d’emploi stable mais trois boulots asservissants par jour ? Ceux auxquels il est accordé un « jour de santé gratuite » par an dans des camps de toile éphémères ? Comme dit Bernie <Senders: « Lorsqu’il est traité pour un cancer, un américain sur 4 fait faillite ou perd son logement … Nos confrères oncologues US appellent cela « financial toxicity »… (Spécialement dédicacé à tous ceux qui passent leur temps à vomir sur les « charges sociales »)
D’abord, tous les capitalismes, tous les impérialismes ne sont pas « pareils », c’est comme dans les films, il y surgit des Dark Vador. Les US ont conduit 278 guerres depuis 200 ans pour défendre leurs intérêts commerciaux, c’est une constante de leur impérialisme. Nixon, les deux Bush, Clinton, Obama ou Biden n’ont pas fait autre chose. C’est très vrai (et en dépit de l’admiration que lui portait Hollande) Biden n’a jamais rien fait de mieux ni de différent, il n’a jamais eu à voir avec le « new deal » de Roosevelt (encore moins avec sa tranche d’impôt à 91 % pour ceux qui gagnaient plus que 20 fois le smic) il n’a même pas développé les timides tentatives de l’intelligent Barak Obama de lever le blocus de Cuba, ou d’initier un début de début de Sécurité sociale, il n’a pas fait reculer d’un pouce les inégalités dans le pays et quoique femme et noire, Kamala Harris, dans sa campagne, ne proposait pas davantage de progrès.
Faute de gauche radicale à la Bernie Senders, c’est l’extrême-droite qui gagne. C’est vrai partout.
Donc, oui, Trump est pire que Biden : ça vient d’en haut, à cause de la volonté des grands manipulateurs de médias, de la formation et de l’information, des milliardaires à la Elon Musk, de la pire des puissances du fric qui a choisi de cultiver l’obscurantisme, et donc de nourrir délibérément la pauvreté, la faim, la guerre de classes et la cruauté. Car même parmi tous les tenants du fric, il y a des sous-catégories, et celle qui gagne avec Trump et Elon Musk fait partie de la pire, celle qui a besoin et qui veut abrutir le peuple, pour enlever toute culture au salariat. Trump c’est pire parce qu’il offre un modèle mafieux, barbare anti culture, cynique, menteur, illuminé, délirant mentalement, au monde entier. Il est une victoire des congrégations religieuses, évangélistes, anti-évolutionnistes, qui croient que la terre est plate, qui racontent que les humains sont sortis de la cuisse de Dieu, mais naturellement pas les femmes, qui « s’attrapent par la chatte », et auxquelles il faut supprimer l’IVG. De ceux à qui il a été enseigné que Hitler était de gauche, libéral et pour le confinement. De ceux qui veulent des « murs » pour se défendre des virus et des immigrés et auxquels Trump raconte que lesdits immigrés mangent leurs animaux de compagnie.
Ce qui s’est passé n’a rien à voir avec la démocratie mais avec l’abrutissement volontaire, ce n’est pas le choix d’un peuple, c’est le résultat de la manipulation délibérée, voulue, organisée, d’une partie d’un peuple. Ne dites pas, « ils l’ont librement choisi » : faisons les bonnes distinctions, avec la partie du salariat, celle qui fait des grèves puissantes et victorieuses, pour ses salaires dans l’automobile ou l’aéronautique, la partie cultivée encore massive, qui résiste à ça, et qui a voté Kamala Harris seulement par défaut : l’ensemble du pays est soumis aux ravages idéologiques des libertariens, et pour les chasser, les « insurrections civiques » n‘y suffiront pas, il y faudra des soulèvements sociaux, puissants et révolutionnaires du salariat US afin que ce gigantesque pays reparte en avant, se libère de l’emprise des sectes, et des préjugés primitifs distillés savamment par le capitalisme.
Nous pouvons les aider, par nos propres luttes, dans cette voie, en ne sous résignant pas nous-mêmes et en dénonçant partout dans nos pays, comme il le faut l’ignoble caricature et le danger résistible incarné par l’affreux Trump, c’est le moment, avant que ça nous arrive avec Le Pen, de relever le défi et non pas de ployer, d’être une ferme alternative socialiste et non pas des libéraux de rechange, d’être radicalement pour la révolution sociale afin d’empêcher ce monde entier de se trumpiser.
Gérard Filoche, 6 nov 24