SH 57 : Rackets en série

L’homme au bras broyé par un accident du travail devient la cible de Sarkozy. Là, ils y vont fort, les salauds : excusez l’expression, mais oser taxer les indemnités correspondant aux accidents du travail, personne n’avait encore été jusque-là. On sait que ce gouvernement est le plus réactionnaire depuis 60 ans, et qu’il veut défaire tout le système social existant dans notre pays, mais c’est bien au-delà du supportable. Sarkozy, l’homme qui ne défend que le bouclier fiscal des riches, s’en prend aux accidentés du travail, aux hospitalisés, aux ménages sous prétexte de « carbone », et aux retraites.

Souffrir plus pour gagner moins.

Le travail tue, on l’a vu cet été 2009, chez Total notamment, il y a + 16 % d’accidents depuis deux ans et autour de 700 morts, 650 000 arrêts par an, 4 500 amputés. Jusque-là, tout le monde pensait qu’il fallait une compensation plus forte aux accidentés. Sarkozy, lui, il creuse le malheur avec les dents, pas chez ses copains du Fouquet’s, non, parmi les manœuvres du bâtiment. Pas chez les traders à bonus, non, chez les ouvriers à risques.

Et quand l’homme qui aura le bras broyé, comme l’ouvrier qu’on décrivait, ici même, il y a quinze jours, ira à l’hôpital, il devra payer beaucoup plus cher pour un « forfait hospitalier » qu’il n’aura naturellement pas souhaité : double peine. Sarkozy affirme que « c’est la gauche qui a instauré le « forfait hospitalier » : oui, et elle a eu tort, mais à l’époque, en 1982, il n’était que de 20 F, Sarkozy avait voté contre, et maintenant, forfaiture, c’est à 20 euros qu’il le hausse.
Le même ouvrier handicapé, n’aura pas d’autre choix que de prendre sa voiture pour aller bosser et il se fera racketter par la prétendue « taxe carbone » parce que M. Sarkozy n’ose pas taxer Total de peur que « les actionnaires s’en aillent à l’étranger » (sic) : de même que les 3000 imposables, si peu patriotes, qui volent 3 milliards à la République en cachant leurs turpitudes en Suisse et auxquels Sarkozy accorde l’impunité zéro.

Enfin le même ouvrier, s’il travaille dans la fonction publique territoriale, va recevoir un coup dur de plus : un décret (qui entrera dans l’article 93 de la loi de financement de la sécurité sociale 2010) va être présenté au Conseil supérieur de la Fonction Publique ce 5 octobre 2009 pour que les fonctionnaires puissent trimer officiellement jusqu’à 65 ans.
Sarkozy va faire abroger un décret du 18 décembre 1948 sur les personnels civils de l’état et un autre du 26 février 1962 concernant les enseignants : les professeurs des écoles aussi devront aller jusqu’à jusqu’à 65 ans ! Vous imaginez les vieux et vieilles (oui, oui, ne les appelez pas des seniors, svp) de 64 ans devant leurs machines ou devant leurs élèves après 41, 42, 43 annuités d’active ? C’est un racket autant contre leur santé et leurs pensions que contre l’emploi des jeunes. Alors qu’on a 2000 chômeurs de plus par jour grâce à Sarkozy qui refuse le contrôle sur les licenciements abusifs, alors qu’il a déjà supprimé 140 000 emplois dans la Fonction publique, voilà qu’il allonge la durée du travail sur la vie au détriment de ceux qui n’ont pas de boulot.

Nul ne sait quand une explosion sociale mettra fin à ce pouvoir, mais on la souhaite de toutes nos forces sans attendre 2012.

Gérard Filoche

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