Pigistes : « Les mendiants de la presse » ?

Il y a quelques mois,  l’Express (17/11/2009) découvrait « les pigistes », face « cachée » du journalisme. Dans cet article un certain Gilles Bridier se permettait de me traiter d’ayatollah du droit du travail sous prétexte que je m’opposais à cette forme honteuse, organisée, de la précarité au sein de la presse.

J’ai laissé passer un peu de temps, mais je m’étais promis de lui répondre. La précarité c’est une question politique, pas économique.

Hé, oui, il y aurait 6 800 pigistes officiellement, soit 18, 4 % des 37 301 journalistes en 2008. Presque 4 fois plus qu’en 1955 où il n’y avait « que » 5,5 % de pigistes sur 7 000 journalistes. En fait, ils sont bien plus nombreux, sans doute plus de 10 000 avec ceux qui ne gagnent pas assez pour obtenir leur carte de journaliste. Seulement 1200 d’entre eux auraient choisi librement leur sort. Mais tous restent corvéables à merci : variable d’ajustement des rédactions, sans avoir de garanties d’écrire ni, quand ils ont écrit, d’être publié et payé décemment. Ils sont souvent d’une haute qualification, la presse pompe tantôt leur érudition, tantôt leur labeur rapide, tantôt leurs sources ou tout simplement leur grande fraîcheur. Des « précaires » bons à tout faire. Soumis au chantage à l’emploi, espérant être recrutés, craignant d’être mis à l’index, sans cesse en quête de reconnaissance… et de quoi vivre en fin de mois.

Normalement toute pige commandée doit être payée même si elle n’est pas publiée : mais c’est là une des nombreuses règles qui n’est pas respectée. Les piges sont commandées par téléphone, sans trace écrite, les feuillets sont marchandés, au bon vouloir du rédacteur en chef.

Normalement, selon la loi Cressard du 4 juillet 1974, dés qu’une entreprise de presse s’assure, moyennant rémunération, le concours d’un journaliste professionnel, le contrat de travail est présumé quels que soient le mode et le montant de sa rémunération. Le pigiste, ne le sait pas toujours, n’ose pas, ou ne peut pas défendre ses droits mais il est un salarié à part entière, bénéficie de la convention collective des journalistes, a priorité pour être recruté au sein de la rédaction, le maintien du salaire de ses piges est garanti avec la prime d’ancienneté. Il a droit à des arrêts maladie ou des …congés maternité.

Une circulaire du 27.03.91 de la Direction des Relations du Travail proposant la prise en compte des pigistes dans les effectifs pour les élections des représentants du personnel est toujours en vigueur. Elle précise clairement : « Dans la mesure où les journalistes pigistes ont des périodes de travail irrégulières, il convient de les prendre en compte dans l’effectif de l’entreprise au prorata de leur temps de présence au cours des 12 mois précédents comme pour les salariés sous contrat à durée déterminée. Pour déterminer ce temps de présence il peut être fait référence à la somme de l’ensemble des piges versées par l’entreprise durant les trois derniers mois et la diviser par un salaire de référence afin d’obtenir un nombre d’équivalents salariés. Ce salaire de référence pourrait être le salaire minimal d’un journaliste à temps plein de l’entreprise concernée ». Il doit être calculé en « équivalent – temps » et non pas « à la tâche », par « feuillet ».

Voilà du beau et bon droit. Alors pourquoi dans l’Express sur « les pigistes », un ayatollah de la précarité, porte-parole de l’exploitation patronale, Gilles Bridier nie t il ces droits sans être contredit ?

Comment ose t il polémiquer contre un projet de réglementation légitime qui limiterait l’usage abusif des « pigistes » à 5 % des effectifs d’un journal et forcerait à embaucher dans des conditions décentes des journalistes qui ont toute leur place dans les rédactions ? Les Lagardère, Pinault, Rotschild et autres « rois » de la presse ne peuvent-ils pas payer ?

17 Commentaires

  1. Gaëlle-Marie
    Posted 3 mars 2010 at 17:03 | Permalien

    Je me permets de réagir à cet article car je nourris l’espoir qu’ici peut-être je serai entendue, et non snobée comme je le suis partout ailleurs…

    Je suis bien entendu en accord avec ce que vous dites, mais il y a plus « décalé » et plus « clandestin » encore que les pigistes à formation classique qui sont exploités…

    Il y a également les « pigistes » du web, recrutés par des agences web qui éditent des sites à contenu, qui ne sont donc pas des entreprises de presse, et qui paient comme elles peuvent. Parfois arnaqueuses, parfois très honnêtes, elles offrent à des pigistes sans statut, sans reconnaissance (car non issus d’écoles de journalisme, comme moi par exemple qui suis de formation juridique à la base) un moyen de subsistance non négligeable, et à la lisière de tout cadre légal.

    Je suis donc de ces « écriveurs du web » : auteure de bouquins, « pisse-copie » sur le web, c’est une agence web qui me fait vivre en ce moment. C’est ma plume qui me nourrit, et ce depuis deux ans ; pourtant l’appellation de journaliste ne viendrait à l’esprit de personne en lisant la description de mon activité. C’est pourtant un travail de journalisme que j’effectue au quotidien : enquêter, sourcer, rédiger, publier… (Et en écrivant cela je m’attends à ce qu’on me tombe dessus à bras raccourcis, mais pour qui se prend-elle etc).

    Je travaille aussi pour la presse écrite à l’occasion, mais soyons honnêtes, ça paie moins bien, et bien moins vite. Et c’est moins intéressant dans le domaine qui est le mien.

    Ne parlons pas de blogs non plus… Je ne tiens pas à ressusciter cette stupide querelle sans fondement entre blogueurs et journalistes : je parle ici de gens qui vivent modestement de leur plume. Sans carte de presse, sans diplôme, mais qui bossent comme des brutes, soirs et week-ends compris, et qui travaillent dans la crainte de se voir accusés d’usurper leur place. Lueur d’espoir, le web journalisme fait une percée dans les facs (comme la licence proposée à Metz) : oui, le web journalisme existe, et certains l’apprennent sur le tas, consciencieusement.

    Sur le web, c’est une forme de liberté rédactionnelle, sans pour autant produire du contenu poubelle quand on fait son travail avec sérieux, et la précarité est à son paroxysme. Pour se faire payer, notes de droits d’auteur, jamais de bulletins de salaire. C’est ça ou rien : de toute façon, une agence web qui paierait en salaire ne nous permettrait de toute façon pas d’obtenir la carte de presse… Les statuts de la société n’en faisant pas une entreprise de presse.

    Le statut d’auto-entrepreneur, pourquoi pas, un pis-aller… Mais oserons-nous, nous les bâtards du web, écrire « journaliste » dans la case ad hoc ? Ou nous contenterons -nous du pudique et hypocrite « rédaction – communication web » ?

    Alors oui, pigistes = mendiants. Mais les pigistes du web, c’est encore la face cachée de cette mendicité. :)

    Pour autant, mon boulot me passionne. Et l’étiquette m’indiffère : je n’écrirais pas avec plus d’enthousiasme si j’avais une carte de presse. Et mon contenu ne serait pas meilleur. Mais j’avoue que des congés payés, oui, ça me ferait plaisir.

  2. Thomas
    Posted 4 mars 2010 at 14:35 | Permalien

    Merci, merci, merci pour cet article !
    On est plus de 10.000, c’est clair !

    Putain !

  3. André
    Posted 4 mars 2010 at 16:08 | Permalien

    @ Gaëlle-Marie

    Vous devriez rechercher ce que Gérard Filoche a écrit sur le statut d’auto-entrepreneur. Ce n’est pas la solution, ce sous-statut, c’est l’arnaque complète. C’est le retour aux loueurs de bras du Moyen-Âge, sans droits sociaux. La solution c’est de s’organiser, se syndiquer…

  4. André
    Posted 5 mars 2010 at 1:18 | Permalien

    @ Gérard

    Tu évoques la circulaire du 27.03.91 qui propose la prise en compte des pigistes dans les effectifs pour les élections des représentants du personnel.

    J’ai le regret de te dire qu’il y a quelques années, j’ai essayé de la faire valoir, cette circulaire, dans un canard qui s’appelle « Le Pêcheur de France », situé près de la Bastille. Et bien j’ai le regret de te dire que je n’ai jamais réussi à la faire valoir, cette putain de circulaire. Et pourtant, tu dois bien savoir que ce genre de publications existe essentiellement par le travail de pigistes. J’ai prévenu l’inspection du travail du secteur, personne n’a daigné se bouger. Alors, suffit pas de dire qu’elle est toujours en vigueur, la circulaire, si tes collègues supposés défendre le Droit du Travail s’en foutent. Bien entendu, il n’y avait rien à espérer des salariés titulaires, morts de trouille.
    Au moment des négos sur le passage aux 35 heures, j’ai tout de même réussi à faire mandater une salariée par le SNJ-CGT, pour la protéger. Le patron a vite fait de la décourager et a imposé sa version des 35 heures, très défavorables aux salariés. Depuis ce jours, je hais Martine Aubry pour n’avoir pas légiféré clairement sur les 35 heures.
    Et quand je pense que cette (je préfère taire le mot), qui est par ailleurs pour le recul de l’âge de la retraite (elle n’est pas l’amie des grands patrons du MEDEF pour rien), sera TA candidate pour les présidentielles de 2012, je me pose de sérieuses questions à propos de la prétendue victoire de l’aile gauche au dernier congrès du PS.

  5. Gaëlle-Marie
    Posted 6 mars 2010 at 13:22 | Permalien

    @André : je comprends bien et je suis d’accord avec vous, mais là, concrètement, pour toucher mon argent du mois, je fais comment ? Je bosse au black ? Militer, se battre, ok, mais faut que le fric rentre, et je suis bien consciente d’être une privilégiée, car je fais un boulot que j’aime (j’ai connu l’alimentaire pur et dur), et j’en vis. Mais oui, je suis d’accord avec vous… :)

  6. André
    Posted 6 mars 2010 at 17:00 | Permalien

    Gaëlle-Marie,

    Je sais bien que ce n’est pas toujours facile, mais il faut s’enlever de la tête, à mon avis, ce sentiment d’être une privilégiée parce qu’on ferait le métier qu’on aime. Alain Accardo a dirigé un ouvrage collectif qui s’appelle « journalistes précaires » (ed. Le Mascaret). C’est une série de témoignages de journalistes précaires qui se retrouvent dans des situations comparables à la tienne. Et tous, après avoir décrit dans quelles conditions ils étaient exploités, se dorent la pilule en disant, sans y croire : « oui mais la contrepartie, c’est que je suis libre. Je fais un métier merveilleux, etc ». C’est ce qui s’appelle, pour Accardo, « faire de nécessité vertu ». Où est la liberté quand il n’y a pas de sécurité économique ? Comment peut-on dire qu’on est libre lorsqu’on traite n’importe comment n’importe quel sujet ? Parce qu’il faut bien croûter.
    Si l’état de la presse est ce qu’il est en France, c’est en partie à cause de l’explosion de la précarité.

  7. zeptentrion
    Posted 7 mars 2010 at 19:56 | Permalien

    et de façon générale,
    laisser inappliqués le droit du travail et le droit de la sécurité sociale dans les grands groupes de médias, ne serait-e pas des aides d’Etat déguisées ?
    Qui plus est dans un contexte actuel difficile (enfin pas pour tout le monde) dans la presse papier…

  8. farin
    Posted 13 mars 2010 at 18:50 | Permalien

    Bonjour,

    J’entends bien ce discours sur la forme de précarité attachée au fonctionnement de la pige. J’ai travaillé en tant que journaliste intégrée au sein de rédactions, j’ai plus souvent travaillé comme pigiste pour différentes rédactions.
    Mais comme vous l’écrivez bien, et vous ne citez pas tous les textes de lois, les entreprises de presse ne respectent pas les textes. Et ces textes permettent d’encadrer le travail des journalistes pigistes, qu’ils aient les mêmes droits que les salariés en poste.
    A mon sens, la méthode n’est pas de supprimer ou de fixer un pourcentage de pigistes maximum.
    Les entreprises de presse ne respectent pas les droits alors supprimons ou presque la pige .. désolée, mais cette manière de résoudre les problèmes en les supprimant me dérange.

    A quel projet de réglementation faites-vous d’ailleurs référence ?

    Sylvie

  9. clark
    Posted 16 mars 2010 at 20:00 | Permalien

    Bonjour M. Filoche,

    Merci pour cet article, et merci pour vos actions. Je livre mon témoignage : après deux ans en contrat pro, j’ai trouvé un emploi comme pigiste payé 1300 euros brut mensuel, alors que je suis intégré à cette rédaction. Aujourd’hui, un ami vient de me proposer un boulot complémentaire de journaliste sous le statut d’auto-entrepreneur. La précarité sans fin quoi.

    ps : je vous ai interviewé une fois, j’avais bien aimé.

  10. miss kali
    Posted 19 mars 2010 at 19:23 | Permalien

    Bonjour M. Filoche

    Votre contribution m’a bien fait plaisir, sachant qu’outre les dérapages des rédactions (pour ma part le poste que je convoitais a été remplacé par un pack de piges à partager avec des journalistes de passage), la question délicate des pigistes est très mal traitée par les intéressés eux-mêmes. J’ai tenté de m’approcher d’un club de pigistes, dont le but était d’être « solidaires », et je me suis retrouvée avec des militants de la pige, capables d’autant de corporatisme que leurs homologues en rédaction, compensant le manque de reconnaissance réelle de leurs pairs par un combat militant pour faire de leur précarité un métier. Je me suis fait reprocher mon « individualisme » pour avoir refusé de défendre le statut de pigiste permanent. Le côté le plus comique de l’histoire, c’est que de tout le bureau, j’étais quasi la seule à avoir le dit statut (à mon grand désespoir, je visais un poste). Mais comment puis-je défendre cette façon de réduire les journalistes à un statut de mendiant, surtout sur des postes exposés ?
    Dans mon domaine de compétence, à savoir l’international, la décapitation des postes à ce niveau est tel que je me retrouve en concurrence directe avec des pigistes qui font des voyages au coup par coup, histoire de s’aérer entre deux spécial immobilier. Ce que j’ai fait moi aussi dans le passé, évidemment, avant d’en vivre. Le fait que j’ai une signature change évidemment la donne; reste la concurrence folle qui rend les gens fous.
    Tout ça pour dire que la perversité du système est telle que ce qui devrait être une soupape, un début de carrière, est devenue presque une norme, et cohabitent sans se parler des journalistes qui n’ont pas les mêmes intérêts; des journalistes pro qui suivent leurs conjoints, des jeunes qui démarrent, d’autres qui stagnent sans avenir, ceux qui attendent une place et ceux qui n’espèrent plus. Entre temps, les gens qui décrochent partent de plus en plus jeunes, emportant avec eux ce qui est le début d’un carnet d’adresses décent.
    La pige permet finalement de ne pas avoir une conscience nette du marché du travail, et de faire des journalistes à temps partiel à tire-larigot. Et la plus sacrifiée de l’histoire, c’est évidemment l’information.

  11. André
    Posted 24 mars 2010 at 4:11 | Permalien

    @ clark

    « j’ai trouvé un emploi comme pigiste payé 1300 euros brut mensuel, alors que je suis intégré à cette rédaction ».

    Si vous avez 1 300 € par mois, vous êtes en CDI. Est-ce que vous en êtes conscient ?

  12. André
    Posted 24 mars 2010 at 4:13 | Permalien

    @ miss kali

    « Je me suis fait reprocher mon « individualisme » pour avoir refusé de défendre le statut de pigiste permanent ».

    Pigiste permanent, ça n’existe pas. Quand on est pigiste permanent, on est en CDI.

  13. André
    Posted 24 mars 2010 at 4:17 | Permalien

    @ farin

    « Les entreprises de presse ne respectent pas les droits alors supprimons ou presque la pige .. désolée, mais cette manière de résoudre les problèmes en les supprimant me dérange ».

    Je crois que vous n’avez pas bien compris ce que voulait dire Gérard. Je crois qu’il voulait dire qu’il y a a des pigistes et des CDD qui remplacent abusivement des postes permanents. Quand on travaille régulièrement au sein d’une rédaction, on doit être titularisé.
    Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas défendre les droits des pigistes.
    Mais là, c’est pas Gérard qui va faire le boulot à votre place si les précaires ne commencent pas d’abord par s’organiser. Les syndicats, c’est pas fait pour les chiens.

  14. farin
    Posted 1 avril 2010 at 9:31 | Permalien

    Bonjour André,

    Le ton de votre commentaire est étonnant : « c’est pas gérard qui va faire le boulot à votre place… » : que pouvez-vous savoir de ce que je fais, personnellement et de ce que font les journalistes pigistes ? Je ne parle même pas de la chute, agressive.

    J’ai très bien lu ce qu’écrit Gérard Filoche et je ne suis pas d’accord avec lui. Est-ce possible ?

    En outre, le titre, particulièrement méprisant, m’insupporte.
    Ce n’est pas le vocabulaire que j’attends d’une personne qui défend les salariés. J’entends déjà votre réponse : ce n’est pas contre vous, c’est une interpellation des patrons de presse… je m’en moque.

  15. Posted 6 décembre 2010 at 18:05 | Permalien

    Bonjour Gérard Filoche,
    Je suis journaliste depuis une trentaine d’années, passé par les rédactions des Echos de Libération,de Challenges, du Monde et de La Tribune mais n’ai jamais collaboré à l’Express. Je n’y ai donc pas signé d’article dans lequel je vous aurais présenté comme « un ayatollah du droit du travail ». Certes, il existe peut-être un homonyme à la rédaction de l’hebdomadaire, mais il s’agirait pour moi d’une découverte. Et je ne parviens pas à retrouver l’article original de l’Express. Or, il est assez désagrable pour un journaliste d’être présenté comme un porte-parole – en l’occurrence de la partie patronale – surtout à l’occasion d’une prise de position contraire à celles que j’ai prises notamment pour le statut d’autoentrepreneur dans d’autres articles. Je vous remercie donc de vérifier s’il ne s’agit pas d’une erreur ou d’un amalgame comme il en existe sur la Toile, et vous remercie par avance pour votre réponse ou rectificatif.

  16. Posted 2 février 2014 at 17:25 | Permalien

    Bonjour,

    Voilà des propos éclairants et des échanges fertiles, propices à mettre en lumière des dérives hélas trop bien connues…

    Le contexte économique général contribue à augmenter la pression sur les pigistes, à les maintenir dans cette spirale de la précarité où ils sont pressés comme des citrons jusqu’à ce qu’ils ne rendent plus de jus…

    Courage à vous, mes camarades aventuriers de la plume !
    Bien cordialement

  17. glg
    Posted 9 novembre 2014 at 19:06 | Permalien

    Le Monde Diplo utilise aussi les pigistes pendant que les grands noms du journal comme Halimi n’arrête pas de donner des leçons à tout le monde

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  1. Par Immobilier Brest le 14 avril 2010 à 16:23

    Immobilier Brest…

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