Retraites : être ou ne pas être pour l’allongement de la durée de cotisation – Manifestez le 1er mai : Pas un mois de plus, pas un sou de moins !

Relayons nous pour argumenter en défense de nos retraites, on va gagner, car le sarkozysme, en face, ment, trompe, mais ne tient pas debout devant la raison : Jean Jacques Chavigné nous le dit, il faut trancher

Etre ou ne pas être pour l’allongement de la durée de cotisation

C’est la question et il n’y a pas de réponse intermédiaire qui ménagerait la chèvre et le chou,  les actionnaires  et les salariés.  Soit on est pour l’allongement de la durée de cotisation, soit on est contre. Affirmer le droit à la retraite à 60 ans c’est indispensable mais cela ne suffit pas.

Si l’on allonge la durée de cotisation, cela ne pourra pas se faire sans diminuer, de nouveau, le montant des retraites, contrairement à la fable sarkozyenne.

60 % des salariés du secteur privé ne sont plus au travail lorsqu’ils prennent leur retraite. Ils sont au chômage (indemnisé ou non), en maladie ou en invalidité. Leurs droits à la retraite sont donc restreints et le montant de leur retraite forcément diminué. Un allongement de la durée de cotisation accentuerait ce phénomène de paupérisation qui toucherait progressivement la grande majorité des retraités.

Si on refuse l’allongement de la durée de cotisation, il faut trouver le moyen d’équilibrer nos régimes de retraites sans diminuer le montant des pensions.

Cela ne peut se faire qu’en augmentant les ressources des régimes de retraites par répartition. C’est l’option que le gouvernement et le Medef ont, d’emblée, exclue du débat public. C’est cette option qu’il faut les obliger à prendre en compte.

Les chiffres du COR

Prendre prétexte des derniers chiffres du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) pour ne pas prendre position sur l’allongement ou non de la durée de cotisation n’est pas tenable.

Soit on estime qu’il n’est pas possible de faire de prévision au-delà de 5 ans et dans ce cas il n’y a aucune raison d’allonger la durée de cotisation, le déficit actuel étant le produit direct de la crise 2008-2009 et non pas un déficit structurel.

Soit on prend au sérieux les chiffres du COR et ses prévisions à 40 ans. Il n’y a alors aucune difficulté à les retourner contre le gouvernement Sarkozy. Le COR prévoit, en effet, non seulement un « besoin de financement » de nos régimes de retraite d’un montant annuel de 115 milliards d’euros en 2050 (c’est la seule chose que Sarkozy a retenue) mais aussi un doublement du PIB en 40 ans, soit une augmentation de 1 950 milliards d’euros (constants, une fois neutralisée l’inflation) de la richesse nationale.

Ce qui signifie qu’une fois financé les 115 milliards d’euros du COR, il restera encore 1 800 milliards d’euros pour augmenter les salaires directs, financer l’assurance maladie, les investissements publics et les investissements privés productifs.

Le problème n’est donc pas un problème démographique mais bien un problème de répartition des richesses. Le gouvernement et le Medef veulent capter les fonds qui devraient revenir aux retraités au profit des actionnaires et de leurs dividendes. Cela nous ramène au choix initial : soit les actionnaires, soit les retraités.

Jean-Jacques Chavigné

3 Commentaires

  1. André
    Posted 25 avril 2010 at 16:38 | Permalien

    Il y a une question qui me turlupine. Dans le COR, il y a la CGT. Et les chiffres catastrophistes qui sont jetés en pâture à l’opinion publique pour faire peur et aller vers l’allongement de la durée de cotisation ont été validé à l’unanimité. Donc y compris par la CGT.

    À quel jeu joue la CGT ? Est-ce que le prix à payer pour se rapprocher de la CFDT c’est épouser les idées de la CFDT ?

  2. Jean-Jacques Chavigné
    Posted 29 avril 2010 at 18:54 | Permalien

    Mais les chiffres du COR ne sont pas du tout catastrophiques. C’est l’utilisation qu’en font Sarkozy et le Medef qui les présente comme catastrophique.
    Affirmer qu’il faudra 115 milliards d’euros supplémentaires en 2050 pour financer nos retraites alors que (chiffre du COR toujours) la richesse nationale (le PIB) aura doublée et donc augmentée de 1 950 milliards d’euros constants. Cela n’a rien catastrophique. Cela montre au contraire qu’il n’y a aucune difficulté réelle à financer les retraites si ce n’est la volonté du Medef de capter pour les profits patronaux les sommes qui devraient revenir aux retraités.

  3. André
    Posted 29 avril 2010 at 22:32 | Permalien

    Oui, sans doute, vous avez raison sur le fond. Mais faire des projections à 40 ans, ça n’a aucun sens, c’est jouer les madame Soleil. Ça ne peut que donner des chiffres qui font peur.
    Tout le monde n’est pas un spécialiste comme vous.
    Et bien sûr, faut pas compter sur Le Monde pour expliquer. C’est justement Le Monde qui a jeté ce chiffre en pâture en Une de son torchon, pour effrayer les lecteurs et en tirer la conclusion que le recul de l’âge de la retraite est inéluctable.

One Trackback

  1. Par Filoche le 2 août 2010 à 17:53

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