Mme Parisot : sa liste de courses à Sarkozy pour le 29 janvier

 

Le Medef avec tous ses économistes néolibéraux bornés, Institut Montaigne, Fondation Concorde, Ethic, sont sur le pied de guerre. Rexocode/Medef a même tenté d’intoxiquer en prétendant, quitte à se faire sévèrement démentir par tous les instituts sérieux, qu’on ne travaillait pas assez et qu’on gagnait trop par rapport à l’Allemagne. (Alors que c’est le contraire, nous travaillons plus et gagnons moins). Ils passent dans tous les médias  pour exploiter l’opportunité : la perte du triple ridicule AAA exigerait des mesures rapides, décisives, rudes contre le code du travail. Selon eux, il ne faut pas minimiser mais dramatiser. Et imposer le maximum entre le pseudo  “sommet pour l’emploi” du 18 janvier et le discours annoncé par Sarkozy le 29 janvier. Qu’importe ce qu’il adviendra ensuite en termes de récession, de misère et de chômage. Ils sont “remontés” hargneux, avides et veulent en profiter tout de suite, à fond, pour tout casser de ce qui reste de nos droits.

La batterie des attaques envisagées est spectaculaire :

-       Remise en cause des 35 h, soit par suppression de la durée légale, soit par les 37 h avec baisse des salaires par suppression des majorations des heures supplémentaires

-       Suppression de la 5° semaine de congés payés

-       Suppression du Smic universel remplacé, comme la durée légale, par un Smic négocié par branche

-       Développement forcé et généralisé du chômage partiel par seule décision patronale avec salaires abaissés à 60 %, 75 %, sans qu’aucun salarié ne puisse refuser en se réclamant de son contrat de travail.

-       Prédominance des contrats imposés au niveau de l’entreprise sur la loi, avec possibilité de baisses de salaires, de baisses d’horaires, au gré de l’employeur

-       Remise en cause du CDI avec ces CDD de trente mois, la systématisation des ruptures individuelles non motivées,

-       Casse du statut de la fonction publique en précarisant l’ensemble des fonctionnaires qui subissent déjà un jour de carence et 0,27 % de salaire mensuel en moins

-       L’abaissement massif des salaires bruts en transférant les cotisations sociales payées par les patrons en TVA (dite sociale) payée par les salariés.

-       Permettre que tous les apprentis (600 000) puissent travailler de nuit et de dimanche (Villepin avait ouvert l’apprentissage aux enfants de 14 ans et le travail de nuit et du dimanche qu’à partir de 15 ans seulement)

-       Totale déréglementation du travail du dimanche, fin du principe de repos dominical.

-       Multiplier et vite les « contrats aidés » exonérés de cotisations sociales (sur les 340.000 contrats du secteur non-marchand (CUI-CAE) inscrits au budget, 225.000 devront être conclus au premier semestre).

-       Accélération de l’application du recul des départs en retraite et de la baisse du niveau des pensions. Mise à l’écart de toute réglementation sur la pénibilité. Fin de toute dispense de rechercher d’emploi pour les seniors.

-       Réduction du droit de grève dans les transports aériens et élargissement des services minimums imposés

Tout ça et en sus, le « traité pour une union économique renforcée » qui impose la « règle d’or » libérale à toute l’Europe par dessus et conte la volonté de ses citoyens.

 

Ça vous paraît énorme ? Pourtant lisez, ça fait florès partout.

Tout cela vient d’être mis sur la table de tous les cotés par le Medef.

Cyniquement, comme toujours, ils demandent le maximum pour obtenir le plus possible. C’est la stratégie du choc. Ils sont en guerre. Ils osent : ils terrorisent la gauche si elle ose défendre les 35 h, les 32 h, le Smic à 1700 euros, la retraite à 60 ans sans décote, ou le salaire maxima à pas plus de 20 Smic, mais, eux, ils sont sans foi ni loi.
La crise qu’ils ont suscitée entièrement par leur rapacité, par leur dictature financière en perdition, ils comptent bien l’exploiter au maximum pour nous « saigner » comme des animaux à l’abattoir. Ont-ils peur de perdre le 6 mai ? Et comme des occupants pillards qui se retirent, emportent-ils le maximum de butin avant ?

 

Comme le dit avec grande simplicité, Laurence Parisot, « tout cela est urgent, il faut simplement que les parlementaires de l’UMP fassent bouger les paramètres ».

Elle veut le faire maintenant, avant l’élection présidentielle et avec le Medef, elle fait le forcing sur Sarkozy (considèrent-elle que son élection est perdue ?) pour qu’il en fasse le maximum avant de partir. François Fillon est dans le coup, (croit-il lui aussi que c’est foutu pour Sarkozy et prépare t il le coup suivant ?)  a appelé le 10 janvier à un forcing législatif pour imposer le maximum de ces mesures. Le Pen et Bayrou défendent la même chose, Le Pen propose 70 milliards de rigueur, Bayrou veut 100 milliards de rigueur, et ces deux-là sont favorables à ces mesures réclamées par le Medef sous prétexte de flexibiliser le code du travail comme s’il ne l’était pas déjà trop depuis 10 ans). Le Pen rajoute qu’il faut écraser les droits syndicaux et le droit de grève pour être sûre que ça passera. Ces gens-là sont tous, de façon sinistre, pour que « le contrat l’emporte que la loi », mais sont prêts à se servir de la loi pour permettre de casser les contrats, faire baisser les salaires, d’augmenter encore plus la précarité ! D’une autre façon, ils veulent tous nous traiter comme sont traités actuellement les Grecs, les Italiens, les Portugais, les Espagnols.

 

Et AAAttention ils gagneront s’il n’y a pas une gauche à la hauteur en face, s’il n’y a pas un front syndical, s’il n’y a pas la volonté d’unité de toute la gauche. La seule façon : résister, alerter le peuple car les grands médias sont dominés par Bouygues, Lagardère, Pinault, Dassault, Arnaud, Rothschild, et tout cela est masqué, étouffé, dénaturé.

 

Gérard Filoche

23 Commentaires

  1. RosaLichtenstein
    Posted 18 janvier 2012 at 9:48 | Permalien

    de toutes façons c’est sous la gauche que le medef a le plus obtenu …

    baisse drastique de l’impôt sur les sociétés, flexibilité totale du temps de travail en échange de pseudo 35h (assujetties à l’exclusion des pauses pipi du temps de travail etc …)

    Nulle doute que toutes ces demandes ne sont en fait pas destinées à sarkozie mais bien à hollande … qui attend petit doigt sur la couture …

    le même hollande qui, voulant réenchanter le rêve français pendant les primaires, nous explique partout aujourd’hui qu’il ne « pourra pas tout » (et surtout pas mécontenter le medef dans sa soif d’austérité promise par l’umps quoi qu’il arrive) …

  2. lionel mutzenberg
    Posted 18 janvier 2012 at 10:51 | Permalien

    Notre ami Rosalichtenstein se trompe, François hollande à bien pris la mesure des problèmes.
    Pour répondre au chômage de masse il prévoit la création de 60 000 emplois, peut être, dans l’éducation national.
    Et l’aile gauche du parti socialiste vient de déclarer avec fracas qu’il doit respecter cette promesse primaire.
    Pour les autres, plus de cinq millions de chômeurs, la question ne sera pas posée…ou plus tard, quand les comptes seront approuvés par les marchés.
    Il vaut mieux en rire, sinon l’on risquerait de se mettre en colère.
    Attendons le 22 janvier que la lumière vienne faire rennaître les convictions de gauche d’un homme qui s’en est éloigné, endormi par sa propre condition, comme ce fut le cas de Lionel Jospin en 2002.

  3. BOB
    Posted 18 janvier 2012 at 11:56 | Permalien

    Dans les entreprises, des patrons ont même expliqué, que par rapport aux patrons américains ils n’étaient pas assez payés, pour ensuite expliquer à leur salariés qu’eux même étaient trop payés par rapport aux ouvriers chinois !
    http://2ccr.unblog.fr/2012/01/10/austerite-richesses-et-propagande/

  4. Posted 18 janvier 2012 at 12:11 | Permalien

    oui. Rien de nouveau la dedans… depuis 150 ans. Ici dans la restauration, il y a 850 000 salariés, il n’y a aucune concurrence internationale et c’est un des secteurs les pires pour les salariés, en France.

  5. Posted 18 janvier 2012 at 12:22 | Permalien

    non, c’est faux. faux.
    le Medef s’est créée contre la gauche : mort du CNPF après la réunion de Matignon du 17 octobre 1997. Le Medef avait alors nommé des « tueurs » à sa tête, déclaré « la guerre au gvt Jospin » et juré de le « déstabiliser » pour mettre fin aux 35 h. Cela fait 15 ans qu’il mène cette bataille.
    Je n’ai pas peur de vous dire que vous ne connaissez rien au droit du travail ni au salariat quand vous écrivez bêtement « flexibilité totale du temps de travail en échange de pseudo 35h ». Retournez à l’école du syndicalisme de base. Par définition les 35 h sont inflexibles et c’est le Medef qui veut imposer la flexibilité CONTRE les 35 h. D’ailleurs il ne veut plus de durée légale du travail.

  6. RosaLichtenstein
    Posted 18 janvier 2012 at 12:25 | Permalien

    Bien sur que si il y a de la concurrence internationale dans la restauration … vas donc voir dans les cuisines qui tient la casserole!

    c’est dans la restauration qu’il y a le plus de sans papiers … tu ne connais vraiment pas ton sujet !

    et le programme de gauche c’est de les nationaliser ! en plus !!!

    finalement fillon a peut-être raison, le programme de gauche c’est un programme de guerre … civile

  7. lionel mutzenberg
    Posted 18 janvier 2012 at 13:14 | Permalien

    Sur les 35 heures je suis d’accord avec Gérard Filoche; il faut d’abord dire que « l’échec » des 35 heures est dû au Médef qui en à fait une arme de guerre contre ses salariés pour régler un compte politique.
    Des études ont démontré que l’effet 35 heures n’est pas négatif, lire le ministère du travail, ou Eric Heyer de l’OFCE, ou encore, Alternatives Economiques, qui ne sont pas des repaires de gauchistes.
    J’ai moi même signé un accord sur la durée du travail, j’étais dans les travaux publics, et sur la création d’emploi ce fut un échec, le patronat ne pensant qu’a détruire l’emploi dans notre industrie.
    Ce que je reproche aux syndicats, ayant été à la CGT pendant trente années, c’est le carriérisme qui s’y est installé, dans tous les syndicats, mais aussi cette absence pesante de mise en cause Du médef, et autres succursales, dans la stratégie mise en place après la première crise pétrolière pour peser sur les salariés au moyen du chômage de masse.
    Aucune décision n’a été prise par un gouvernement sans l’aval du patronat. Ce qui a été confirmé par l’attitude de Madame Parisot lors d’une émission mots croisés sur France 2.
    La méfiance des français à l’égard des socialistes vient de la; trop de compromis, si ce n’est de compromissions avec les tenants du pouvoir économique et financier.

  8. Anonyme
    Posted 18 janvier 2012 at 19:01 | Permalien

    rosalichtitin, non la restauration n’est évidemment pas soumise a concurrence internationale. Autre chose est que les patrons franchouillards utilisent pour les sous payer, les maltraiter, etc.. des sans papiers sans défense. C’est de la délinquance patronale française de chez française

  9. Axel
    Posted 18 janvier 2012 at 23:33 | Permalien

    Bonsoir M. Filoche,
    Il me semble que François Hollande a écrit cet été une tribune dans un grand quotidien où il propose justement que la loi ne puisse pas revenir sur un accord de branche ou d’entreprise.
    Qu’en est-il exactement ?
    Merci

  10. Posted 19 janvier 2012 at 0:20 | Permalien

    j’y ai répondu a l’époque longuement, retrouvez le texte, c’est sur CE blog, en aout dernier

  11. Posted 19 janvier 2012 at 14:42 | Permalien

    Effectivement le patronat et ses « saigneurs » tentent dans un dernier sursaut de faire rendre gorge aux travailleurs avant que Sarkozy se fasse sortir de l’Elysée en Mai 2012. Oui bien sûr que le MEDEF est une arme de guerre qui a été créée pour combattre les salariés et leurs organisations syndicales, qui en doute encore ?
    Alors aucune hésitation, ce printemps l’intérêt des travailleurs sera de voter au premier tour le plus à Gauche possible pour nous faire entendre car il n’y a rien à attendre de plus des réformistes de tous poils. Affirmons ainsi notre volonté de voir se mettre en oeuvre une réelle transformation sociale afin de définitivement rompre avec la misère sociale que Gerard Filoche sait si bien exposer décrire, dénoncer et combattre.

  12. Polyphème
    Posted 19 janvier 2012 at 19:07 | Permalien

    Mélenchon devant hollande ce n’est plus un rêve … la vieille entourloupe du vote utile se retourne contre les promoteurs du renoncement éternel … l’Histoire est désormais en marche !

  13. BON
    Posted 20 janvier 2012 at 12:56 | Permalien

    voici un article premonitoire ecrit en novembre 2010:
    http://2ccr.unblog.fr/2010/11/02/les-patrons-sont-sympas/

  14. luc
    Posted 20 janvier 2012 at 20:15 | Permalien

    Selon l’Express, François Hollande est favorable à une politique de réduction des dépenses.

    Lors d’un récent dîner avec des grands patrons, François Hollande a surpris son auditoire par l’audace de ses propositions sur la réduction des dépenses publiques, sujet sur lequel il est peu disert devant les micros. « Il a évoqué la formation professionnelle et l’aide au logement comme trop coûteuses, rapporte un PDG. Il a affirmé que le département constituait un échelon de trop, que l’Etat devrait réduire ses dotations aux collectivités locales, que les agents des établissements du secondaire pouvaient appartenir au privé et que la dépendance pourrait être prise en charge par les assurances privées.

    http://www.lexpress.fr/actualite/politique/les-idees-iconoclastes-de-hollande-pour-les-depenses-publiques_1072767.html

    Contrairement à certains, François Hollande a les pieds sur terre.

  15. Gilbert
    Posted 21 janvier 2012 at 1:43 | Permalien

    Luc : « Contrairement à certains, François Hollande a les pieds sur terre ».

    C’est cela, oui ! Tout comme celui dont le programme n’était pas socialiste. Et qui en a payé le prix.
    À propos de ce funeste 21 avril 2002, voici l’analyse la plus pertinente, à mon avis. Elle confirme que le candidat du parti « socialiste » a perdu non pas à cause d’un trop plein de candidats à gauche, mais parce que son score était historiquement trop bas par rapport aux autres partis de gauche.
    http://meselucubrations.hautetfort.com/archive/2011/10/26/on-n-en-aura-jamais-fini.html

    La conclusion de cette démonstration à la logique implacable, c’est qu’à imiter le candidat dont « le programme n’est pas socialiste », le candidat qui veut « donner du sens à la rigueur » risque de connaître le même sort.
    Ce ne sera pas la peine de faire porter le chapeau à Mélenchon comme les responsables du désastre l’ont fait avec Chevènement. Le truc est éventé, ça ne prend plus.

  16. sandy
    Posted 22 janvier 2012 at 0:29 | Permalien

    Bonjour, j’aurais une question. Le FN parle d’augmenter les petits salaires de 200 euros en réduisant d’autant la part des cotisations salariales. Cette mesure serait censée augmenter le pouvoir d’achat tout en réduisant le coût du travail. Où est le loup ?

    Ils veulent financer cette mesure par des impôts … Hausse de la TVA. Baisse de l’allocation chômage. Baisse des APL et de la prime pour l’emploi.

    Ainsi qu’un impôt sur les importations.

    Merci d’avance.

  17. Posted 22 janvier 2012 at 6:30 | Permalien

    c’est une gigantesque arnaque : mettre 200 euros sur le salaire net et les enlever du salaire brut
    c’est à dire les mettre au bas de la feuille de paie, en les enlevant du haut de la feuille de paie
    = baisser la part des cotisations sociales payées par les patrons, pour les remplacer par la TVA payée par les salariés quand ils font leurs courses au super marché

  18. luc chateau
    Posted 22 janvier 2012 at 20:22 | Permalien

    Finaement hormis hollande il n’y a que des bandits dont le seul but est de tondre le peuple … n’est pas une vision ridicule du monde ?

  19. Pascale
    Posted 23 janvier 2012 at 11:12 | Permalien

    Qu’ai je entendu ce matin sur France Inter? Le slogan préféré des auditeurs de Radio France qui ont répondu à l’enquête intitulée « Quel travail voulons-nous? » n’était pas « travailler plus pour gagner plus » mais « travailler tous et travailler mieux ». Par ailleurs, les 35H sont plébiscitées. Je reconnais donc votre slogan, M. Filoche, travailler mieux moins tous. Bravo!

  20. Valerie Duc
    Posted 23 janvier 2012 at 14:55 | Permalien

    le problème c’est que ça n’est pas le slogan de Hollande, et que c’est Hollande qu’on essaie à toute force de nous faire élire

    alors que penser de quelqu’un qui pense avoir raison dans ses idées et qui fait campagne pour un autre qui en est l’ennemi … où est la cohérence dans tout cela …

  21. Posted 23 janvier 2012 at 15:02 | Permalien

    « travailler mieux, moins, tous et gagner plus »
    cela faisait 70 ans, depuis 1936 et en dépit d’une guerre mondiale et deux guerres coloniales, que c’était le cas, avant que les intégristes néolibéraux sarkozystes n’essaient de faire tourner la roue de l’histoire à l’envers

  22. Posted 23 janvier 2012 at 15:04 | Permalien

    c’est surement la votre, mais en quoi est ce la mienne ?

  23. omdeboi
    Posted 24 janvier 2012 at 11:44 | Permalien

    oui, on a vraiment l’impression que les rats se préparent à quitter le navire en emportant tout ce qu’ils peuvent.

    pitoyable et pathétique.

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  1. [...] Source : Gérard Filoche 17/01/2012 [...]

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