Editorial de D&S n°196, spécial été, 32 p. (dont la contribution « www.redistribuerlesrichesses.eu) : « on a gagné, le combat continue »

Ce fut une belle victoire. L’air est plus agréable à respirer dans notre pays depuis que « l’autre » a été battu le 6 mai dernier et depuis que l’UMP a perdu le 17 juin. Nous avons devant nous une nouvelle page d’histoire à écrire avec la gauche qui détient pour la première fois de l’histoire de la Ve République tous les pouvoirs institutionnels. La France est de gauche ! Reste l’essentiel : réussir le changement.
Comme nous le savons tout est à faire pour rattraper, corriger, effacer tant de blessures et tant de brûlures subies depuis 10 ans ! Il y a une urgence sociale.
Le combat, au-delà de l’élection, continue donc et pas seulement par l’action du gouvernement, mais dans les entreprises, avec les syndicats, comme les salariés de PSA, des grands magasins.
La finance, le patronat ne baissent pas les bras : ils vont, comme d’habitude, saboter tout ce qu’ils pourront, multiplier les plans de licenciements, refuser de négocier les salaires, exiger la flexibilité, la « baisse du coût » du travail…
Ça commence à PSA Aulnay  avec la suppression de  8000 emplois directs et de 10 000 emplois induits… Près de 60 plans de licenciements vont s’abattre sur nous dans les mois qui viennent. Cette nouvelle hausse du chômage de masse est intolérable, elle vise à pourrir les fondements de notre vie sociale, faisant le jeu de la droite extrême. Ils vont aussi spéculer, et jouer avec le feu de la dette, le chantage à la crise généralisée. Faire peur, menacer pour imposer leur « économie de la douleur » ils ne savent faire que cela.
Contre eux, il faut lutter, avec nos syndicats et en tirant le maximum des engagements du gouvernement de gauche comme en juin 36.
Qu’au sommet européen des 28 et 29 juin,  François Hollande ait, ou non, gagné d’un petit pas face à Merkel, ou reculé d’un pas en approuvant son « TSCG » sur la règle d’or, on peut le mesurer avec un trébuchet, mais qu’est-ce que ça va changer ? Car la crise continue. Car les requins des banques ne sont pas rassasiés. Car l’euro est toujours menacé. Car jamais la dette ne sera payée, ni à Athènes, ni à Rome, ni Madrid, ni… à Paris. L’horizon n’est sûrement pas le retour à un « équilibre budgétaire », à une stupide règle d’or, qui réglerait tout…
Non au TSCG, non au chantage à la Dette, car la question est : quel sera le partage des richesses ? Et comment on va sortir, grâce à lui, de la crise, de la récession, du chômage, de la misère, par le haut, par la relance ?
Nul ne peut demander davantage d’efforts aux salariés qui ont tant souffert et depuis si longtemps. Ceux qui travaillent sont au bout  du rouleau, pressurés. Nul ne peut les maintenir à la diète, limiter les besoins en emplois, en salaires, en fonctionnaires, en service public…
Pour répondre à son électorat, le gouvernement Jean-Marc Ayrault doit imposer une forte réforme fiscale, et reprendre des centaines de milliards perdus par la baisse des recettes organisée depuis 10 ans par la droite : ça ne va pas être facile, ils hurlent déjà aux loups, menacent de « partir », de délocaliser, de licencier, etc. Mais sans puissante réforme fiscale, ce n’est même pas la peine d’envisager la baisse des déficits. 
Mais ça ne suffira pas, car sans augmenter les salaires, sans un « new deal » avec le salariat, les syndicats, sans contrôler les licenciements, sans en revenir à la réduction du temps de travail, le chômage de masse ne reculera pas et c’est la récession, la stagnation qui continueront, pas la croissance. On attend donc, vite, les résultats du sommet social.
Chacun constate que François Hollande et son gouvernement sont en équilibre sur une ligne de crête. Il faut les aider, convaincre, soutenir dans le bon sens. La meilleure occasion pour les socialistes, c’est de profiter du débat de congrès, lequel est prévu les 28 et 29 octobre, à Toulouse, afin de mener le débat, de conforter  le bon choix, la meilleure orientation. C’est ce que fait D&S en soutenant la contribution de la gauche socialiste, afin qu’elle se fasse entendre et qu’elle pèse. Lisez-là, signez-là, faites-là connaître.

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