Il n’y a jamais de surprise avec elle. Sinon dans l’intensité du caractère réac et provocateur de ses propos : si certains reprochent à François Hollande d’être trop diplomate et prudent, la patronne du Medef, elle, n’hésite jamais à « cogner » sur le pouvoir de gauche. Elle, elle laisse sentir où sont ses ennemis et elle combat farouchement sans pitié.
Dans les rangs socialistes, au Bureau national, au groupe parlementaire, dans tout le parti, tous ceux qui ont été sonnés par le soutien apporté au sinistre « rapport Gallois » et par les 20 milliards de crédit d’impôt aux patrons, il y a une offensive – légitime – pour exiger des « contreparties » en terme d’emploi, de droit du travail : alors Parisot mène campagne pour fermer soigneusement toutes les portes à cette offensive.
Ainsi affirme t elle avoir l’appui du Premier ministre Jean-Marc Ayrault pour « relancer la compétitivité en France » (sic) et elle réclame déjà d’aller encore plus loin que les 20 milliards d’euros d’assistanat pour les entreprises étalés sur 3 ans, financés par des hausses de TVA, une « fiscalité écologique » et des économies sur les dépenses publiques. « Ce n’est pas un choc » (…) « Ce n’est peut être pas assez fort en terme de puissance, en terme d’intensité », (…) « Pourquoi ne pas envisager un bilan dans un an et si les effets positifs attendus se révèlent exacts, penser à un deuxième élan (…) »
Interrogée sur ce que les entreprises seront prêtes à faire en retour, sur BFM-TV, Parisot répète que le Medef refuse » toute conditionnalité » : » C’est quelque chose de naturel, on n’a pas besoin de s’engager ». Elle argue qu’il y a 1,2 million d’entreprises en France : « Ca veut dire 1,2 million de décisions différentes possibles ». Autrement dit, passez votre chemin, rien à voir, les patrons feront chacun ce qu’ils veulent de l’argent donné par l’état avec les impôts et la TVA versés par les salariés…
Si certains ont un doute regardez encore une fois la restauration !
Un secteur qui n’est pas en « concurrence » internationale. 900 000 salariés. Dont 250 000 dans des chaines. Les salaires les plus bas, les durées du travail les plus longues et les plus dures, le contingent d’heures supplémentaires le plus élevé, la flexibilité la plus poussée, la précarité la plus grande, le travail dissimulé le plus fréquent, les maladies professionnelles les plus nombreuses, le taux de syndicalisation le plus bas, les institutions représentatives du personnel quasi-inexistantes, la convention collective la plus faible ! Rien à voir, répétons le avec la mondialisation et l’Europe, rien ! Sarkozy a baissé le taux de TVA à 5,5 % le 1er juillet 2009 : il donne ainsi au patronat de la restauration 3 milliards par an, 3 milliards ! 12 milliards en 4 ans. Les conditions ? Embaucher, moderniser, baisser les prix. Aucune de ces « conditions » ne sera respectée. Aucune. Pourtant 3 milliards, c’était le salaire de 100 000 fonctionnaires, de professeurs, infirmières, de policiers, d’agents des services publics…100 000 emplois vitaux perdus… en échange… de rien ! Et quand Jean-Marc Ayrault veut remonter la TVA à 10 %, le patronat de la restauration réclame de changer la loi Godart pour que le différentiel soit payé… en sortant le pourboire des additions… et en faisant payer ce nouveau pourboire de façon négociée et individualisée directement à la fin de chaque repas entre le salarié et le client !
Mais il n’y a pas que la restauration : que croyez vous que va faire le patronat de la grande distribution qui gagne des milliards, exploite des centaines de milliers de salariés, et n’est pas non plus, en concurrence internationale ? Que croyez vous qu’il va se passer dans le bâtiment, avec 1,1 million de salariés surexploites avec le plus fort taux d’accidents mortels du travail ? Comme dit la rapace Parisot : « Ca veut dire 1,2 million de décisions différentes possibles »
Sauf que dans ce pays, il y a 1000 entreprises de plus de 1000 salariés qui produisent 48 % du PIB. Et un million d’entreprises de moins de 11 qui font travailler 3,5 millions de salariés. Gageons que les premiers « assistés » seront les grosses multinationales et pas les petites TPE.
D’ailleurs par exemple SFR qui bénéficiera comme tant d’autres d’une partie de ces 20 milliards de crédit d’impôt « sans condition » annonce déjà la « décision » de suppression de 900 postes en 2013. Parisot réclame 20 autres milliards en 2014 : pour que SFR supprime 900 postes de plus en 2015 ? Et tout ça, « sans conditionnalité » ?
4 Commentaires
Salut Gérard,
Tu as tout à fait raison, mais qui a accordé ces cadeaux aux ploutocrates, sinon le PS ? Qui va accorder de nouveaux cadeaux encore l’an prochain à ces riches actionnaires ? le PS. Qui, depuis 1983, a tourné le dos aux travailleurs (sauf pour les 35 h) ? le PS (et bien d’autres, je te l’accorde). Qui a livré la France à l’Europe (avec l’UMP) : le PS, encore le PS.
Cordialement,
L.M.
Bientôt 4 millions de chômeurs en catégories A.
Avec Hollande, c’est 45 000 chômeurs supplémentaires par mois.
A ce rythme-là, on va vers les 4 millions de chômeurs en catégories A fin 2014, début 2015.
Surtout si Hollande et son gouvernement continuent de taxer les entreprises et de taper sur les chefs d’entreprises.
Oui bientot 4 millions de chomeurs, 45000 de plus tous les mois parceque les patrons ne cessent de fermer les usines!
Montebourg voulait y mettre le ho là mais on l’en empeche!
Si on laisse faire ce président ne terminera pas son quinquennat, car il sera obligé de dissoudre sous la pression de la rue!
Le parti socialiste doit prendre ses responsabilités et mettre un coup d’arret c’est une opération de salut public non seulement pour la gauche mais pour la France!
Que Ayrault s’en aille s’il n’est pas capable de faire une autre politique!
90 députés socialistes et écologistes ont signé une pétition en soutien au ministre du redressement productif et à son projet de nationalisation temporaire du site de Florange!
Des fédérations du ps demandent la nationalisation de Florange!
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