A propos du débat initié par Marc Dolez et de l’unité de la gauche

Commentaire de Madeleine de Vaulx-en-Velin et réponse de Gérard Filoche

Les déclarations de Dolez, qui n’a même pas eu le courage de venir s’exprimer au CN du PG, sont celles d’un 2ème classe de base dans une division du PS. Aucun intérêt. Mais il a un copain, beaucoup plus intelligent que lui, qui a repris sa position sous forme de remise en question des « dogmes » du PG dans un article de Médiapart (je ne le retrouve plus, si quelqu’un voit de quoi je parle, il peut le poster) :
- Le PS est-il vraiment un astre mort ? Il répond non, moi je réponds oui mais mort ou pas il prend de la place (sans pour autant émettre autre chose que de l’obscurantisme).
- Sommes-nous vraiment dans une situation pré-1789 ? Il répond non et je suis d’accord avec lui.
Surtout, il parle de recomposition à gauche et calcule que même si elle se fait, FdG + gauche du PS + gauche d’EELV = 25 % de l’électorat. Si c’est le cas, et je ne crois pas que la réalité soit très éloignée de ce chiffre, on est mal barrés, scission ou pas.
Mais je pense aussi que penser dans un cadre hexagonal est obsolète, tout comme l’est le bipartisme traditionnel auquel on est habitués. Il faut penser en termes européens.
Et là, le tableau est terrible. Partout, la drauche, la droite et les fachos tiennent le haut du pavé, avec bien sûr la bénédiction des parasites financiers de tout poil. Il n’y a que deux pays où la gauche veut encore dire quelque chose : la Grèce et la France. Il y en a même où elle n’existe pratiquement plus, l’Italie et la Grande-Bretagne.
Alors OUI, il faut que les drauches fassent scission, massivement et PARTOUT. Pour cela il faut qu’un pays le décide. Les autres suivront, bon gré, mal gré. Puis les média suivront, bon gré, mal gré. Puis, enfin, les peuple suivront. Mais des peuples terrorisés, ou en colère et sans boussole ? Le fascisme.
Je ne me fais guère d’illusions sur la persévérance et le pouvoir d’inertie des astres morts. Mais je me bats pour ce que je crois être la seule solution : la recomposition à gauche, ici puisque je vis en France. Sans grand espoir (je suis d’accord avec Mélenchon quand il dit que nous avons bien peu de chances de sortir de la « crise » par le haut), mais point n’est besoin d’espérer pour entreprendre…


Ce gouvernement peut-il, doit-il réussir, oui ou non ? Faut il scissionner ou unifier la gauche ?Gérard Filoche gerard.filoche@democratie-socialisme.org 85.168.237.61
Envoyé le 31/12/2012 à 16:34 |

En réponse à Madeleine du FdG VAULX.
de la part de Gérard Filoche

Bonjour Madeleine,
j’ai lu ton commentaire avec attention.
je suis profondément choqué de cette façon de traiter Marc Dolez, « qui n’a même pas eu le courage de venir s’exprimer au CN du PG, sont celles d’un 2ème classe de base dans une division du PS. Aucun intérêt. »
C’est assez honteux en fait. Pas seulement contre les « 2e classe », « de base dans une division du PS »… j’ai tendance à me sentir un peu troufion dans ces cas-là
Mais parce que ça fait partie de la façon d’expédier ceux qui osent dire la vérité et qu’on fusille ! Au choix : la chanson de Guy Béart (« Il a dit la vérité, il sera fusillé ») ou bien Victor Serge (« Minuit ans le siècle » : « et nos fières balles socialistes sont encore trop belles pour vous trotskistes »).
Marc Dolez vaut bien Jean-Luc Mélenchon. Respectez l’un comme vous respectez l ‘autre
Marc Dolez, brillant orateur, socialiste depuis 1974, député depuis 1988, premier fédéral de la Fédération du nord (!) du PS, avant de rompre après le 21 avril 2002 et courageusement avec l’appareil ! J’ai fait avec lui du 29 mars 2005 au 28 mai 2005 à son initiative, et avec Jacques Généreux, 86 meetings dans 20 régions du pays, tous les soirs, devant 36 000 participants, le « trio socialiste » a commencé la bataille du « non » avant Mélenchon (qui hésitait encore le 7 février) et en fait plus (ce que les médias se sont bien gardés d’illustrer !). C’était le « non socialiste » et non pas le « pour MOI, c’est non » de JLM. On est allés chercher avec les dents les voix socialistes pour le NON et NOUS avons gagné ensemble ! Car sans les voix socialistes il n’y avait pas 55 % de NON ! avec Marc Dolez on se doit la victoire du « non », ce qui a fait le succès, la différence, rien que ça !
Et ce qu’a dit Marc Dolez est plein d’intérêt, il a RAISON à 100 % !
Il n’est pas possible de venir au CN du PG défendre ces idées-là, car il faut – à ce qu’on m’a dit – 20 % des voix de la DIRECTION pour pouvoir déposer un texte soumis aux militants ! (même au PS il suffit d’un membre du CN !)
pour le reste « astre mort » est une expression ridicule qui aboutit hélas à nourrir un anti-socialisme primaire chez de jeunes militants non formés qui n’ont pas étudié l’histoire, ni la sociologie, ni d’ailleurs la politique…
Je ne partage pas tes additions à 25 % qui découpent et divisent la gauche en segments : en fait la France est de gauche ! Sociologiquement et politiquement ! 20 régions sur 22, 2 villes sur 3, 61 dpts sur 100, l’AN le Sénat, la présidence sont de gauche ! ON est majoritaires ! Le nier c’est s’affaiblir, c’est se priver de pouvoir exiger, de pouvoir réclamer notre du et gagner !
Dire qu’on ne peut rien à cause de l’Europe est aussi une autre erreur, un mauvais coup contre la combativité du salariat : car oui, ON PEUT, oui ON DOIT LUTTER, ici en France et la moindre avancée de notre part modifiera le rapport de force contre la dictature libérale et bancaire partout en Europe.
La gauche est forte dans ce pays, très forte, mais elle a besoin énormément d’unité, elle a besoin que ses nombreuses sensibilités se respectent, s’écoutent !
Tu appelles à la scission maintenant et partout ! alors que nous devons tout faire pour l’éviter, tout faire pour rassembler, tout faire pour gouverner ensemble contre la finance, contre les 3 « M » : le Medef, Merkel et les marchés !
Nous appelons à un front unique contre les trois M pas à une gauche en morceaux !
La question n’est pas de vilipender François Hollande ( la droite s’en charge plus que violemment, à ce qui se voit !) mais de pousser le rapport de force qui fasse gagner le gouvernement contre les mauvais démons (et il y en a beaucoup, ça, tu as raison !) !
Jamais aucune dynamique unitaire victorieuse n’a commencé par une scission. Jamais rien de grand n’a été obtenu dans ce pays sans unité !
D&S te le dit, qui contribue de toute ses forces à l’unité et au débat tous ses sites, blogs, revue papier, livres et a obtenu entre 13,6 et 31 % des voix dans le PS, sur des positions « au coeur de la gauche »et « le social au coeur » !

29 Commentaires

  1. Lyonnais
    Posted 1 janvier 2013 at 0:39 | Permalien

    Comment un parti peut-il se qualifier de socialiste quand la plupart de ses dirigeants font partie des  » young leaders », que d’autres ont été ou sont présidents de l’OMC et du FMI ,
    Monsieur Filoche votre combat pour la défense des travailleurs est l’objet de toute mon admiration mais votre combat pour la défense des dirigeants socialistes est pitoyable.
    Je comprends très bien que vous ne vous reconnaissiez pas dans les positions du PG et du F de G mais que dire de la politique menée par ce gouvernement soit-disant socialiste ? Le rendez-vous pour la fin 2013 que donnent ses partisans à ceux qui le critiquent risquent d’être catastrophique… Vue cette politique menée, comment osez-vous nous demander de tout faire pour qu’elle réussisse ?
    Enfin, bonne année quand même.

  2. gilles
    Posted 1 janvier 2013 at 4:06 | Permalien

    Syndicaliste attaché à l’indépendance syndicale mais aussi citoyen qui a (modestement) contribué à la victoire de la gauche, je m’interroge. Je n’ai rien à renier, il était impératif de chasser la droite et, en particulier le représentant arrogant des riches, Sarkozy, la droite « décomplexée ». Et si c’était à refaire, pas d’hésitation. Maintenant, que nous a apporté ce nouveau gouvernement ? La souscription sans véritable nuance à l’Europe de l’euro « fort », la trop faible volonté de lutter contre la disparition grave de l’emploi industriel dans notre pays, source de richesse, l’austérité salariale répondant à celle de l’Etat…ne peuvent que nous conduire à nourrir celle-ci qui ne s’applique par vraiment à l’actionnaire.
    En 2013, un nouveau rendez-vous du COR est prévu. Je crains, et les annonces en témoignent que les salariés aillent vers un nouveau recul.
    Vous allez me dire que la situation est difficile, ce dont je suis conscient, mais quel espoir peut, rationnellement, nous laisser ce gouvernement ?

  3. jpp
    Posted 1 janvier 2013 at 12:31 | Permalien

    Merci Gérard de rappeler le passé commun que vous avez eu avec Marc Dolez qui m’envoie régulièrement ses voeux.
    Je l’ai vu 2 fois pour des universités de rentrée à Douai dont une fois pour l’université de rentrée de « Démocratie et socialisme ».
    Bonne année à vous deux, continuons le combat pour faire triompher les vraies idées de gauche.
    Amitiés socialistes

  4. Posted 1 janvier 2013 at 12:32 | Permalien

    je partage toutes vos préoccupations, bien a vous, bonne année, gerard

  5. José Terol
    Posted 1 janvier 2013 at 14:35 | Permalien

    J’ai quand à moi été extrêmement choqué de la manière dont Marc Dolez a été traité. J’ai adhéré au PG par sympathie et parce que j’ai trouvé que le FG portait avec détermination et courage les valeurs de la gauche face au rouleau compresseur de la droite qui elle même se rangeait derrière des couleurs les plus sombres et les plus détestables. Je n’ai pas le temps de militer politiquement, ayant fait le choix de m’investir dans le syndicalisme (hier SUD et aujourd’hui CGT). Sur la forme c’est inacceptable. Pensez bien que quand on défend un projet social, quand on rêve à une société plus juste, on ne commence pas par exclure (au sens large du terme) ceux qui ne partagent pas tout à fait son propre point de vue. Le fait que Marc Dolez est un membre fondateur du PG/FG est un élément aggravant.
    La tare du mouvement ouvrier est bien le sectarisme.

  6. rossignoli
    Posted 1 janvier 2013 at 17:21 | Permalien

    La vraie Gauche et les syndicats sont déjà en train de prendre leurs distances vis à vis de ce gouvernement !!

    Les Français qui ont voté contre la Droite ultra-Libérale leur ont déjà retiré leur écoute !!
    laurence Parisot nous promet  » un big bang économique » par son projet magnifique  » la flexi-sécurité » ou elle veut nous démontrer qu’elle va sécuriser les parcours professionnels en les précarisant.

    Monsieur le Président de la République nous présente ses voeux en 7 minutes chrono ( courageux mais pas téméraire),et en profite pour nous expliquer que si les syndicats refusent et ils refuseront la flexi-sécurité de Madame Parisot, lui il assumera ses responsabilités en le légiférant.

  7. Vladimir
    Posted 1 janvier 2013 at 18:03 | Permalien

    C’est amusant que vous taisiez volontairement un aspect de ce qu’a dit Marc Dolez, qu’on fait plus « d’écologie que de social »… Ce qui est un parfait contre sens, et un archaïsme terrible quand on voit le monde d’aujourd’hui : l’un ne va pas sans l’autre!

    C’est l’écosocialisme qui l’avant tout poussé dehors de son plein gré, mais ça vous ne le mentionnez guère. Et c’est bien son choix, il est libre. Ensuite le fait qu’il pense comme vous ne lui donne pas forcément « raison à 100% », c’est un peu facile de votre part.

    Enfin on peut noter que ce n’était pas forcément très classe de lâcher des critiques essentiellement ad hominem dans libération, sans en avoir parlé à personne.

    Tout ceci a également des aspects de guerre d’égo entre JlM et lui même, mais je n’ai pas de « preuves » à ce sujet.

  8. Gilbert Duroux
    Posted 1 janvier 2013 at 18:15 | Permalien

    Toute l’argumentation de Gérard Filoche repose sur un énorme mensonge.Il prétend que le parti dit socialiste est de gauche. Mais c’est faux, bien évidemment. Contrairement à ce qu’affirme Gérard, il ne suffit pas de se dire de gauche pour être de gauche. Ca fait longtemps que le PS a renoncé à lutter contre le capitalisme. Il s’agit pour lui de trouver des solutions à la crise du capitalisme, sans remettre en cause le capitalisme. C’est une vérité historique, tout comme il est vrai que ce n’est pas à la gauche de ravauder les lambeaux du système.
    Tout, d’ailleurs, dans la politique du parti dit socialiste, indique que le but est de conforter la domination du capital (vote du traité Merkel-Sarkozy, cadeaux fiscaux au patronat sans contrepartie, « augmentation » ridicule du SMIC…). Même lorsqu’il s’agit de faire dans le symbolique, les signaux envoyés sont clairs (embauche au gouvernement des traitres qui s’étaient mis au service de Sarkozy, visites complaisantes des ministres « socialistes » à l’université du MEDEF et quasi boycott de la fête de l’Huma…)
    Au bout de 20 ans d’échecs, et alors que le parti dit socialiste n’a jamais été aussi à droite, comment la gauche du PS peut encore oser affirmer qu’elle « ancre à gauche » le PS ?

  9. Posted 1 janvier 2013 at 18:39 | Permalien

    encore Duroux avec la même sempiternelle rengaine, sous des IP divers, « le ps n’est pas de gauche », la glace n’est pas froide, les arbres ne sont pas en bois, les pierres sont en métal, le fer est du beurre,
    n’essayez pas d’argumenter, l’histoire, il connait pas, la sociologie non plus, les lutte sociales il ne les regarde pas, les élections il les ignorent, l’organisation c’est pas son truc, l’avis des gens ne compte pas,
    n’essayez pas la théorie, il l’ignore, il a une foi, le ps n’est pas de gauche, il est tout seul (pas tout à fait, combien de salariés pensent que le PS n’est pas de gauche, 1 % ? environ)
    et chez lui ça fonde tout le reste, pas de front unique, pas d’unité, pas de politique pratique, du verbe, rengaine ici et sur tous les blogs sites de D&S depuis combien, 5 ans, 8 ans, plus ? une obsession, un métier, un passe temps ?
    avec la même méthode, affirmer, ne jamais entendre les arguments, ne jamais les réfuter, affirmer, y’a qu’à
    on a écrit des articles, des livres, des études scientifiques, historiques, théoriques, il s’en fout, il revient et repart a zéro, le PS n’est pas de gauche
    tiens QUAND le PS a t il cessé d’être de gauche, nul ne répond a cette question ?

  10. Posted 1 janvier 2013 at 18:43 | Permalien

    bien sur il faut avoir d’abord « le social au coeur »
    et
    pour sauver la banquise il faut d’abord se sauver des banquiers
    mais ce n’est pas ce que Marc Dolez a mis le plus en avant, il a parlé surtout de l’erreur du « front contre « front, de l’excès contre le PS et des insuffisances contre la droite, de l’unité, il a raison a 100 % sur ce qu’il a vraiment dit

  11. Posted 1 janvier 2013 at 18:45 | Permalien

    bien sur, si les syndicats ne reprennent pas ce que veut le Medef, et la majorité ne le fera pas,
    nombreux seront les salariés à ne pas tolérer qu’on leur parle sous forme de menace par la loi d’une quelconque flexibilité alors qu’ils en souffrent déjà trop,

  12. Posted 1 janvier 2013 at 18:47 | Permalien

    je partage toutes vos inquiétudes et préoccupations, bien a vous, bonne année, gerard

  13. Posted 1 janvier 2013 at 19:05 | Permalien

    pour la millième fois : la nature de classe d’un parti ne se résume pas au fait d’avoir tel ou tel dans ses rangs. est ce que le PG a changé avant et après avoir Marc Dolez, Claude Debons ou Jacques Rigaudiat dans ses rangs ? Estce que dans les 5 textes distribués au CN il y a une « vraie gauche » au sein du PG ? Est ce que parmi les quatre textes publies au CN du PCF il y a une « fausse gauche » ? Même question pour les 5 orientations existantes au sein du NPA ?
    Un parti c’est un « tout ». Mais pas un bloc, ni une pensée unique, ni une armée romaine, mais un ensemble forcément ouvert, démocratique, pluriel.
    la nature de classe d’un parti pris comme un tout est analysable par sa genèse, son histoire, ses références programmatiques générales, sa continuité organisationnelle, son enracinement électoral et électoral, ses liens avec les syndicats, sa place dans les luttes sociales, et finalement le sentiment déclaratif reconnu d’appartenance à la gauche
    TOUS ces critères font du PS un parti de la gauche, le premier parti de la gauche par sa taille et par son ancienneté,
    ce n’est pas du tout le cas du parti démocrate américain qui est bourgeois, et a l’origine pour l’esclavage

    il n’y a pas de « vraie » gauche ! Ni « deux gauches » ! la gauche est diverse, plurielle, elle est composée de 8 partis (et le FdG lui même de 9 partis) et dans chaque parti de la gauche, il a 3, 4 ou 5 orientations, aucune n’a prouvé sa supériorité, aucune à ce jour
    dans la gauche il y a des partis dirigés par des appareils, qui ne reflètent pas toujours la base, ce n’est pas nouveau ca fait 140 ans !
    il y a des partis plus droitiers à certains moment, moins a d’autres, ca ne les fait pas changer de nature pour autant.
    Il y a 8 syndicats au moins. La direction de la CFDT a signé en mai 2003 un accord de trahison, dans le dos du mouvement social et de son syndicat, contre les retraites avec Raffarin, ça n’a pas fait changer la nature de la CFDT, c’est un des syndicats de ce pays, le deuxième par la taille. On pourrait discuter a perte de vue les origines de la CFDT, de sa rupture avec la CFTC, etc… mais l’ensemble des critères l’emporte, c’est un syndicat de masse du salariat, pas une organisation « extérieure » a ses rangs !
    ça veut dire qu’il y a des courants droitiers dans la gauche ? oui, oui, oui ! la gauche est ainsi ! plurielle !
    ça veut dire qu’il y a du travail de conviction, d’unification, d’entrainement a faire, un travail considérable ! D&S le fait. Pourquoi pas vous ?
    ce travail là de conviction, d’adhésion, d’entrainement, si on ne le fait pas, on ne gagne pas !

    il y a en a des drôles qui veulent « battre la droite » mais ne sont pas capables de convaincre les plus proches alors même que ceux ci se disent à gauche !
    Pire ils n’essaient pas !
    Pire ils passent leur temps à excommunier une partie de cette gauche qu’ils trouvent « molle » ou « droitière » avant même d‘avoir battu la droite, la finance, les « marchés »
    ce n’est pas comme cela qu’il faut faire selon nous,
    pour entrainer la gauche sur une bonne dynamique, il faut prôner l’unité de la gauche, un seul salariat, une seule gauche, c’est cette unité qui fait avancer le programme et la lutte, pas les scissions, pas les exclusions, pas les batailles sectaires ou puériles de délimitation « préalables » stupidement identitaires à « qui incarne la vraie gauche » ! Ca ce sont des jeux de cour dé récréation, pas à la hauteur de l’immense ambition historique d’une gauche majoritaire, forte qui veut gagner et transformer en profondeur la société, pour le socialisme

  14. Posted 1 janvier 2013 at 19:16 | Permalien

    la nature de classe d’un parti ça s’analyse selon un ensemble de critères.
    Un parti c’est un « tout ». Mais pas un bloc, ni une pensée unique, ni une armée romaine, mais un ensemble forcément ouvert, démocratique, pluriel. (surtout pour un parti de masse – sinon c’est une secte)
    la nature de classe d’un parti pris comme un tout est analysable par
    - sa genèse,
    - son histoire,
    - ses références programmatiques générales,
    - sa continuité organisationnelle,
    - son enracinement électoral et électoral,
    - ses liens avec les syndicats, sa place dans les luttes sociales,
    et finalement résumable dans le sentiment déclaratif reconnu d’appartenance à la gauche
    TOUS ces critères font du PS un parti de la gauche, le premier parti de la gauche par sa taille et par son ancienneté,
    ( ce n’est pas du tout le cas du parti démocrate américain qui est bourgeois, et à l’origine pour l’esclavage : il n’y a pas de « bipartisme » en France « comme au USA » ainsi que le croient certains observateurs in-informés, – ou veulent le faire croire certains médias – aux USA ce sont DEUX partis bourgeois)

    Le PS n’est guère qualifiable d’ « astre mort » (sic), il dirige 2 villes sur 3, 20 régions sur 22, 61 départements sur 100, l’Assemblée nationale, le Sénat, la présidence, il a 100 000 membres, il a déplacé 3 millions de sympathisants à ses primaires et il a obtenu 17 millions de voix… il a renouvelé son BN et CN à 80 % lors du congrès de Toulouse, sa gauche a obtenu entre 13,7 et 31 % des voix, près de moitié de ses élus ont été rajeunis autour de 30/40 ans… Il a obten u 68 % des voix des ouvriers et 63 % des employés les 6 mai et 17 juin 2012. Mais c’est vrai, il pourrait perdre tout ça en 2014 et en 2017 avec une politique qui décevrait sa base électorale : cela lui est déjà arrivé en 1993 !

    Il n’y a pas de « vraie » gauche ! Ni « deux gauches » ! Un seul salariat, une seule gauche ! 93 % des actifs sont salariés et gagnent entre 900 et 3200 euros nets. Ils n’ont que leur force de travail à vendre, c’est leur point commun unifiant (le plus décisif par delà tout le reste) : avec eux, ensemble, la gauche est majoritaire en France, sociologiquement et politiquement. Mais la gauche est diverse, plurielle, elle est composée de 8 partis (et le FdG lui-même de 9 partis) et dans chaque parti de la gauche, il a 3, 4 ou 5 orientations, une trentaine au total, aucune n’a prouvé sa supériorité, aucune, à ce jour
    Dans la gauche il y a des partis dirigés par des appareils, qui ne reflètent pas toujours la base, ce n’est pas nouveau ça fait 140 ans ! ça s’appelle des bureaucraties, ça s’appuie sur des conquêtes matérielles partielles.
    Il y a des partis plus droitiers à certains moments, moins à d’autres, l’évolution du PS dans les 20 dernières années, par exemple n’est pas du tout linéaire, il y a eu des hauts et des bas, il est poreux aux mouvements sociaux, il n’y a pas eu de « coupure épistémologique », pas de « rupture historique » (c’est Mélenchon qui s’est lassé, pas le PS qui a soudain changé le 6 novembre 2008), le PS dépend des rapports de forces sociaux (nov-dec 95, mai 2003, printemps 2006, juin-oct 2010) et électoraux (juin 97, avril 2002, 2007 et 2012), ça ne le fait pas changer de nature à chaque fois pour autant.

  15. Vladimir
    Posted 2 janvier 2013 at 1:18 | Permalien

    Pour le coup de « ne pas assez critiquer la droite » franchement… Qui gouverne? La droite? Non, nous l’avons dégagée. De justesse d’ailleurs.

    En + de ses histoires internes grotesques, elle ne peut faire entendre son coté réactionnaire que sur les sujets « sociétaux » (où d’ailleurs ils mettent le paquet, c’en est risible), sur l’orientation générale économique elle est silencieusement d’accord, voir l’interview de Baroin dans le Nouvel Obs’! Voir le vote du traité européen.

    Nos critiques portent sur une orientation plutôt droitière de l’économie par les barons en place, donc indirectement on tape évidemment sur la droite et son délire de réduction des dépenses (entre autres).

    Si la droite revient ça ne sera parce que nous ne l’avons pas assez critiquée, mais bien parce que le PS n’aura pas fait son devoir de classe.

    Ne nous donnez pas + d’importance que nous n’en avons, et par la même ne dédouanez pas votre parti.

    De plus Mélenchon n’a eu de cesse de dénoncer l’extrême droitisation de l’Ump, eux qui nous diabolisent désormais pour justifier leur fricotage honteux avec le FN!

  16. OL
    Posted 2 janvier 2013 at 1:27 | Permalien

    Bonjour Gérard, bonne année.

    Qu’il faille l’unité, ok. Qu’on puisse y compris y oeuvrer en tant membre du PS, moi ça ne pose aucun problème, tous les commentaires de forum du monde ne changeront pas le fait que c’est le seul parti pour lequel voter pour chasser la droite, et aussi celui qui via ses mairies est l’interlocuteur le plus immédiat, de fait, de tous ceux qui souffrent des politiques qui défendent le capitalisme.

    Dolez (qui n’a pas été exclu du tout du PG comme l’écrit quelqu’un plus haut mais en est parti) peut défendre sa politique au PG ou au PS, ta démonstration sur ce point est convainquante.

    Mais.

    Chaque fois que je te demande si tu es pour ou contre la politique du gouvernement, tu réponds à côté. Pas satisfait, etc.

    Or la question va être assez concrète et pas rhétorique. Si mouvement dans ce pays il y a dans les prochains mois (en dehors de quoi, bon… peu bougera), il se fera contre la politique du gouvernement. Non?

    Et alors oui si à ce moment là tu expliques aux travailleurs qu’il ne faut pas « vilipender » Hollande et sa bande, au lieu de nourrir le mouvement qui pourrait permettre d’avoir autre chose dans ce pays qu’un succès électoral contre l’Ump, tu l’affaibliras.

    Si au contraire tu combats fermement cette politique, depuis l’intérieur du PS s’il te plaît mieux, si tu dénonces en particulier l’augmentation de la TVA qui concentre tellement de choses, alors tu nourris le mûrissement de ce mouvement.

    La TVA qui monte, la réforme des retraites qui s’annonce déjà, celle des contrats de travail qui germe…

    Il faut combattre cette politique, Gérard! Pas s’y refuser au nom de l’unité !

  17. Posted 2 janvier 2013 at 9:28 | Permalien

    bien denonçons davantage la droite, le Medef, la finance, car après tout ce sont EUX les responsables du chômage, de la misère et des inégalités et demandons ensemble que le gouvernement se batte davantage contre eux

  18. Posted 2 janvier 2013 at 9:30 | Permalien

    tiens a propos de la TVA va donc sur le site de d&S voir ce que nous y avons mis depuis Noël !

  19. OL
    Posted 2 janvier 2013 at 13:49 | Permalien

    Je vois une affichette . Ai-je raté quelque chose? Ton intervention au Bureau National du PS ? Une bataille interne contre le crédit d’impôt et la hausse de la TVA?

    Cordialement

  20. Posted 2 janvier 2013 at 13:58 | Permalien

    oui une affichette extraordinaire car elle fut un tract national du PS tiré à des millions d’exemplaires pour le 1er octobre… contre la hausse de 2 % de la TVA qui était prévue par Sarkozy !
    et le 6 novembre, le gouvernement augmentait la TVA de 0,6 % . Ce qui restait de tracts dans toutes les fédérations a été jeté !

  21. OL
    Posted 2 janvier 2013 at 14:17 | Permalien

    Quel gâchis en effet.
    Politique plus qu’écologique.

    Et encore, une hausse de 0,6% … ça dépend de quel taux!

    Tout ça pour offrir des crédits d’impôts dont les principaux bénéficiaires seront les grandes boîtes qui n’en avaient même pas besoin… Et réduire les déficits.

    Mais je lis du coup sous ta plume, ceci, au sujet du gouvernement :
    « Il sera difficile de rester ambigu sur la dette, les choix budgétaires à 3 % vers 0,5 %, face à l’urgence sociale créée par 5 millions de chômeurs et 10 millions de pauvres ! »

    L’ambiguïté des voeux prononcés par Hollande me semble inexistante, surtout en matière de déficits et de lutte contre les « dépenses publiques ».

    Pourquoi la lui prêter? « Chercher la vérité et la dire » disait Jaurès, non?

    Encore une fois je ne partage pas les cris contre le PS, puisque les faits ont la tête dure et que le PS est disons incontournable (et puis je ne comprends pas ce que viennent faire sur ton blog des gens qui ne discutent pas avec toi ni de ce que tu écris).

    Et je respecte profondément les combats de ta vie, notamment ceux menés en tant qu’inspecteur du travail.

    Mais on ne préparera pas les combats de demain en affirmant qu’ils seront « contre la droite, le patronat et merkel » ou les « 3M » – c’est-à-dire en excluant (et en souhaitant?) qu’ils ne soient pas tournés contre le gouvernement.

    On ne préparera pas les combats de demain en n’indiquant pas (précisément, parce que c’est le PS) aux gens – et toi tu as accès aux medias – l’information qu’au sein du PS, ça s’oppose. Et fermement. Au gouvernement de Hollande, son traité européen, sa hausse de la TVA. etc.

    Et c’est ce qui me manque quand je lis ce que tu écris, à regret, et les discussions sur la nature du PS (et je suis d’accord avec toi là dessus, bah bon elles sont bonnes pour les écoles de formation, mais c’est un peu un rideau de fumée.

  22. Posted 2 janvier 2013 at 14:44 | Permalien

    bien sur qu’il y a ambiguïté, puisque cet objectif est inatteignable, et chacun le sait…
    donc à un moment le « mur budgétaire » se heurtera au « mur du chômage », je laisse délibérément ouverts les choix de mon gouvernement

    « (et puis je ne comprends pas ce que viennent faire sur ton blog des gens qui ne discutent pas avec toi ni de ce que tu écris). »

    tu as raison, moi, je réponds par souci de pédagogie pour les lecteurs et tout ce que j’écris rentre peu à peu peu dans D&S, dans le prochain livre, etc… je ne perds pas mon temps, j’accumule des arguments en les perfectionnant

    mais en effet, comme toi, je m’étonne du nombre surabondant de gens qui viennent ici seulement pour insulter, pas pour comprendre ni dialoguer,
    ils sont, disons « butés », ils ne lisent pas, ne répondent pas, n’impriment pas dans leurs cerveaux les DIFFERENTS arguments,
    intellectuellement c’est soit désastreux, soit étrange : des trolls ? exaltés ? irréalistes ? idées courtes ? gauchistes pas cultivés ? certains m’étonnent.
    Ma femme dit qu’il y a un bon nombre de « trolls » UMP et autres qui font joujou. Il y a aussi, et cela me fascine, une part de gens qui se « donnent le mot » (genre « chaine ») pour anônner « en mission » les mêmes choses, ceux la sont souvent les moins bon
    mais il y a aussi de temps en temps des gens sérieux qui essaient de débattre vraiment et ça, ça vaut le coup !

  23. OL
    Posted 2 janvier 2013 at 15:05 | Permalien

    L’objectif est inatteignable, certes.
    Mais il n’y a rien « d’ambigü ».

    Ecoute les voeux de Hollande :
    « j’ai pris, depuis mon élection,trois décisions majeures

    .La première, c’est le rétablissement de nos comptes publics. Je veux désendetter la France. Un effort a été demandé. Je sais ce qu’il représente après déjà tant d’années de sacrifices. Je vous assure que chaque euro prélevé sera accompagné d’une lutte drastique pour réduire les dépenses publiques inutiles. (…)La deuxième décision, c’est le pacte de compétitivité (…) un crédit d’impôt de 20Mds euros  »

    D’où le retour à ce que je me permets de te faire remarquer – et après tout ce que je souhaite aussi!

     » on ne préparera pas les combats de demain en affirmant qu’ils seront « contre la droite, le patronat et merkel » ou les « 3M » – c’est-à-dire en excluant (et en souhaitant?) qu’ils ne soient pas tournés contre le gouvernement.

    On ne préparera pas les combats de demain en n’indiquant pas (précisément, parce que c’est le PS) aux gens – et toi tu as accès aux medias – l’information qu’au sein du PS, ça s’oppose. »

  24. Madeleine du FdG VAULX
    Posted 2 janvier 2013 at 18:26 | Permalien

    Cher Gérard,

    Je te remercie d’avoir trouvé mon commentaire digne de ton intérêt.

    Il est évident que tu connais Dolez et les arcanes du PS mieux que moi et je me suis contentée de juger ses DECLARATIONS. Car, pour ma part, je n’ai jamais vu ni entendu ce « brillant orateur » (bon…) s’exprimer nulle part au PG. Si ses états de services au PS sont honorables, tant mieux.

    Si, il lui était possible de venir au CN du PG défendre ces idées-là. Tu es mal renseigné à ce sujet. Je cite Martine Billard (voir son blog), « Pour qu’un texte vienne au débat il fallait qu’il recueille 10 signatures parmi les 664 délégués potentiels. Un vrai déni de démocratie, devoir obtenir 1,5% des signatures de délégués ! 4 textes ont franchi cet obstacle himalayen. Croyez-vous vraiment que Marc Dolez, fondateur du parti, député, ne pouvait pas obtenir cela ? Bien sur que si. »

    Les « 2e classe de base dans une division du PS », c’est une expression qui m’est venue tout naturellement à la suite de discussions que j’ai pu avoir avec divers militants de terrain de toutes tendances du PS, qui tiennent, c’est frappant, TOUS le même discours en forme de chantage : « Serrez-vous les coudes avec le gouvernement sinon on aura l’UMPFN ». Et pas une fois je n’ai eu l’impression que ce discours venait du coeur, mais plutôt d’une discipline toute militaire (« l’armée romaine », oui) et de la peur de l’inconnu. Tu te sens ainsi « un peu troufion », ça ne m’étonne pas vu ton sens de la solidarité et vu aussi que ton discours ne s’écarte pas beaucoup de cette injonction. Mais ça m’étonne aussi car tu es quand même membre du CN, ce qui te situe plutôt au QG.

    Je respecte ton opinion, je respecte ton expérience et ton érudition de Grand Sachem, et par-dessus tout je ne retirerai jamais mon estime au héros de l’Inspection du Travail qui a fait chier tant de patrons et sauvé la mise à tant de salariés. Mais je n’accepterai jamais, de PERSONNE, qu’il affirme détenir la Vérité révélée et décerne des brevets et des blâmes en conséquences.

    Dolez vaut Mélenchon ? Alors tes postulats et tes présupposés en valent d’autres. Ta vision de « nature de classe » du PS est une position essentialiste. Elle est comme celle des Juifs qui se croient « le Peuple Elu » ou celle des féministes différentialistes (« les femmes c’est mieux »).

    L’expérience n’éclaire jamais que le chemin déjà parcouru. Jamais une scission n’aura été profitable ? Eh bien, il faut un début à tout. Jamais la prostitution n’a été abolie, ben c’est sûrement pas ce qui va m’empêcher de militer pour son abolition.

    Et j’en viens à « bien denonçons davantage la droite, le Medef, la finance, car après tout ce sont EUX les responsables du chômage, de la misère et des inégalités et demandons ensemble que le gouvernement se batte davantage contre eux », qui va de pair avec la fausse question « Ce gouvernement peut-il, doit-il réussir, oui ou non ? ». Je ne PENSE pas qu’il PUISSE ou DOIVE réussir. Je VOIS qu’il ne le VEUT pas. Je ne donnerai ni faits ni preuves, les commentaires de ton blog en sont pleins, ainsi que les pages de l’Huma où tu écri(vai ?)s une rubrique, ainsi que ta conscience. Non, c’est pas EUX les responsables, ce sont ceux qui gouvernent, se trouvent avoir tous les pouvoirs et qu’on appelle aussi les décideurs. Ce sont EUX qui, par leur lâcheté, leur fourberie, leurs complicités et leurs connivences, font le lit du FN. C’est pas encore la dictature, mais c’est déjà la collaboration. J’ACCUSE.

    « tiens, QUAND le PS a t il cessé d’être de gauche, nul ne répond a cette question ? » Elle est facile pourtant, moi je veux bien y répondre. MAINTENANT. Ca me suffit.

    Greg (dont j’apprécie moi aussi les commentaires) a mis par deux fois en avant la responsabilité historique de la gauche du PS. A la deuxième tu as trouvé une parade, peu importe laquelle. Non. Il faut que chacun prenne ses responsabilités. Je ne crois pas aux Vérités, mais je crois à la responsabilité individuelle. Que chacun prenne la sienne et que celui qui se trompe assume.

    En attendant, comme Greg l’a souligné, une gauche PS complice de fait avec ce gouvernement indigne se compromet. J’irai plus loin, elle se salit, elle s’avilit. Bricq sacquée pour avoir osé défier Schell et qui ne démissionne pas, Montebourg humilié pour avoir osé prononcer le mot de « nationalisation » et qui ne démissionne pas, et cette vingtaine de députés obligés de voter la règle d’or après s’être brièvement rebellé contre le TSCG… et qui ne démissionnent pas. Comment ils dorment la nuit ?

    Voilà comment mes propres présupposés m’amènent AUSSI à prôner l’union à gauche… mais selon des modalités différentes.

    Je te souhaite une bonne année, par sympathie sinon par conviction.

  25. Posted 2 janvier 2013 at 19:19 | Permalien

    Chere Madeleine,

    D’abord un détail parce que je comprends pas : le CN du PG est il composé de « 664 délégués potentiels » ? le CN ce n’est pas des membres élus ? Ils sont « potentiels » d’après toi ? qu’est ce que ça veut dire ? dans une autre réponse, on m’a dit 400… 400 c’est beaucoup pour un « CN » non ? même au PS on n’est pas 400 mais 251 je crois… comment on fait pour avoir 10 signatures (« potentielles » ?) dans ce cas ? il n’y a pas de clause de répartition géographique ? et le texte vient au débat devant le CN ? puis devant TOUS les militants ? et s’il franchit l’obstacle, pas himalayen, il donne lieu à des délégués à la proportionnelle ? des élus a la proportionnelle ensuite ? faut être pointilleux sur ces choses là car la démocratie ne s’use que si… on ne s’en sert pas, et « la procédure est soeur jumelle de la liberté ( Karl Marx). Et Claude Debons (un grand syndicaliste très respectable lui aussi) peut être à tort, a quitté en parlant au PG, d’un « centralisme d’un autre age » ?

    « Ma vision de « nature de classe » du PS est une position essentialiste (dis tu). Elle est comme celle des Juifs qui se croient « le Peuple Elu » ou celle des féministes différentialistes (« les femmes c’est mieux »). » T’es sure ? Ca m’intrigue. Parce que je ne demande qu’à apprendre ce qu’est « essentialiste ». Et parce que me croyais marxiste et je croyais utiliser des vieux concepts qui avaient déjà servi à… Lénine (contre le lloygeorgisme, en définissant le parti travailliste comme un « parti ouvrier bourgeois ») ou à Trotski (lorsqu’il en appelait à l’unité PS-PCF contre la majorité de l’IC de la IIIe période qui caractérisait les socialistes comme « sociaux-fascistes » et en appelait déjà à un gouvernement PS-PCF : « Blum-Cachin ». Ou encore à Racovski qui parlait des « dangers professionnels du pouvoir ». Ou enfin à Ernest Mandel qui définissait « la bureaucratie ». En soulignant qu’il fallait un ensemble de critères matériels (et non pas une « essence ») pour juger de la nature de classe du PS j’aurais plutôt dit « constructionniste ».

    apporte tu sinon des arguments nouveaux ?
    je crois en lire deux :
    « 1°) Je ne PENSE pas qu’il PUISSE ou DOIVE réussir (tu parles du gouvernement Ayrault). Je VOIS qu’il ne le VEUT pas. Je ne donnerai ni faits ni preuves, les commentaires de ton blog en sont pleins, ainsi que les pages de l’Huma où tu écri(vai ?)s une rubrique, ainsi que ta conscience » (la mienne… ).
    TU ne « penses » pas ? Bon. C’est ton droit.
    Sans donner « faits et preuves » ? C’est ton droit aussi.
    (ma rubrique hebdo sur « au boulot » dans l’Huma, ça va, je viens de finir la 121e, mais ce n’est pas le sujet, ma conscience ça va aussi si tu permets)
    Et tu dis aussi pour trancher, que le PS a cessé d’être de gauche « MAINTENANT » :
    Dommage pour JLM qui l’a donc quitté en 2008 sans vraie explication. Parce qu’il pressentait ? Tu crois que c’est un argument ? Donc jusqu’à MAINTENANT le PS était de gauche, mais plus MAINTENANT ?
    Aurais-tu dis que le PS avait cessé d’être de gauche quand il a voté la guerre en août 14 ? ou en 36 quand Blum a refusé l’intervention en Espagne ? ou en 1956 quand Guy Mollet à fait la guerre en Algérie ? ou en 58 quand il a écrit la constitution de la VE république ? ou en mai 68 quand, éclaté il a passé sous la table ? En 1983 quand il a ouvert la parenthèse de la rigueur ? Ou bien aurais tu attendu MAINTENANT ? Et crois tu que MAINTENANT seulement il cesse d’être de gauche ? Fait-il pire MAINTENANT (ça te « suffit » ?) qu’en 14, en 36, en 56 ou en 68 ? Ou qu’en 1983 peut être ? ça ne tient pas vraiment, non ?
    2°) selon toi il faut démissionner ou trahir : « une gauche PS complice de fait avec ce gouvernement indigne se compromet. J’irai plus loin, elle se salit, elle s’avilit. » (sic) Merci ! C’est sympa ! Je me sens encore plus troufion et je me demande pourquoi tu dialogues avec un avili sur mon blog.
    Mais si ce n’est pas un gouvernement de gauche, tu as raison ! Vouloir la réussite d’un gouvernement de droite serait en effet intolérable et… avilissant. Ce serait comme les « jaunes » d’hier, les Kouchner, Amara, Bockel, Besson, en effet, je les ai fortement vilipendé moi-même à cause de cela.
    Mais justement, comme tu te trompes déjà sur ton raisonnement « sans faits ni preuves », tu te trompes là aussi MAINTENANT. Je m’inquiéterais à ta place afin de chercher une cohérence minimum. Surtout quand tu écris que ce n’est pas le Medef, la finance, qui sont les responsables du chômage, de la misère et des inégalités mais que ce sont « EUX les responsables, ce sont ceux qui gouvernent« … Là, c’est moi qui ait un problème avec ton sens de classe et les conséquences que tu en tires.
    Mais bonne année aussi, de la part d’un socialiste, GF

  26. Madeleine du FdG VAULX
    Posted 4 janvier 2013 at 14:48 | Permalien

    Au PG le CN n’est pas l’instance qui chapeaute mais l’instance-charnière. C’est une instance délibérative composée des représentants des comités qui discute des rapports proposés par le Bureau national et les adhérents. Cette année il a examiné le texte proposé par le Bureau National ainsi que 4 autres textes. A l’issue du débat, un texte de synthèse sur la base de celui proposé par le Bureau National a été adopté, et redistribué aux comités pour amendements des adhérents. Un texte définitif est ensuite adopté au CN. Et il y a eu en effet « plus de 400 délégués » parmi « les 664 délégués potentiels » parce que les délégués de 12 départements étaient absents.
    Oui, le PG est un parti centralisé et n’en a jamais fait mystère. Ses statuts disposent entre autres qu’il a vocation à devenir « un parti organisé pour être efficace qui n’épuise pas son énergie dans des luttes internes ». Ce qui n’empêche pas la démocratie, vu les nombreuses commissions thématiques et les nombreux niveaux décisionnels où chacun (e) peut et doit prendre ses responsabilités.
    L’essentialisme est une doctrine philosophique qui affirme la nature ontologique d’un objet au-delà de ses accidents, péripéties ou contingences. Dans le constructionnisme, la thèse centrale est que l’être humain est le co-créateur de l’univers dont il fait l’expérience et où il agit en fonction du temps, du lieu et des moyens nécessaires pour atteindre des fins particulières. C’est pas incompatible vu que le premier relève de la théorie de la connaissance et le deuxième de la théorie de l’action.
    MAINTENANT, ça relève d’une conception du temps non linéaire, faite d’instants et de ruptures plutôt que de continuité. Le passé n’est pas modifiable, le futur on le fabrique. C’est donc l’ici et maintenant qui compte. Et il se trouve que, oui, je crois que le PS fait pire MAINTENANT. Son gouvernement vend la République aux 3 M, se rend complice de crime contre l’humanité en Grèce, étrangle les petits et s’aplatit devant les gros, dans un contexte où la France était seule à avoir les moyens de renverser la vapeur et de jouer un rôle-clé en Europe.
    Selon moi il fallait démissionner. Chevènement l’avait fait pour beaucoup moins que ça. Ou trahir ? Non, je ne mets pas ces ministres et députés dans le même sac que les mercenaires qui sont allés à la soupe sous Sarkozy. Les traîtres ont au moins un mérite, celui de prendre des risques. La gauche du PS, elle, je la crois profondément clivée entre ses convictions et la peur panique de la scission du parti. Pour l’instant c’est la peur qui l’emporte, et cela en fait des « caniches » (expression de François Delapierre). Ne t’en prends pas au doigt, regarde plutôt ce qu’il montre. Hollande est bien d’accord avec moi d’ailleurs, regarde avec quel mépris et quel cynisme il les évoque :
    « Interrogé sur la fronde des certains membres de sa majorité, écologistes et élus de l’aile gauche du Parti socialiste, François Hollande se veut clément.
    « Ils votent tout. Il faut voir ce qu’on leur a fait avaler: pacte de compétitivité, budget européen, baisse des dépenses… Alors, il faut les ménager », dit-il. »
    http://fr.news.yahoo.com/hollande-dit-navoir-aucune-raison-remplacer-ayrault-135054566.html
    Pourquoi je dialogue avec toi sur ton blog ? Ben, parce que tu es socialiste, tu le dis toi-même. C’est simple, non ?

  27. Posted 5 janvier 2013 at 13:36 | Permalien

    à te lire, j’ai du mal à comprendre le fonctionnement du CN du PG, car si je te suis bien, à la sortie, il n’y a qu’un seul texte soumis aux militants, c’est ça ?
    la synthèse est faite avant le débat dans les comités qui… peuvent encore amender… et « un texte définitif est envoyé… au « CN » de 664 membres mais de 400 présents ? Si un militant s’obstine à être en désaccord, peut il soumettre un autre texte à tous les militants qui sont 12 000 ? Lui faut-il 20 % ou 20 signatures ? De quoi ? du CN potentiel ou réel ? Avant la synthèse, après ? Y a t il vote à la proportionnelle ? élection à la proportionnelle des délégués au congrès ? Le diable est dans les détails des statuts en matière de démocratie, tout les militants le savent !
    « Oui, le PG est un parti centralisé et n’en a jamais fait mystère. Ses statuts disposent entre autres qu’il a vocation à devenir « un parti organisé pour être efficace qui n’épuise pas son énergie dans des luttes internes ». Ce qui n’empêche pas la démocratie, vu les nombreuses commissions thématiques et les nombreux niveaux décisionnels où chacun (e) peut et doit prendre ses responsabilités. »
    Ca, ça m’inquiète si tu permets ! Je comprends qu’il faille davantage militer que de se regarder le nombril. Mais quand il y a un problème d’orientation, ce ne sont pas les « commissions thématiques » ou « les nombreux niveaux décisionnels » qui servent à quoi que ce soit. QUI peut dire à Mélenchon :  » -Tu t’es planté à Hénin-Beaumont avec « front contre front » et il ne faut pas que tu recommences ? » Qui peut le dire dans un texte soumis aux militants au cas -hypothétique – ou Jean Luc n’entendrait pas ? Ce n’est pas une question secondaire du tout, ça. Même « dans un parti tourné vers l’action » ! Surtout « dans un parti tourné vers l’action » ! Claude Debons a parlé d’un « centralisme d’un autre âge »… Claude est un garçon mesuré, très mesuré pourtant.

    non je ne suis pas « essentialiste » ni « constructionniste », à mon modeste sens. Je pense être marxiste, l’un des « mille marxismes » qui existent. C’est pour cela que je m’attache à comprendre, la nature de classe d’un parti dans toutes ses dimensions. Elles ne sont pas résumables à la politique que sa direction conduit à un MOMENT MAINTENANT donné : c’est un « tout » en mouvement avec une trajectoire, combiné de sa base sociologique, sociale, de sa genèse, de son histoire, de ses références générales, de ses liens syndicaux, des rapports de force existants entre classes, de la façon dont il se positionne lui même « à gauche » ou pas… (Le PS n’a pas changé de nom comme le voulait Valls, qui a affirmé « le mot socialisme me fait penser à prison »… Le PS ne s’appelle pas « L’olivier » du nom de la coalition que ces pauvres italiens s’étaient donné il fut un temps pour cacher leurs ruptures avec… la gauche. – si tu vas en Savoie, le PS c’est les « rouges », il y a 10 départements comme ça, ou la gauche c’est le PS balbutiant et rien d’autre… l’histoire compte et est prégnante ! )

    c’est pour cela que je contredisais ces intervenants du Parti de gauche qui, avant l’heure, expliquant que le PS était un « astre mort », annonçait que Mélenchon aurait 17, 18 % des voix voire plus et allait « passer devant Hollande » et qui pleuraient à Stalingrad le soir du 22 avril parce que le FdG obtenait 11,1 % (ce fut un très beau score !). Ils n’étaient pas matérialistes, ils ne comprenaient qu’on ne passe pas au forceps du verbe par dessus ou devant un parti de masse ayant cette ampleur et cette histoire ! Un parti de cette nature, enraciné comme il l’est, ne disparait pas comme cela, ne se dépasse pas comme cela, aucune sorte d’insurrection civique (sic) n’y parviendra. Il y faudra une insurrection sociale forte ET qu’il la trahisse violemment, DEUX conditions qui ne sont pas réglées du tout. Donc même une politique « à la godille », sur « une ligne de crête » entre la finance et le salariat (cf les deux derniers éditos de D&S 199 et 200) comme celle suivie AUJOURD’HUI par François Hollande, n’est pas la rupture, la « coupure épistémoiogique ».

    or c’est bien d’une sorte de « coupure épistémologique » dont tu essaies de parler quand tu écris  » MAINTENANT, ça relève d’une conception du temps non linéaire, faite d’instants et de ruptures plutôt que de continuité. Le passé n’est pas modifiable, le futur on le fabrique. C’est donc l’ici et maintenant qui compte. Et il se trouve que, oui, je crois que le PS fait pire MAINTENANT. » En un mot, si j’interprète bien, « peu importe le passé, le PS trahit et change de nature, sa rupture c’est sa politique MAINTENANT ». Sauf qu’elle apparait encore instantanée et insaisissable, incertaine et variable résumée dans le discours ACTUEL du gouvernement, n’ayant visiblement pas accompli la « rupture » puisque à la fois Hollande et Ayrault nient toute politique d’austérité et promettent, une fois redressée la situation, de mettre en oeuvre davantage de justice sociale… On peut douter qu’ils le fassent… mais « la preuve du pudding c’est quand on le mange » pas avant
    et les choses essentielles ne sont pas jouées mais à venir. La encore il faut être matérialistes, concrets, car anticiper sur le réel en politique, c’est se tromper.
    C’est ne pas partir de la conscience vivante de millions de salariés encore loin d’être convaincus de cela : ils doutent, s’inquiètent, mais on le voit, ils attendent encore, ce qui pourrait d’ailleurs les pousser à agir pour bousculer le jeu, pour manifester leur impatience s’ils ne voient rien venir. C’est alors que l’on verra des choix plus clairs et plus sérieux, pas ceux qui ont été faits jusqu’à MAINTENANT !

    « Chevenement a rompu pour moins que cela » soulignes tu. Ce n’est pas un exemple. Rompre sur la question nationale corse et pas sur le social, ca résume toute une pensée et une démarche !

    la gauche du PS c’est des « caniches » dit Delapierre selon toi. Bravo pour l’élégance, le concept, le talent, la qualité de l’analyse. Pour un mec qui en vient c’est encore plus classe, d’autant qu’il n’aurait pas toléré cela, il y a seulement 8 ans et qu’en fait, rien de qualitatif n’a changé dans le PS, sauf aux yeux auto-centrés de Mélenchon. Caniche ? Ca fait partie de ces trucs qui écartent les explications, qui esquivent dans l’insulte, qui ferment le débat avant d’avoir eu lieu, que j’ai entendues mille fois en trente ans de LCR contre le PS et sa gauche, et qui se soldent avec le bilan, hélas, de la LCR. (cf « Mai 68 histoire sans fin » qui raconte aussi l’histoire et la nature du PS de 1964 à 1994).
    Ceci dit, « caniche » cela a une fonction : il faut conforter la partie la plus frustre de la base du Parti de gauche dans un discours sectaire contre les propos raisonnés et raisonnables comme ceux de Marc Dolez, Claude Debons ou Jacques Rigaudiat. Et, au passage contre les nôtres, ceux de D&S. Pourquoi faut il absolument que le PS soit un « astre mort », au « programme incompatible » avec celui du PG, and so on ? Parce qu’il faut absolument justifier a posteriori et violemment contre la gauche socialiste ( « caniche ») le parcours de Mélenchon : si celui-ci est « parti », a « quitté » sans raison valable, sans rupture significative, sans changement de nature dudit parti, ça fragilise le parcours donc la justification de l’existence du PG ! Pourquoi et comment vanter un parti, le PG, vieux de 4 ans comme la « nouveauté » dans ce cas-là ?

    évidemment, c’est un pari impossible de démontrer que le PS change de nature entre le moment où Mélenchon vote la synthèse avec Hollande, Fabius, Peillon, Emmanuelli, au Mans, en novembre 2005 ( huit mois après le 29 mai 2005) et le 6 novembre 2008 où il part au petit matin en douce, (sans même l’annoncer au courant de la gauche socialiste auquel il participe et qui vient d’obtenir 18,5 % au vote des militants du congrès de Reims en additionnant 7 contributions différentes dont la sienne).
    Alors, il ne faut plus chercher la « coupure », mais « l’évolution » dont le leader prendrait conscience lentement, empiriquement mais de façon plus lucide que les autres (qui deviennent des « caniches » faute de partager cette lumiére du leader). L’évolution étant une notion incertaine, ça ne saute pas aux yeux. La fameuse « coupure épistémologique » n’est plus nécessaire. Alors il faut s’indigner sur » l’instant », faire monter en mayonnaise les divergences aux frontières encore floues. Voila pourquoi tu te tortures à m’écrire : «  » MAINTENANT, ça relève d’une conception du temps non linéaire, faite d’instants et de ruptures plutôt que de continuité. Le passé n’est pas modifiable, le futur on le fabrique. C’est donc l’ici et maintenant qui compte. Et il se trouve que, oui, je crois que le PS fait pire MAINTENANT. » Relis toi, ça vient de là. C’est parce que le livre de Mélenchon « en quête de gauche » n’est pas probant sur le changement de nature du PS. C’est un livre qui fait « l’histoire des lunettes » alors que seule « l’histoire des porteurs de lunettes » valait d’être écrite. Il fait l’histoire de la dégradation
    des idées du PS de 1981 à… 2007, pas l’histoire du PS, de 1981 à 1983, de 1988 à 1993, de 1994 à 1997, de 2002 à 2005… Il ne rend pas compte des hauts et des bas, des fluctuations, pourquoi un coup il est pour 37 h et un autre pour 35 h, de l’influence de nov-déc 95, des batailles sur les retraites de 2003, pourquoi c’est Bernard Thibault qui est applaudi à Dijon après la trahison de Chérèque, pourquoi la victoire contre le CPE en 2006. Ce livre n’est pas matérialiste, il étudie les idées du PS hors du contexte social évolutif, des rapports de force sociaux, de l’ancrage du parti et de sa réalité physique. Et vous avez tous tendance à faire cela !

    Cela donne une erreur de méthode, une exagération volontariste, une sorte de surfacturation de la croyance aux idées par rapport au réel. Les idées volontaristes peuvent servir à convaincre des centaines de milliers voire des millions de citoyens, pas des dizaines de millions : ce qui convainc des dizaines de millions, entraine une majorité, c’est l’action de masse, c’est la pratique, la praxis et dans ces cas-là les millions de salariés en lutte apprennent plus vite en trois jours qu’en trente ans et trente discours. Le livre « En quête de gauche » rate sa cible : en ne démontrant pas que le PS a changé, il laisse voir que c’est Mélenchon qui a changé. Toute l’histoire du Parti de gauche est ensuite résumable à ça : sa fondation est justifiée par la thèse que l’analyse du « leader » est vraie… car sinon le leader n’avait pas de raison majeure de quitter le PS le jour où cela lui a pris. Et notre travail en tant que gauche socialiste est discrédité dans un cas, accrédité dans l’autre.

    Tout n’est pas perdu, car oui, un progrès de conscience et positionnement pourraient se produire et sortir le PG de ce positionnement unilatéral : ce serait reconnaitre que tout n’est pas joué dans le PS comme le disent ici les militants les plus raisonnables du Front de gauche – dont Marc Dolez ou Francis Parny. Et qu’il est bon de combiner l’action du dedans au sein du grand parti de la gauche et au dehors avec l’action du front de gauche. Que ça complète et ça ne s’oppose pas. Mais avec cette position, il n’y a plus de « caniches » d’un coté et de grand leader de l’autre : pragmatiquement, on recherche comment on pourrait construire un front unique, créer une dynamique unitaire à partir de plusieurs lieux de gauche. Sûrement plus de 80 % de la base de la gauche EELV, PS, PCF, PG, NPA, LO etc. est pour 35, 60, 1700, 20… encore faut-il que les militants sachent, se donnent les analyses et moyens, une stratégie pour imposer ensemble leur majorité face aux appareils, aux dirigeants !

    ( quand même cette militante PG sur facebook qui défend Marc Dolez et essaie de se faire entendre de ses camarades en soulignant que c’était le seul député PG et qu’en le perdant, ça n’améliore surement pas le rapport de force pour le PG, battu aux législatives, battu à Henin-Beaumont, elle dit sagement qu’il faut ouvrir les yeux et arrêter le triomphalisme ! mais elle a peu de chances d’être entendue car elle heurte de front la doxa, pardon : la dogma).

  28. Pierre Ruscassie
    Posted 5 janvier 2013 at 19:44 | Permalien

    pour Madeleine PG de Vaulx en Velin de la part de Pierre Ruscassie (Pau)

    « Ta vision de “nature de classe” du PS est une position essentialiste. Elle est comme celle des Juifs qui se croient “le Peuple Elu” ou celle des féministes différentialistes (“les femmes c’est mieux”). » écrit Madeleine à l’intention de Gérard Filoche.
    Mais la “nature de classe” d’un parti n’est pas une “essence” ou une “nature ontologique” originelle et permanente, qui défie les apparences.
    L’“essentialisme” est une tentative de définir les objets sociaux sur le modèle de la permanence des objets physiques. Il est l’expression d’un matérialisme mécaniste.
    Au contraire, les objets sociaux tels que, par exemple, les partis ne sont pas des mécanismes.
    L’essentialisme suppose que la théorie de la connaissance serait indépendante de la théorie de l’action. Or c’est faux, même pour les sciences physico-chimiques.
    La connaissance provient de la pratique : elle ne provient pas de données transcendantales dont elle procéderait par déduction. Elle procède de l’expérience, par induction (généralisations) ce qui en fait une invention, une “construction”, incertaine et même provisoire.
    Un parti n’est donc pas une machine.
    Un parti est un ensemble de rapports sociaux entre individus, entre ses partisans et avec ses adversaires. Et ces rapports sociaux participent à l’identité (politique en l’occurrence) de ces partisans et de ces adversaires. Et réciproquement.
    C’est pourquoi, à propos de cette nature, Gérard Filoche écrit qu’elle est « finalement résumable dans le sentiment déclaratif reconnu d’appartenance à la gauche ».
    Ces identités politiques sont individuelles et il faut partir des individus pour appréhender les organisations que ces individus ont constitué.
    Mais, Madeleine développe une conception holiste, collectiviste, donc abstraite parce qu’elle ne part pas de la pratique subjective des individus concrets.
    Or les entités collectives, qui ne sont que des ensembles de rapports sociaux inter-individuels, n’agissent pas : ce ne sont que les individus qui agissent et dont les actions se renforcent ou se contredisent mutuellement. Il faut donc comprendre l’action collective comme résultante de toutes les actions individuelles et construire les concepts qui permettent cette compréhension.
    Parler de nature sociale sans savoir à quoi servira cette construction, c’est nager dans l’abstraction. De quel concept de « nature sociale » avons-nous donc besoin ? D’un concept qui nous permette de fonder notre stratégie !
    Notre stratégie a pour finalité le développement, jusqu’au bout et sous toutes les formes, de la démocratie (politique ET sociale).
    Elle nécessite donc la construction de l’unité et de l’indépendance de la gauche, c’est-à-dire des forces qui peuvent agir pour développer les droits civiques ET sociaux contre les forces qui ne peuvent que s’y opposer (la droite).
    Nous devons donc déterminer les organisations qui possèdent ce potentiel. La nature de classe (de gauche ou de droite) d’un parti est le potentiel qu’il possède pour favoriser des rapports égalitaires ou des rapports inégalitaires.
    La nature de classe du PS est le potentiel qu’il possède en raison de l’identité politique de ses partisans et en premier lieu de la masse de ses adhérents.
    Selon la stratégie de la démocratie, nous devons donc inclure le PS parmi les composantes de l’unité de la gauche.
    L’en exclure (stratégie du front de gauche) ou ne pas vouloir l’ancrer à gauche, c’est desservir la cause de la gauche parce que c’est la diviser et l’affaiblir.
    Evidemment, certains peuvent dire que le programme droitier mis en œuvre par le gouvernement de gauche affaiblit, lui aussi, la gauche.
    C’est pourquoi il faut combattre à la fois pour l’unité de toute la gauche et pour un programme de gauche centré sur l’urgence sociale.

  29. Fabrice
    Posted 23 janvier 2013 at 16:26 | Permalien

    Merci M. Filoche pour ce travail d’exégèse.

    A le lire, j’ai le sentiment qu’il serait très utile pour mobiliser de disposer d’un commentaire de l’accord :
    - dans un format électronique facilement diffusable via les réseaux interpersonnels et militants ;
    - objectivant sur chaque point l’évolution par rapport au droit actuel et les risques encourus en s’en tenant le plus possibles au faits (qui sont massifs)

    Bien cordialement,

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