11 septembre chilien : il y a 40 ans

Le socialiste chilien Salvador Allende était au pouvoir depuis le 4 septembre 1970, élu avec 36,4% des voix devant une droite divisée. Le 4 avril 1971, l’Unité Populaire avait obtenu 50 % des voix aux municipales. Les mines de cuivre, 80 % des ressources et devises du Chili, étaient nationalisées le 11 juillet 71. Fidel Castro venait visiter Santiago du Chili. En 1972, les exigences des masses s’accrurent : 500 000 personnes à Santiago le 25 juillet 72 contre le fascisme et pour accélérer l’application du programme de l’UP. L’état d’urgence était proclamé dans 24 provinces sur 25 le 11 octobre, les généraux rentraient au gouvernement le 2 novembre. Le 4 mars 73, l’UP progressait et obtenait 44 % des voix aux législatives : les militaires étaient écartés. Il y eut 600 000 manifestants à Santiago (dans un pays de 9 millions d’habitants) pour soutenir le gouvernement et hâter ses réformes le 21 juin 73. Le 29 juin 73, le régiment blindé n°2 de Santiago se souleva. Les combats durèrent trois heures, Allende demanda aux travailleurs de défendre le gouvernement « avec ce qu’ils ont ». La centrale unique des travailleurs appella à l’occupation des entreprises. Les camionneurs, soutenus par la droite, se mirent en grève et bloquèrent le pays le 23 août pour la deuxième fois. L’Unité populaire discuta avec la Démocratie chrétienne, fit rentrer à nouveau des militaires au gouvernement le 9 août… ils démissionnèrent le 18, revinrent le 23 août. 800 000 personnes défilaient pour la 3° anniversaire de l’UP le 4 septembre : le peuple entier était dans la rue… mais le 11 septembre, les généraux faisaient le coup d’état le plus violent, le plus cruel de l’histoire du Chili.

 

« Conformément à la Constitution, l’armée ne fait pas de politique » avait déclaré Luis Corvalan, le secrétaire du PCC chilien en décembre 72 ! Las, les militaires avaient hypocritement participé au gouvernement, vérifié que les dirigeants ne prenaient pas de mesures pour que les travailleurs puissent résister et ils avaient cyniquement assassiné la démocratie. Ils commencèrent par purger l’armée elle-même et la terroriser, puis ils s’en prirent à tout le peuple du haut en bas de l’échelle. Non seulement ils prirent d’assaut La Moneda, le palais présidentiel, tuèrent le président Allende et ses proches, mais systématiquement ils détruisirent le mouvement social organisé, usine par usine, branche par branche, quartier par quartier, ville par ville, région par région. Ils désignèrent les cadres, puis les militants, puis les sympathisants, et les torturèrent, fusillèrent, afin d’éradiquer les syndicalistes, les membres du PS, du PC, les groupes d’extrême-gauche. Ils les parquèrent dans les stades, dans les prisons, dans des camps puis dans les fosses communes. Ils coupérent les doigts, en public, du célèbre guitariste populaire Victor Jara.


La résistance ne pouvait être guerilleriste, comme le tenta le MIR: face à une armée entière mobilisée et un peuple écrasé, faute de direction et d’armes, les quelques clandestins courageux n’avaient aucune chance. En quelques mois, les meilleurs dirigeants étaient découverts, exécutés.

Trente ans après, le sinistre Pinochet n’avait pas encore payé pour ses crimes, mais l’humanité doit compter son nom parmi la lie du monde, un verrat parmi les noms de tous ces bourreaux lâches, vils et veules, qui se sont crus investis d’une mission supérieure, pour l’argent, et qui sont des corrompus assassins de leurs peuples.


En ces 11 et 12 septembre 1973, quand tomba la nouvelle du coup d’état, en France, la Ligue (LC) était dissoute. On venait de passer deux mois à essayer de réorganiser les rangs. Les stages d’été avaient été dramatiquement annulés. Des cellules s’étaient envolées, des militants cherchaient encore des rendez-vous secondaires, j’en trouvais encore à la fin de l’été sur un quai de métro, ils venaient sagement chaque semaine à la même heure au rendez vous qui avait été fixé… et que tout le monde avait oublié et ils étaient surpris de voir un membre du BP déambuler librement, et, pire encore, de savoir qu’il venait du local, où le BP et ses commissions se réunissaient à nouveau ! « - Mais alors, on n’est pas dissous ? ».

La Ligue manifesta néanmoins avec une partie de l’extrême-gauche, en partant de la Place des Invalides : on se disputa sur la banderole, je voulais un slogan contre le coup d’état de Pinochet, le BP imposa « Le réformisme désarme les travailleurs ». Je voulais qu’on appelle à la solidarité, qu’on crée un comité de défense des victimes, des prisonniers politiques et de leurs familles, de dénonciation des putschistes, il n’en fut pas question, il fallait d’abord clarifier la responsabilité des réformistes… Oui, mais les réformistes eux-mêmes étaient des victimes, les gens ne comprenaient pas, nous devions défendre toutes les victimes du Golpe, pas seulement nos partisans. Pour la majorité du BP, il fallait soutenir « la lutte révolutionnaire du peuple chilien », la lutte « armée » aux portes de Santiago. Mais il n’y avait pas de lutte armée, pas de résistance possible. Il fallait sauver les vies, les têtes, nom par nom. Pour eux, on devait soutenir la résistance de tout le peuple chilien du plus modeste au plus gauchiste : « Pueblo unido jama sera vencido », « Pueblo armado jama sera vencido ». Je prenais contact avec ceux qui, à partir du CEDETIM, l’organisation remarquable de Gus Massiah, qui, avec Alain Joxe, Bernard Dréano, et quelques autres, lancèrent les « comités Chili » pour essayer de développer un large mouvement de soutien unitaire, à la façon dont fonctionnait le comité Vietnam national avant 68. Ces comités appelèrent, et nous avec eux, sur mon insistance, à manifester contre la venue du « club de Paris » qui se proposait de soutenir financièrement la Junte, puis en février 94, contre la venue de l’ambassadeur chilien. Chaque fois, il y eut des dizaines de milliers de manifestant. Les comités s’étendirent en nombre et en force, ils regroupaient effectivement des gens indignés par le putsch, mais qui n’avaient pas tous « fait clivage avec le réformisme », loin de là. Tous pleuraient quand on voyait les images du film sur l’enterrement de Pablo Neruda, « septembre noir chilien » : il suffisait de voir les visages de ces gens qui osaient encore défiler derrière le corps du poète, dans ce Chili baillonné, martyrisé, le poing levé, en chantant l’internationale, une dernière fois, malgré le risque pris pour leur vie. Notre camarade jean-Pierre beauvais avait pris le risque d’aller plusierus fois au Chili, prendre les contacts nécessaires, dans des conditions périlleuses. Quand il revenait, nous le faisions parler devant les membres assemblées et émus des Comités Chili (parfois 200 ou 300 personnes dans un local de la rue gay-Lussac) : avec talent Jean-Pierre décrivait le drame de la répression, des tueries là-bas, nous avions la rage au coeur, et avions envie de militer davantage contre les crimes de la dictature Pinochet.


La « ligne » de la Ligue, dont j’avais la charge, dans les comités Chili, était sans cesse surveillée, rediscutée par Alain Krivine, Daniel Bensaid, Charles Michaloux, Jeannette Habel, tout le BP. Si on faisait une collecte où allait aller l’argent ? A la résistance, à ceux qui étaient armés, au MIR, ou à Luis Vitale, historien trotskiste, ou à la petite Ligue communiste internationaliste qui s’était construite là-bas, dans les derniers temps, en solidarité avec la Quatrième internationale ? Si ce n’était pas pour des armes que nous collections, pas question, il fallait faire voter les comités sur ce point : cela revenait à les scissionner, je résistais le plus que je pouvais. Même dans les défilés, il y avait des problèmes : par exemple le grand cortège de février 74, où vingt mille personnes des Comités Chili, se trouvaient derrière notre service d’ordre toujours casqué et solidement équipé. On avait réussi, et l’article du Monde le releva, à faire venir des secteurs des Jeunesses communistes, je tenais à démontrer que nous pouvions réussir des actions unitaires avec la gauche. Mais ce jour-là, à hauteur de Montparnasse, la police argua que notre service d’ordre était trop armé, pour nous laisser passer; on perdit le contact avec nos copains qui écoutaient la radio des flics, la police avait carrément fermé les lignes et postes de téléphone dans toute la zone du défilé, on ne pouvait plus être renseignés. Je voulus qu’on aille lentement. On avança, le long d’un chantier, les gens s’armaient. Je voulus qu’on aille plus vite, on se disputait, car on était dans la nasse, on se méfiait les uns des autres, on craignait en permanence une ré-édition du 21 juin, la police nous fit tourner vers Vavin puis remonter sur Raspail et Denfert. Il fallut qu’avant de tourner, malgré nos ordres, le service d’ordre charge et jette ses cocktails Molotov. Une voiture bloquée dans l’embouteillage, faillit flamber avec un enfant dedans. Je bouillais de rage, à l’idée du gâchis politique que ce genre d’exercice produisait contre les objectifs de notre manifestation pour défendre la gauche chilienne.


On essaya un développement des comités Chili en Europe : j’allais à Heidelberg avec François Sabado et Jean Malifaud, (un professeur de maths, grand admirateur d’Evariste Gallois, mathématicien génial mort en duel à vingt ans aprs une grande découverte). On devait négocier des accords unitaires avec des groupes allemands et à Turin voir les « grands chefs » de l’extrême-gauche italienne « Lotta Continua », « Démocrazia Prolétaria », « Il manifesto » et nos amis de la Quatrième internationale, Bandiera Rossa. Les groupes italiens étaient en pleine expansion, ils disposaient de plusieurs quotidiens, ils croyaient dépasser le vieux PCI, tourner la page, là-aussi des vieux partis de gauche. Ils allaient être complétement rongés par les délires en matière de lutte armée des sinistres « brigades rouges ». C’était très difficile, vu les désaccords et les manoeuvres des uns et des autres, de combiner une initiative europénne pour défendre l’ensemble des victimes du putsch de Pinochet.

« Il faut chasser les réformistes des comités Chili », décida le Comité central, j’observais qu’une de mes anciennes camarades de Rouen, Rica Bentolila, était fermement sur cette orientation et contribuait à me minoriser. Tout cela me découragea, je craquais, je démissionnais du BP, en une autre occasion, après je ne sais quels propos injurieux tenu contre moi par Charles Michaloux, brillant, mais arrogant et sec, un des plus sectaires dans la dureté avec laquelle il fallait appliquer rigidement une « ligne ».

 

Il y eut une réunion de crise à Guéménée, de « psychodrame » comme se plaisait à le dire Alain Krivine, quand ça arrivait (ça n’arrivait pas qu’à moi, certaines fois c’était Pierre Frank qui s’en prenait à Charles Michaloux, d’autres fois Daniel Bensaïd à Gérard de Verbizier ou Jean-Pierre Beauvais, les réunions étaient longues, dures et de plus en plus souvent houleuses). Tout le BP fit le point longuement, chacun s’exprima, me demanda de revenir sur ma décision. J’hésitais, je voulais revenir à Rouen. Ma femme, Françoise avait trouvé un autre boulot de libraire à « La joie de lire » chez François Maspéro. J’étais mal à l’aise, je n’étais pas d’accord politiquement : soit je me battais, je tentais d’infléchir l’orientation de la Ligue, soit je m’en allais. Ils votèrent tous à l’unanimité pour que je reste. Moi, qui ne voulait pas de « tendance », pas de débat mais de l’action, pas de perte de temps mais de l’efficacité, moi qui croyais fondamentalement au trotskisme, à la construction du parti révolutionnaire, mais par d’autres voies, au coeur et pas en marge de la gauche, je faisais un rude choix. Je restais, mais il allait donc falloir que je me batte.

 

extrait de « Mai 68 histoire sans fin »  Ed. Gawsewitch 600 p  23 euros

27 Commentaires

  1. Gilbert Duroux
    Posted 10 septembre 2013 at 11:43 | Permalien

    Ça a l’air très intéressant. Mais quand on voit les choix que tu fais aujourd’hui (soutenir un gouvernement qui casse les droits sociaux) je me dis que si je lis un jour ton bouquin sur 68, je le croiserais avec d’autres visions de cette époque.

  2. Lucilio
    Posted 10 septembre 2013 at 13:02 | Permalien

    Le programme politique de l’Unité populaire mené par Allende était très loin d’être un projet progressiste mais modéré qui aurait utilisé la voie démocratique. Il relevait clairement de la classique ligne marxiste-léniniste, avec toutes ses désastreuses conséquences politiques, économiques et sociales. C’est à la demande du parlement chilien que l’armée mettra dramatiquement fin à cette expérience catastrophique pour le Chili.

    http://www.contrepoints.org/2013/09/10/798-la-voie-chilienne-vers-le-socialisme

  3. Gilbert Duroux
    Posted 10 septembre 2013 at 14:59 | Permalien

    @ lucilio
    Espèce de salopard. Comment oses-tu venir ici faire de la propagande pour les assassins, les fascistes et les tortionnaires ? Dégage, fumier.

  4. rêveur
    Posted 10 septembre 2013 at 15:10 | Permalien

    Merci Lucilio de parvenir en 5 lignes à condenser autant de vide interstellaire. Sur que l’armée a été contrainte d’intervenir. Elle ne pouvait pas faire autrement. Le peuple n’était pas apte à gouverner lui-même et à poser ces propres choix. Mais avec le canon et la muitraille ça allait être tout de suite mieux…
    C’est quoi ces bullshits ?

    Une chose ou deux que l’histoire a retenu.
    Les chicago boys (Milton Friedman represent) furent invité par Pinochet pour mettre en oeuvre leurs théorie Néolibérales. Quels en sont les succès ???

    Maggie Tacher avait pour ami Pinochet. Toujours le célèbre « plutôt Hitler que le front populaire ».

  5. lionel mutzenberg
    Posted 10 septembre 2013 at 17:53 | Permalien

    Tout à fait d’accord, ce mec est un salopard. Foutez moi ça dehors !
    Nous sommes vraiment la poubelle du monde !

  6. Dominique Babouot
    Posted 10 septembre 2013 at 20:12 | Permalien

    Ce Lucilo est un provocateur patente dont le but est d’empêcher toute discussion sur la tragique expérience chilienne.

    Dommage, car il y a beaucoup à dire’

    Pour la première fois dans le monde des révolutionnaires authentiquement marxistes tentent de démarrer une révolution dont l’objectif est bel et bien la fin de l’ordre capitaliste, sans tirer un seul coup de feu, en abandonnant la lutte armée mais en utilisant des moyens pacifiques, en se servant des moyens légaux et constitutionnels mis en place par la bourgeoisie.
    Beaucoup n’y croient pas et voient malheureusement en Allende rien d’autre qu’un Kerensky chilien!
    Ils s’apercevront trop tard qu’ils se sont trompés,au lieu de raisonner l’unité populaire qui fait preuve d’un angélisme incroyable en confiant le maintient de l’ordre aux militaires(comme si on avait chargé des policiers proches de Marine d’empêcher les militants de la manif pur tous de semer la pagaille!
    Bref ils sont persuadé que Allende est en train de trahir, parce qu’ils n’ont jamais admis qu’on puisse tenter autrechose que leur vieux classiques qui remontent au 19 e siècle et dont l’échec déjà dans les années 1970 ne fait guère de doute!
    Bref, c’est le 11 septembre 1973 quand ils découvrent que le président chilien est prêt à mourir les armes à la main pour défendre la révolution , qu’ils accourent à la Moneda pour partager son sort!

    Trop tard!

    Faits historiques sur lesquels la gauche. Française TOUTE LA GAUCHE doit méditer!

  7. Oswaldo Pirandelli
    Posted 10 septembre 2013 at 21:57 | Permalien

    l’expérience pinochet n’a pas été si négative pour le chili, qui aujoud’hui se porte bien mieux que notre triste france … il a eu le courage de débarrasser son pays d’un agent trotskiste … c’est prouvé depuis longtemps … les archives US sont ouvertes depuis 10ans ! il faudrait s’instruire un peu non ?

    HAstaluego amigo

  8. Posted 10 septembre 2013 at 21:59 | Permalien

    oui, instruis toi surtout, toi, au lieu de répandre ta vermine, espèce de pourri… on ne discute pas avec des gens comme toi, tu nous aurais tué d’une balle dans la nuque au fond du stade de Santiago…

  9. rêveur
    Posted 10 septembre 2013 at 22:26 | Permalien

     » Deux choses sont infinies : l’Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l’Univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue. »
    Albert Einstein

    Allo Houston, all is under control, tout va bien, Oswaldo Pirandelli vient d’être mis en orbite. il va tranquillement rejoindre Lucilio dans le vide interstellaire.
    Hasta jamas enemigos.

  10. Sprmlvitch.
    Posted 11 septembre 2013 at 6:35 | Permalien

    Certains idiots pensent que la politique économique de Pinocul fut géniale…Et que le Chili va bien…
    - Privatisation totale de l’enseignement: les familles dépensent 20% de leurs revenus pour un niveau scolaire moyen lamentable…
    - En PATAGONIE on pourait construire 50 gigantesques stations de ski…Mais l’état aurait dû construire des autoroutes, des aéroports…etc…
    - Etc…etc…

  11. Dominique Babouot
    Posted 11 septembre 2013 at 8:36 | Permalien

    El pueblo ….

    Unido ……

    Jama sera vencido!

    Pourquoi le tragique échec de l’unité populaire nous a tellement marqué, nous la gauche francaise?

    Après tout il y a eu d’autres coups d’états en Amérique Latine ou ailleurs qu’il soient fomentés par les américains ou les russes.

    La réponse se trouve dans la similitude du déroulement politique, bien que le Chili et la France étaient à l’époque dans des situations sociales et économiques totalement différentes, les démarches politiques de la gauche ici et la bas étaient identiques, les chiliens étaient de mettre en application ce que nous nous avions imaginé ici depuis le congrès d’Epinay en 1971, un programme marxiste s’appuyant sur une unité populaire des socialistes et des communistes préférant la voie électorale et pacifique à la lutte armée.
    C’est ce qui explique l’émotion ressentie lorsque cette expérience est brutalement écrasée à la suite d’un complot ourdi par la CIA dont l’objectif, on le verra ensuite est de faire du Chili un laboratoire pour expérimenter ce qui sera mis en place au niveau mondial plus tard, la réaction néolibérale et conservatrice.

    L’histoire n’est jamais finie, des occasions se représenteront, je suis persuadé que malgré ses erreurs, cette voie était la bonne, et qu’il n’y en a pas d’autres!
    Les expériences tentées aujourd’hui dans la plupart des pays d’Amérique Latine et qui sont en train de réussir prouvent amplement que ceci est vrai!

    Grace à l’unité tout est possible, sans unité rien ne l’est!

    El pueblo no desunido siempre sera vencido!

  12. Posted 11 septembre 2013 at 10:01 | Permalien

    Le droit de vivre en paix

    Le droit de vivre
    Poète Ho Chi Minh,
    Qui frappe du Vietnam
    A toute l’humanité.
    Aucun canon n’effacera
    Le sillon de ta rizière.
    Le droit de vivre en paix.

    L’Indochine est l’endroit
    Bien au-delà de la vaste mer,
    Où l’on fait sauter la fleur
    A coup de génocide et de napalm.
    La lune est une explosion
    Que fait sauter toute la clameur
    Le droit de vivre en paix.

    Tío Ho, notre chanson
    Est un feu de pur amour,
    C’est un pigeon de pigeonnier
    Un olivier d’oliveraie.
    C’est le chant universel
    Chaîne qui fera triompher
    Le droit de vivre en paix.

    http://m.youtube.com/watch?feature=related&v=zq2Xy15UOmM

  13. Dominique Babouot
    Posted 11 septembre 2013 at 15:14 | Permalien

    L’écrivain Miguel Cabezas, présent dans la foule, retrace les dernières secondes de vie de Víctor Jara [1932-1973] :

     » On amena Victor et on lui ordonna de mettre les mains sur la table. Dans celles de l’officier, une hache apparut. D’un coup sec il coupa les doigts de la main gauche, puis d’un autre coup, ceux de la main droite. On entendit les doigts tomber sur le sol en bois.
    Le corps de Victor s’écroula lourdement. On entendit le hurlement collectif de 6000 détenus. L’officier se précipita sur le corps du chanteur-guitariste en criant :  » Chante maintenant pour ta putain de mère « , et il continua à le rouer de coups.
    Tout d’un coup Victor essaya péniblement de se lever et comme un somnambule, se dirigea vers les gradins, ses pas mal assurés, et l’on entendit sa voix qui nous interpellait : « On va faire plaisir au commandant. »
    Levant ses mains dégoulinantes de sang, d’une voix angoissée, il commença à chanter l’hymne de l’Unité populaire, que tout le monde reprit en chœur :

    Desde el hondo crisol de la patria
    se levanta el clamor popular,
    ya se anuncia la nueva alborada,
    todo Chile comienza a cantar.

    Recordando al soldado valiente
    cuyo ejemplo lo hiciera inmortal,
    enfrentemos primero a la muerte,
    traicionar a la patria jamás.

    Venceremos, venceremos,
    mil cadenas habrá que romper,
    venceremos, venceremos,
    la miseria (al fascismo) sabremos vencer.

    Campesinos, soldados, mineros,
    la mujer de la patria también,
    estudiantes, empleados y obreros,
    cumpliremos con nuestro deber.

    Sembraremos las tierras de gloria,
    socialista será el porvenir,
    todos juntos haremos la historia,
    a cumplir, a cumplir, a cumplir.

    C’en était trop pour les militaires ; on tira une rafale, et Victor se plia en avant.

    D’autres rafales se firent entendre, destinées celles-là à ceux qui avaient chanté avec Victor.

    Il y eut un véritable écroulement de corps, tombant criblés de balles. Les cris des blessés étaient épouvantables.
    Mais Victor ne les entendait pas.

    Il était mort… « 

  14. Filoche
    Posted 11 septembre 2013 at 18:09 | Permalien

    Ce texte sur l’assassinat de victor jara fut lu par michel piccoli a un meeting de soutien a la LCR en 1973 au palais des sports devant cinq mille personnes un peu avant que gorges moustaki n’y chante,
    un long silence accueilli cette lecture que l’acteur eut du mal a terminer

  15. Sprlmvitch....
    Posted 11 septembre 2013 at 21:18 | Permalien

    Je viens d’entendre une trés bonne nouvelle sur FRANCE INTER vers 19h50…
    En 2012 l’absentéïsme des cadres a augmenté de 18%…Je dis bien dix-huit pour cent…par rapport à 2011…
    La fraction dominée de la classe dominante est entrain de « souffrir » et leur syndicat collabo signe presque toutes les saloperies du MEDEF et du gouvernement…

  16. Henri Varol
    Posted 12 septembre 2013 at 17:09 | Permalien

    5000 .. ça représentait moins de 1/10 000 ieme de la population quoi …

    normal c’était un inconnu avant de disparaître

  17. Gilbert Duroux
    Posted 12 septembre 2013 at 17:09 | Permalien

    Pour illustrer le texte proposé par Dominique Babouot et commenté par Gérard, cette très belle chanson de Julos Beaucarne :
    http://www.youtube.com/watch?v=ofdnUcu-_3c.

  18. Posted 12 septembre 2013 at 19:16 | Permalien

    5127 signataires sur 85 000 votants lors du congres de Toulouse, et 55 000 votants lors de la convention socialiste de juin 2013 sur l’Europe.
    il y a eu 12 800 voix pour la motion 3 qui soutient, et presque autant pour la motion 4 dont une partie soutient, et une petite partie d’UMA qui était motion 1 (majorité)
    donc c’est une action militante lente et progressive, il y a place pour collecter encore beaucoup de signataires

  19. Rêveur
    Posted 12 septembre 2013 at 21:03 | Permalien

    Première fois que j’entends parler de cette sombre histoire. Me sens tout petit. Il avait de l’élégance à revendre le sieur Jara.

    L »élégance d’être nègre, peut-être bien.

    Jacques Brel,

     » Bien sûr nos miroirs sont intègres
    Ni le courage d’être juif
    Ni l’élégance d’être nègre
    On se croit mèche on n’est que suif
    Et tous ces hommes qui sont nos frères
    Tellement qu’on n’est plus étonné
    Que par amour ils nous lacèrent
    Mais mais voir un ami pleurer. « 

  20. Rêveur
    Posted 12 septembre 2013 at 21:07 | Permalien

    Merci en tout cas à tous d’avoir relaté ce morceau d’histoire (dégueulasse mais à connaître), un « homme ça sonne fier »
    Dixit Charles Palant, citant Gorki.

     » http://www.dailymotion.com/video/xr63bc_charles-palant-au-plateau-des-glieres-2012_news  »
    (vers 15’15).

    Victor Jara sonnait sacrément fier.

  21. Rêveur
    Posted 12 septembre 2013 at 21:11 | Permalien

    Pour la chanson de Jacques Brel, admirablement reprise par Arno, c’est ici,
    http://www.youtube.com/watch?v=xrxJIgu1L-Q

    Et la jeune génération n’est pas en reste, suffit de voir Stromae et son morceau, « formidable »
    youtube.com/watch?v=S_xH7noaqTA

  22. Gilbert Duroux
    Posted 13 septembre 2013 at 2:21 | Permalien

    @ Rêveur
    Le rapport avec l’anniversaire du coup d’état de Pinochet ?

  23. Posted 13 septembre 2013 at 6:38 | Permalien

    « papaoutes tesoupapa » n’est ps mal non plus, maestro

  24. Rêveur
    Posted 13 septembre 2013 at 8:29 | Permalien

    @ Gilbert,

    le rapport avec cet étron de pinochet, là, immédiatement il n’y en a pas. C’est juste des liens personnels que j’ai tissé, la fin de vie impressionnante de Jara me faisant pense à cette chanson de Brel reprise par Arno. Voià, je voulais m »arrêter là mais comme vos remarques touchent souvent juste (en tout ca chez moi), je me suis un peu creusé le ciboulot. Quel rapport, hein, pourquoi tu la ramènes ? Ah oui je sais, cette poésie aperèue sur une mur il y a quelques années. Et ça tombe bien, elle était dédiée à la « mort d’une canaille », Pinochet.

    A LA MUERTE DE UN CANALLA

    « Los canallas viven mucho, pero algún día se mueren

    Obituario con hurras

    Vamos a festejarlo
    vengan todos
    los inocentes
    los damnificados
    los que gritan de noche
    los que sueñan de dia
    los que sufren el cuerpo
    los que alojan fantasmas
    los que pisan descalzos
    los que blasfeman y arden
    los pobres congelados
    los que quieren a alguien
    los que nunca se olvidan
    vamos a festejarlo
    vengan todos
    el crápula se ha muerto
    se acabó el alma negra
    el ládron el cochino se acabó
    para siempre
    hurra
    que vengan todos
    vamos a festejarlo
    a no decir la muerte siempre lo borra todo
    todo lo purifica
    cualquier día la muerte no borra nada
    quedan siempre las cicatrices
    hurra
    murió el cretino
    vamos a festejarlo
    a no llorar de vicio
    que lloren sus iguales
    y se traguen sus lágrimas
    se acabó el monstruo prócer
    se acabó para siempre
    vamos a festejarlo
    a no ponermos tibios
    a no creer que éste es un muerto cualquiera
    vamos a festejarlo
    a no volvernos flojos
    a no olvidar que éste
    es un muerto de mierda

    Mario Benedetti 

  25. lionel mutzenberg
    Posted 13 septembre 2013 at 9:25 | Permalien

     » Ce qui est bon pour les entreprise sera bon pour les ménages ! » Cela ne vous rappelle rien ?
    Et bien, Chritian Ecker, du parti socialiste d’après Epinay, rapporteur du bugdget de l’assemblée nationale, vient de ressortir du congélateur ces paroles fortes, pleines de bons sens libéral,et social, bien évidemment, qui firent le bonheur des précédents gouvernements « socialistes, » et des français.
    Le changement, il n’est pas pour demain, le changement… c’est hier !
    Mais comment allons nous pouvoir virer ces malfaisants avant 2017, ils sont en train de liquider ce que Nicolas Sarkozy n’a pas eu le temps de faire, avec son UMP/NC, en dix années !

  26. lionel mutzenberg
    Posted 13 septembre 2013 at 16:03 | Permalien

    Tout à fait ! On n’aurait dû s »abstenir en 2012 et favoriser le front national !
    Dis, des bonnes idées comme celle-là, tu en a d’autres ?

  27. Posted 14 septembre 2013 at 0:47 | Permalien

    Merci Monsieur Filoche,

    L’occasion de rappeler que le Chili fut le laboratoire expérimental des thèses de Friedman le père des Chicago-Boys décrites dans leur application dans le doc « La stratégie du choc » de Naomi Klein (voir youtub et livre). Ce sont elles qui nous pillent en Europe actuellement.

    Je fais de la théorie de Galois … (clin d’oeil à un passage sur Evariste Galois dans votre texte avec un collègue que je connais).

    Si au moins vous pouviez être entendu !
    Je désespère et vois le chaos s’installer sans savoir quoi faire de plus qu’alerter, expliquer et informer. Nous allons dans le mur.

    Que les gens de bien se lèvent ! cdt Annick Valibouze

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