Le Guen, Borgel, Camba, Valls le « quarteron » veut il prendre le parti à la hussarde ? de la Mnef lambertisée à l’alliance avec l’ultra droitier du PS Valls – par Stéphane Alliés dans Médiapart

Le Guen, de la Mnef lambertiste à l’alliance avec Valls

27 juin 2014 |  Par Stéphane Alliès

Jean-Marie Le Guen peut-il rester au gouvernement ? Le secrétaire d’État aux relations avec le parlement est une pièce essentielle dans le dispositif de Manuel Valls, tout comme Jean-Christophe Cambadélis. Ces trois-là se connaissent depuis presque quarante ans. Ils n’ont cessé de se rapprocher au gré des intrigues étudiantes et des congrès socialistes.

 

Épinglé par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (lire notre enquête), Jean-Marie Le Guen est aujourd’hui en difficulté. Alors qu’on lui reproche d’avoir sous-évalué son patrimoine de 700 000 euros, la situation du secrétaire d’État aux relations avec le parlement porte un mauvais coup à la majorité et à son chef, Manuel Valls. Après l’affaire Cahuzac, un ministre du budget convaincu de fraude fiscale, puis l’affaire Aquilino Morelle, un conseiller élyséen influent pris en conflit d’intérêts avec les laboratoires pharmaceutiques, c’est un nouveau coup dur pour l’un des plus ardents soutiers du pouvoir socialiste. Il concerne une nouvelle fois le rapport à l’argent.

 

Le Guen est le seul réel choix de Manuel Valls dans le gouvernement formé au lendemain des municipales. Jusqu’ici, François Hollande s’était tenu à distance du premier cercle des apparatchiks strausskahniens, comme de l’agence Euro-RSCG. Mais face à la situation politique catastrophique, et après une telle déroute électorale, le président pense ne pas avoir d’autre choix que de promouvoir son ministre de l’intérieur. Et celui-ci demande que l’un de ses proches, le député Jean-Jacques Urvoas, le remplace Place Beauvau. Refus élyséen : un compromis se fera sur Bernard Cazeneuve. Valls fait alors une nouvelle requête.

Le secrétaire d’État aux relations avec le parlement doit être quelqu’un qu’il connaît bien et qui prolonge le retour d’autorité qu’il entend imprimer sur une majorité qu’il veut refaçonner. Ce sera Jean-Marie Le Guen, qui avait été le responsable des questions de santé dans l’équipe de campagne de Hollande. Dans le même temps, Harlem Désir est exfiltré de la direction du PS pour un sous-maroquin aux affaires européennes. Seul candidat, Jean-Christophe Cambadélis s’installe au premier étage du siège de Solférino, secondé par le député Christophe Borgel et quelques proches de Manuel Valls (le nouveau porte-parole, son suppléant Carlos Da Silva, et le sénateur Luc Carvounas, responsables des relations extérieures du parti).

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En vingt-quatre heures, Manuel Valls a su construire un dispositif réduit, mais avec les bonnes personnes aux postes cruciaux. Pas majoritaire au sein du PS, il se révèle ainsi capable d’en prendre le contrôle pour lui imposer un aggiornamento (lire ici), comme on s’empare d’une vulgaire AG de fac à l’Unef.

Pièce essentielle de ce dispositif, Jean-Marie Le Guen s’impose vite. Brutal, il est devenu la bête noire des députés PS dissidents, qu’il traite tour à tour de « soi-disant socialistes » ou de « gauchistes ». Sur la forme, il incarne au parlement, jusqu’à la caricature, le ton martial du premier ministre – Le Guen, va souvent beaucoup plus loin que son mentor, qui sait au moins y mettre les formes. Avant le vote du 29 avril sur la trajectoire budgétaire, il a longuement fait pression sur de nombreux députés tangeants.

« Il m’a appelé, ça a duré 45 minutes, lui a parlé 44 minutes ! » raconte un élu, le jour du vote de confiance sur la déclaration de politique générale de Valls. « Le Guen, c’est le candidat qui fait du porte-à-porte et dont tu dis : “Ouf, heureusement qu’il est passé, j’ai failli voter pour lui” », dit un autre. « C’est quand même un mec qui, au bout de cinq minutes de discussion, peut menacer de vous péter la gueule… », soupire un dirigeant du parti, quand un député écolo jure l’avoir vu dans les coulisses du Palais-Bourbon saisir au collet l’un des hésitants socialistes.

Lors des débats sur le budget à l’assemblée, Le Guen joue les vigies, l’œil braqué sur l’hémicycle, pour s’assurer que les “frondeurs” sont bien minoritaires. Et il déclenche des suspensions de séance pour tenter de discipliner les récalcitrants. La stratégie n’est pas toujours payante. Le 29 avril, 41 députés PS se sont abstenus, du jamais-vu. Faute de débats, les réunions du groupe PS à l’assemblée se vident un peu plus chaque mardi. À celles des Verts, Le Guen a carrément été interdit de présence.

De la prise de la Mnef à la conquête jospinienne du PS

Sur le fond, il applique et partage à la perfection son souhait de « dépassement de la gauche ». « Il théorise en permanence le post-socialisme », s’amusait, il y a quelques mois, Emmanuel Maurel, qui ne cachait pas pour autant avoir plaisir à se disputer avec Le Guen. Les partenaires de la gauche ne sont pas franchement la tasse de thé du secrétaire d’État. Il a passé toute l’avant-campagne municipale à tenter de dissuader Anne Hidalgo de s’allier avec les communistes dès le premier tour.

Cette même Hidalgo derrière laquelle il s’est finalement rangé, après avoir entretenu l’illusion de se présenter face à elle, lors d’une primaire qui n’a pas eu lieu. Comme il s’était préparé à concourir face à Bertrand Delanoë, à la fin des années 1990, avant d’en être empêché par le scandale de la Mnef (où il a été mis en cause avant de bénéficier d’un non-lieu).

À cette époque, Jean-Marie Le Guen est rattrapé par son passé militant. Et par ses alliances nouées vingt ans plus tôt avec une partie de ces « gauchistes » français qu’il abhorre tant désormais. Au mitan des années 1970, le jeune médecin mitterrandien est le chef des Jeunesses socialistes (alors sous l’autorité d’Edith Cresson, secrétaire national à la jeunesse du PS). La gauche anticommuniste est en plein émiettement, après la rupture du programme commun avec le PCF, en 1977, et le jeune Le Guen a pour mission de faire converger l’Organisation communiste internationale (OCI) des trotskystes lambertistes et le PS de Mitterrand. Pour ce faire, il va nouer une relation intime avec le nouveau chef de file des étudiants lambertistes, Jean-Christophe Cambadélis, dit Kostas.

Le camarade Kostas vient de remplacer Charles Berg, sombre bureaucrate exclu (et devenu le volubile producteur de cinéma Jacques Kirsner), à la tête du « secteur jeune » des « lambertos ». « Ce qui était effrayant chez Berg est devenu ludique et pour tout dire séduisant avec Jean-Christophe », résumait Jean-Marie Le Guen dans les colonnes du Monde, à l’occasion d’une remarquable saga sur la Mnef lamberto-mitterrandienne, publiée en 1999 (Histoire d’une génération, lire ici, ici et ici).

Ensemble, Le Guen et Cambadélis vont réunifier l’Unef non-communiste, sur le dos des trotskystes étudiants de la LCR, alors emmenés par Julien Dray. Le « deal » est passé au milieu de l’hiver 1978, dans le bureau d’André Bergeron (secrétaire général de FO), en présence de Pierre Lambert. Ce « Yalta étudiant » débouchera sur le congrès de Nanterre en 1980 et la création de l’Unef-id, puis, dans la foulée, la prise de la Mnef, débarrassée de la concurrence interne des chevènementistes du Cérès et des communistes. Suite logique de l’alliance : l’OCI soutient Mitterrand dès le premier tour de la présidentielle de 1981, et les militants de l’Unef-Id font la campagne. Lors de la fête de la victoire, à la Bastille, le service d’ordre est assuré par les lambertistes, et Cambadélis s’exprime à la tribune.

Jean-Marie Le Guen, en 1989.
Pour Jean-Marie Le Guen, c’est un long compagnonnage politique qui s’engage avec « Camba », qu’il estime alors être le « leader d’une génération ». À la Mnef, ils sont les deux chefs du conseil d’administration, mais aussi des employés fort bien rémunérés. Le Guen occupera les postes de directeur médical de la mutuelle de 1982 à 1993, puis de conseiller stratégique jusqu’en 1997 (son salaire est de 25 000 francs par mois en 1982, ainsi que le révèle, en 1982, un rapport de la Cour des comptes enterré par le pouvoir), avant d’être élu député du XIIIe arrondissement.

Au cours de leur instruction de l’affaire de la Mnef, écrit Le Monde, « chaque tiroir ouvert par les juges laisse apparaître, au choix, un ami de Jean-Christophe Cambadélis ou un proche de Jean-Marie Le Guen ». Des deux leaders politiques de la Mnef, seul Cambadélis écopera d’une sanction judiciaire (six mois de prison avec sursis et 20 000 euros d’amende), pour recel d’abus de confiance.

Les deux hommes vont également manœuvrer ensemble dans l’appareil du PS, après la démission de l’OCI de Cambadélis, en 1986. Kostas rejoint alors le parti socialiste avec plus de 300 cadres lambertistes du « secteur étudiant ». Le Guen et Cambadélis vont faire la paire, l’un pour prendre la fédération de Paris (en 1987), l’autre pour devenir député du XIXe arrondissement (sans cesse réélus depuis). Ensemble, ils sont “mitterrandistes tendance Jospin”, lui aussi un ancien de l’OCI.

Au fameux et tumultueux congrès de Rennes, en 1990, avec les rocardiens, ils organiseront la salle délétère et les huées à l’encontre de Laurent Fabius. Puis ils s’attelleront à parfaire la “synthèse jospinienne” alors initiée, réconciliant première et deuxième gauche. Ils se rapprochent du chef des jeunes rocardiens d’alors, Manuel Valls, qu’ils connaissent depuis l’Unef du début des années 1980, et qui est aussi administrateur de la Mnef. C’est à ce moment surtout que se constitue le premier cercle du nouvel espoir de la deuxième gauche, Dominique Strauss-Kahn. Si ce dernier sera battu par Henri Emmanuelli pour succéder à un Michel Rocard démissionné après la déroute des européennes de 1994, il sera, trois ans plus tard, le ministre star de la « dream team » du gouvernement Jospin. Avant d’en démissionner, suite à sa mise en examen dans le dossier de la Mnef.

Une fois le scandale dissipé, Cambadélis et Le Guen sont désormais les premiers lieutenants de DSK. C’étaient déjà eux qui parlaient à la presse lors du congrès de Brest en 1997, attisant la rivalité gouvernementale avec la ministre du travail, Martine Aubry. Après le 21 avril 2002, ce sont encore eux qui accompagnent “Strauss” dans sa marche vers la primaire à la candidature présidentielle de 2007 (où il sera battu avec Laurent Fabius par Ségolène Royal).

Toujours ensemble, Le Guen et Cambadélis noueront et organiseront ensuite la nouvelle alliance, dite des « reconstructeurs », avec Martine Aubry et Laurent Fabius, puis Bertrand Delanoë et l’aile gauche de Benoît Hamon, leur permettant d’emporter in extremis le congrès de Reims en 2008 (face à Ségolène Royal). Ce sont enfin eux qui prépareront le « pacte de Marrakech », voulant qu’Aubry soutienne DSK à la primaire de 2011. Tout roulait à merveille, jusqu’à un petit matin blême new-yorkais.

Le Guen et Cambadélis seront parmi les plus ardents défenseurs de leur champion déchu après l’affaire du Sofitel. Tous deux débitent le même élément de langage, étrange pour qui le connaît aussi bien qu’eux : « Ça ne ressemble pas à Dominique » (lire ici et ici). Le Guen va même plus loin et affirme que « l’affaire n’est pas crédible. Il peut y avoir des circonstances, il peut y avoir des hallucinations ». Francs-tireurs au service de “Strauss”, ils tirent là leurs dernières cartouches, avant de rester quelques temps dans l’ombre (Camba n’obtient pas le PS et se voit préférer Harlem Désir, Le Guen n’obtient pas le ministère de la santé auquel il postulait) et de revenir avec Manuel Valls.

Le Guen, de la Mnef lambertiste à l’alliance avec Valls

27 juin 2014 |  Par Stéphane Alliès

Les mêmes étaient déjà montés au créneau lors de la chute de Ben Ali, pour relativiser les propos antérieurs du directeur du FMI sur le « modèle tunisien » à suivre. « Dominique ne parle assurément pas de modèle politique, mais de modèle économique. Et il a bien raison d’affirmer que les éléments de croissance ne sont pas tout », rétorque alors à Mediapart Jean-Christophe Cambadélis. Sitôt le Raïs tombé, Jean-Marie Le Guen défend, lui aussi, a posteriori, DSK, interrogé par Mediapart : « Dominique aurait dû faire un bras d’honneur à Ben Ali, alors que le régime est reconnu par l’ONU et donc à ce titre membre du FMI ? Et puis quoi ?! Il parlait d’économie, et personne n’a jamais dit le contraire sur ce modèle tunisien. Il pensait à un modèle économique plus ouvert, qui permet la création d’une classe moyenne, avec un système éducatif très développé. »

Les duettistes vont également, à plusieurs reprises, afficher leur soutien à Laurent Gbagbo, malgré sa mise au ban de l’Internationale socialiste et la rupture des liens du PS français avec le parti socialiste ivoirien. En 2008, Jean-Marie Le Guen se rend avec Jack Lang auprès du président ivoirien, allant jusqu’à s’afficher au milieu de la nuit en boîte, à Abidjan. Il déclare à son retour à Mediapart avoir été « impressionné par la dimension humaine, profonde et solide du président Gbagbo ». Puis, c’est avec Cambadélis qu’il y retourne, en octobre 2011, en pleine campagne électorale ivoirienne (lire ici).

À chaque fois, François Hollande est embarrassé et ne se prive pas de le faire savoir, comme premier secrétaire du PS en fin de règne ou candidat à la présidentielle tout juste investi. « Les déclarations qui ont été faites à Abidjan n’engagent que leurs auteurs », déclare-t-il à Mediapart en avril 2008, insistant sur « les zones d’ombre du pouvoir, de la partition et du rapport avec les opposants, qui ont expliqué le souhait du PS de ne pas maintenir ses liens avec Gbagbo. » En janvier 2012, le candidat à la présidentielle Hollande doit à nouveau se distancier, dans un entretien aux Inrockuptibles : « Je n’ai pas compris pourquoi tels ou tels socialistes sont allés rendre visite à Gbagbo pendant la campagne. (…) Ils auraient dû se caler sur la position que j’avais moi-même fixée en 2004 : Gbagbo est infréquentable. Ça aurait évité quelques malentendus. »

Jean-Marie Le Guen s’est peu à peu affirmé dans les années 2000, comme Valls, comme un soliste dans les instances nationales du PS. Il aime jouer sa partition, devant les caméras. Et quand Martine Aubry propose à Valls de quitter le parti s’il ne s’y retrouve pas, il est l’un des rares à prendre sa défense.

Jean-Marie Le Guen partage les aspirations individualistes et singulières de Manuel Valls lors de certains votes dans l’hémicycle. Il ne suit pas, par exemple, la position du parti sur la reconnaissance de la Palestine (et signe une pétition d’élus lancée par l’UMP Claude Goasguen), quand Valls vote en solo et « en conscience » l’interdiction du voile intégral proposée par la droite, malgré la position commune du reste du groupe PS, qui préfère l’abstention.

Par Stéphane Alliès

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Par Lénaïg Bredoux et Ludovic Lamant

Tous deux marginalisés à la droite du parti, Valls et Le Guen signeront ensemble, en octobre 2010, une tribune se prononçant pour la mise en œuvre de la TVA sociale, appelant à « amorcer un véritable big bang fiscal, ne s’interdire aucun tabou et interroger toutes les facettes de notre système fiscal, y compris la TVA ». Briseurs de tabous autoproclamés, ulcérant l’opposition socialiste de l’époque, les voici désormais en position d’influer sur l’avenir du socialisme français. Depuis qu’il est devenu secrétaire d’État, Jean-Marie Le Guen est devenu un bras armé de Manuel Valls. Tout juste nommé, aux journalistes qui lui demandent si François Hollande pourra être candidat en 2017, il se contente de répondre : « C’est une question qui se posera. » Mais c’est d’abord celle de son maintien en poste qui est désormais posée.

23 Commentaires

  1. Ignace
    Posted 27 juin 2014 at 18:55 | Permalien

    Ça y est : le P$ a viré Daniel Mermet et La bas si j’y suis. Sarko en rêvait, un socialiste l’a fait. Ça va encore pleurnicher au BN.

  2. bugsy
    Posted 27 juin 2014 at 19:14 | Permalien

    Petit rappel

    Le 5 novembre 1999, le quotidien « Libération » met en cause deux des dirigeants de la MNEF dans une affaire de vente de frégates militaires à Taïwan, déjà au centre du scandale Elf. « A l’instar de Deviers-Joncour, écrit le quotidien, certains hommes de la MNEF ont aussi mouillé leur chemise en faveur des marchands d’armes ». Des accusations reprises par Christine Deviers-Joncour elle-même.

    En cause, une association curieuse, les Amitiés France-Taïwan, qui est au cœur de cette interrogation. Les liens de cette association loi de 1901 avec la Mnef sont en effet étroits : Jean-Marie Le Guen, député PS de Paris et inamovible salarié de la mutuelle étudiante, en a été le vice-président, Olivier Spithakis, ancien patron de la Mnef (qui fut incarcéré), en était le trésorier et l’association a été domiciliée un temps rue Tiphaine, dans le XVe arrondissement de Paris, dans des locaux appartenant à la mutuelle. (L’Express)…

    Certains observateurs n’ont pas manqué de remarquer que l’association des Amitiés franco-taïwanaise est née le 19 septembre 1991, quelques semaines à peine après la fameuse vente par la France de six frégates Lafayette à Taïwan. Un contrat faramineux qui a généré des centaines de millions de francs de commissions. Or, selon Christine Deviers-Joncour, l’ancienne compagne de Roland Dumas, précisément mise en examen pour avoir perçu une partie de ces dessous-de-table, les Amitiés France-Taïwan «auraient eu un rôle très actif dans la deuxième phase du marché».

    Il est vrai que la composition politiquement très ciblée de l’association est plutôt étrange. Outre Le Guen et Spithakis, on y trouve le très mitterrandien milliardaire Pierre Bergé, patron d’Yves Saint Laurent (qui hébergera, un temps, les Amitiés dans les locaux du couturier) et Jacques Cresson (époux de la Première ministre Édith Cresson, celle précisément qui a débloqué la vente des frégates à Taïwan).

  3. bugsy
    Posted 27 juin 2014 at 19:18 | Permalien

    Autre rappel

    Quand le député PS Jean-Marie Le Guen et candidat aux municipales à Paris parle comme Pierre Gattaz contre le code du travail ! Qu’en pense Anne Hidalgo ?

    http://www.alexis-corbiere.com/index.php/post/2014/02/20/Quand-le-d%C3%A9put%C3%A9-PS-Jean-Marie-Le-Guen-et-candidat-aux-municipales-%C3%A0-Paris-parle-comme-Pierre-Gattaz-contre-le-code-du-travail-!-Qu%E2%80%99en-pense-Anne-Hidalgo

  4. Dominique Babouot
    Posted 27 juin 2014 at 20:49 | Permalien

    Merci à Gérard Filoche d’avoir retranscrit cet article publié dans le monde.
    Effectivement il est bien de rappeler le parcours politique de ces anciens trotskystes de la branche lambertiste qui semblent d’ailleurs avoir fait le grand écart puisqu’on les retrouve à l’aile droite du ps, contrairement à d’anciens membres de la lcr comme Gérard Filoche qui malgré leur adhésion au ps ne se sont pas tant éloignés de leurs militantisme de jeunesse!
    Le souvenir que j’ai de ce courant trotskyste est extrêmement précis.
    J’étais à l’université Paris-Sud Orsay après 68 et j’avais rejoins l’unef à l’époque qui était dirigée par les militants jeunesses de l’OCI, l’alliance des jeunes pour le socialisme (AJS). Cette organisation était particulièrement violente, sectaire et habituée des « magouilles » d’assemblées générales. Ils luttaient pour le contrôle de l’union des étudiants de France avec ce qu’ils appelaient les stals regroupés dans une structure appelée UNEF Renouveau ou se trouvaient les communistes et l’aile gauche du ps d’alors le ceres animé par Jean-Pierre Chevènement.
    Je me souviens aussi que l’AJS et l’OCI de l’époque dénonçait le programme commun signé en 1972 entre le pcf et le nouveau parti socialiste qu’il considérait comme une « trahison des staliniens ».
    j’avais d’ailleurs pour cette raison et parce que j’étais écœuré par leur comportement décidé de rejoindre l’unef renouveau puis plus tard l’uec et le pcf.
    Ce n’est que bien plus tard, lorsque le pcf avait rompu le programme commun et l’unité de la gauche avant 1981 que les « camarades trotskystes » avaient brutalement redécouvert que le front unique ouvrier pouvait avoir une application dans le soutien à Miterrand alors qu’ils disaient le contraire dans les années 70-73.
    Ceci étant d’autant plus curieux puisqu’ils firent plus que cela (le fuo) en décidant de rejoindre le parti social-démocrate qui avait cessé d’être social-traitre!

    Certains affirment que cette organisation fut créée en 1947 avec des fonds de la CIA, peut n’être n’ont-ils pas tort, on retrouve en tout cas beaucoup de ces membres à l’époque à la tète du syndicat FO qui reçut comme chacun sait des fonds du syndicat américain AFL CIO qu’on accuse plus ou moins d’avoir été infiltré par les services d’espionnage du gouvernement américain!

  5. Posted 27 juin 2014 at 22:31 | Permalien

    « Le premier qui bouge, c’est une balle dans le genou. Ça calmera les autres. » Une phrase signée Le Guen à propos de ses collègues députés PS. Un sens aigu de la fraternité, du dialogue et de l’écoute patiente des opinions divergentes…

    Par ailleurs on apprend que monseigneur n’a pas déclaré tous ses châteaux. Nous ne sommes pas de la même classe, c’est sûr, et c’est bien pour cela que l’on ne m’y prendra plus jamais à voter pour not’ maître.

    Je préfère promener sa tête au bout d’une pique en version moderne : le condamner au RSA à vie après confiscation de tous ses biens, avoirs et revenus.

  6. Posted 27 juin 2014 at 22:46 | Permalien

    Ça me fait penser que mon dernier billet cause des relations entre la gauche paysanne et le PS. Un commentateur en dit que « le rappel historique est impitoyable ». C’est ici :

    http://partageux.blogspot.fr/2014/06/au-secours-papa-jai-vu-un-socialiste.html

  7. Posted 27 juin 2014 at 22:55 | Permalien

    Si « à la shlague » veut dire, pr éffraction, alors ils l’ont déjà pris à la shlague depuis 1997 lorsque Jospin (part ailleurs dernier gouvernant socialiste) à eu le malheur de laisser le partis à Hollande).
    Le plus édifiant était 2006 2007, lorsque les amis d’Hollande et Sarkozy promouvait Royal pour l’abattre en Janvier 2007.

    Hollande, c’est la continuité de Mittérand en plus vicelard. Il peut même s’associer avec Chirac et Sarkozy dans une sorte de mafia de voix.

    Pierre Carles avait bien résumé la fausse promotion poussive que les chiens de garde faisait pour D.S.K. (à fin de l’abbatre ensuite). Pendant ce temps Hollande était en embuscade, et pendant 10 ans, ses seuls aliés (ses vrais alies, ont éta Satkozy Chirac Valls Cahuzac, Royal et Montebourg – Les autres n’étant choisis que pour leures capacité d’aller à la soupe). Comme Sarkozy, Hollande ne choisis que des toutous dociles, voir vendus (le cas de Cahuzac).

    Jospin a peut-être fait des conneries (entre choses très biens, et je ne suis pas sûre qu’on puisse lui faire des reproche aussi directs qu’aux autres) mais contrairement à Hollande, lui ne les a pas calculés pour se servir.

  8. Nemo
    Posted 28 juin 2014 at 7:16 | Permalien

    Nouvelle idée géniale du gouvernement, pour réagir à la hausse du chômage sans doute: augmenter la taxe sur les nuitées d’hôtel … Jean paul Huchon double la mise en ile de france, estimant que le tourisme n’est pas une bonne chose pour sa région peut être…
    Au rythme où ça va, seule une taxe sur les chômeurs serait vraiment rentable, tant ils augmentent. Il est regrettable de constater que nos députés sont capables de débattre 2 ou 3 jours de suite pour le mariage pour tous, mais pas pour réfléchir à de nouvelles mesures de lutte contre le chômage. C’est tellement plus facile d’augmenter les taxes que de faire de vraies réformes facilitant l’accès à l’emploi : assouplissement drastique du code du travail, baisse de la fiscalité du capital et des ménages, baisse du cout du travail, etc…Comme le disait Pascal Lamy, socialiste, il est temps d’oser des solutions inédites au vu de la gravité de la situation. Mieux vaut une situation où on perd plus facilement son emploi mais on en retrouve facilement un, qu’une situation où tout est bloqué, rigide, parce que les employeurs n’osent pas embaucher.

  9. Posted 28 juin 2014 at 8:40 | Permalien

    @ Nemo

    Comme je bosse tout seul pour ma propre crémerie je voudrais te rappeler un truc de base. On n’embauche jamais parce qu’on ose embaucher mais parce qu’on a un carnet de commande. Le carnet de commande est l’unique raison qui fait qu’on embauche ou pas. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un, quelle que soit sa timidité supposée, qui a embauché pour une autre raison que ce carnet de commande. Jamais.

    Dans mon secteur d’activité le climat est à la fermeture massive parce que les commandes, on en a de moins en moins, alors que l’offre est d’une abondance délirante.

  10. Nemo
    Posted 28 juin 2014 at 9:15 | Permalien

    Tu prends le pb à l’envers : quand on embauche, c’est qu’on a une nécessité d’embaucher, oui.
    Mais quand on embauche pas, alors qu’on pourrait le faire, c’est pour des raisons d’environnement législatif, on embauche qu’en dernier recours, quand on ne peut vraiment pas faire autrement.

  11. rêveur
    Posted 28 juin 2014 at 19:46 | Permalien

    « Mieux vaut une situation où on perd plus facilement son emploi mais on en retrouve facilement un, qu’une situation où tout est bloqué, rigide, parce que les employeurs n’osent pas embaucher… »

    Vulgate libérale assez courante mais qui n’est que ça … de la vulgate libérale sans d’études vraiment sourcée à la clé.

    Et puis, comment d’une situation où tout était possible, où il y avait du « jeu » dans les rouages économiques, bref une situation « idéale »… commenta-t-on pu la perdre… et nous retrouver dans une économie morose ?
    Comment le + peut il accoucher du – ? (tout était au beau fixe et paf la CRISE…).
    A moins que la situation de crise était déjà là, en latence. A moins que « le mythe » du plein emploi n’était vrai que pour les hommes, blancs, entre 25 et 65 ans… (cf. Incultures 5 de Gael Tanguy et Franck Lepage)

  12. Dominique Babouot
    Posted 28 juin 2014 at 21:53 | Permalien

    Eh oui il n’est pas question de mettre les sympathisants de l’ump et du fn au goulag, mais il y a limite à la décence!

    CHACUN CHEZ SOI!

    On ne débat pas sérieusement avec la droite et l’extrème-droite, on les combat!

    Chacun chez soi, je le répète et ce sont les électeurs qui jugent!

  13. rêveur
    Posted 28 juin 2014 at 22:10 | Permalien

    Pas la peine de débattre avec des « libéraux » tatcheriens…

    Ces – mauvaises – solutions ont déjà fait leurs preuves (Chili de Pinochet, qui avait fait venir les économistes « de l’école de Chicago » , The Navigators, le film de Ken Loach (2001), les jours heureux, de Gilles perret)

    Nous sommes saturé-e-s de discours décadentistes, de real-politik, libéraux etc etc

    Ce serait trop demander d’avoir juste un petit espace de blog sans gloubiboulga de libéralisme économique (et pas du Adam Smith encore …). OUI CHACUN chez soi !!!
    Ca semble pas mal…

  14. Posted 28 juin 2014 at 22:43 | Permalien

    quand « on » embauche c’est pour faire du fric, quand « on » licencie c’est parce qu’on estime qu’on ne fait pas assez de fric

  15. rêveur
    Posted 28 juin 2014 at 23:54 | Permalien

    Ca a disparu alors je remets le lien

    https://nada-info.fr/site/

    avec (entres autres) Gilles Balbastre – co réalisateur des « nouveaux chiens de Garde »

    Le pourquoi du comment du média mainstream ambient. Bien sur, une autre info est possible, la preuve par Nada.

  16. Luc
    Posted 29 juin 2014 at 13:36 | Permalien

    Grâce à la politique catastrophique de Hollande, la France va, sûrement avant la fin de l’année, établir 2 nouveaux records.

    - 3,5 millions de chômeurs de catégorie A en Métropole.

    - 2000 milliards de dette.

  17. Posted 29 juin 2014 at 13:42 | Permalien

    oui, mais justement Hollande n’y est pour rien, c’est à 100 % la faute du patronat, et le malheur est que Hollande ne les combat pas…

  18. Luc
    Posted 29 juin 2014 at 14:07 | Permalien

    Les dernières prévision de croissance pour 2014 de l’INSEE.

    France : 0,7%
    Grande Bretagne 2,8 %
    Allemagne : 2,1%
    Espagne : 1,3%

    Même l’Espagne fait mieux que la France.

    Source
    L’Insee table sur une croissance limitée à 0,7 % en 2014
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/06/24/l-insee-table-sur-croissance-limitee-a-0-7-en-2014_4444350_3234.html

  19. Posted 29 juin 2014 at 16:09 | Permalien

    oui et les USA devissent de 2,9 % c’est le capitalisme ! c’est la faillite, vivement le socialisme !

  20. Luc
    Posted 29 juin 2014 at 16:34 | Permalien

    Il y a eu une vague de froid sans précédent aux états unis, avec des températures tombées à –37 C°, qui explique la baisse de la croissance au 1er trimestre.

    Pour l’ensemble de l’année 2014, les prévisions de croissance sont de 2% pour les USA.

    Sans vague de froid, la France va vers une croissance de 0,7%.

  21. Posted 29 juin 2014 at 16:36 | Permalien

    quelle stupidite, on a eu un hiver doux, et une croissance des dividendes sans fin, rien n’a été réparti

  22. Posted 29 juin 2014 at 18:57 | Permalien

    @ Tous
    Qu’elle soit fondée sur la dépense publique et la demande (vision keynésienne) ou sur l’abaissement du coût du travail et les prétendues réformes structurelles (vision néolibérale), la croissance en elle-même n’est aucunement un gage de progrès social…
    Solidairement.

  23. Gilbert Duroux
    Posted 29 juin 2014 at 20:25 | Permalien

    Pourquoi avoir censuré à deux reprises mon commentaire en réponse à Rêveur (15) portant sur la responsabilité des socialistes à propos de la question des médias ? Qu’est-ce que tu veux cacher sous le tapis ?

One Trackback

  1. Par soldat de métier le 31 octobre 2016 à 5:15

    Une frégate multimissions, à quoi ça sert ?…

    En se dotant des fameuses FREMM, la Marine nationale répond d’abord à un besoin de furtivité, mais également à la nécessité de disposer d’un bâtiment de guerre modulable et susceptible de s’adapter à différentes missions : Ainsi, les frégates multimiss…

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