Loi Macron : modification de l’article 2064 du code civil, la plus grande des contre-révolutions anti-code du travail

« Mon job n’est pas de protéger les emplois existants » disait Emmanuel Macron. Depuis 3 ans ce gouvernement développe délibérément le chômage de masse: 1 300 000 chômeurs de catégories A, B et C de plus en 3 ans !

Il travaille depuis l’ANI du 11 janvier et la loi du 14 juin 2013 à faciliter les licenciements : il a donné ordre aux 100 DIRECCTE réunies en juillet 2013 : « l’objectif est zéro refus d’homologation des plans sociaux »

Lors des licenciements, le droit du patron remplace celui du salarié : en cas de faillite, la loi Macron prévoit que la résidence principale du patron est protégée et pas celle du salarié. Des barèmes dont le niveau baisse (de 14 mois pour l’ANI à 6 mois pour Macron) visent à remplacer les libres décisions des juges prud’hommes. Au moment du licenciement c’est le patron qui devient protégé et non plus le licencié : le patron est garanti par les « barèmes » contre les sanctions des prud’hommes si ses licenciements sont boursiers, abusifs ou sans cause réelle et sérieuse. Et il est prévu que les prud’hommes seront remplacés peu à peu par des « commissions arbitrales » patronales.
Le contrat de travail était jusque là passé entre deux parties manifestement inégales. Il se caractérisait par un « lien de subordination juridique permanent » lequel engendrait, en faveur des salariés, des contreparties juridiques incarnées par le code du travail. Il s’agit dorénavant de passer à des contrats entre deux parties prétendument « égales » : puis de conforter la partie patronale, d’accroitre ses prérogatives.

Les nouveaux contrats « libres », individualisés de gré à gré, décidés par l’employeur au niveau de chaque entreprise, se substituent au droit collectif et aux accords collectifs de branche, interprofessionnels et au Code du travail. Toutes les récentes mesures dites de « rupture conventionnelle » de « volontariat », d’individualisation de la formation, des durées du travail, des temps de repos, de pénibilité, vont dans ce sens.

La loi Macron vise à remplacer le lien de subordination avec la contrepartie du code du travail, par un lien de « soumission librement consenti » sans contrepartie (« compliance without pressure » thème d’un colloque du Medef en mars 2011 à Paris). Ces nouveaux contrats de travail relèvent du code civil (pour ce faire, Macron modifie l’article 2064 du code civil et la loi annexe du 8 février 1995) : la relation de travail est remplacée par une relation commerciale, le statut de salarié devient type « auto-entrepreneur », les tâches sont « au sifflet » à « zéro heure » et la référence à un « ordre public social » ou à un « état de droit dans l’entreprise » disparait.

Tous les droits du Code du travail s’en trouvent écartés : durées légales et maxima du travail 35 h et 48 h, Smic, heures supplémentaires, cotisations sociales, protection santé, hygiène sécurité, représentants du personnel, inspection du travail, médecine du travail, prud’hommes… C’est la plus grande contre-révolution jamais imaginée et commencée à être mise en oeuvre depuis un siècle : le droit civil vise à remplacer le droit du travail.

 

25 Commentaires

  1. Mohamed
    Posted 31 mai 2015 at 13:01 | Permalien

    Le pire, c’est que cette contre révolution conservatrice économiquement scandaleuse est le fait d’un membre d’un gouvernement issu des rangs du PS même si lui n’est pas membre du PS. Je supporte de moins en moins d’être représenter par certain ministre de ce gouvernement! Macron qui participe à la libéralisation du monde du travail et des conditions de travail. NVB qui pose les jalons de la futur privatisation de l’éducation nationale, Rebsamen qui est là a stigmatisé les chômeurs tout cela sous le haut patronage de M.5% comme 1er Ministre! Je ne comprends plus rien! je suis au PS mais j’ai l’impression d’être dans un parti Ultra Libéral! Sans compté qu’au niveau internationale, les prises de positions sont contestables! Je me pose des questions! je ne comprends plus rien! Il faut absolument que les membres de la motion B continue de poser pour influé sur la politique du gouvernement car croyez moi au prochaine régionale, le PS va perdre, sans compter la perte en 2017. Je peux dire que pour la réforme du collège, les professeurs à la quasi unanimité ont décidés d’utilisés leurs droit de vote pour sanctionner le PS. En 2012, nous avons voté pour un projet socialiste qui avait vocation à répartir de façon équitable les richesses, nous avons voté pour un gouvernement qui aurait dû aller chercher l’argent dans les paradis fiscaux! Nous avons eu Macron, Rebsamen, NVB, Valls avec leurs ultra libéralisation qui ferait rougir Sarko et son équipe! Tout cela pour TAFTA! Le risque, c’est que je ne vote plus alors que je suis adhérant PS! pourquoi voté ce PS alors qu’il est a l’opposé de mes valeurs économiques!

  2. JEAN
    Posted 31 mai 2015 at 17:24 | Permalien

    Médecin du travail, je suis tout à fait d’accord avec votre analyse.
    Dans le même esprit les ministères de la santé et du travail s’attaquent à la Médecine du travail comme jamais auparavant, dépouillant les salariés d’un acquis social fondamental dans la protection de leur droit à travailler.
    Malheureusement trop souvent calomniée, décriée et rarement comprise, la notion d’aptitude qui depuis 1946 apporte une protection juridique aux salariés, opposable juridiquement aux employeurs et qui atteste de leur capacité à pouvoir travailler d’un point de vue médical, vient d’être purement et simplement abolie, sans aucune concertation avec les partenaires sociaux, à la plus grande satisfaction des employeurs!
    En effet, plus d’aptitude cela veut dire plus de contrainte juridique, morale et scientifique obligeant un employeur à maintenir en poste un salarié dont les capacités physiques ou psychiques ne seraient plus optimales.
    En nous interdisant de prononcer « l’aptitude du binôme santé vs travail », le projet Issindou-Fantoni consacre la discrimination des plus vulnérables car si nos « réserves » ne sont plus attachées à la notion juridique d’aptitude, elles ne font que mettre en évidence pour l’employeur que le salarié n’est plus en mesure, même provisoirement, d’accomplir les tâches prévues par son poste.
    De là à ce que l’employeur s’en saisisse pour justifier d’un licenciement pour incompatibilité avec les exigences du poste, il n’y a qu’un pas que plus rien ne peut juridiquement stopper!
    Du coup, nos ‘recommandations’ que le médecin du travail serait encore amené à rédiger, n’étant plus accompagnées du statut médical juridiquement protecteur de l’aptitude du salarié à effectuer un travail, deviennent automatiquement dangereuses pour lui et menace son maintien dans l’emploi, et a contrario aggrave la mise en péril de son emploi.
    A ce stade de l’analyse de ce projet (dont la philosophie consiste essentiellement à faciliter au maximum les licenciements sans risque juridique pour les employeurs), il ressort qu’il institue officiellement, la discrimination des plus vulnérables par l’action des médecins du travail qui en rédigeant des préconisations ne feront plus que révéler les faiblesses du salarié sans pouvoir imposer quoi que ce soit parallèlement, ce qui à ma connaissance constitue un délit pénal.
    L’une des propositions va même jusqu’à prévoir que le médecin du travail entre en contact avec les salariés en arrêt maladie, à la demande de l’employeur du salarié, au prétexte de la nécessité de lutter plus efficacement contre la désinsertion professionnelle (actuellement condamnable pour harcèlement).
    Si cette réforme passe, comment le salarié pourra-t-il encore se défendre au titre de la discrimination pour raison médicale puisque la seule personne en droit Français qui pouvait attester juridiquement de sa capacité médicale à effectuer un travail dans son entreprise se voit retirer ce droit.
    Nous sommes médecins et par conséquent les salariés qui nous consultent sont nos patients pour lesquels notre code de déontologie nous commande de servir leurs intérêts et le droit du travail concernant la santé au travail faisait de même jusqu’à présent.
    Avec cet horrible projet qui consacre l’eugénisme socio-médico-professionnel, notre exercice de bienveillance protectrice du droit au travail, du droit à la santé au travail pour chacun (et pas seulement les SMR), devient impossible et n’a plus aucun sens puisque plus rien de juridiquement contraignant ne sera possible pour « adapter la machine à l’Homme »…
    Mais que se passe-t-il au PS qui décidément tourne le dos à tous ses grands principes.
    Nous ne saurons faire de même …
    Bon courage malgré tout.

  3. Nemo
    Posted 31 mai 2015 at 22:21 | Permalien

    Toutes ces mesures vont dans le sens de la liberté, tout simplement. La loi Macron va dans le bon sens (mais pas assez loin, hélas), il est évident que l’évolution du code du travail, et de la société elle même, doit maintenant vers la liberté de chacun, car trop longtemps c’est l’égalité qui a été privilégiée, or cela a conduit à la confondre avec l’égalitarisme, vous vous voudriez une société aseptisée, dans laquelle tout le monde travaille le même nombre d’heures (le moins possible, bien entendu), avec le même salaire, ou il serait interdit à celui qui veut gagner plus en travaillant plus de le faire, où les salaires seraient plafonnés, etc…
    Moi ça ne me dérange pas d’avoir le choix entre le bus et le train pour aller de Paris à Toulouse ou Lyon, bien au contraire, et ça pourra permettre à ceux qui n’ont pas les moyens de prendre le train de voyager quand même (et ça fera peut être moins de monde dans les trains, ce qui rendra le voyage plus confortable)
    Quant au droit du licenciement, de la même manière que vous ne feriez pas décoller un avion sans savoir comment le faire atterrir, il est normal qu’un employeur sache à l’avance comment va se passer la rupture du contrat si elle a lieu, rien de choquant là-dedans…

  4. Posted 1 juin 2015 at 6:32 | Permalien

    2 juin, vote final de la loi Rebsamen qui amoindrit la représentation syndicale et fait reculer l’égalité homme-femme.
    16 juin, retour final de la loi Macron à l’Assemblée contre le Code du Travail et les Prud’hommes.
    21 juin, négociation finale dans le bunker du Medef contre les caisses complémentaires Agirc Arrco pour amener la retraite à 67 ans.
    Dommage que le CCN n’envisage aucune suite au 9 avril, et appelle… au départ en vacances, d’autant le FN, lui, profite de la vacance du mouvement social.
    Pourquoi la direction confédérale déclare forfait malgré les efforts intenses des militants CGT ?
    Tout le débat est là : « la CGT vieillit plus vite que moi ! » signe FILPAC CGT

  5. JEAN
    Posted 1 juin 2015 at 11:49 | Permalien

    vous connaissez ce vieil adage d’un sage bienveillant (abbé par sa foi):

    « entre le faible et le fort, le pauvre et le riche, la loi protège et la liberté opprime »

    comprendre cela c’est accéder à l’Humanisme …

    Si il s’agit de dire « chacun pour soi » au nom de la liberté alors c’est la loi du plus fort qui l’emporte! et cela n’a jamais créé de l’emploi mais des esclaves, dont la vocation est de se révolter …
    Décidément faut-il tout réapprendre à nos concitoyens!?

  6. Laurent
    Posted 1 juin 2015 at 15:15 | Permalien

    Bonjour Monsieur, je suis tombé je ne sais trop comment sur cet article de votre blog que j’ai beaucoup apprécié.

    Néanmoins, je m’interroge sur certaines critiques que vous apportez, au regard des deux versions adoptées par l’Assemblée (février) puis le Sénat (mai).

    Je n’ai trouvé la référence à la modification de l’article 2064 que dans le texte adopté par 49-3, mais non dans la version du Sénat.

    Quant au concept de « nouveau contrat » basé sur la libre négociation, je n’arrive pas à le retrouver, y compris dans le texte présenté en 1ère lecture. Vous serait-il possible d’indiquer précisément les articles en question, et s’ils feront (ou risquent de faire) partie du texte rédigé en CMP ?

    Merci d’avance pour vos précisions, bonne journée à vous.

    Cordialement,

    Laurent

  7. Laurent
    Posted 7 juin 2015 at 19:43 | Permalien

    Les vrais gens de gauche qui sont encore au PS (et qui militent eux) sont les faire valoir (je n’ose pas dire idiots utiles car j’y compte des amis que j’apprécie) de la politique extrêmement libérale menée par ce gouvernement social traitre.

    Plus vous mettrez de temps à vous en apercevoir, plus la situation se dégradera. Il n’y a aucune chance pour faire évoluer la politique de ce parti à gauche pour la bonne raison que Bayrou à appelé à voter Hollande. Ce message n’est-il pas clair ?

  8. Posted 8 juin 2015 at 9:30 | Permalien

    au fait vous faites quoi, vous, sans nous ? et que proposez vous ?

  9. PLS
    Posted 9 juin 2015 at 9:47 | Permalien

    Cher Gérard,

    Bien qu’étant le plus souvent d’accord avec vos remarques et vos propositions de fond, je crains que vos remarques au sujet de ce point de la loi Macron soient erronées. Les modifications des articles 2064 du Code civil et 24 de la loi de 95 ont pour objet d’ouvrir plus largement les possibilités de recourir aux modes alternatifs de règlement des conflits (procédure participative et médiation conventionnelle), mais ne changent pas la nature du contrat de travail.

    Si ces procédures alternatives de règlement des conflits sont critiquables (le rapport de force s’y exerce, à l’évidence, de manière différente que face à un conseil de prud’hommes), je pense que vos propos à ce sujet extrapolent très largement leurs conséquences : le contrat ne bascule pas pour autant dans le champ du droit civil, et ces possibilités offertes par la loi Macron s’adresseront probablement surtout à des cadres de haut niveau à des positions sensibles dans de grandes entreprises, comme cela est d’ailleurs déjà possible actuellement pour les contrats de travail internationaux.

    Je crains surtout, avec tout le respect que je dois à votre activité militante que je soutiens par ailleurs, que ce type de position qui, à mon sens, s’écarte trop de la réalité du droit, ne desserve en définitive votre argumentation en abaissant sa pertinence.

    Au plaisir de vous lire (y compris en réfutation de ma position).

  10. Posted 10 juin 2015 at 12:07 | Permalien

    « Il est contradictoire de dire que la modification de l’article 2064 du code civil ne change pas la nature du contrat de travail – dans ses fondements actuels- et de constater ensuite d’une part que le rapport de forces est différent (c’est bien le moins quand il s’agit ni plus ni moins de dessaisir le tribunal des prud’hommes) et d’autre part que les conséquences n’affecteraient qu’un petit nombre de salariés.

    La nature du contrat est donc bien modifiée (ce que prouve également la rédaction actuelle de l’article 2064 du code civil qui exclut expressément les contrats de travail de ses dispositions) par la possibilité pour les employeurs d’utiliser les règles du code civil entre deux parties égales. Il est de nulle consolation d’avancer que cette possibilité sera peu utilisée, car, comme l’écrivait la Fontaine « tous ne mourraient pas, mais tous étaient frappés » : deux exemples pour l’illustrer, l’extension régulière du forfait jours des très hauts cadres aux non cadres et l’explosion des ruptures « conventionnelles » que d’aucuns auraient pu penser limitées aux cadres négociant leur départ. »

  11. PLS
    Posted 11 juin 2015 at 12:03 | Permalien

    Cher Gérard,

    Je comprends vos objections. Simplement, l’ouverture d’un mode alternatif de règlement des conflits n’oblige personne à y avoir recours, et quand bien même l’employeur ferait pression à l’embauche pour insérer une clause obligeant à passer par cette phase, rien n’oblige le salarié à accepter de transiger. Le salarié restera libre de dire « à ces conditions, je ne signe pas pour nous accorder, et nous nous retrouvons aux prud’hommes pour y trancher notre différend ».

    Par conséquent, si le dispositif est critiquable, c’est sur le même terrain que la rupture conventionnelle : possibilité pour les employeurs de se débarrasser à peu de frais des salariés et sans les longueurs du contentieux, en échange du fait de payer tout de suite. Mais à mon sens, extrapoler sur un changement de nature du contrat de travail est largement exagéré.

    Au plaisir de vous lire (encore une fois, y compris en réfutation de ce message).

  12. PLS
    Posted 11 juin 2015 at 12:44 | Permalien

    (Après vérification, une telle convention ne peut être conclue qu’après naissance du différend. Impossible donc de l’imposer « au préalable » pour un employeur, et confirmation à mon sens de la possibilité pour le salarié de ne pas jouer le jeu et de préférer un règlement prud’homal de son litige.)

  13. Posted 11 juin 2015 at 20:35 | Permalien

    mais si le salarié est placé dans une situation d’acceptation soumise, pas le choix ?

  14. Posted 11 juin 2015 at 20:36 | Permalien

    mais encore unef ois, jusque la le salarié qui acceptait c’était illicite, son contrat etait quand meme un contrat de travail, la non…

  15. PLS
    Posted 12 juin 2015 at 9:46 | Permalien

    Mais accepter quoi ? On ne parle pas de modifier un contrat ou de signer un contrat de droit civil. Au contraire, c’est comme quand un salarié se refuse à aller au contentieux, ou conclut une transaction, ou même s’arrange dans le cadre de la médiation prud’homale ! C’est une solution trouvée à un différend sans le concours des juges pour trancher.

    Alors on peut trouver ça regrettable que le salarié soit soumis à un rapport de force défavorable dans ces situations, et je veux bien vous rejoindre sur ce point. Simplement, on peut convenir que la modification de 2064 n’est pas vraiment une révolution, loin de là : c’est simplement une transaction (et c’est déjà possible en droit du travail) organisée et « procéduralisée » …

    Par ailleurs, si le contrat de travail ou le droit du travail sont violés, le salarié peut toujours refuser de s’accorder via la procédure participative, et même refuser de s’engager dans cette voie, et faire valoir ses droits devant les prud’hommes, en référé si le manquement de l’employeur est manifeste.

  16. Levêque Yann
    Posted 26 juin 2015 at 13:53 | Permalien

    La dérive du PS n’est pas nouvelle. Que faites vous encore dans ce parti ? Il est pourtant évident qu’il ne changera plus de sa ligne libérale.
    Pour ma part, je ne mets plus aucun bulletin PS dans une urne depuis plusieurs années, et n’en mettrais plus.

  17. Posted 26 juin 2015 at 15:47 | Permalien

    alors vous votez ou laissez voter UMPIR ou FN ?

  18. Posted 26 juin 2015 at 16:19 | Permalien

    Décès de notre camarade François Vercammen

    les nôtres
    4ème Internationale

    Mardi 16 Juin 2015, mise à jour Mardi 16 Juin 2015, 18:40

    Nous venons d’apprendre le décès de notre camarade belge François Vercammen après une longue maladie. Agé de 69 ans François était un pillier de la LCR (Section belge de la IVe Internationale) mais aussi un des principaux dirigeants de la IVe Internationale. Pendant des années, et grâce à sa connaissance de plusieurs langues, il a suivi régulièrement les activités de ses différentes sections et notamment de la LCR française.

    Fidèle compagnon de notre camarade, Ernest Mandel, économiste belge, mondialement reconnu, François a été l’auteur de nombreux livres et publications et s’est longtemps occupé de la formation à l’Ecole d’Amsterdam1.

    Il a suivi avec attention les débats dans la LCR jusqu’à la création du NPA et beaucoup se souvienne de ses capacités d’écoute, de sa gentillesse et de sa simplicité. Grandement ouvert à toutes les évolutions et aux débats, il n’en gardait pas moins toute la rigueur indispensable aux combats révolutionnaires.

    Il était connu pour ses rires , sa joie de vivre et de militer quand il fut atteint ,il y a peu d’années d’une attaque au cerveau qui allait rapidement le couper du monde.

    Alain Krivine

    Notre ami et camarade François Vercammen est décédé ce mardi 16 juin.

    François était malade depuis des années et, depuis quelques mois, soigné dans une institution. Il s’est éteint paisiblement, en présence de sa compagne, Leen, entouré de l’affection de ses proches.

    La vie politique consciente de François a été entièrement consacrée à la lutte pour l’émancipation des exploité-e-s et des opprimé-e-s.

    Né dans une famille de dockers anversois, François a été gagné très jeune au marxisme révolutionnaire et à la Quatrième Internationale. Par sa connaissance profonde de la classe ouvrière, sa grande culture historique et sa vision stratégique, il s’est rapidement imposé comme un dirigeant de premier plan, en Belgique d’abord, en Europe ensuite.

    Au sein de la section belge, François s’est illustré notamment par une analyse fine de la force et des faiblesses du mouvement syndical, notamment de ce qu’il appelait « le réformisme oppositionnel » de la FGTB. Nombreux sont les syndicalistes qui ont bénéficié de ses éclairages, simples sans simplisme et pédagogiques sans paternalisme.

    Au sein de la Quatrième Internationale, François a participé, avec Pierre Rousset, à la fondation à Amsterdam de l’Institut International de Recherche et de Formation, au sein duquel il a perfectionné sa connaissance de la révolution russe et de la pensée de Lénine, dont il était un grand admirateur.

    Pendant ses dernières années actives, François a jeté toutes ses forces et son intelligence dans l’analyse du « proto-Etat despotique européen » et la construction de la Gauche AntiCapitaliste Européenne (GACE). Voyageant constamment d’un bout à l’autre du continent, il nouait des liens entre le PRC italien, Le SSP écossais, l’Alliance rouge-verte du Danemark, le Bloc de Gauche portugais, la LCR française, notamment.

    En 2005, François prit une part importante à l’organisation d’un colloque en hommage à son père spirituel, Ernest Mandel, dix ans après la mort de celui-ci.

    Celles et ceux qui l’ont connu gardent la mémoire d’un homme chaleureux, prévenant, entièrement dévoué à la cause de l’émancipation, méprisant souverainement les honneurs ainsi que celles et ceux qui les recherchent.

    François était un polémiste redoutable, intransigeant, mais qui, dans les débats, ne quittait jamais le terrain des idées et des principes auxquels il avait consacré sa vie.

    Un hommage sera rendu le 3 juillet à Bruxelles, dans l’après-midi (l’heure n’est pas encore fixée), en la salle La Tentation, rue de Laeken 28. Nous reviendrons prochainement sur la vie de François, sur ce site.

    Au nom de la LCR, nous exprimons nos très sincères condoléances à Leen et à la famille de François.

    La lutte continue, et « Swa » reste dans nos cœurs.

    Daniel Tanuro et Thomas Weyts

  19. HATCHIKIAN
    Posted 30 juillet 2015 at 23:24 | Permalien

    Bonjour,

    Arrêtez de dire que Macron est socialiste, c’est un Banquier de chez ROTHSCHILD, donc en aucun cas socialiste.
    Il est au PS tout simplement parce que le PS, l’UMP, le FN, les Écolos, le FDG, etc.. sont pour le mondialisme et le pouvoir aux Banques, tout est fait en ce sens.

  20. Posted 1 août 2015 at 20:56 | Permalien

    il n’est pas au PS

  21. Posted 2 août 2015 at 9:01 | Permalien

    La Convention pour la 6° République tire quatre enseignements du référendum grec de ce dimanche 5 juillet :
    1) La procédure du référendum est mise en question en tant que telle comme si elle n’était pas un moyen parmi d’autres de donne la parole au peuple. Ses modalités sont pourtant multiples ; mais celles prévues en France lors de la révision de 2008 concernant un « référendum d’initiative parlementaire » sont restées lettre morte. Il importe donc d’en défendre l’actualité et l’intérêt.

    2) Les résultats du référendum, même quand ils sont incontestables, sont contournés pas les autorités politiques. Comme après celui de 2005 en France, ceux de la Grèce font d’ores et déjà l’objet d’une série de contre-mesures de la part des institutions de l’Union Européenne.

    3) La nature a-démocratique de ces institutions est désormais béante. La responsabilité de la crise grecque leur incombe au cours de ces dernières années où elles ont privilégié le soutien aux banques et non pas aux gouvernements grecs. Le président de la Commission comme celui de l’Eurogroupe ne se considèrent aujourd’hui comme en rien responsable, alors que le ministre des finances grecs a, lui démissionné.

    4) La gestion par le Président et le gouvernement de la France, indépendamment de son orientation peu claire, pêche une fois de plus par son déficit démocratique. Un débat sans vote à l’Assemblée Nationale aura été la seule réponse au défit oligarchique de l’Europe des banques et des marchés.

    La C6R considère que plus que jamais une réforme démocratique des institutions européennes et de la République est liée. Il y a urgence à réorienter l’UE et la zone Euro de telle sorte que les peuples aient au moins la garantie d’un contrôle sur ses représentants dans ces instances comme il faut que les Français puissent voir leurs dirigeants responsables des promesses et engagements sur lesquels ils ont été élus.

    Le mercredi 8 juillet 2015

  22. Posted 2 août 2015 at 10:00 | Permalien

    Bonjour,

    Un mot pour vous dire que vous êtes le meilleur au PS.

    Vous devriez d’ailleurs en être le premier secrétaire, ou au moins le porte parole puisque vous êtes l’orateur le plus limpide, le plus simple et le plus proche du peuple.

    Bravo!

    Camille Couteau
    SDF radié du RSA

  23. Posted 2 août 2015 at 10:47 | Permalien

    Bonjour M. Filoche.

    Je viens de découvrir votre blog et j’en profite pour vous adresser par ce mail toute ma sympathie. Vous paraissez honnête et vos interventions (celles que j’ai pû voir) sont une bouffée d’oxygène dans la boue propagandiste qu’on nous sert à longueur de journée dans les médias.

    J’ai posté un commentaire dans votre article « Un jour pour la Grèce et pour l’Europe ». Ne sachant pas s’il va être publié et voulant connaitre votre analyse, je vous en fournis une copie :

    Je cite la dernière phrase de l’avant-dernier paragraphe : « C’est une Europe de la coercition qui ne laisse plus aucune place à la souveraineté populaire. »

    Le projet initié par Washington avant la fin de la 2ème guerre mondiale (avec l’agent infiltré Monet, on le sait maintenant que les dossier de la CIA sont déclassifiés) est maintenant bien avancé. Je parle bien sûr de la construction européenne.
    En revoyant De Gaulle s’exprimer lors d’une conférence de presse (1962 de mémoire), on peut constater qu’il avait fait preuve d’une lucidité incroyable. Dès 1992, à l’assemblée nationale, Philippe Seguin avait exprimé ses craintes sur une perte de souveraineté lors d’un discours fleuve et néanmoins passionnant. Quelle lucidité là encore. Je précise que je ne suis pas « de droite ». Mais quand un politique de droite dit des choses justes, il faut le reconnaitre.
    Maintenant, les choses sont claires. Grignoter petit à petit la souveraineté des Etats, voilà le projet.
    Dorénavant, ceux qui parlent d’une Europe sociale sont soit des imbéciles, soit des complices des crimes de cette nouvelle dictature qui se présente sous les traits d’une démocratie.

    Des solutions existent. Il faut sortir de l’Union Européenne, de l’€uro, mais aussi de l’OTAN qui nous entraine dans des guerres illégitimes et dans le « choc des civilisations » cher aux dirigeants américains. Ainsi, la France redeviendra une Nation souveraine qui pourra décider seule des actions à mener pour assurer ses intérêts propres. Pas ceux des Etats-Unis américains.

    Afin de bien comprendre mon propos, il convient de préciser ma position sur l’échiquer politique. Je suis plutôt « de gauche », même si je pense que cette dénomination est totalement dépassée. Je suis pour la chose sociale, la Démocratie, la vraie, pas cette farce qu’on nous présente aujourd’hui.
    Le pouvoir pour le Peuple, par le Peuple, voilà la vraie Démocratie. Nous en sommes aujourd’hui bien loin…
    Aujourd’hui, les petites gens (dont je fais partie) se sont fait voler le pouvoir. De plus en plus de personnes s’éveillent. La colère gronde. Comment éviter l’arrivée au pouvoir de partis d’extrême droite ? Comment ne pas répéter ce qui arriva dans l’Allemagne des années trentes ?
    A ce jour, avec ce que l’on sait de l’origine de la construction européenne, souhaitée par le gouvernement de Washington dans le but d’affablir les Etats Nations en les vidant de leur souveraineté, en constatant les dégats causés par un petit groupe d’oligarques (non élus de surcroit) sur un pays souverain (aujourd’hui la Grèce, demain à qui le tour ?), comment est-il encore possible de soutenir l’UE ?

    Il y a encore bien d’autres choses à dire, mais j’aimerais connaitre votre position sur les quelques éléments couchés dans l’improvisation du soir.

    D’avance merci.

    David.

  24. Posted 2 août 2015 at 11:10 | Permalien

    Richard Toker est décédé, sans être complètement sorti d?un coma de 4 mois, un 14 Juillet. Ce militant d?Ensemble et du Front de Gauche était connu de beaucoup de militants de tous les courants du mouvement ouvrier et même au-delà.

    Il était né en 1947 à Sedan. En 1966, bachelier au lycée Chanzy de Charleville-Mézières, il adhère à la LCR récemment créée, plus connue dans les lycées de Charleville sous le nom de son journal local « La Cloche » en référence à un célèbre journal révolutionnaire russe.

    Le bac en poche, Richard part à Lille poursuivre ses études et c?est là que le surprend Mai 68 ou il se lance à fond. Ensuite, il part travailler à Bordeaux comme éducateur et finit par revenir à Charleville pour se relancer dans le commerce avec l?argent que son père lui donnait par avance pour investir car c?était un fils de « bourgeois ». Mais déjà à cette époque il avait choisi le camp des prolétaires pour toujours, quel qu?en soit le prix personnel à payer. Car il a vécu la majeure partie de sa vie suite à un divorce difficile, dans une misère noire.

    Il milite donc à Charleville alors que le « gros » de la LCR est à Sedan, mais il s?en accommode très bien ? Car cette situation lui laisse les coudées franches pour mener des opérations politiques originales. Citons par exemple sa défense acharnée d?ouvriers marocains d?une usine métallurgique du quartier de Mohon, licenciés sans indemnités, abandonnés par leur syndicat CFDT, et dans le scepticisme de ses propres camarades, il remporte seul la bataille de plusieurs années pendant lesquelles il s?était formé au droit, éclipsé les avocats classiques et affronté des bureaucrates syndicaux dont il gardera la haine jusqu?à la fin de sa vie. Et il gagne l?amitié indéfectible de la communauté marocaine de Charleville. Il recevait toujours son gigot pour l?Aïd avec des menus cadeaux.

    D?une grande culture, il pouvait discuter du Coran et contrer des intégristes musulmans, discuter psychanalyse (son dada), philosophie, histoire, sociologie africaine,ou apiculture avec tout interlocuteur qu?il attendait pour souvent polémiquer avec gourmandise.

    Il est actif 10 ans à SOS Racisme Charleville et Sedan. Il fait partie des 4 fondateurs ardennais d?ATTAC. Il est actif au Collectif des Inculpés suite à la manif? réprimée du mouvement sur les retraites. Il joue un rôle important dans le comité de chômeurs CGT de Charleville où il est en lutte, avec ses camarades, à l?hostilité des partisans de la ligne officielle. Il défend avec acharnement le secrétaire de ce comité, qui se retrouve emprisonné pour abus sexuels, à contre courant de ses camarades et des féministes car, ce fut prouvé 10 ans plus tard, il s?agissait d?une manipulation de la bureaucratie syndicale pour se débarrasser de l?équipe combative qui dirigeait ce collectif CGT mais dérangeant qui rayonnait sur la moitié du département. Le comité éclaté, dissous, il continuera dans l?association « Le Noël des privés d?emploi ».

    On ne peut ici malheureusement citer tous ses faits d?armes.

    Dans son organisation très tôt il rejoint le courant de Gérard Filoche mais il ne partage pas ses illusions sur la nature du Parti Socialiste, et reste donc à la « ligue » et à la IVème Internationale mais ces dernières années, sa situation matérielle s?étant très légèrement améliorée, il partait chaque été à l?Université d?été du Courant Démocratie et Socialisme de Gérard Filoche.

    Malgré son appréciation négative de la création du NPA et de la dissolution de la LCR, dans les premières années euphoriques du NPA 08, toujours membre de C et A, il se démène comme un beau diable jusqu?à ce que la crispation sectaire l?oblige à sortir avec d?autres camarades et rejoindre le Front de Gauche puis Ensemble !

    Très malade depuis plusieurs années, Richard a participé autant qu’il le pouvait à de nombreuses réunions dès que son état le permettait.

    Il a été foudroyé par un méchant AVC le lendemain du résultat du 1er tour des élections départementales alors même qu’il avait participé au pot du Front de gauche 08 le soir des résultats.

    Nous ne l’oublierons pas.

    Ses obsèques ayant été organisées dans l’intimité familiale, nous organisons un pot d’adieu ce lundi 27 juillet à 18h30 à l’ancienne mairie de Mohon place Jean Moulin à Charleville-Mézières.

  25. Posted 3 août 2015 at 11:27 | Permalien

    De : Alex Legros
    Date : 6 juillet 2015 17:07:46 HAEC
    À : gerard.filoche@democratie-socialisme.org

    Je viens de lire tes deux petites contribution sur le référendum en grèce et la victoire du non, comme souvent je partage ce que tu dis, mais voilà même s’il serait bon que, comme tu l’écris Hollande n’oublie pas que son ennemi c’est la finance, force est de constater que la politique de son gouvernement vis à vis de la Grèce est plus qu’un oubli!

    pour ma part je considère que le président, le gouvernement et la direction de ton parti qui soutien les deux premiers, ne sont pas des gens qui ont oublier quoique ce soit. Bien au contraire ils sont de fait des alliés de la finance.

    Les socialistes sincères, dont tu es, ont ils encore quelque chose en commun avec ces libéraux, autres qu’un parti discrédité et une nostalgie du mitterrandisme ?

    plus je te lis et moins je comprends pourquoi tu y es encore, toi et tes camarades qui sont toujours dans les mêmes luttent que moi, suis syndiqué CGT. Tu n’as même plus besoin d être membre du PS et de sa direction pour avoir une tribune te permettant de mener haut et fort les combat que tu mènes, cela pourrait même te desservir demain.

    je sais le reste d ela gauche, y compris le FDG et ses diverses composantes sont pas forcément au mieux, mais pourra t-on construire une gauche digne de ce nom avec eux !!!!
    Alors qu’il n’y a plus de place pour un compromis type keynésien, dans l’état du rapport de force. et que regagner du rapport de force face au Capital nous oblige à l’affronter….

    alex legros un camarade manceau qui a quelque fois croisé ta route

    Le 2 août 2015 08:33, Gerard Filoche a écrit :
    salut alex,

    D&S n’a pas change de ligne depuis 23 ans,
    et se bat pour l’unité de toute la gauche,
    nous le faisons aussi là ou nous sommes bien sur, surtout avec 30 % de voix et 25000 voix, 40 députés, et 16 membres du BN
    mais nous sommes prêts a faire mouvement des que l’opportunité réelle se présentera
    tu conviendras que le moment n’est pas là,
    nous travaillons à le susciter et prendrons des initiatives en ce sens,

    bien a toi, gerard

    De : Alex Legros
    Objet : Rép :
    Date : 3 août 2015 08:34:26 HAEC
    À : Gerard Filoche

    salut

    certes la Gauche dans son ensemble est dans un état pitoyable, et en recul idéologique dans le salariat, et qu’il est bien difficile de déterminer si les dernières tentatives de reconstruction d’une gauche digne de ce nom, sont les premières pierres d’une recomposition ou les ultimes avatars d’une décomposition organiques qui n’en aurait pas fini de faire sentir ses effets.

    Reste que des ruptures politiques avec la gauche sociale libérale d’une part et la gauche dogmatique ou sectaire, en tout cas gauchiste d’autre part sont et seront indispensables pour reconstruire un ou plusieurs partis de transformation sociale.

    si la rupture avec les conceptions dites « productivistes » de la gauche du 20ème siècle est évidente (reste à en définir dans l’action concrète les contours), le reste est à inventer et doit transcender l’ancienne division entre réforme et révolution…..

    Tout ça pour te dire que je suis pas convaincu du tout de l’utilité du combat que vous menez dans le PS tel qu’il est devenu, et que malheureusement celui que je mène, avec beaucoup d’autres pour rassembler à gauche du PS une force nouvelle n’a pas plus démontré son efficacité….

    salut à toi….

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