Caniculaire

Ils refont l’étanchéité et les joints de dilation du toit de « la ville du dessous » une dalle en béton qui accueille les pavés dans les rues qui bordent la Canopée du Forum des Halles en plein cœur de Paris.

Après avoir posé à cheval sur le sillon des costières, des profiles métalliques ayant la forme d’un double rail, ils mettent un mortier frais de résine, puis un fixateur chimique, insèrent dans les rails des membranes en caoutchouc bitumineux puis collent un bitume a 200°C (« l’ouvrage ne supporterait pas les 600° du chalumeau ») puis ils chapeautent avec des cornières en aluminium qui resteront visibles parmi les pavés. Les pavés sont posés de deux façons : en arceaux ou « cerces » et en rangées droite ou « range ».  « En moyenne à deux, on en pose 40 m2 par jour ».  Il faut faire un tri fastidieux, la coupe des pavés en porphyre ou en granite n’étant pas nette. « Dans la pose en arceau, on travaille quatre rangées à la fois. On sait tout de suite ou poser le pavé adapté qui vient à la main ». Pour cela, les quatre hommes sont pliés en deux toute la journée, dos courbé, ou accroupis.

Le problème est que cet après midi là du 1er juillet 2015, à 15 h, il fait 40° degrés à l’ombre et ils sont en plein soleil. Le chef n’a pas dit d’arrêter, ne prenant pas en compte cette « intempérie » là.

Le Code du travail, tant attaqué pour sa « grosseur » et sa « complexité », ne doit surement pas être « obèse » puisqu’il y manque des précisions concernant la chaleur supportable pour un homme travaillant dans ces conditions-là. Si le code du travail impose la protection de la santé du salarié, il ne précise pas le seuil à partir duquel les températures présentent un risque. Une « recommandation » de l’INRS (institut national de recherche pour la sécurité) parle de 33°, et au delà conseille l’aménagement des horaires, des pauses, la rotation des taches, des aides mécaniques, l’accès à l’eau…

Il faut aller en Allemagne pour trouver un code qui limite à 4 h la durée du travail au delà de 29° et interdit le travail au dessus de 35°… mais pas chez nous !

Chez nous, on a besoin de renforcer le code du travail, pas de l’alléger. Je suggère que les membres de la commission Valls-Combrexelle-LyonCaen, chargée encore une fois de réécrire un nouveau code du travail pour le mois de septembre 2015, consacrent quelques jours de l’été caniculaire à poser des pavés.

Gérard Filoche

7 Commentaires

  1. Posted 2 juillet 2015 at 12:09 | Permalien

    Travailler dans des conditions inhumaines, nos ouvriers n’ont pas besoin de ça ! Ils méritent le plus grand respect et faire en sorte qu’ils aient des conditions de travail les plus harmonieuse que possible, stop a l’esclavage de nos salariés, ça suffit ! En temps de canicule ils doivent avoir des horaires qui soient aménagés pour permettre de travailler en parfaite condition.

  2. Rubel
    Posted 2 juillet 2015 at 14:08 | Permalien

    Lourdeur du code du travail, oui peut-être… Quand des articles n’obligent à rien, il n’ont même pas de raison d’être là…. Ils sont inutiles. A quoi peut bien servir un code du travail lorsqu’il ne donne pas des barrières un peu comme le code de la route… Suivre la recommandation de l’INRS qui conseille…. Autant dire, faite ce que vous voulez…

  3. step
    Posted 2 juillet 2015 at 14:50 | Permalien

    j’ai un autre usage potentiel pour les pavés !

  4. loulou
    Posted 2 juillet 2015 at 15:43 | Permalien

    Même s’il n’y a rien dans le code du travail, il y a quand même quelques traces ailleurs à ce sujet.

    http://rocheblave.com/avocats/chaleur-canicule-travail/

  5. binnemaya
    Posted 2 juillet 2015 at 15:58 | Permalien

    Et encore ce n’est rien.
    Toute personne ayant travaillé dans le BTP sait que:
    En hiver quand les entreprises sont indemnisées par leur assurance « intempéries » ils font bosser leurs ouvriers au black pour rien que la promesse d’être maintenu comme salarié pour eux et très souvent dans le sud alors que l’entreprise est au nord et deviner où?
    Dans la construction ou la modification des si belle résidences de nos si cher élus qu’il faut bien récompenser de leurs avoir procuré les chantiers.
    Et tout le monde le sait personne ne fait rien vive la france!

  6. Philippe Collas
    Posted 4 juillet 2015 at 17:58 | Permalien

    La réponse des députés communistes
    http://www.dna.fr/actualite/2015/07/03/un-depute-propose-un-droit-de-retrait-au-travail-a-partir-de-35-c

  7. Jean-Jacques
    Posted 8 juillet 2015 at 8:59 | Permalien

    Et Pierrot, l’ami de Valls , repart en guerre contre le coût du travail , menaçant d’embaucher à l’Etranger si le gouvernement n’entend pas ses doléances . Toujours l’Allemagne en exemple , les Kollabos sont de retour .

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