La corde autour du cou de la Grèce continue de se resserrer !

Pendant les négociations qui ont conduit à l’accord du 12 juillet, le nœud coulant était tenu d’une main ferme par la BCE qui asphyxiait les banques grecques. C’est sous la menace d’une faillite de ces banques qu’Alexis Tsipras a été obligé de signer un accord qu’il qualifiait pourtant d’ « absurde ».

La Grèce ne sort pas de la zone euro mais c’est au prix de la poursuite de son effondrement
En 5 ans, les remèdes de la Troïka (BCE, FMI, Commission) ont plongé la Grèce dans une triple catastrophe. Une catastrophe économique : le PIB de la Grèce a diminué de plus de 26 % depuis 2009. Une catastrophe sociale : le chômage frappe 27 % de la population active. Une catastrophe financière : la dette publique grecque (dont la réduction était pourtant le prétexte du « remède » de cheval imposé par la Troïka) est passée de 120 % à 180 % du PIB grec entre 2009 et 2014.

Visiblement, aucun bilan n’a été tiré d’une politique aussi néfaste et c’est le même « remède » de cheval qui est, de nouveau imposé à la Grèce.

 

L’ « accord » du 12 juillet exige un litre de sang supplémentaire d’un malade déjà saigné à blanc

Les Grecs n’ont jamais vu un seul euro des soi-disant « plans d’aide ». Ces prêts allaient alimenter les comptes des banques européennes, au fur et à mesure de l’arrivée à échéance des titres de la dette publique grecque qu’elles détenaient.  En contrepartie, la Grèce a subi une politique d’austérité et de « réformes structurelles » qui l’ont saignée à blanc.

L’ « aide » à la Grèce, après l’accord du 13 juillet, poursuite toujours un seul et même objectif : rembourser ses créanciers. Les prêts accordés par l’Union européenne permettront uniquement de rembourser les prêts du FMI, de la BCE et des Etats européens. Les Grecs doivent, de nouveau, se saigner aux quatre veines (nouvelles baisses du montant des retraites et des salaires, expulsion des débiteurs des banques, biens publics bradés, recapitalisation des banques…) pour permettre au serpent de continuer à se mordre la queue !

 

François Hollande a remporté une victoire à la Pyrrhus

Le « Grexit » a été évité, mais c’est reculer pour mieux sauter car les mêmes causes produiront les mêmes effets. Les « réformes structurelles »  exigées de la Grèce la plongeront dans une récession encore plus profonde et les objectifs fixés par l’accord du 12 juillet ne pourront pas être tenus.

La droite allemande aura, alors, beau jeu, d’exiger que la Grèce soit expulsée de l’euro.

Un boulevard sera, ainsi, ouvert à l’extrême-droite, non seulement en Grèce, mais dans toute l’Union.

 

Il est grand temps, pour François Hollande de tenir son engagement de « réorienter l’Union européenne » !

Il a, aujourd’hui, la possibilité de rattraper son refus, à l’automne 2012, d’essayer de changer un seul mot du traité Merkel-Sarkozy (le TSCG), qu’il s’était pourtant engagé à renégocier.

Beaucoup de citoyens, dans toute l’Union européenne, ont été scandalisés par la brutalité de l’ « accord » imposé par la force au peuple grec, au mépris de la volonté populaire, clairement exprimée lors du référendum du 5 juillet qui avait donné 61 % au « non ».

François Hollande peut s’appuyer sur ce revirement de l’opinion publique pour exiger une restructuration de la dette grecque (le FMI reconnaît, lui-même, qu’elle n’est pas soutenable sans une profonde restructuration), pour exiger que les « remèdes » absurdes imposés à la Grèce prennent fin et que l’Union européenne qui avaient su trouver 1 616 milliards d’euros entre 2008 et 2011 pour sauver les banques privées puisse dégager 200 milliards pour permettre à la Grèce de reconstruire son économie.

 

Cela permettrait de sauver, du même coup, l’Union européenne

L’Union aurait toutes les peines du monde à  survivre à une expulsion de la Grèce de la zone euro. Les marchés financiers, constateraient que l’euro n’est plus une monnaie unique mais un conglomérat de monnaies portant le même nom, sans le moindre lien de solidarité entre elles. Ils en tireraient aussitôt les conclusions et se mettraient à spéculer sans retenue contre tous les maillons faibles de cette zone : le Portugal, Chypre, l’Espagne, l’Italie et, finalement, la France.

 

Jean-Jacques Chavigné

13 Commentaires

  1. Dominique Babouot
    Posted 23 août 2015 at 14:30 | Permalien

    Au lieu « d’attendre de Francois Hollande » le Papandreou Français qu’il fasse ce que Tsipras n’a pas voulu faire, oui j’aurai préféré un article qui analyse sans indulgence ce qui s’est passé pendant le mandat de celui qu’on a porté aux nues aussi bien à la gauche du ps qu’à la gauche de celui-ci depuis six mois!
    C’est important de le faire car Tsipras semble avoir prouvé que toute solution autre que le social-libéralisme est inapplicable et inutile de le « plaindre » en prétendant qu’il ne pouvait faire autrement, ce n’est pas vrai, il aurait pu par exemple au soir du référendum qu’il venait au la main de remporter décider de poursuivre son refus et de laisser aux banquiers européens, à l’allemagne et à l’Europe le soin de refuser d’alimenter les banques grecques et de fait de décider du « grekexit ».
    On aurait bien vu alors si le « social-démocrate » Francois Hollande aurait eu le courage de dire « NON » et d’ouvrir une crise dans la zone euro, bien plus grave pour l’allemagne d’Angela Merkel et sa grande coalition avec les socialistes allemands.
    Qui dit que dans ce cas la base du SPD n’aurait pas craqué mettant par la meme la soit-disant puissante Angela sur un siège éjectable car sans les socialistes elle n’a aucune majorité au Bundestag, rappelons le!

    Mais cela ne s’est pas fait, non pas par la faute de Francois Hollande, de Sigmar gabriel ou des sociaaux-democrates européens, mais par la faute de Tsipras lui meme qui n’a pas eu le courage lui de mettre la gauche sociale-democrate européenne au pied du mur en France et ailleurs!
    Cela en dit long sur la confiance qu’on peut avoir en France sur les homologues de Syryza Gauche du ps en interne et fdg en externe, on peut en conclure hélas que les soit disant jusqu’au boutistes qu’ils soient à l’intérieur ou à l’extérieur du ps ne sont en fait que des « gueulards » sans envergure!

    Analysez bien ce qui vient de se passer en Grèce Camarades du front de gauche et surtout lamentez vous et bon courage!

    Nous avons raison d’éviter que ce soit le moins pire en militant dans ce parti qui ne remet rien en cause, nous le savons mais à la lumière de l’exemple grec, nous avons maintenant la preuve que ceux qui prétendent faire autre chose et qui tentent de le faire croire sont des menteurs!

    Documentation: Un excellent article trouvé dans libé par le philosophe Alain Badiou

    http://www.liberation.fr/monde/2015/08/20/onze-points-melancoliques-sur-le-devenir-de-la-situation-grecque_1366579

  2. Gilbert Duroux
    Posted 24 août 2015 at 18:40 | Permalien

    Babouot, le roi du syllogisme foireux. Du genre :
    - Aucune politique alternative n’a été mise en œuvre.
    - Tsipras a reculé et trahi ses engagements et ses électeurs.
    - conclusion, pour Babouot : il n’y a pas d’alternative.
    C’est comme si on nous disait que les frondouilleurs n’ont pas d’autre choix que de voter le budget Valls-Macron.

  3. Posted 24 août 2015 at 18:52 | Permalien

    Bonsoir à tous,
    En complément de ce qu’a écrit notre camarade Jean-Jacques Chavigné, je vous invite à consulter les nombreux articles et vidéos publiés par le CADTM à l’adresse suivante : http://cadtm.org/Grece
    Solidairement.

  4. Auxi
    Posted 24 août 2015 at 20:21 | Permalien

    Il est grand temps, pour François Hollande de tenir son engagement de « réorienter l’Union européenne » !

    Si les sociaux-collabos tenaient leurs engagements, ça se saurait. Vous vous souvenez, « rupture d’avec le capitalisme », tout ça… En ce qui me concerne, la droite, c’est 900 euros par mois de pension d’invalidité, la « gauche », 900 euros par mois également. Veuillez m’indiquer la différence… dans un pays qui a mille fois les moyens de tripler cette somme. Je vous laisse imaginer ma « vie » une fois payés loyer et factures…

    Pour ce qui est de l’Union européenne, elle est tout simplement illégale et illégitime. « Non » à 54%, chez vous, ça ne fait pas une majorité ? Ah, bon. Libre à vous de croire que pour changer une ampoule, il faut être à l’intérieur, ça ne changera rien au fait que le parti de droite complexée auquel vous appartenez doit être liquidé afin que vive la gauche. En attendant, astreignez-vous à « vivre » avec 900 euros par mois pendant, disons, un an. Vous verrez, socialement et politiquement, c’est très formateur.

  5. Nemo
    Posted 25 août 2015 at 10:18 | Permalien

    Auxi, pourrais tu nous citer un pays dans le monde où on te donnerait 900 euros par mois comme ça, sans rien te demander en retour, juste parce que tu as été reconnu invalide ?
    Si tu étais résident dans un pays d’Afrique, tu serais obligé de continuer à travailler ou tu mourrais simplement de faim; dans un pays anglo saxon tu ne toucherais même pas la moitié de cette somme…
    Alors estime toi heureux, au lieu de râler et de demander le triplement (!) de ta pension, que des gens comme nous acceptent généreusement de partager avec toi le fruit de leur travail, n’oublies pas que tes 900 euros de rente mensuelle ne tombent pas du ciel, il faut bien que quelqu’un les gagne avant de te les donner…Il y a d’ailleurs des gens qui travaillent et ne gagnent pas 900 euros, toi tu les as sans travailler…et ça m’étonnerais que durant la période où tu as travaillé tu cotisais 900 euros par mois au titre de l’invalidité.
    Médite plutôt cette maxime : arrêtez de vous demander ce que votre pays peut faire pour vous, demandez vous plutôt ce que vous pouvez faire pour votre pays.

  6. Posted 25 août 2015 at 13:26 | Permalien

    l’argument « si t’etais en Afrique »… est imbécile
    et l’argument « estime toi heureux alors… » vaut quoi ?
    rien n’est ce pas ?

    ensuite tu n’as pas cotise 900 euros donc tu reçois plus que ce que tu as cotisé est lui carrément inouï n’est ce pas le principe de toutes les assurance, mutuelles et cie…
    si t’as un cancer sois heureux que ce soit là,
    en afrique tu serais mort
    sois content,
    car t’as pas versé pour ton pays, pas assez pour te soigner

    t’es carrément débile nemo ?

    ajoutons que les immigres en France cotisent plus que ce qu’ils recoivent !

  7. Auxi
    Posted 25 août 2015 at 15:00 | Permalien

    @ nemo

    J’étais au boulot à l’âge de seize ans. J’en ai cinquante-neuf. Je ne dois rien à personne. J’ai cotisé pour les autres et ne m’en suis jamais plaint. Le peu que je perçois relève du droit, non de la charité, qui n’est que le bon vouloir du possédant. Du temps où je bossais, j’ai eu l’occasion d’aller en Afrique, je n’ai pas attendu tes leçons, j’ai vu, de mes yeux vu, comment on y vivait.

    Ah, une dernière chose : si ma tante en avait, on l’appellerait mon oncle. Et je t’emmerde, copieusement.

  8. Nemo
    Posted 25 août 2015 at 22:23 | Permalien

    Oui bien sûr tu ne dois rien à personne et tu nous emmerde « copieusement », mais le problème est que nous non plus on ne te doit rien, et le jour où le droit ne nous imposera plus de payer pour des choses dont nous ne estimons pas redevables, il va se passer quoi d’après toi ? Vois-tu, la solidarité est d’autant plus belle qu’elle est consentie par celui qui y contribue, et pas seulement par celui qui en bénéficie. En fait je n’ai rien contre le fait d’aider les invalides, bien au contraire, mais il faut quand même un minimum de gratitude, et pas un ton suffisant comme le tien, qui considère qu’on ne lui donne pas assez….au nom de quoi ? tu es invalide de guerre ? tu as versé ton sang pour ton pays, pour la liberté de tes concitoyens ? Si c’est le cas, c’est normal que le pays te remercie. Mais sinon, on t’aide parce qu’on est bien gentils, et vu le niveau de prélèvements obligatoires auquel on est assujettis, on peut pas vraiment faire plus et 900 euros pour rester chez soi c’est déjà pas si mal…peu de pays en font autant, pour ne pas dire aucun.
    Les socialistes sont généreux avec l’argent des autres, c’est bien connu.

  9. lionel mutzenberg
    Posted 26 août 2015 at 10:18 | Permalien

    D’accord avec vous Gérard Filoche, Némo est un crétin non désintéressé, comme tout militant d’entreprise en a rencontré des dizaines, sinon plus, dans sa carrière.
    C’est toujours trop pour les autres, mais jamais assez quand ils sont personnellement dans la m….. !
    A la place de la célèbre maxime d’un président réac des états unis, je préfère le programme national de la résistance et son modèle social basé sur la solidarité collective d’intérêts individuels.

  10. Posted 26 août 2015 at 18:06 | Permalien

    quelle couche ! t’es obtus et sans lumière à ce point là ?
    les 1% ont l’argent le pouvoir tout et ils ont de quoi faire vivre correctement tout le pays, c’est tes potes, ou c’est seulement par bêtise que tu les soutiens ?

  11. Posted 26 août 2015 at 18:38 | Permalien

    Bonsoir Némo,
    Des pays tels que le Danemark, la Suède ou la Norvège ont un taux de prélèvement obligatoire supérieur au nôtre et leurs habitants ne s’en portent pas plus mal…
    Solidairement.

  12. Greg
    Posted 27 août 2015 at 23:20 | Permalien

    Némo, tu sais comment elle est née la solidarité en France ?
    A la libération, on a un patronat qui a collaboré massivement avec les nazis et un PC à 25% armé. Ça aide bien pour les négociations, crois moi.

  13. Auxi
    Posted 28 août 2015 at 13:53 | Permalien

    @ nemo

    Pour construire des ponts qui restent inachevés, des aéroports inutiles, des stades envahis d’herbes folles, des routes qui s’arrêtent pile en rase campagne, changer le logo de Pôle emploi, organiser des Jeux olympiques, construire des ronds-points en pagaille, des trains trop larges pour entrer dans les gares, des partenariats public / privé qui tournent systématiquement en eau de boudin, des immeubles de bureaux vides mais éclairés et chauffés jour et nuit, il y en a, de l’argent. Des centaines de millions d’euros intégralement jetés par les fenêtres…

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