Uberisés, ryanisés, franchisés, spoliés, macronisés, non !

La directrice de « Challenges » se lamentait sur LCP « - Rendez-vous compte, les jardiniers du Sénat sont fonctionnaires ».

Elle les voulait petites mains, sans statut, appelés comme horticulteurs épisodiques à la demande. Seule l’élite resterait fonctionnaire ou salariée ! Les autres seraient ainsi traités comme des nébuleuses individuelles volantes autour de l’entreprise ou administration donneuse d’ordre. Ce qui vise à baisser le coût du travail de 50 % à 6, 66 euros brut de l’heure comme les VTC, ou à 2,2 euros comme certains travailleurs « détachés ».

 

Les Valls, Macron, Attali,  Gattaz, Pécresse, Combrexelle, Badinter, Mettling, se piquent d’ubérisation, (même ce mot est arrivé récemment dans le cerveau et la bouche de Sarkozy) de ryanisation, d’auto-entreprenariat, rêvent maintenant de la « fin du salariat » : ils imaginent un code du travail, avec des contrats de gré à gré, signé à la tête du « client », loueur de bras, tâcheron, payé à la mission, au chantier, sans droit ni loi, ni horaire. Ou bien encore des salariés franchisés, défiscalisés comme chez Mac Donald.

 

Non seulement ils cassent le code du travail, mais ils cassent le code des impôts.

 

Ils multiplient les cadeaux sans retour aux entreprises multinationales tout en prétendant qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses de l’état et qu’il faut réduire les déficits ! Dans la nuit du 17 décembre, ils ont, à l’Assemblée, fait supprimer in extremis un amendement, pourtant adopté par les députés, sur la transparence des comptes des entreprises volant des dizaines de milliards à notre République en masquant et en optimisant leurs dividendes.

 

Le même jour, le 17 décembre, les élus du comité d’entreprise Mac’Donald de l’ouest parisien avaient déposé une plainte pour blanchiment de fraude fiscale, abus de biens sociaux, présentation de comptes inexacts, faux et usage de faux, et recel, entre les mains du procureur national financier. Ils dénonçaient la situation financière de Mac Donald qui nie réaliser le moindre bénéfice, ceux-ci étant inexistants comptablement car l’excédent d’exploitation réalisé chaque année disparaît dans des redevances exorbitantes vers une holding défiscalisante basée au Luxembourg, à hauteur de 22 % du chiffre d’affaires.

 

Le manque à gagner est énorme pour les salariés qui sont dupés, il l’est aussi pour l’Etat français qui ment donc quand il gémit sur ses déficits. Le gouvernement multiplie ainsi les cadeaux à Mac’ Donald, pas seulement en cassant le droit du travail, mais aussi par baisse de la TVA, aides pour les emplois jeunes, aides pour les bas salaires, crédit d’impôt pour la compétitivité  et l’emploi…..avec en contrepartie : rien. Là est l’immense tragédie d’échec du quinquennat Hollande.

De quoi avoir le Big Mac mais aussi le gouvernement Valls en travers de la gorge au moment des fêtes de fin d’année.

Gérard Filoche (a lire chaque semaine dans l’Humanité dimanche)

 

5 Commentaires

  1. Posted 26 décembre 2015 at 21:31 | Permalien

    Bonsoir à tous,
    En complément de ce qu’a écrit notre camarade Gérard Filoche, je vous invite à lire l’article intitulé « Des employés de McDonald’s portent plainte pour fraude fiscale contre le géant du fast-food », disponible à l’adresse suivante : http://www.bastamag.net/Des-employes-de-McDonald-s-portent-plainte-pour-fraude-fiscale-contre-le-geant
    Solidairement.

  2. 1956
    Posted 26 décembre 2015 at 22:27 | Permalien

    Encore du grain à moudre donné au FN par ce gouvernement dans le cadre de la stratégie arrêtée par les dirigeants du PS pour 2017.

    Les élus DP et aux CE ont bien du courage de révéler les pratiques de ces multinationales, un gouvernement et un parlement de gauche devraient y contribuer par la loi plutôt que de pénaliser l’action syndicale, détruire le code du travail selon les exigences du MEDEF et précariser l’emploi salarié.

    Union à gauche dans la rue et dans les votes contre la politique Valls qui si elle produit un tragique échec pour les valeurs de gauche, est une réussite pour ceux pour lesquels ils gouvernent, le MEDEF aurait bien tord de ne pas réclamer plus à leurs obligés.

  3. sans ressources
    Posted 27 décembre 2015 at 19:39 | Permalien

    merci pour le commentaire gommé, c’est donc si difficile d’admettre que grâce, ou à cause, de l’action du gouvernement soutenu par le PS, toute action nous est interdite en vertu du couvre feu, pardon de l’état d’urgence et que tous les combats à venir sont voués à l’échec, est ce trop que d’admettre que le gvt et le PS ont vérouillés toute possibilité de contester dans la rue leur politique sous le fallacieux prétexte du terrorisme, dis moi Gérard, est trop dur que d’admettre l’évidence
    ceci de la part d’un syndicaliste engagé (DS, CE, DP, CHSCT Conseiller du salarié, CTR2 à la cram)sympathisant de gauche et FM

  4. morera gerard
    Posted 8 janvier 2016 at 8:23 | Permalien

    Bonjour monsieur Filoche je suis un fervent défenseur de vos positions politiques et de votre action en tant qu’ ancien inspecteur du travail.
    c’est à se titre que je vous contacte pour avoir des infos sur la notion très floue de bénévoles sur un circuit automobile en DSP pris par un privé et du travail dissimulé car ce circuit tourne avec seulement 5 salaries
    Pourriez vous me communiquer les textes qui régissent ce domaine ou les hobbies du sport font leur loi je fais parti d une association de riverains je vous remercie de votre réponse
    G Morera

  5. Posted 8 janvier 2016 at 15:15 | Permalien

    Faut-il prévoir dans la Constitution la déchéance de nationalité de binationaux nés Français ?
    Ce débat passionne, car il interpelle les consciences. Au PS, il révèle même un conflit de
    loyautés. Comment concilier la loyauté que le parti doit à l’exécutif et à ses militants avec celle
    qu’il doit à ses valeurs ? Par la clarté.
    La loyauté envers l’exécutif suppose de ne pas résumer son action à ce projet. L’urgence
    sociale et environnementale mérite autant d’attention. Elle doit continuer à mobiliser les
    socialistes. Notre loyauté suppose aussi de respecter le Chef de l’Etat. Ses adversaires crient à
    la manœuvre ou la trahison ? Les socialistes, eux, ne contestent pas sa sincérité républicaine.
    Cela n’enlève rien aux arguments échangés mais cela conduit à n’offenser personne. Enfin, la
    loyauté suppose de prendre le débat au sérieux, sans le réduire à une opposition entre de
    prétendus traîtres à la Nation et de supposés ennemis de la République. C’est plus compliqué,
    car les points de vue dépassent les clivages habituels, mais plus simple aussi, car la mesure est
    d’abord symbolique, sans effet immédiat sur la menace terroriste ou le sort des binationaux
    pacifiques. Les caricatures sont donc proscrites, comme les oukases ou les mandats impératifs.
    Certains sujets se prêtent mal aux consignes de vote. François Hollande le sait, depuis le
    référendum de 2005. Et, parce qu’il tient le premier rôle dans le processus constitutionnel, il
    doit rester le plus ouvert quant à son issue. Les socialistes peuvent l’y encourager.
    La loyauté envers les militants suppose de nous éclairer mutuellement sur les termes du
    débat : binationalité, déchéance, état d’urgence, apatride… Le PS peut offrir un accès à ces
    notions, en mobilisant les ressources de formation dont il dispose, parmi ses adhérents et
    soutiens. La loyauté suppose aussi d’ouvrir un débouché politique à ce bagage civique, en
    permettant à tous les socialistes de s’exprimer. Dans ces circonstances exceptionnelles, fixer
    la ligne du parti ne suffit pas. Il faut oser le pluralisme, en faisant de notre diversité une source
    de réflexions pour nos concitoyens. Enfin, la loyauté due aux socialistes suppose de veiller à
    leur unité. Pas par souci esthétique, mais par nécessité historique, comme l’écrit Jean-
    Christophe Cambadélis, dans son récent livre, au titre prémonitoire (A gauche les valeurs

    décident de tout) : « dans un moment où l’identité l’emporte sur l’égalité, il faut l’unité ; avec

    un PS déstabilisé et une gauche divisée, la République serait sans défense ». D’ici fin janvier, je
    soumettrai aux socialistes seinomarins une feuille de route pour 2016, incluant le débat
    constitutionnel et bien d’autres initiatives à prendre, pour préparer l’avenir ensemble.
    Ces loyautés sont compatibles avec les valeurs de la gauche, dont chacun dira librement
    comment il les décline dans ce débat. Pour ma part, je ne suis pas favorable à la déchéance de
    nationalité de Français nés en France. Tout mon parcours forge cette conviction. J’ai grandi à
    Dreux, où le FN a percé. Petit-fils de métis camerounais, je connais les rejets subis par ceux
    dont l’identité est faite de partage. Mon premier combat est républicain, pour le vivre-
    ensemble, la laïcité, le lien social. Mon adhésion au PS et mes fonctions d’élu en sont les
    vecteurs. Quant à mon métier, je l’ai longtemps consacré au(x) droit(s) des étrangers. Enfin,
    j’enseigne à des étudiants de la « génération Bataclan ». Ce vécu inspire mon avis sur la
    mesure proposée : au lieu d’unir, elle divise ; au lieu d’affermir, elle fragilise.
    Parmi des Français de naissance également condamnés au pénal, la France pourrait déchoir
    seulement ceux qui auraient une autre nationalité. Ainsi posée, l’équation divise, car sa
    variable est l’origine de l’auteur, pas l’acte commis. Le symbole est l’exclusion nationale
    envers certains, non la fermeté républicaine envers tous. Certes, le Code civil permet la
    déchéance de binationaux devenus Français. Mais c’est incomparable, car la nationalité de
    naissance est « un élément constitutif de la personne », d’où émerge un principe historique
    « interdisant de priver les Français de naissance de leur nationalité » (Conseil d’Etat). En levant
    cet obstacle, la révision constitutionnelle validerait donc un mécanisme que « les lois
    républicaines n’ont jamais retenu » (exposé des motifs). Comparer est même risqué, car si le
    Code civil vise diverses causes de déchéance, le texte débattu se limite aux crimes, pour
    réduire l’entorse au droit du sol. D’où la surenchère sur l’ajout d’autres causes voire la fin de
    la binationalité. Quant à créer des apatrides, le Premier Ministre a eu raison de fermer cette
    voie contraire aux traités et au message de la France. Mais la boîte de Pandore, elle, reste
    ouverte.
    Au demeurant, la déchéance de nationalité des Français de naissance fragiliserait l’autorité de
    la France plus qu’elle ne la conforterait. Limitée aux binationaux, sa mise en œuvre dépendrait
    en effet des autres Etats : pas de double nationalité, pas de déchéance. Or, notre propre débat
    montre l’instabilité des législations en cette matière. Faut-il voter un principe dont les
    déterminants pratiques nous échappent ? Seraient aussi épargnés les Français binationaux
    que leur second pays déchoirait avant nous. Faut-il lancer cette course à l’évitement ? Enfin,
    l’éloignement d’un Français devenu simple étranger serait conditionné au respect de la
    Convention Européenne des Droits de l’Homme… et à l’accord du pays d’accueil. Même
    effectif, il n’entamerait hélas ni la détermination ni la capacité opérationnelle de ceux qui
    tuent par idéologie. Les sortir de nos radars ne garantirait donc ni la souveraineté ni la sécurité
    de la France. Quant à la création d’apatrides, non seulement elle exclurait tout éloignement,
    mais elle obligerait la France à les protéger, en leur reconnaissant ce statut et ses attributs :
    carte de séjour, autorisation de travail, titre de voyage… Curieux symbole de fermeté !
    Dans ce débat, nul ne doit être désavoué. En étant clair sur ses loyautés et ses valeurs, le PS
    peut œuvrer au rapprochement de tous. Le concept d’indignité est à explorer. Un proverbe
    africain dit que « si l’arbre savait ce que la hache lui réserve, il ne lui fournirait pas le manche ».
    La déchéance de nationalité ne doit pas être le manche qui frappe la République. Elle ne doit
    pas non plus être l’arbre qui cache la forêt. Sachons nous dépasser pour la dépasser.

    Nicolas Rouly 1er fédéral PS du 76 « dechéance de nationalite : la loyauté dans la clarté » tribune dans paris Normandie

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