Communiqué Gérard Filoche après le 1er tour de la primaire de la droite

S’il y a un premier enseignement à tirer des primaires de la droite, c’est le nombre de votants. 4 millions, cela signifie que les citoyens de droite ont tenu à s’exprimer. Gageons que le peuple de gauche voudra lui aussi intervenir et peser dans les débats de la gauche. Les électeurs de gauche seront nombreux à participer à la primaire citoyenne des 22 et 29 janvier.

Deuxième enseignement : la plupart des familles de la droite étaient représentées à cette primaire, c’est aussi ce qui a attiré du monde. Respecter le pluralisme est toujours un atout dans une primaire. En revanche, à l’élection présidentielle elle-même, la dispersion en plusieurs candidatures est aujourd’hui synonyme d’échec assuré. Face à la droite unie et à l’extrême-droite, il faut un candidat unique de la gauche.

Troisième enseignement : la droite a voté « bien à droite ». Fillon propose un programme réactionnaire au sens premier du terme : thatchérien au plan économique et social, et une approche très « manif pour tous » au plan sociétal. Fillon est de fait en total décalage avec la majorité de la société française actuelle.

Si pourtant Fillon a ses chances en 2017, c’est que la politique de François Hollande a profondément déçu. Au-delà des électeurs de gauche convaincus (et qui votent à gauche quoiqu’il arrive), nombre de celles et de ceux qui avaient voté Hollande en 2012 risquent de s’abstenir en 2017 .

Pour inverser cette tendance à gauche, il faut proposer un choix clair à la primaire citoyenne : un projet « bien à gauche » et de rassemblement de la gauche et des écologistes (sur la base d’un projet de mandature). C’est tout le travail que nous effectuons autour de l’appel des 100.

Le social au coeur plus que jamais : il faut augmenter les petits salaires et petites retraites, il faut un Smic à 1800 euros, la retraite à 60 ans, la semaine de 32 h sans perte de salaire, pas de salaire supérieur à 20 fois le Smic, pas plus de 5 % de précaires des énergies renouvelables pas plus de 30 % et la VI° République. Il faut redistribuer les richesses pour relancer le pays.

Ce qui vient de se passer renforce ma volonté de participer à la primaire citoyenne afin de porter la voix des salariés. Mais j’alerte aujourd’hui publiquement : je constate des obstacles croissants dans la remontée de parrainages qui m’avaient été pourtant promis. Indéniablement des pressions existent pour écarter une voix, la mienne, qui a dénoncé avec énergie les promesses non tenues et combattu la politique menée par les gouvernements de Manuel Valls et d’Emmanuel Macron. Je veux y défendre la nécessité d’une alliance rose-rouge-verte.

Mes amis ont demandé une entrevue à Jean-Christophe Cambadelis. Nous n’avons pas eu de réponse. C’est pourquoi j’en appelle aujourd’hui aux militants et sympathisants socialistes, et plus largement aux électeurs de gauche pour exiger une primaire citoyenne où toutes les sensibilités de la gauche puissent participer. C’est une des conditions du succès de la primaire citoyenne des 22 et 29 janvier.

 

 

11 Commentaires

  1. Médusa
    Posted 21 novembre 2016 at 13:22 | Permalien

    Quand on vous disait que les primaires n’étaient que magouilles pour écarter discrètement les indésirables pour l’appareil… Courage à vous, j’espère que vous pourrez vous présenter ! Il vous manque beaucoup de parrainages ?

  2. Posted 21 novembre 2016 at 15:03 | Permalien

    mais tant qu’on est soumis à cette foutue élection présidentielle quel est le meilleur moyen de choisir un candidat ?

  3. Guillaume
    Posted 21 novembre 2016 at 15:21 | Permalien

    C’est là tout le paradoxe du système en place.
    Les textes n’accordent que peu de pouvoir au président, dans la théorie ; seulement l’habit fait le moine, et le chef se retrouve être celui que les gens croient être au pouvoir.
    La conséquence en est que l’une des seules personnes à pouvoir défaire ce système de personnalisation de la politique est celui qui en est l’incarnation vivante, et qui par cette action se retrouverait donc à aller à l’encontre de ses propres intérêts. Un comble pour quelqu’un désigné à l’issue d’un concours généralement gagné par les plus ambitieux et égoïstes.

    Et l’on se retrouve une fois de plus dans la situation où les seuls qui ont le pouvoir de changer le système sont ceux qui n’en ont aucunement l’intention.

  4. socrate
    Posted 21 novembre 2016 at 16:18 | Permalien

    Les textes n’accordent que peu de pouvoir au président, dans la théorie …
    Non pas en France le président est tout puissant a condition de le vouloir
    Si Hollande avait voulu renégocier le traité avec Merkel tout aurait été différent par exemple

  5. Guillaume
    Posted 21 novembre 2016 at 16:25 | Permalien

    Les seules prérogatives (à ma connaissance) du président mentionnées dans la constitution sont la nomination du premier ministre et la dissolution de l’assemblée nationale.

    Hors :
    – dans le premier cas, ledit premier ministre peut être limogé selon le bon vouloir de l’assemblée nationale, donc factuellement le choix du gouvernement appartient à l’assemblée.
    – dans le second cas, ceci ne peut se faire qu’en consultant le premier ministre ainsi que les présidents des deux assemblées.

    Ceci étant ce que proclament les textes, mais comme je le disais nous nous trouvons dans un système où l’habit fait le moine, et où le pouvoir réel du président n’est pas celui qu’il est censé avoir mais celui que nous croyons qu’il a.
    Si d’un coup tout le monde réalisait que le vrai pouvoir se trouve à l’assemblée et cessait d’être obnubilé par l’élection présidentielle, tout le prétendu pouvoir du président s’écroulerait.

  6. socrate
    Posted 21 novembre 2016 at 17:23 | Permalien

    Non le chef de l’état n’a pas que deux prérogatives en voici quelque exemples

    La Constitution de 1958 octroie au président de la République d’importantes responsabilités. Pour les exercer, il dispose de pouvoirs divisés en deux catégories distinctes. La première concerne les pouvoirs personnels, c’est-à-dire propres au président de la République et dont il est seul décideur. On parle également de « domaine réservé ». La seconde concerne les pouvoirs partagés, que le président ne peut exercer sans contreseing ministériel.
    Pouvoirs personnels

    En proclamant que « le président de la République veille au respect de la Constitution », l’article 5 lui accorde un « pouvoir d’interprétation de la Constitution ». En tant que garant des institutions, il a ainsi un pouvoir de garantie d’arbitrage en matière constitutionnelle. Pour ce faire, il nomme trois des neuf membres du Conseil constitutionnel et dispose d’un droit de saisine permanent sur cette institution. Comme défini par l’article 64 de la Constitution, le président est également le garant de l’indépendance judiciaire. Il est assisté par le Conseil supérieur de la magistrature dans cette fonction.

    Parmi les responsabilités inhérentes au chef de l’État figurent les « pouvoirs de crise ». L’article 16 de la Constitution lui confère à ce titre des pouvoirs exceptionnels de « salut public ». Deux conditions doivent néanmoins être réunies pour permettre au président de la République d’avoir recours à ces pouvoirs exceptionnels : une « menace grave et immédiate » doit peser sur « les institutions de la République, l’indépendance de la nation, l’intégrité de son territoire ou l’exécution de ses engagements internationaux » et le « fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels doit être interrompu ». Ce pouvoir de crise concerne avant tout les temps de guerre et tout autre mouvement insurrectionnel. Alors qu’il est considéré comme l’une des dispositions les plus controversées de la Constitution, son usage a été encadré par la révision de 2008.

    Tout au long de son mandat, le président entretient des liens étroits avec les institutions. Ainsi, pour former son gouvernement, il nomme le Premier ministre et peut mettre fin à ses fonctions. En ce qui concerne le Parlement, le président communique par messages, mais ceux-ci ne peuvent donner lieu à aucun débat. Il peut néanmoins prendre la parole devant le Parlement, réuni à cet effet en Congrès, et sa déclaration donne alors lieu, en son absence, à un débat sans vote.
    Pouvoirs partagés

    Définis par l’article 19 de la Constitution, les pouvoirs partagés concernent l’ensemble des pouvoirs que le président de la République partage avec le gouvernement. Il est alors obligé de faire contresigner ses décisions par le Premier ministre et, le cas échéant, par les ministres concernés.

    Parmi les pouvoirs partagés du président figure la nomination des membres du gouvernement, en concertation avec le Premier ministre. Il doit alors disposer de la majorité à l’Assemblée nationale avec laquelle le pouvoir est partagé. Sur proposition du Premier ministre, le président nomme ensuite les ministres. Toujours en concertation avec ce dernier, le président nomme aux emplois civils et militaires de l’État.

    Aussi, le chef de l’État assure la présidence du conseil des ministres et signe les ordonnances et les décrets délibérés lors du conseil des ministres.

    Il dispose également d’un pouvoir de promulgation des lois et peut, s’il le souhaite, demander une nouvelle délibération. Par décret contresigné du Premier ministre, il promulgue ainsi les lois dans les quinze jours suivant la transmission du texte définitivement voté au gouvernement. Pendant ce délai, il peut demander une nouvelle délibération de la loi votée, également avec contreseing du Premier ministre. Sur un ordre du jour déterminé, à la demande du Premier ministre ou de la majorité des membres composant l’Assemblée nationale, le président de la République peut également convoquer le Parlement en session extraordinaire par décret. Dans les faits, la pratique institutionnelle n’en fait pas une compétence partagée, la convocation relevant de la seule responsabilité et de la seule appréciation du président de la République.

    Si le recours au référendum législatif n’est pas soumis au contreseing ministériel, le référendum constituant est une procédure qui nécessite le vote préalable du texte par les deux Assemblées, dans des termes identiques. Dans le cas d’une procédure prévue pour les projets de loi autorisant la ratification d’un traité relatif à l’adhésion d’un État à l’Union européenne, le référendum est également soumis à contreseing.

    Enfin, en matière de diplomatie et de défense, la Constitution instaure également une compétence partagée. Si le président de la République est « le chef des armées », le gouvernement quant à lui « détermine et conduit la politique de la nation » et « dispose de la force armée ». La pratique institutionnelle fait de ces matières un « domaine réservé » du président de la République lorsqu’il dispose d’une majorité parlementaire et un domaine partagé en cas de cohabitation. On peut estimer que la compétence réservée s’est étendue depuis le décret du 15 mai 2002, accordant au président de la République la présidence du Conseil de défense et de sécurité nationale.

    lepoint.fr

  7. Pierre
    Posted 21 novembre 2016 at 22:29 | Permalien

    Bonjour,
    j’ai deux questions :
    Valls se présente à la primaire sachant qu’il y a quatre candidats représentants la gauche du PS, qui gagne ?
    F. Hollande se présente en tant que Président de la République, sans passer par la case primaire que se passe-t-il ?

  8. Posted 21 novembre 2016 at 22:31 | Permalien

    1° question, il y a deux tours, au 2° tour, le premier de la gauche socialiste gagne contre hollande ou Valls si la gauche vient voter en masse bien sur
    2° question, il n’y a AUCUN DOUTE, ILS PASSENT PAR LA PRIMAIRE

  9. Tom Call
    Posted 22 novembre 2016 at 0:45 | Permalien

    Désolé, mais ces primaires dont les médias nous rebattent les oreilles en permanence, cherchant à nous faire croire que le bipartisme ne serait pas moribond, je n’y crois absolument pas. Elles sont un écran de fumée, pour qui veut continuer à croire que le scénario de cette présidentielle est écrit : le but est d’arriver au second tour pour faire face à le Pen et emporter l’Elysée. Ces scénarios écrits d’avance ont été broyés en Grande-Bretagne avec le Brexit, aux USA avec Trump, et les cas de Duflot pour EELV, de Mélenchon avec le PCF et de Sarko chez LR devraient amener ces liseurs de boule de cristal à plus de retenue… Les Primaires sont une manière de faire survivre cette Vème République/zombie à bout de souffle, un ripolinage sur une masure délabrée !

  10. Posted 22 novembre 2016 at 8:31 | Permalien

    non, ce serait pire sans primaires

  11. Guillaume
    Posted 22 novembre 2016 at 15:25 | Permalien

    @Socrate

    Très peu de pouvoirs réellement concrets donc. Beaucoup de rôles purement représentatif sans réelle prise de décision possible, car dans la plupart des cas le gouvernement ou bien l’assemblée jouent le rôle de garde-fou et peuvent s’opposer à la décision, et obtiennent quoi qu’il arrive le dernier mot (ex. : chef des armées sans contrôle sur les forces ni sur l’état major).
    Les différents pouvoirs de nomination ne sont faits que « sur proposition de [...]« .

    Concernant le premier ministre et du gouvernement, l’article 8 de la constitution stipule qu’il ne peut mettre fin à leur fonction que sur présentation de leur démission, un vote du parlement étant le seul moyen de forcer la démission du gouvernement. Concrètement, si Valls refuse de quitter le gouvernement après l’élection présidentielle, il peut conserver ses fonctions tant que l’assemblée ne vote pas une mention de censure à son encontre.

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