Carreleurs du Métro Chatelet Les Halles : halte à la sous-traitance en cascade

Au boulot n° 325 lire chaque semaine dans l’Humanité Dimanche

Halte à la sous-traitance en cascade

Ils étaient une quarantaine à poser les carrelages du métro à la station Chatelet les Halles. Ils travaillaient dur et de nuit, mettant en danger leur santé. Un quart d’entre eux étaient sans papiers. Les autres n’avaient pas non plus de contrat de travail. Ils n’étaient pas payés depuis quatre, six à huit mois, sauf des chèques sans provision en décembre. Il a fallu qu’ils se mettent en grève fin janvier sur leur lieu de travail pendant 4 jours pour être entendus.  La presse en a parlé, tout le monde s’est donc ému. Alors la RATP a « porté plainte ». Le Préfet d’Ile de France a jugé cela « inadmissible ». La CAPEB a trouve cela « scandaleux ». Vinci mène « une enquête interne ».

 

Mais QUI est responsable ? Parce qu’en fait ces salariés sont théoriquement embauchés par une société sous-traitante dénommée « FH service ». Celle ci est sous-traitante de « Sogéa-TPI » qui elle même est filiale du géant du BTP Vinci lequel a passé contrat avec  la RATP.

On le sait, c’est une situation archi-courante dans le BTP. Mais c’est la chaine des hypocrisies. Car ils le pratiquent tous et y gagnent cyniquement au détriment des salariés – sauf ceux qui ont exceptionnellement assez de forces pour se battre contre cette surexploitation.

La RATP ne peut ignorer les conditions dans lesquelles elle passe ses marchés. Vinci sait très bien qu’il s’agit de fausse sous-traitance et qu’en fait c’était à elle d’assumer  le contrat qu’elle a passé. Mais pour ne pas augmenter ses effectifs et pour hausser ses marges, elle sous-traite à… une filiale qui dépend totalement d’elle. Et cette filiale va chercher une autre société peu fiable, pour elle-même faire de nouvelles marges. Et le dernier maillon de la chaine est un employeur turc, qui va chercher des salariés en majorité turcs, ou français qui ne peuvent se défendre, des « détachés », des sans-papiers ou des intérimaires qu’il est possible de gruger. Ce sont eux qui souffrent sont sous-payés, blessés et meurent au travail. C’est le « marché » faussé et pas libre, le droit du travail est passé au laminoir par ce système sauvage et brutal.

Trop facile d’accuser le dernier maillon de la chaine. Le Préfet sait très bien comment ça se passe ! La RATP est habituée à procéder ainsi ! Vinci pratique cela partout ! Les petits patrons sont délibérément les victimes des gros du bâtiment !

Halte à l’hypocrisie ! Halte au trafic d’humains au travail ! Il faut modifier la loi. Faire que ce soit le donneur d’ordre qui soit le responsable total et unique de ce qui se passe sous ses ordres. Faire que toute entreprise sous-traitante soit alignée le temps de la mission sur la convention collective du donneur d’ordre. Interdire la sous-traitance en cascade : un seul niveau. Faciliter la reconnaissance des unités économiques et sociales et imposer que les salariés des filiales aient le même statut que les maisons mères.

Gérard Filoche

 

 

3 Commentaires

  1. Posted 28 janvier 2017 at 0:22 | Permalien

    vous ne savez pas étudier les positions

  2. sansressources
    Posted 28 janvier 2017 at 0:33 | Permalien

    alors il faut nous éclairer, quelle est la position de Hamon, oui ou non va-t-il nous faire quitter l’Europe ou à tous le moins renégocier les traités, oui ou non, si c’est non, rien ne sera possible, c’est l’Europe qui gouverne, alors je veux bien ne rien avoir compris il faut donc m’expliquer

  3. révoltant
    Posted 29 janvier 2017 at 14:23 | Permalien

    Si vous saviez, c’est la même chose dans certaines institution publiques, y compris à haut niveau… sous traitance en chaine par prestataires embauchés dans les pays du Maghreb pour faire un job pour l’institution française… Résultat : remplacement des travailleurs français (qualifiés) par ceux des filiales étrangères ! Avec économies à la clé bien entendu pour la multinationale prestataire, le travailleurs étranger étant payé moitié moins cher qu’un français. Et le plus beau dans l’histoire, c’est que ces institutions publiques sont financées par nos impôts ! C’est révoltant, mais tant que les marchés publics n’introduiront pas une préférence française, avec un boulot fait en France, payé au salaire français, rien ne changera. Désolé de ne pas être plus précis…

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